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Numéros archivés en accès libre :
de 1836 à 2015 (sur Gallica) | de 2001 à 2018 (sur le site internet)Séance du 2 avril 2008
Communication scientifique
Produits laitiers et croissance osseuseMilk products and bone growth
Le capital osseux maximal, la quantité d’os nous permettant de nous tenir debout dans des conditions de risque fracturaire minimal, est atteint à la fin de la deuxième décennie de vie. Ce capital est principalement déterminé par des facteurs génétiques. Divers autres facteurs peuvent influencer le niveau de ce capital, dont une phase d’accumulation rapide se déroule au cours de la puberté. Parmi ces facteurs, les apports nutritionnels, particulièrement ceux en calcium et en protéines, jouent un rôle favorable significatif. Les produits laitiers associent ces deux nutriments. Des enfants évitant les produits laitiers ont un risque fracturaire augmenté. Ce risque pourrait demeurer élevé à un âge plus avancé. Diverses études d’intervention ont démontré les effets bénéfiques des produits laitiers sur l’accumulation du capital osseux au cours de la croissance. En conclusion, dans une perspective de prévention primaire de l’ostéoporose et des fractures qui lui sont associées, il est impératif de promouvoir des apports de produits laitiers suffisants, pour assurer l’obtention d’un capital ossseux optimal.
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Communication scientifique
Laits et produits laitiers dans la prévention et le traitement des maladies par carencePrevention and treatment of deficiency diseases with milk and dairy products
En Occident, le lait et les produits laitiers dérivés sont la principale source du calcium, indispensable, non seulement, à la régulation du métabolisme osseux, mais aussi à l’activation des systèmes enzymatiques, à la coagulation sanguine et à la contraction musculaire. Par contre, en Extrême-Orient et dans une grande partie de l’Afrique, l’apport calcique est assuré, surtout, par les végétaux et les poissons. Les apports quotidiens recommandés varient selon les pays et les institutions. À partir de dix-douze ans, les besoins sont de 1 000 mg par jour, mais augmentés à 1 200-1 500 mg par jour, à l’adolescence (quatorze-dix-huit ans), en fin de grossesse, après la ménopause et chez l’homme de plus de soixante-cinq ans. Les doses supérieures à 2 000 mg par jour sont inutiles, la limite inférieure étant fixée à 700-800 mg par jour. Le régime optimal correspond, quotidiennement, à trois prises de laitages. Le rôle préventif du calcium sur l’ostéoporose est controversé, mais on s’accorde sur l’importance de corriger une éventuelle carence, plus inquiétante si elle est associée à un déficit en vitamine D. La correction de la carence vitamino-calcique permet de prévenir les fractures des sujets âgés. Elle est obligatoirement associée aux traitements, préventifs ou curatifs, de l’ostéoporose. Elle s’impose aussi chez les sujets qui ont des facteurs de risque d’ostéoporose.
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Communication scientifique
Lait et produits laitiers dans la prévention et le traitement des maladies de pléthoreMilk and dairy products in the prevention and therapy of obesity, type 2 diabetes and metabolic syndrome
Plusieurs études prospectives confirment une relation inverse indépendante et significative entre la consommation de lait, de produits laitiers et la prévalence de l’obésité, du diabète type 2, du syndrome métabolique et des affections cardio vasculaires ischémiques. Les mécanismes en cause sont multiples : réduction de la masse grasse par un effet inhibiteur du calcium sur la lipogénèse et la lipolyse à travers le système rénine angiotensine et la production de cortisol dans la graisse viscérale, intervention d’acides aminés du petit lait sur les centres régulateurs de l’appétit, l’insulino sensibilité et l’insulino sécrétion, réduction des chiffres tensionnels avec un effet bénéfique sur les affections cardio vasculaires ischémiques. Leur usage est recommandé à titre préventif chez les sujets à risque de développer une pathologie de surcharge et à titre thérapeutique chez les patients victimes de ces affections. Ils sont une source de protéines de haute qualité à un faible coût. Le recours aux produits allégés est préférable en raison des incertitudes concernant le risque athérogène des acides gras saturés contenus dans les laitages et de leur incidence inflationniste sur la ration calorique. Les contre indications sont les intolérances au lactose et l’allergie aux protéines laitières.
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Information
Quels enjeux, quelles perspectives d’avenir pour les entreprises du médicament ?Future challenges and prospects for drug companies
La mission des entreprises du médicament est guidée par le progrès thérapeutique et le combat pour la santé, en partenariat avec les professionnels de santé et les acteurs publics. Aujourd’hui, face aux besoins médicaux de la population, sans cesse renouvelés, le modèle d’innovation mis en place par l’industrie est en pleine mutation, conséquence de changements scientifiques et économiques. La France est une terre historique de l’industrie du médicament. Elle possède de nombreux atouts (compétences et ressources humaines, performance de sa recherche, outils de production…) et notamment la force d’une représentation unitaire via son organisation professionnelle. Pour autant, ces atouts sont-ils suffisants pour faire face aux nouveaux enjeux qui se déroulent à l’échelle internationale ? La France accumule les retards. Or, la compétitivité ne se joue plus seulement entre acteurs économiques, mais également entre territoires. Dans ce contexte, les entreprises opérant en France, pourront-elles faire face aux défis de la coopération en matière de recherche publique et privée, ainsi qu’à la mutation de l’outil de production ? Ce sont en effet les deux leviers clefs qui permettront d’assurer l’avenir du progrès thérapeutique sur le territoire. La condition préalable est toutefois dans la mise en cohérence entre une politique de santé et une politique industrielle permettant de faire de la France, un grand pays des sciences du vivant et de la santé. Seule une action de coopération — Pouvoirs publics, parties prenantes et entreprises — nous permettra d’atteindre cette ambition.
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Communication scientifique
Tissu adipeux, nutrition et reproduction : quel lien ?Adipose tissue, nutrition and reproduction : what is the link ?
De très nombreuses recherches montrent que l’indice de masse corporelle, en particulier le rapport tissu maigre/tissu gras, est un paramètre déterminant pour la fertilité chez la femme et les femelles de mammifères. En 1996, la leptine a été identifiée comme étant un facteur faisant le lien entre tissu adipeux et la reproduction. La leptine fait partie de la famille des adipokines qui, depuis, s’est agrandie. Cette famille comporte, en plus de la leptine, l’adiponectine et la résistine. La leptine et la résistine sont des facteurs induisant plutôt une résistance à l’action de l’insuline, alors que l’adiponectine semble la favoriser. La leptine est clairement un facteur stimulant la sécrétion du GnRh et des gonadotropines hypophysaires, et plutôt inhibiteur de la stéroïdogenèse au niveau ovarien. Les effets de l’adiponectine et de la résistine sont moins clairs et moins connus au niveau central. Par contre, ces deux facteurs semblent jouer un rôle inédit sur l’ovaire. En particulier, on a montré récemment que l’adiponectine stimule la stéroïdogenèse par les cellules de la granulosa. Plus généralement, des travaux récents suggèrent qu’il existe dans l’ovaire un type de métabolisme lipidique complet et original, dont le rôle sera à étudier dans les années futures.
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Communication scientifique
Obésité et syndrome des ovaires polymicrokystiques : impact sur la reproductionObesity and polycystic ovary syndrome : reproductive issues
Le syndrome des ovaires polymicrokystiques (SOPMK) est une affection extrêmement fréquente, responsable de la majorité des infertilités par trouble de l’ovulation. L’hyperandrogénie, l’excès folliculaire et le blocage de la maturation folliculaire terminale jouent un rôle majeur dans la dysovulation, amplifié par l’obésité et plus encore par l’excès de tissu adipeux viscéral. L’hyperinsulinisme est le principal responsable de cet effet aggravant mais d’autres mécanismes encore mal élucidés interviennent. L’impact de l’obésité sur la fécondité féminine comprend aussi des phénomènes extra-ovariens, en particulier des effets négatifs sur l’endomètre responsables d’un défaut d’implantation et d’un taux nettement accru de fausse-couches.
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Communication scientifique
Influence de l’excès pondéral sur les approches d’induction de l’ovulationImpact of overweight on the outcome of ovarian stimulation
L’excès pondéral, à fortiori l’obésité, réduisent l’efficacité des inducteurs de l’ovulation. La conséquence principale concerne la posologie qu’il s’agisse du citrate de clomiphène ou des gonadotrophines. L’index de masse corporelle est un facteur prédictif de réponse ovarienne à ces agents thérapeutiques. Dans les cycles de FIV-ICSI, l’excès pondéral est, en général, associé à une réduction du nombre d’ovocytes. De plus, si les chances de conception ne paraissent pas affectées, le risque de fausse couche est significativement augmenté chez les patientes obèses. De ce fait, la réduction pondérale est essentielle avant d’engager une stimulation ovarienne. L’efficacité des agents insulino-sensibilisateurs tels que la metformine n’est pas formellement démontrée chez les femmes en excès pondéral mais leur association avec le clomiphene ou la FSH semble prometteuse.
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Communication scientifique
La grossesse chez la femme obèse : des conséquences sous-estimées ?Pregnancy and overweight : underestimated consequences ?
L’épidémie d’obésité concerne aussi les femmes en âge de procréer. Les grossesses chez les patientes obèses sont marquées par une incidence élevée de complications maternelles (diabète gestationnel, hypertension artérielle, syndromes toxémiques) et fœtales (macrosomie, anomalies de fermeture du tube neural, mortalité périnatale). Le taux de césarienne et le risque de complications anesthésiques et post opératoires sont également plus élevés. A long terme, on observe une augmentation du risque d’obésité et de diabète de type 2 chez la mère, ainsi qu’une plus grande fréquence de l’obésité et des troubles métaboliques chez l’enfant. Pendant la période préconceptionnelle, l’accent est mis sur la recherche de complications de l’obésité et l’obtention d’une perte de poids par intervention diététique et exercice. En cours de grossesse, les apports nutritionnels devront être adaptés afin de limiter la prise de poids et de permettre une croissance fœtale satisfaisante. Le risque de complications obstétricales est pris en compte et étroitement surveillé. La prévention de l’aggravation ultérieure de l’obésité passe par un suivi à long terme de la patiente. L’évolution de la courbe pondérale de l’enfant doit être attentivement observée.
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Communication scientifique
Conclusion Lire la suite >Séance du 1 avril 2008
Communication scientifique
Communiqué et recommandations de l’Académie nationale de médecine Lire la suite >Séance du 1 avril 2008
Autre
Quels enjeux, quelles perspectives d’avenir pour les entreprises du médicament ?Future challenges and prospects for drug companies
La mission des entreprises du médicament est guidée par le progrès thérapeutique et le combat pour la santé, en partenariat avec les professionnels de santé et les acteurs publics. Aujourd’hui, face aux besoins médicaux de la population, sans cesse renouvelés, le modèle d’innovation mis en place par l’industrie est en pleine mutation, conséquence de changements scientifiques et économiques. La France est une terre historique de l’industrie du médicament. Elle possède de nombreux atouts (compétences et ressources humaines, performance de sa recherche, outils de production…) et notamment la force d’une représentation unitaire via son organisation professionnelle. Pour autant, ces atouts sont-ils suffisants pour faire face aux nouveaux enjeux qui se déroulent à l’échelle internationale ? La France accumule les retards. Or, la compétitivité ne se joue plus seulement entre acteurs économiques, mais également entre territoires. Dans ce contexte, les entreprises opérant en France, pourront-elles faire face aux défis de la coopération en matière de recherche publique et privée, ainsi qu’à la mutation de l’outil de production ? Ce sont en effet les deux leviers clefs qui permettront d’assurer l’avenir du progrès thérapeutique sur le territoire. La condition préalable est toutefois dans la mise en cohérence entre une politique de santé et une politique industrielle permettant de faire de la France, un grand pays des sciences du vivant et de la santé. Seule une action de coopération — Pouvoirs publics, parties prenantes et entreprises — nous permettra d’atteindre cette ambition.
Séance du 18 mars 2008
Communication scientifique
La torche à plasma : un nouvel équipement aux applications prometteuses au service de la toxicologie humaine et de la santé publiqueInductively coupled plasma : a promising new tool with application in human toxicology and public health
À l’aube du troisième millénaire, l’homme doit relever de nouveaux défis. Parmi ceux-ci, la maîtrise des pollutions d’une part et l’impact des technologies émergentes d’autre part constituent des enjeux majeurs de santé publique. Pour répondre à ces questions, les auteurs proposent dans le domaine des métaux, l’emploi de la torche à plasma, sorte de scanner à métaux d’apparition récente. Il s’agit d’un équipement qui offre des performances exceptionnelles avec lequel diverses applications en toxicologie humaine sont suggérées. Après avoir mis au point une technique de dosage multiélémentaire portant sur 32 éléments dans des matrices biologiques variées : sang, urines, cheveux, ongles ; divers exemples illustrent l’intérêt de la torche à plasma. Le premier cas mondial d’intoxication au gadolinium documenté avec des dosages sanguins est rapporté. Parmi les autres contributions originales, la notion de profil métallique individuel est avancée, l’analyse des ongles comme marqueur d’exposition chronique environnementale, professionnelle ou domestique est proposée. Enfin, un nouveau développement est mis en œuvre dans notre laboratoire : la spéciation des métaux qui permet de différencier les formes toxiques et non toxiques d’un élément.
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Communication scientifique
Infarctus du myocarde et contraceptifs orauxMyocardial infarction and oral contraceptives
Dès l’introduction de la pilule dans le domaine de la contraception hormonale, le risque d’accidents de thrombose vasculaire, cérébrale et coronaire, a été souligné et des observations d’infarctus du myocarde ont été rapportées. Toutefois de nombreuses études épidémiologiques ont montré que ces complications coronaires survenaient électivement chez des femmes soumises à une contraception hormonale malgré la présence des facteurs de risque d’athérosclérose, tabagisme, hypertension, hypercholestérolémie en particulier. Au fil des ans, la réduction des doses d’éthinyl oestradiol < 50 µ g et le changement de progestatif ont réduit le risque thrombotique qui persiste tout de même chez des femmes associant des facteurs de risque coronarien au traitement contraceptif hormonal. Nous présentons douze observations d’infarctus du myocarde, concernant des patientes âgées en moyenne de 35 fi 4,5 ans, soumises à divers types de contraception hormonale .Toutes avaient des facteurs de risque vasculaire majeurs, le tabagisme était constant, six avaient des dyslipidémies, trois une HTA modérée et un diabète de type 2. La coronarographie, faite à la phase aiguë a montré soit des occlusions coronaires sur des sténoses sévères athéromateuses soit des thromboses in situ sur des artères présentant des lésions coronaires minimes, non significatives. Deux fois seulement l’infarctus est survenu sur un réseau coronaire angiographiquement normal. L’évolution fut favorable en particulier chez les patientes ayant été traitées rapidement par thrombolyse ou angioplastie. Deux patientes seulement, hospitalisées avant l’ère de la revascularisation immédiate, ont présenté une dysfonction ventriculaire gauche réversible. Aucune récidive ou complication majeure ne survint au cours du suivi, les patientes ayant abandonné * Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine ** Cardiologie, CHU de Rangueil, 2 Avenue Jean Poulhes, Toulouse 31059 *** Clinique Pasteur, Toulouse Avenue de Grande Bretagne Tirés à part : Professeur Jean-Paul BOUNHOURE, 9, rue Deville 31000 Toulouse Article reçu le 13 novembre 2007, accepté le 7 janvier 2008 la contraception hormonale et ayant été traitées pour leurs facteurs de risque. Les études les plus récentes montrent que le risque d’infarctus du myocarde diminue avec les modifications actuelles des pilules contraceptives, le risque étant est très faible avec les pilules de la troisième génération. (odd ratio 1,3) Toutefois, le tabagisme, un âge > à 35 ans, l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie l’obésité, demeurent des facteurs favorisants qui augmentent le danger vasculaire thrombotique. Celui ci persiste chez le patient à risque malgré la réduction des doses d’ethinyl oestradiol et les nouveaux progestatifs.Les pilules de la troisième génération ne dispensent pas du respect des contre indications classiques.
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Communiqué
Cannabis : de nouvelles inquiètudes Lire la suite >Séance du 18 mars 2008
Communiqué
Délégation d’actes entre professionnels de santé : l’Académie nationale de médecine et le Conseil national de l’Ordre des médecins rappellent des principes et formulent des propositions Lire la suite >Séance du 13 mars 2008
Communiqué
Interdiction de fumer dans les cafés, bars-tabac, restaurants, discothèques, casinos Lire la suite >Séance du 11 mars 2008
Communication scientifique
Le cheval athlète, modèle animal de choix en médecine du sport : l’apport de l’échographie en pathologie articulaireThe horse as an athlete : an animal model of choice for sports medicine : sonographic studies of joint disorders
D’abord utilisée pour le diagnostic et la documentation des lésions tendineuses, l’échographie est devenue depuis 1990 un complément indispensable à la radiologie dans le diagnostic des affections articulaires chez le cheval. Cette technique fournit des informations précises sur la membrane et le contenu synovial, le cartilage articulaire et l’os sous-chondral, les marges articulaires, les ligaments et les ménisques ainsi que sur les formations impliquées lors d’épaississement péri-articulaire. L’amélioration des appareils et de la résolution de l’image, en régions superficielles comme en profondeur, permettent maintenant d’envisager l’examen de toutes les articulations des membres, y compris les plus proximales, et de la plupart des articulations axiales (colonne vertébrale, bassin et tête) du cheval. Athlète professionnel, le cheval constitue un excellent modèle animal de pathologie sportive articulaire spontanée ; la taille de ses formations anatomiques facilite et améliore la documentation lésionnelle par imagerie. L’échographie articulaire nécessite une codification stricte de l’abord technique de chaque formation et une connaissance précise de l’anatomie, conditions indispensables pour garantir les performances de la technique en matière de sensibilité et de spécificité.
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Communication scientifique
Pour une approche préventive des zoonoses : la création d’une cellule de détection précoce des infections animalesPrevention of zoonoses : creation of a unit for early detection of animal infections
Dans un contexte d’émergence de zoonoses avérées ou potentielles (rétroviroses simiennes, SRAS, West-Nile, influenza aviaire H5N1,…), les vétérinaires de l’armée française ont pour mission d’évaluer les risques épidémiologiques liés aux animaux dans l’environnement des militaires, en particulier au cours des opérations extérieures. Les enquêtes qu’ils ont déjà réalisées concernent près de soixante-dix infections (toxoplasmose, leishmanioses, rickettsioses, leptospiroses, fièvre Q, hépatite E, fièvre de la vallée du Rift,…). Cette stratégie de détection des agents pathogènes (« le bon prélèvement, au bon moment, bien conservé ») chez les animaux réservoirs et les vecteurs, en amont des épidémies, pourrait être appliquée au profit de la santé publique. Les auteurs proposent la création d’une cellule de détection des infections animales collaborant, au sein d’un infectiopôle, avec des médecins hospitaliers, des vétérinaires et des laboratoires de microbiologie performants. Structure souple et mobile, elle deviendrait un outil efficace d’anticipation, de prévention et de lutte contre les zoonoses.
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Rapport
08-03 Sur la demande d’autorisation d’exploiter, en tant qu’eau minérale naturelle, telle qu’elle se présente à l’émergence et après transport à distance, l’eau du captage « Caldane » situé sur la Commune de Poggiolo (Corse du Sud) Lire la suite >Séance du 4 mars 2008
Communication scientifique
La sclérose en plaques : une maladie dégénérative ?Multiple sclerosis : a degenerative disease ?
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune spécifique d’organe dont la cible est la myéline du système nerveux central. Son évolution clinique est le résultat de l’interaction de deux acteurs cliniques, les poussées neurologiques et la progression du handicap irréversible. Les premières reflètent l’apparition d’une nouvelle lésion focale aigüe ou la réactivation d’une lésion ancienne. A l’opposé, la progression correspond à la dégéné- rescence diffuse chronique et progressive du système nerveux central qui caractérise la SEP dès son début à côté des lésions focales. Selon la conception auto-immune, la succession des poussées cliniques et, plus encore, infracliniques aboutirait à l’accumulation du handicap irréversible au même titre que l’accumulation des lésions focales aboutirait à la neurodégé- nérescence diffuse. La réalité n’est pas aussi simple ni exclusive. Aussi bien à l’échelon d’un individu qu’à celui d’une population de malades analysés statistiquement, il est possible de montrer que, contrairement à l’intuition naturelle, les poussées ne contribuent que faiblement à l’accumulation du handicap neurologique irréversible. On en arrive au même type de conclusion en IRM à propos de l’influence des lésions focales sur la neurodégénérescence diffuse. Enfin, la suppression des poussées et de l’activité IRM à l’aide des traitements immuno-actifs actuellement disponibles n’enraye habituellement pas la poursuite de la progression neurologique et de l’atrophie cérébrale. Ainsi, jusqu’à ces toutes dernières années, notre vision de la physiopathologie de la SEP a été en quelque sorte frappée de myopie. Au même titre qu’un seul arbre peut cacher une forêt entière, l’accent a trop longtemps été mis sur les lésions focales inflammatoires aiguës et les poussées. A côté de ce premier couple clinico-biologique, il en existe un second, celui de la progression et de la neurodégénérescence diffuse chronique. Celui-ci, longtemps resté dans l’ombre est, en réalité, essentiel. Tout se passe comme s’il évoluait de façon autonome, indépendante des poussées et des lésions focales. Faut-il, dès lors, en arriver à considérer la SEP comme une maladie non plus primitivement auto-immune mais primitivement dégénérative avec autoimmunisation secondaire ? C’est sans doute aller trop loin. Les études anatomopathologiques récentes montrent bien la présence de cellules inflammatoires activées, de type microglial, diffusément dans le système nerveux central, qui pourraient être à l’origine de processus inflammatoires délétères, même si ceux-ci ne sont pas véritablement autoimmuns, à la différence de ceux qui opèrent dans les lésions aiguës. Si l’on admet ce schéma physiopathologique de la maladie, nos stratégies thérapeutiques doivent évoluer. Il ne suffit plus de traiter la composante inflammatoire focale aigüe de la maladie, ce que l’on sait faire avec les moyens actuels. Il faut s’attaquer aussi à la composante inflammatoire diffuse qui est sanctuarisée dans le système nerveux central au-delà de la barrière hémato-encéphalique et qui évolue chroniquement à bas bruit. C’est la nouvelle frontière dans le traitement de la SEP.
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Communication scientifique
La sclérose en plaques : quelles possibilités de régénération ?Regenerative capacity in multiple sclerosis
Démyélinisation et atteinte axonale sont à l’origine de la survenue, puis de l’aggravation du handicap neurologique dans la sclérose en plaques. L’existence d’une remyélinisation des lésions est démontrée. Elle permet la restauration d’une conduction nerveuse. Elle joue aussi un rôle majeur dans la prévention de la neuro-dégénérescence. Parfois efficace, cette réparation myélinique est néanmoins le plus souvent insuffisante. L’analyse des lésions de sclérose en plaques, ainsi que l’étude de modèles in vivo et in vitro de myélinisation et de remyélinisation a amélioré notre compréhension des mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans le succès ou la faillite de la réparation myélinique dans le système nerveux central. Cette approche permet en outre l’identification de cibles potentielles pour des stratégies thérapeutiques de remyélinisation.
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Communication scientifique
La sclérose en plaques de l’enfant : facteurs environnementaux pouvant influencer son risque de survenueMultiple sclerosis in children : environmental risk factors
Une cohorte de près de cinq cents enfants suivis depuis un premier épisode démyélinisant pendant huit ans avec 9 % de perdus de vue nous a permis de changer totalement notre connaissance de la SEP pédiatrique. Nous avons pu aussi démontrer l’absence d’augmentation de risque de SEP après vaccination contre l’hépatite B et une augmentation de risque lié au tabagisme passif.
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Communication scientifique
Nouvelles stratégies de la vaccinationNew vaccination strategies
Pasteur a mis la vaccination sur un pied empirique et expérimental pendant les années 1880, et le développement des vaccins a procédé lentement jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Puis les vaccins vivants contre maladies bactériennes et virales ont été atténués par le passage chez les animaux. Les microbes ainsi tués ont été inactivés sans pourtant détruire leur pouvoir immunogène. De plus, la connaissance des toxines bactériennes et polyosides capsulaires a permis le développement de nouveaux vaccins pour plusieurs maladies épidé- miques. Au début du troisième siècle de la vaccination, les méthodes classiques obtiennent toujours des nouveaux vaccins, mais la biologie moléculaire et la génie génétique ont commencé à influer sur leur développement. De plus, pour la première fois l’immunologie fondamentale apporte une contribution au domaine de la vaccinologie. Donc, les tendances actuelles sont les suivantes : le réassortiment des génomes segmentés, les souches atténuées recombinées avec les gènes des pathogènes, les vecteurs portant des gènes étrangers, les particules réplication-défectives, les plasmides d’ADN, et la vaccinologie inverse, entre autres. Aussi, les nouvelles méthodes de livraison hors de l’injection seront employées et des nouveaux adjuvants rajoutés aux vaccins pour stimuler les réponses immunes spécifiques. L’avenir de la vaccination est donc prometteur.
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Information
L’Institut Pasteur renforce sa mobilisation contre les maladies émergentesThe Pasteur Institute is mobilizing against emerging diseases
A l’aube de ses 120 ans, l’Institut Pasteur renforce ses compétences pour faire face aux défis d’aujourd’hui, notamment l’émergence ou la réémergence de nouvelles maladies (chikungunya, grippe aviaire…) et la lutte contre des maladies infectieuses majeures, comme le sida, le paludisme.
Lire la suite >Séance du 26 février 2008
Communication scientifique
Un état des lieux de l’expertise psychiatrique au pénalForensic psychiatry
La pratique de l’expertise psychiatrique pénale garde son objectif initial : évaluer l’état mental des criminels, comme dans l’ensemble des pays comparables, pour confier au soin psychiatrique ceux qui présentent des signes de maladie. La formulation des questions a introduit un distingo entre abolition du discernement et du contrôle des actes (aboutissant à une décision d’irresponsabilité) et altération du discernement ou du contrôle des actes, supposée atténuer le niveau de responsabilité. La diminution du nombre de cas d’irresponsabilité pénale participe à l’augmentation significative du pourcentage de malades mentaux dans les prisons. On constate un nombre croissant de sujets confrontés à la sanction judiciaire ensuite orientés vers le soin psychiatrique. Plus qu’un débat sur les limites entre responsabilité et irresponsabilité du malade criminel, la question est de savoir quelle stratégie, punir ou soigner, est la mieux adaptée à la prévention de futures récidives. Les études en population générale ou clinique démontrent qu’un faible pourcentage de malades psychiatriques ont des comportements violents. Ceux-ci sont du ressort du psychiatre mieux armé pour traiter une pathologie identifiée que pour prédire un comportement ou accompagner des déviances pour lesquelles il n’existe ni preuve d’une maladie évolutive, ni thérapeutique à l’efficacité démontrée. L’éthique du psychiatre impose de faire connaître les progrès de son savoir, des hypothèses physio et psychopathologiques et des thérapeutiques ; elle doit aussi conduire à dire les limites d’une spécialité pour laquelle les examens paracliniques sont encore du domaine de la recherche. Ceci justifie plus de rigueur clinique encore qu’en d’autres champs de la médecine.
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Communication scientifique
Peut-on parler de sa mort avec un enfant malade ? L’apport d’un conteHow to discuss death with a dying child : can a story help ?
Faut-il et peut-on évoquer avec un enfant en phase palliative sa propre mort ? Comment en parler ? Une étude suédoise récente concluant à un effet bénéfique pour les parents qui ont pu parler à leur enfant de leur mort imminente, soulève la question de la place des soignants pour aider les parents dans cette démarche. Un conte a récemment été écrit par la mère d’un enfant suivi dans notre service, quarante-huit heures avant le décès de son fils. Ce récit évoque de nombreuses questions récurrentes soulevées par les familles et les enfants en fin de vie : la peur de l’inconnu, la peur d’être remplacé(e), le caractère inéluctable du départ, la tristesse, l’inquiétude de l’oubli et de l’après… Depuis 2004, ce conte a été remis à plusieurs familles dans notre service, avant le décès de leur enfant. Afin d’en évaluer l’impact et de savoir si la remise d’un document favorisant le dialogue avec l’enfant mourant devait être poursuivie, nous avons adressé un questionnaire aux treize premières familles. La lecture du document a été vécue le plus souvent comme positive et aidant le dialogue avec l’enfant. Les résultats de notre travail permettent de penser qu’il faut soutenir les familles qui souhaitent initier ce dialogue. Cette démarche soulève de nombreuses questions et doit s’intégrer dans une réflexion globale d’accompagnement. C’est ainsi que nous avons favorisé la publication de ce texte sous la forme d’un livre illustré pour enfant intitulé « Falikou », paru en octobre 2006.
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Autre
L’Institut Pasteur renforce sa mobilisation contre les maladies émergentesThe Pasteur Institute is mobilizing against emerging diseases
A l’aube de ses 120 ans, l’Institut Pasteur renforce ses compétences pour faire face aux défis d’aujourd’hui, notamment l’émergence ou la réémergence de nouvelles maladies (chikungunya, grippe aviaire…) et la lutte contre des maladies infectieuses majeures, comme le sida, le paludisme.
Séance du 19 février 2008
Information
Quelle est la situation des drogues et de leurs modes de consommation dans notre pays ?Patterns and modalities of illicit drug consumption in France
Après avoir rappelé les traits caractéristiques de la situation des drogues en France et des tendances de leur consommation, le Président de la MILDT évoque les grandes orientations qu’il souhaite donner à l’action publique pour les quatre prochaines années, qu’il s’agisse de la prévention, des soins, de l’application de la loi ou de la recherche. La mise en œuvre de ces différents leviers a pour finalité de diminuer la consommation de l’ensemble des drogues afin d’en réduire significativement les conséquences négatives pour la société, aussi bien en termes de mortalité et de morbidité qu’en termes de dommages familiaux et sociaux. Dans la dernière partie de son intervention, le Président de la MILDT décrit les instruments de politique publique permettant de mettre en œuvre ces orientations et souligne le rôle central de la MILDT dans la construction et la coordination de ces instruments.
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Information
Le rôle de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD)Role of the French Research Institute for Overseas Development
L’IRD est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle des ministères chargés de la Recherche et de la Coopération. Il remplit trois missions fondamentales : la recherche, l’expertise et la formation. Il conduit des programmes scientifiques, centrés sur les relations entre l’homme et son environnement dans les pays du Sud, dont l’objectif est de contribuer à leur développement durable. Son budget est de 218,9 millions d’euros. Son effectif comprend 2 235 agents, dont 830 chercheurs, 1 021 ingénieurs et techniciens et des personnels locaux. Quarante-deux pour cent de ses agents travaillent hors métropole, de nombreux techniciens sont originaires du Sud et ses programmes de recherche associent des chercheurs étrangers. Engagé dans de nombreux programmes scientifiques européens et internationaux, l’IRD s’appuie sur sa fonction d’agence pour mobiliser l’ensemble des organismes de recherche et les universités en faveur de la recherche pour le développement.
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Communication scientifique
Analyse des facteurs qui influent sur la mémorisation et l’interprétation par le malade de l’information concernant les risques de la thyroïdectomieAnalysis of the variables affecting patients’s memorization and interpretation of information on thyroïdectomy related-risks
Analyse des facteurs qui influent sur la mémorisation et l’interprétation par le malade de l’information concernant les risques chirurgicaux de la thyroïdectomie. Etude prospective conduite dans un centre hospitalo-universitaire sur une cohorte de 280 malades consécutivement informés par un même chirurgien. Analyse du degré de mémorisation des risques chirurgicaux (immobilité laryngée unilatérale, hypocalcémie, immobilité laryngée bilaté- rale, risques communs à tout acte chirurgical et risque vital) et de l’interprétation par le malade de cette information. Étude statistique à la recherche du rôle de diverses variables sur la mémorisation et la perception de cette information. En raison des risques chirurgicaux encourus, 14,6 % des malades refusent l’intervention et 5 % réfléchissent plusieurs mois avant de se faire opérer. Au sein des 215 malades opérés : 0,9 % mémorise les cinq risques chirurgicaux encourus, 17,2 % trois ou quatre, 61,4 % un ou deux et 20,4 % aucun. Les trois risques chirurgicaux les mieux mémorisés sont l’immobilité laryngée unilatérale, le décès et l’immobilité laryngée (respectivement 76,7, 33,9 % et 23,7 % des cas). En post opératoire immédiat : 85,5 % des malades interprètent l’information délivrée sur les risques chirurgicaux encourus de façon positive, 45,1 % l’interprètent de façon négative et 35,3 % ont une perception mixte à la fois positive et négative. En analyse monovariée : — trois variables (l’année de l’étude, l’âge et l’état d’activité professionnelle du malade) modifient de façon statistiquement significative le taux de mémorisation de certains des risques chirurgicaux et — deux variables (le nombre de consultations avec le chirurgien et le délai entre la consultation et l’intervention) modifient de façon statistiquement significative l’interprétation par le malade de l’information délivrée. La mémorisation par le malade de l’information sur les risques chirurgicaux encourus lors d’une thyroïdectomie est faible. Cette information génère un stress important chez le malade qui, dans un nombre non négligeable de cas, ne suit pas le conseil de son chirurgien.
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Autre
Quelle est la situation des drogues et de leurs modes de consommation dans notre pays ?Patterns and modalities of illicit drug consumption in France
Après avoir rappelé les traits caractéristiques de la situation des drogues en France et des tendances de leur consommation, le Président de la MILDT évoque les grandes orientations qu’il souhaite donner à l’action publique pour les quatre prochaines années, qu’il s’agisse de la prévention, des soins, de l’application de la loi ou de la recherche. La mise en œuvre de ces différents leviers a pour finalité de diminuer la consommation de l’ensemble des drogues afin d’en réduire significativement les conséquences négatives pour la société, aussi bien en termes de mortalité et de morbidité qu’en termes de dommages familiaux et sociaux. Dans la dernière partie de son intervention, le Président de la MILDT décrit les instruments de politique publique permettant de mettre en œuvre ces orientations et souligne le rôle central de la MILDT dans la construction et la coordination de ces instruments.
Séance du 19 février 2008
Autre
Le rôle de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD)Role of the French Research Institute for Overseas Development
L’IRD est un établissement public à caractère scientifique et technologique, placé sous la double tutelle des ministères chargés de la Recherche et de la Coopération. Il remplit trois missions fondamentales : la recherche, l’expertise et la formation. Il conduit des programmes scientifiques, centrés sur les relations entre l’homme et son environnement dans les pays du Sud, dont l’objectif est de contribuer à leur développement durable. Son budget est de 218,9 millions d’euros. Son effectif comprend 2 235 agents, dont 830 chercheurs, 1 021 ingénieurs et techniciens et des personnels locaux. Quarante-deux pour cent de ses agents travaillent hors métropole, de nombreux techniciens sont originaires du Sud et ses programmes de recherche associent des chercheurs étrangers. Engagé dans de nombreux programmes scientifiques européens et internationaux, l’IRD s’appuie sur sa fonction d’agence pour mobiliser l’ensemble des organismes de recherche et les universités en faveur de la recherche pour le développement.
Séance du 12 février 2008
Communication scientifique
Les lésions de la maladie d’Alzheimer. Perspectives thérapeutiques ?The lesions of Alzheimer disease : which therapeutic perspectives ?
Les lésions de la maladie d’Alzheimer sont des accumulations protéiques et des pertes cellulaires et synaptiques. Les premières permettent le diagnostic, les secondes sont non spécifiques. Le peptide A β s’accumule dans le milieu extracellulaire, la protéine dans les neurones avec une chronologie et une topographie distinctes. Les lésions riches en peptide A β , intéressent d’abord le néocortex, et celles dues à l’accumulation de protéine tau, la région hippocampique ; les premières se constituent rapidement, les secondes se développent par stades stéréotypés, affectant successivement les aires associatives multi et unimodales, puis primaires. Les mutations de l’APP, le précurseur du peptide A β , sont à l’origine de maladie d’Alzheimer familiale autosomique dominante. Des dépôts de peptide A β apparaissent dans des lignées transgéniques, portant le gène muté de l’APP (souris APP). L’immunothérapie par le peptide A β prévient chez la souris APP l’apparition des lésions. Tentée chez l’homme, elle a été interrompue parce qu’elle provoquait une méningoencéphalite. De nouvelles tentatives devraient permettre de déterminer si la prévention des dépôts permet de prévenir aussi la cascade de réactions qui conduit aux symptômes .
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Communication scientifique
La maladie d’Alzheimer : aspects cellulaires et moléculairesAlzheimer’s disease : cellular and molecular aspects
La maladie d’Alzheimer est caractérisée par la présence, de deux types de lésions dans le cerveau : les dégénérescences neurofibrillaires et les plaques séniles. La coexistence de ces deux lésions est indispensable pour confirmer le diagnostic clinique de la maladie d’Alzheimer. Leur caractérisation biochimique a permis d’identifier les protéines majeures qui les composent. Les dégénérescences neurofibrillaires contiennent la protéine tau hyperphosphorylée, et les plaques séniles un noyau de peptide amyloïde provenant du métabolisme de son précurseur. L’analyse biochimique de ces protéines dans des modèles cellulaires spécifiques a permis de montrer que la phosphorylation du précurseur du peptide amyloïde et de la protéine tau constitue un lien biochimique entre les deux lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Dans les neurones, cette phosphorylation est réalisée par des protéines kinases qui peuvent être activées par le calcium. Dès lors, il est important de contrôler l’homéostasie calcique neuronale et d’éviter toute augmentation de la concentration cytosolique en calcium.
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Communication scientifique
La maladie d’Alzheimer : perspectives thérapeutiquesAlzheimer’s disease : therapeutic perspectives
Les traitements de la maladie d’Alzheimer cherchent aujourd’hui à compenser les déficits biochimiques identifiés dans le cerveau des patients. Il s’agit de traitements purement symptomatiques. Pour l’essentiel, ils visent à restaurer le déficit cholinergique. Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase ont montré une efficacité modeste mais réelle sur les troubles cognitifs, les activités de la vie quotidienne et l’appréciation clinique globale. Les antagonistes des récepteurs glutamatergiques sont réservés aujourd’hui aux formes plus évoluées. Les traitements à venir pourraient être curatifs, en agissant notamment sur la cascade amyloïde, qu’il s’agisse des inhibiteurs des sécrétases bêta et gamma ou qu’il s’agisse de l’immunothérapie. Des essais vont débuter dans les mois qui viennent, ouvrant des perspectives nouvelles.
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Communication scientifique
Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer : l’apport de la recherche précliniqueDiagnosis of Alzheimer’s disease : the contribution of preclinical research
Le diagnostic de la maladie d’Alzheimer est encore un diagnostic probabiliste, basé sur des critères d’exclusion, nécessitant le croisement de différentes informations (apportées, par exemple, par le bilan neuropsychologique associé à l’imagerie morphologique). L’absence d’un diagnostic de certitude freine l’effort de recherche thérapeutique et entrave la prescription de traitements aux stades précoces, faiblement symptomatiques, de la maladie. Depuis une dizaine d’années le développement de modèles transgéniques murins de la maladie a ouvert de nouvelles opportunités, non seulement pour la recherche pharmaceutique pré- clinique et les études physiopathologiques, mais également pour la recherche dédiée aux biomarqueurs. Cette courte revue a pour objectif de décrire, sur la base d’une analyse des données récentes de la littérature, la portée et les limites des modèles animaux dans la découverte et la validation de nouveaux biomarqueurs de la maladie d’Alzheimer.
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Communication scientifique
La maladie d’Alzheimer : des lésions cérébrales aux perspectives thérapeutiquesAlzheimer’s disease : from brain lesions to new drugs
Une brève analyse critique des perspectives thérapeutiques de la maladie d’Alzheimer est effectuée. Les traitements symptomatiques, actuellement axés, pour l’essentiel, sur la compensation du déficit cholinergique, sont susceptibles d’améliorations. L’action sur d’autres systèmes de neurotransmetteurs et la prévention de l’excitotoxicité sont actuellement en développement. Les effets de ces traitements, non négligeables, resteront cependant limités puisqu’ils n’ont pas d’action sur la dégénérescence et la mort neuronale. D’autres pistes thérapeutiques, issues de la constatation épidémiologique de la réduction du risque de maladie d’Alzheimer chez les patients traités pour une autre affection, fournissent des indications pour la prévention. Les approches agissant spécifiquement sur le mécanisme des lésions cérébrales elles mêmes apportent les espoirs les plus solides. La prévention de l’accumulation du peptide A bêta dans le cerveau, notamment de ses formes les plus neurotoxiques fait l’objet de multiples essais. Il est aussi possible de lutter contre le dépôt dans les neurones de protéines tau anormalement phosphorylées qui sont neurotoxiques puisque les mutations des gènes les codant conduisent à la mort neuronale. Cela permettrait de retarder, voire de faire régresser, le processus pathologique. Il ne faut pas, enfin, négliger les espoirs à plus long terme qu’on fait naître les constatations convergentes d’une plasticité persistante des neurones humains adultes, et même vieillissants, et de la persistance de cellules souches susceptibles de générer des neurones différenciés dans le système nerveux central, plus particulièrement dans des régions les plus affectées par les lésions de la maladie.
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Communiqué
Sur la vaccination contre l’hépatite B en France Lire la suite >Séance du 12 février 2008
Communiqué
Sur la vaccination contre l’hépatite B Lire la suite >Séance du 5 février 2008
Communication scientifique
VEGF, anti-VEGF et pathologiesVEGF, anti-VEGF and diseases
L’angiogenèse est un domaine en plein développement. En quelques années seulement, plusieurs des principaux déterminants responsables de la genèse des vaisseaux, de leur croissance et de leur différenciation en artère, veine ou vaisseaux lymphatiques ont été identifiés. Le rôle de l’angiogenèse dans la croissance tumorale, dans la rétinopathie proliférative et dans certaines maladies inflammatoires a été établi par des stratégies inhibant le développement des vaisseaux. À l’inverse, promouvoir la croissance des capillaires dans les territoires ischémiques semble être une stratégie prometteuse bien qu’un long chemin reste encore à parcourir. La création de vaisseaux a pour but d’apporter aux tissus et aux cellules l’oxygène et les nutriments nécessaires à leur fonctionnement. L’hypoxie est le facteur déterminant de l’angiogenèse. Au cours de la vie adulte, le réseau vasculaire est stable et les processus d’angiogenèse sont généralement éteints. L’endothélium qui borde la lumière des vaisseaux sanguins est quiescent. Lors de certaines circonstances pathologiques, une angiogenèse active se met en jeu. Cette néoangiogenèse fait intervenir les mêmes mécanismes moléculaires que ceux mis en jeu lors de l’angiogenèse embryonnaire. Le Vascular Endothelial Growth Factor (VEGF) joue un rôle essentiel lors de la vasculogenèse — la toute première étape de la formation des vaisseaux — et de l’angiogenèse normale et pathologique. L’inhibition du VEGF en pathologie tumorale et oculaire est une voie thérapeutique prometteuse.
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Communication scientifique
Utilisation de la méthode capture-recapture pour l’évaluation de la fréquence des effets indésirables « graves » médicamenteux : l’expérience du CHU de ToulouseUse of the capture-recapture method to assess the frequency of « serious » adverse drug reactions : experience of Toulouse University Hospital
Les différentes méthodes (notification spontanée ou utilisation de bases de données médicales) utilisées pour identifier et quantifier les effets indésirables médicamenteux souffrent de l’absence d’exhaustivité. La déclaration des effets indésirables médicamenteux aux centres régionaux de pharmacovigilance (CRPVs) pêche par la sous notification. La combinaison de plusieurs sources de données peut améliorer la connaissance de la fréquence de ces effets indésirables. Ce travail veut estimer l’incidence des effets indésirables graves au sein de l’hôpital universitaire de Toulouse, en utilisant deux sources indépendantes : d’une part, la base de données du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) et d’autre part, la base nationale de pharmacovigilance incluant les notifications spontanées aux CRPVs. La période de travail a été le premier semestre 2001. Nous avons relevé, au sein du PMSI, toutes les hospitalisations incluant un code de la dixième classification internationale des maladies, en rapport avec un effet indésirable potentiel. Au sein de la base nationale de pharmacovigilance, nous avons repéré tous les effets indésirables « graves » survenus durant la période d’étude et déclarés par les médecins travaillant au sein de l’hôpital universitaire de Toulouse. Après identification des cas communs aux deux bases de données, nous avons utilisé la méthode capture-recapture pour estimer le nombre réel d’effets indésirables survenus durant le premier semestre 2001 au sein de l’hôpital universitaire de Toulouse. Nous avons identifié dans le PMSI, 274 séjours hospitaliers différents, en rapport avec un effet indésirable médicamenteux. Parmi les 241 cas sélectionnés dans la base nationale de pharmacovigilance, nous en avons retenu 151 pour l’analyse. Cinquante-deux effets indésirables étaient communs aux deux bases de données. Ceci a permis d’estimer, par la méthode capture-recapture, un nombre d’effets indésirables médicamenteux ‘‘ graves ’’ de 796 [intervalle de confiance (IC) à 95 % : 638-954], correspondant à 2,9 % des hospitalisations [IC 95 % : 2,3-3,5] durant le premier semestre 2001. Cette étude rappelle le manque d’exhaustivité de la notification des effets indésirables médicamenteux, quelle que soit la source de données. Elle souligne l’intérêt de la méthode capture-recapture et de la combinaison de diverses bases de données pour améliorer l’évaluation des effets indésirables médicamenteux à l’hôpital.
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Rapport
08-02 Les données individuelles de santéPersonnal medical records
Les Données Individuelles de Santé constituent une base essentielle de l’avenir de l’épidémiologie et permettent le suivi des soins donnés aux patients. Leur utilisation est indispensable aux épidémiologistes pour une meilleure connaissance de l’état de santé. Sans ces informations il est difficile de définir une politique de santé. La commission s’est intéressée aux modalités suivantes : le Système National d’Information Inter Régime de l’Assurance Maladie (SNIR-AM) 16 régimes mais ne permet pas le suivi des patients. Le projet Constance propose d’utiliser les centres d’examen de santé pour la recherche épidémiologique. Les Observatoire Régionaux de la Santé ont pour mission une aide à la décision. Ils sont d’excellents bureaux d’études multidisciplinaires. L’Institut National des Données de Santé (INDS) est un Groupement d’Intérêt Public qui va permettre de regrouper les données, de définir leurs modalités d’accès et de partage. L’Ordre national des pharmaciens a développé avec succès un Dossier Pharmaceutique qui comporte l’ensemble des médicaments délivrés au cours des quatre derniers mois. Le Dossier Médical Personnel (DMP) a pour but le recueil par les médecins de données individuelles de santé des patients. Sa généralisation prévue en 2007 ne pourra intervenir avant plusieurs années car la priorité a été donnée à la dimension informatique alors que son but premier est la qualité des soins. L’Académie nationale de médecine propose les recommandations suivantes : soutenir la mise en place de grandes cohortes en population générale ; former des épidémiologistes, médecins et non médecins ; renforcer l’action des ORS tout en conservant leur indépendance ; former les étudiants en médecine à l’utilisation des données individuelles de santé ; considérer que le partage des données individuelles de * Membre de l’académie nationale de médecine ** Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine santé peut améliorer la qualité des soins et diminuer la redondance d’examens ; le masquage partiel des données par les malades pouvant nuire aux soins, les patients auront à prendre la responsabilité de leurs décisions ; encourager l’expé- rience du DMPE car le suivi de l’enfant est essentiel et mérite d’être pris en compte jusqu’à seize ans ; utiliser l’expérience acquise par les pharmaciens pour le Dossier Pharmaceutique et l’intégrer au DMP ; orienter le DMP vers un projet plus sobre. L’Académie nationale de médecine s’inquiète cependant du retard pris par le DMP qui est un projet important pour tous, mais également pour la politique de santé et la recherche médicale de notre pays. Une période d’expérimentation permettant une évaluation devrait constituer un préalable essentiel.
Lire la suite >Séance du 29 janvier 2008
Information
Les actions de l’Agence de la biomédecine dans le domaine de l’assistance médicale à la procréation (AMP)The French Biomedicine Agency and medically assisted reproduction
L’Agence de la biomédecine a été créée en mai 2005, suite à la révision en août 2004 de la loi de bioéthique. Elle succède à l’Etablissement français des Greffes, créé par la première loi de bioéthique de 1994. Si elle conserve toutes les attributions de l’EfG dans le domaine du prélèvement et de la greffe d’organes, de tissus et de cellules, ses compétences sont cependant étendues à l’assistance médicale à la procréation, au diagnostic prénatal, à la génétique humaine et à la recherche sur l’embryon. L’Agence de la biomédecine est dotée de missions larges dans ces domaines : la loi lui demande de « suivre, évaluer et contrôler » les activités ainsi définies. Plus généralement, l’Agence de la biomédecine contribue à l’élaboration de la réglementation, à l’amélioration de la qualité des pratiques et de la prise en charge des patients, à la sécurité des soins. Elle a également pour objectif de développer la transparence sur ces activités en élaborant et en diffusant des données sur l’AMP et ses résultats, et en développant l’information du public. Enfin, elle est dotée de compétences régaliennes, délivrant les agréments des praticiens qui exercent dans les domaines de l’AMP, du diagnostic prénatal et de la génétique, donnant également certaines autorisations d’activité. Dans ce cadre, l’Agence de la biomédecine est dotée d’une mission d’inspection. Dans ces nouveaux domaines, l’Agence a complété son expertise interne et externe en s’appuyant très directement sur les professionnels et leurs sociétés savantes. Elle a ainsi procédé à la création de nombreux groupes de travail composés de praticiens qui lui apportent leur expérience et leur connaissance des difficultés concrètes d’exercice afin de faire progresser la réglementation et la qualité des pratiques. Enfin, pour encadrer son développement, l’Agence de la biomédecine a conclu un contrat de performance avec le ministère de la santé. Ce contrat, qui porte sur les années 2007 à 2010, définit avec précision les objectifs stratégiques et les actions menées par l’Agence, objectifs qui sont assortis d’indicateurs de suivi et d’une évaluation indicative des moyens dont l’Agence doit disposer pour mener à bien ses missions. L’Agence de la biomédecine s’appuie également sur les associations de patients et d’usagers, notamment dans le domaine de l’information donnée au grand public.
Lire la suite >Séance du 29 janvier 2008
Communication scientifique
La procréation médicalisée en France, état des lieux et perspectivesMedically assisted procreation in France ; current situation and future prospects
Depuis quelques dizaines d’années, la lutte contre l’infertilité a considérablement progressé grâce au développement de techniques biomédicales maîtrisant la maturation des gamètes, la fécondation et le développement de l’embryon avant l’implantation. Les nombreuses questions éthiques, sociales et médicales suscitées par l’assistance médicale à la procréation (AMP) ont conduit le législateur à définir en 1994 les conditions d’accès aux actes d’AMP et les modalités de leur réalisation. Le dispositif a été complété récemment par la création de l’Agence de la Biomédecine. En 2005, 123 000 cycles de traitement ont été réalisés en France toutes techniques confondues. Ils ont conduit à la naissance de 19 026 enfants. Les taux de grossesse clinique ont varié de 11 à 24,4 % par tentative selon les techniques. Il s’agissait de grossesses multiples dans 11 à 21 % des cas. Aujourd’hui, l’objectif prioritaire est d’améliorer la qualité des résultats, c’est à dire de maîtriser autant que possible les risques et les contraintes de l’AMP tout en maintenant les meilleures chances d’obtenir une grossesse et une naissance. Une meilleure caractérisation des embryons jointe à une meilleure évaluation de la fertilité de la femme permet de réduire le nombre d’embryons transférés et donc le risque de grossesse multiple sans diminuer les chances de procréation. Les principaux développements envisageables à court et moyen terme concernent l’utilisation de traitements hormonaux moins agressifs pour stimuler la fonction ovarienne, une meilleure sélection des gamètes fonctionnels, des conditions de fécondation et de culture embryonnaire plus adaptées. Par ailleurs la mise au point de micro-méthodes capables d’évaluer les compétences métaboliques des embryon, et leur aptitude à se développer normalement, devrait conduire à une amélioration significative des résultats.
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Communication scientifique
Réflexions à propos d’une maladie invalidante et toujours mystérieuse : l’endométrioseEndometriosis : a mysterious and incapacitating disorder
L’endométriose est une affection très handicapante pour les femmes qui en sont atteintes. Jusqu’ici le principal traitement en était chirurgical, de plus en plus souvent par laparoscopie, en raison de sa remarquable efficacité et le traitement hormonal ne lui servait que d’adjuvant. Aujourd’hui, grâce en particulier aux progrès effectués dans l’exploration par échographies et IRM, et en raison du rôle fréquemment joué par l’état psychologique dans son développement, on peut attribuer une plus grande place au traitement médical. Ce traitement doit être envisagé sur un très long terme car il n’est que suspensif. Ces modifications de la prise en charge thérapeutique de l’endomé- triose qui sont ici développées, sont discutées dans de nombreuses instances internationales.
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Information
Compte rendu de l’activité du Comité Consultatif National d’Ethique de février à décembre 2007Activity report of the French national ethical consultative committee
Les avis du Comité Consultatif National d’Ethique de janvier-février à décembre 2007 sont rapportés ici : ils concernent les nanosciences et les nanotechnologies, le dépistage néonatal d’affections génétiques, drépanocytose et mucoviscidose, les données identifiantes fondées sur la biométrie, la détection sanguine de cellules cancéreuses circulantes, l’identification par empreintes génétiques dans le cadre du contrôle de l’immigration, les choix nécessaires pour guider la politique sanitaire en milieu hospitalier, les mesures dont devraient bénéficier les personnes, adultes ou enfants, atteintes d’autisme.
Séance du 29 janvier 2008
Autre
Les actions de l’Agence de la biomédecine dans le domaine de l’assistance médicale à la procréation (AMP)The French Biomedicine Agency and medically assisted reproduction
L’Agence de la biomédecine a été créée en mai 2005, suite à la révision en août 2004 de la loi de bioéthique. Elle succède à l’Etablissement français des Greffes, créé par la première loi de bioéthique de 1994. Si elle conserve toutes les attributions de l’EfG dans le domaine du prélèvement et de la greffe d’organes, de tissus et de cellules, ses compétences sont cependant étendues à l’assistance médicale à la procréation, au diagnostic prénatal, à la génétique humaine et à la recherche sur l’embryon. L’Agence de la biomédecine est dotée de missions larges dans ces domaines : la loi lui demande de « suivre, évaluer et contrôler » les activités ainsi définies. Plus généralement, l’Agence de la biomédecine contribue à l’élaboration de la réglementation, à l’amélioration de la qualité des pratiques et de la prise en charge des patients, à la sécurité des soins. Elle a également pour objectif de développer la transparence sur ces activités en élaborant et en diffusant des données sur l’AMP et ses résultats, et en développant l’information du public. Enfin, elle est dotée de compétences régaliennes, délivrant les agréments des praticiens qui exercent dans les domaines de l’AMP, du diagnostic prénatal et de la génétique, donnant également certaines autorisations d’activité. Dans ce cadre, l’Agence de la biomédecine est dotée d’une mission d’inspection. Dans ces nouveaux domaines, l’Agence a complété son expertise interne et externe en s’appuyant très directement sur les professionnels et leurs sociétés savantes. Elle a ainsi procédé à la création de nombreux groupes de travail composés de praticiens qui lui apportent leur expérience et leur connaissance des difficultés concrètes d’exercice afin de faire progresser la réglementation et la qualité des pratiques. Enfin, pour encadrer son développement, l’Agence de la biomédecine a conclu un contrat de performance avec le ministère de la santé. Ce contrat, qui porte sur les années 2007 à 2010, définit avec précision les objectifs stratégiques et les actions menées par l’Agence, objectifs qui sont assortis d’indicateurs de suivi et d’une évaluation indicative des moyens dont l’Agence doit disposer pour mener à bien ses missions. L’Agence de la biomédecine s’appuie également sur les associations de patients et d’usagers, notamment dans le domaine de l’information donnée au grand public.
Séance du 22 janvier 2008
Communication scientifique
Le réseau national Comète sur les tumeurs de la surrénaleComete, a network for the study and management of hypersecreting adrenal tumors
Les tumeurs sécrétantes de la surrénale exposent aux risques d’une récidive tumorale souvent maligne et à ceux de l’hypersécrétion. Les phéochromocytomes et paragangliomes dérivent du tissu chromaffine et sécrètent des catécholamines ; ils peuvent être bénins ou malins, sporadiques ou familiaux. Les adénomes et carcinomes de la surrénale dérivent du cortex et peuvent se manifester par un hypercortisolisme, un hyperminéralocorticisme ou une hypersécrétion d’androgènes. Ces tumeurs sont généralement assez volumineuses pour fournir du matériel à des études biologiques après les prélèvements nécessaires au diagnostic. De nombreux patients ayant des tumeurs surrénales sont adressés aux Départements d’Hypertension de l’Hôpital Européen Georges Pompidou et d’Endocrinologie de l’Hôpital Cochin à Paris. Les responsables de ces Départements on créé en 1993 le réseau COMETE, dont l’objectif est de promouvoir la recherche fondamentale et clinique sur les tumeurs surrénales. Les implications sont les suivantes. Dans des études transversales, réunir et maintenir une collection d’échantillons tumoraux et d’ADN leucocytaire ; conserver des annotations concernant les principales données biologiques et cliniques ; et distribuer des échantillons biologiques et des données biocliniques anonymisées aux laboratoires de recherche associés au réseau. Au cours d’études prospectives, assurer la surveillance indéfinie, conforme aux bonne pratiques cliniques, des patients dont la tumeur présente un risque * Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine ** Département de Génétique, Hôpital Européen Georges Pompidou *** Service des Maladies Endocriniennes et Métaboliques, Institut Cochin ; INSERM U772 et U567 ; CNRS UMR8104 Tirés-à-part : Professeur Pierre-François PLOUIN, Unité d’Hypertension artérielle, Hôpital Européen Georges Pompidou, 75908 Paris cedex 15 Article reçu le 10 juillet 2007, accepté le 3 octobre 2007 de malignité ou de récidive, c’est-à-dire mettre en place des cohortes de patients ayant des carcinomes ou de volumineux adénomes corticaux, et une cohorte de patients opérés d’un phéochromocytome ou d’un paragangliome.
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Communication scientifique
Le corticosurrénalome : progrès dans la physiopathologie et la prise en charge d’un cancer rareAdrenal cortical carcinoma : advances in the pathophysiology and management of this malignancy
Le corticosurrénalome est un cancer rare (un à deux cas nouveaux par million et par an) au pronostic très sombre (< 30 % de survie à cinq ans). La meilleure chance de guérison est lorsqu’une forme « localisée » peut être l’objet d’une chirurgie dite « complète ». Trop souvent le diagnostic est tardif, devant des tumeurs évoluées et peu sécrétantes. La clinique, l’exploration hormonale, et l’imagerie, aidée aujourd’hui par le PET-Scan au 18-FDG (18-Fluorodéoxyglucose), permettent de suspecter en pré-opératoire le caractère malin d’une tumeur surrénale, recommandant alors une chirurgie par laparotomie, par des mains particulièrement expertes. Des progrès récents dans la génétique des corticosurrénalomes, ont mis en avant certains acteurs moléculaires qui offrent des outils diagnostiques et pronostiques sans doute meilleurs que les seules appréciations classiques du stade tumoral ou des scores histologiques (score de Weiss). Seuls de nouveaux progrès dans la compré- hension physiopathologique de ces tumeurs permettront de trouver les moyens de thérapies ciblées.
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Communication scientifique
Apports de Comète à la génétique du phéochromocytomeAchievements of the Comete program in the genetics of pheochromocytoma
Les travaux de recherche clinique et fondamentale menés sur la collection ‘‘ Phéochromocytome ’’ du réseau COMETE ont provoqué un bouleversement des connaissances sur le phéochromocytome (PH). Auparavant il était couramment admis que seuls 10 % des PH étaient génétiquement déterminés et que le caractère malin d’un PH ne pouvait être affirmé qu’à l’apparition de la première métastase. Les études de génétique humaine menées sur l’ADN des patients inclus dans le réseau COMETE ont contribué à démontrer qu’il s’agit en fait de 25 à 30 % des PH qui sont secondaires à une mutation constitutionnelle sur l’un des cinq gènes de susceptibilité (SDHB, SDHD, VHL, RET, NF1). La qualité remarquable des données de suivi postopératoire contenues dans la base informatique du réseau COMETE a permis de démontrer que l’identification d’une mutation du gène SDHB est un facteur de risque de malignité et de mauvais pronostic. Les travaux de recherche fondamentale menés sur les phéochromocytomes et paragangliomes fonctionnels collectées au sein de la tumorothèque de COMETE ont prouvé que les gènes SDHs sont de nouveaux gènes suppresseurs de tumeurs et que leur inactivation induit une stimulation anormale de l’angiogenèse. Ainsi les travaux menés depuis 2001 sur le PH au sein du réseau COMETE ont été à l’origine de nouvelles recommandations pour le conseil génétique et la pratique du test génétique du PH et ont conduit à une modification de la prise en charge des patients atteints. Ils ont de plus contribué à l’élucidation de nouveaux mécanismes moléculaires en cause dans la tumorigenèse du PH. * Département de Génétique, Hôpital Européen Georges Pompidou, 20-40, rue Leblanc, 75908 Paris cedex 15 ** Département d’Hypertension artérielle, Hôpital Européen Georges Pompidou *** Inserm, U772, Collège de France, Paris. Tirés à part : Docteur Anne-Paule GIMENEZ-ROQUEPLO, même adresse Article reçu le 10 juillet 2007, accepté le 15 octobre 2007
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