Communication scientifique
Séance du 5 octobre 2010

Présentation

Roger Henrion *

 

Séance dédiée aux Traumatismes sportifs et à leur prévention

PRÉSENTATION

Roger HENRION *

Cette séance de rentrée est consacrée à la prévention des accidents dans le sport.

Force est de constater que l’Académie, une fois encore, ne manque pas d’à propos, en abordant un sujet qui a défrayé la chronique cet été. D’une part, avec la déroute et la prestation lamentable de l’Equipe de France de Football lors des championnats du monde, représentant ce qu’il y a de plus détestable dans le sport professionnel.

D’autre part, avec la performance de nos athlètes, de nos nageurs et de nos judokas, enthousiastes, offrant ce qu’il y a de meilleur dans le sport amateur. Au même moment, dans un contraste saisissant avec l’image de ces jeunes sportifs, une étude parue dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire de juillet 2010, montre à l’évidence que l’activité physique de nos enfants est nettement insuffisante puisque moins d’un enfant sur cinq peut être considéré comme suffisamment actif, alors même que l’on sait que l’activité physique permet à l’enfant d’acquérir une masse musculaire et osseuse pour la vie et que 14 à 18 % de nos enfants sont en surpoids, 2,8 à 3,5 % étant déjà obèses. D’où l’intérêt d’encourager la pratique sportive dans notre pays, pratique dont les modalités ont déjà fait l’objet de neuf rapports et de deux séances dédiées de l’Académie nationale de médecine depuis 1977, le dernier de Pierre Pène et Yvan Touitou datant de 2009. Cependant, cette pratique ne va pas sans risque et la nécessité d’une prévention et d’une véritable éducation s’impose.

Dans le premier exposé, les auteurs nous rappelleront, fort opportunément, que les activités sportives dans l’enfance et l’adolescence sont à haut risque de traumatismes, le plus souvent ostéo-articulaires, les uns violents, d’autres chroniques, le début de l’adolescence étant une période particulièrement vulnérable en raison de la maturation ostéochondrale. Dans le deuxième exposé, seront traitées les causes et la prévention des morts subites du sportif qui, bien que rares, sont toujours dramatiques. Dans le troisième exposé, sera abordée la prévention des accidents dans un sport de très mauvaise réputation, la boxe anglaise. Pourtant, ce fut le sport préféré de l’une des personnalités les plus exceptionnelles de notre siècle, Nelson Mandela qui, jeune avocat, s’est entraîné pendant de longues années dans un club de boxe du quartier noir de Soweto, avant d’être emprisonné. Il trouvait là une excellente manière de lutter contre le stress et appréciait particulièrement l’aspect égalitaire de ce sport car a-t-il dit « sur le ring, ni la richesse, ni la couleur de peau n’ont cours ».

J’ajouterai ni le nom, ni la naissance, tout népotisme si fréquent dans le monde politique ou du spectacle étant impossible dans la boxe. Cette différence dans la perception de ce sport vient en partie de la confusion entre la boxe éducative ou de loisir, sans compétition, qui ne comporte aucun danger, la boxe amateur demandant déjà plus de surveillance, et la boxe professionnelle où les risques sont beaucoup plus importants. Or, les auteurs montreront la très nette amélioration de l’avenir des boxeurs amateurs et professionnels, d’une part grâce aux progrès considérables de la surveillance médicale à la suite du contact établi, il y a plus de vingt ans, entre un chirurgien gynécologue, boxeur amateur et président de l’association « Médecine Boxe », et le service de neuro-imagerie parisien pionnier en examen par IRM, d’autre part grâce aux mesures exemplaires prises par la Fédération française de boxe.

 

<p>* Président de l’Académie nationale de médecine, e-mail roger.henrion@netcourrier.com</p>

Bull. Acad. Natle Méd., 2010, 194, no 7, 1217-1218, séance du 5 octobre 2010