Articles du bulletin

Depuis 2019 le Bulletin est édité en collaboration avec Elsevier-Masson. Les rapports de l'Académie sont disponibles intégralement sur le site internet de l'Académie. L'accès aux autres textes peut être obtenu sur le site Em-Consulte. Pour soumettre un article, merci de consulter nos instructions aux auteurs.



3541 résultats

  • Rapport

    Vaccination des seniors

    Vaccination of seniors

    Bernard Bauduceau intervient comme consultant pour GSK et Pfizer ; Jean-Pierre Michel intervient comme consultant ou orateur pour GSK, Moderna et Pfizer. Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt avec le sujet abordé.

    En France, la politique nationale de vaccination s’applique en priorité à l’immunisation des nourrissons avec un calendrier comportant 11 vaccinations obligatoires avant l’âge de 18 mois. Au-delà, y compris pour le grand âge, les recommandations concernant les vaccinations de routine sont souvent perdues de vue, à l’exception des vaccinations obligatoires (soignants, militaires…). Chez les sujets de 65 ans et plus, qui représentent plus de 20 % de la population, l’insuffisance des couvertures vaccinales vis-à-vis de 4 maladies infectieuses parmi les plus sévères pour cette tranche d’âge (grippe, Covid-19, pneumococcies et zona) crée un fardeau médical et économique de plus en plus lourd dans une population qui vieillit. Pour ces raisons, la vaccination des seniors devrait devenir un objectif prioritaire de santé publique. La protection vaccinale des personnes âgées doit être améliorée en impliquant tous les professionnels de santé, et en première ligne les médecins traitants, en mettant à profit les nouvelles avancées de la vaccinologie, en tirant le meilleur parti des technologies numériques et en intégrant ces mesures dans un programme ambitieux de maintien des couvertures vaccinales tout au long de la vie.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Drogues : éducation et prévention

    Drugs of abuse : education and prevention

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêt en relation avec le contenu de cet article

    La consommation de drogues licites et illicites est responsable de la perte annuelle de près de 130.000 vies humaines en France à laquelle s’ajoutent des coûts sanitaires et sociaux considérables. La dépense directe des finances publiques s’élève à 22,1 milliards d’euros, soit près de 1% du PIB. Le niveau élevé d’usage de ces substances à l’âge adulte dans la population française s’explique par un début très précoce de leurs consommations, puis par des progressions régulières au cours de la vie, comme le montrent les études de prévalence. Si les enquêtes les plus récentes affichent une baisse sensible de la fréquence d’usage de ces drogues chez les adolescents, ces consommations demeurent importantes et constituent un problème majeur de santé publique auquel il faut apporter des réponses prioritaires. En effet, l’adolescence est une période de vulnérabilité toute particulière aux addictions du fait de l’absence   de maturité    neuropsychologique.  De nombreux   facteurs peuvent  faciliter  la transition vers l’addiction, qu’ils soient génétiques, environnementaux, liés à une vulnérabilité psychiatrique ou aux traits de la personnalité. D’une manière générale, la consommation de drogues à l’adolescence est susceptible d’induire de nombreux troubles. Pour sa prévention, il est indispensable d’assurer précocement, dès l’école primaire, une éducation spécifique sur les dangers de cette consommation, et de la poursuivre dans le cadre de programmes adaptés à toutes les étapes du parcours éducatif jusqu’à l’université. Des actions systémiques visant à une meilleure formation des professionnels de santé et à une véritable coordination des départements ministériels concernés doivent également être mises en place. L’Académie nationale de médecine propose des recommandations pour répondre à ces questions.

    Lire la suite >
  • Avis

    Avis conjoint des Académies nationales de Médecine et de Pharmacie sur l’Errance diagnostique dans les maladies rares

    Lire la suite >
  • Rapport

    Médicaments anti cancéreux onéreux : disponibilité et soutenabilité économique

    Expensive cancer drugs: availability and economic sustainability

    Jacques ROUËSSE : aucun ; Jean-Yves BLAY : Roche, GSK, Novartis, MSD, Deciphera, Bayer, pharmamar ; Brigitte DRENO : BMS, Fabre, Almirall, Regeneron ; Gilles BOUVENOT : conseils ponctuels en développement (GSK, Sanofi, Vifor Pharma, Sage-Therapeutics, Steba Biotech, Alnylan, TesaroBio France, Insmed, GenSight, Pierre Fabre médicaments, Lupin) ; Thierry FACON :aucun ; Norbert Claude GORIN : Airinspace », Hemolux consulting et ZHIJIAHUA internationalHK; François GUILHOT :Novartis ;Claude HURIET : aucun ;Yves JUILLET :aucun; Pierre LE COZ : aucun ; Richard VILLET :aucun ;Jean Paul TILLEMENT :aucun ;Pierre COCHAT : aucun ;Francis MEGERLIN :aucun; Jean SASSARD : aucun ;Jean-Pierre TRIBOULET :aucun.

    Le traitement des cancers vient de connaitre en 20 ans une révolution médicale liée à la mise au point de nouveaux médicaments tels les thérapeutiques ciblées, les inhibiteurs de points de jonction immunologiques et les cellules lymphocytaires génétiquement modifiées (cellules CAR- T).  Ces traitements, qui ont des coûts de production élevés, sont prescrits parfois longtemps, et la durée des prises en charge des patients cancéreux se prolonge liée à l’utilisation de ces produits en 3 -ème et plus de lignes de traitement. La prévalence du nombre de cancers a augmenté et donc leur coût de prise en charge sur le long terme aussi. Le développement des médicaments anticancéreux en deux phases, d’innovation au sein de jeunes pousses souvent issues de l’Université, puis de production et de commercialisation gérées par les grands groupes pharmaceutiques contribuent à proposer des prix d’un niveau inconnu jusqu’alors. La rapidité de leur autorisation de mise sur le marché interpelle aussi surtout lorsque manquent les preuves de l’efficacité sur l’augmentation significative de la survie. Il est donc justifié de recommander une certaine vigilance sur l’interprétation de résultats d’essais précoces. Cependant il ne convient pas de négliger l’intérêt de l’apport de médicaments anticancéreux pour des patients atteints de sous-types rares de cancers. Face à ce retard de la France dans le domaine il importe de soutenir fortement, financièrement, les jeunes pousses et l’industrie française du médicament anticancéreux. Il est recommandé la mise en place d’une structure sans but lucratif avec un partenariat public-privé pour fournir les volumes nécessaires de médicaments aux hôpitaux et cliniques à un prix fixe.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Intelligence artificielle appliquée à la rythmologie cardiaque. Perspectives et propositions

    Artificial intelligence in cardiac Arrhythmology

    Les auteurs de ce rapport n’ont aucun lien d’intérêt avec le sujet.

    Le recueil numérisé de l’activité électrique myocardique autorise son analyse par Intelligence Artificielle (IA) à partir de trois sources que sont les outils d’intervention en rythmologie, les registres de la mort subite et les dispositifs médicaux connectés.

    Le traitement des arythmies atriales fait appel à l’IA afin d’identifier les zones de rotors ou de fibrose arythmogène dans le but d’améliorer la qualité de l’ablation de la fibrillation atriale (FA). La création, à partir de données d’imagerie, d’une chambre ventriculaire virtuelle personnalisée, permet à l’IA de guider l’ablation et d’évaluer le pronostic.

    Lors des morts subites, c’est moins l’analyse des données de l’activité électrique myocardique et de la délivrance du choc électrique salvateur que celle des données de santé de la population dans son ensemble, qui pourraient contribuer à identifier les meilleurs prédicteurs de risque.

    Les données recueillies lors d’examens électrocardiographiques banaux ou par les objets portables, dont les « montres connectées », permettent grâce à l’IA de prédire la survenue ultérieure ou la récidive de troubles du rythme. L’IA est aussi omniprésente dans l’analyse de l’électrocardiogramme en rythme sinusal permettant d’en tirer des conclusions dépassant largement son utilisation habituelle.

    L’utilisation de ces données ne va pas sans soulever des problèmes éthiques et juridiques qui sont encore incomplètement réglés. L’appropriation en rythmologie cardiaque de l’outil nouveau qu’est l’IA suggère aux médecins rythmologues d’approfondir leurs connaissances mathématiques et d’intégrer les propositions des apprentissages automatiques et profonds dans leur démarche diagnostique et thérapeutique.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Prise en charge des urgences coronaires par angioplastie percutanée transluminale : le présent, l’avenir et propositions concrètes

    Urgent treatment of acute coronary syndromes by percutaneous coronary intervention in France: current status, the future and concrete proposals

    Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt en relation avec le contenu de ce rapport.

    Les urgences coronaires regroupent un ensemble de situations où le pronostic vital est mis en jeu à court terme par le rétrécissement ou l’occlusion aigue d’une artère coronaire. Elles sont traitées au mieux par la réalisation urgente par un cardiologue interventionnel d’une coronarographie suivie immédiatement par une angioplastie coronaire. Cette prise en charge est actuellement assurée de façon satisfaisante en France grâce à un maillage du territoire adéquat et un nombre de cardiologues interventionnels suffisant. Cependant, la prise en charge des urgences coronaires traitées par angioplastie coronaire est menacée : le nombre de cardiologues interventionnels en formation ne permettra pas le remplacement des départs en retraite, et l’attractivité de la cardiologie interventionnelle auprès des jeunes générations décroit. Face à cette situation, l’Académie Nationale de Médecine émet six recommandations : 1) Adapter le nombre de cardiologues interventionnels en formation au nombre de départs en retraite et aux modifications de pratique médicale 2) Assouplir les modalités de formation en cardiologie interventionnelle 3) Créer une commission d’équivalence pour reconnaître les formations en cardiologie interventionnelle obtenus en dehors du troisième cycle des études médicales 4) Développer les passerelles pour la formation des cardiologues en exercice et étrangers 5) Rendre plus attractif l’exercice de la cardiologie interventionnelle 6) Engager une réflexion avec tous les acteurs impliqués dans la prise en charge des urgences coronaires, en particulier les urgentistes et la médecine prehospitalière.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport sur la demande de l’établissement thermal de Saint-Jean d’Angély (Charente-Maritime) en vue de l’obtention de l’orientation thérapeutique « RHUMATOLOGIE-RH ».

    Report on the application of the Saint-Jean d’Angély spa-therapy care facility to obtain the agreement for musculoskeletal and rheumatic conditions “RHUMATOLOGIE-RH”.

    Les auteurs de ce rapport et les membres de la commission 3 n’ont pas de lien d’intérêt.

    L’académie doit examiner l’étude par analogie et l’étude clinique réalisées en vue de l’obtention de l’agrément de « Rhumatologie » par l’établissement thermal de Saint-Jean d’Angély (eau minérale naturelle, chaude, sulfatée, calcique, sodique, magnésienne, ferrugineuse). Les eaux sulfatées sont utilisées en rhumatologie. 21 stations thermales françaises agréées en Rhumatologie utilisent des eaux minérales de ce type. Des études contrôlées et randomisées, parues dans la littérature internationale anglophone avec facteur d’impact, attestent d’un bénéfice clinique dans la lombalgie chronique, l’arthrose du genou, l’arthrose généralisée, les tendinopathies chroniques de l’épaule. L’étude clinique réalisée, conformément aux critères de 2020, est une étude interventionnelle, prospective ayant enrôlé 173 patients dans le cadre d’un essai contrôlé randomisé de supériorité. 86 patients ont mené à bien le traitement thermal, 87 constituaient le groupe témoin recevant les soins usuels. Les critères d’inclusion et d’exclusion étaient précisés. Les critères de jugement sont définis. L’étude satisfait aux critères de l’Académie. Tous les sujets étaient porteurs d’une gonarthrose symptomatique. La douleur était mesurée par l’échelle visuelle analogique 100 mm, la fonction par l’échelle de Womac, la qualité de vie par le EuroQoL5D, les médicaments analgésiques pris ont été relevés. L’évaluation au 6ème mois montrait une amélioration statistiquement significative dans le groupe thermal de la douleur, de l’incapacité, de la qualité de vie, de l’état clinique acceptable, de l’amélioration cliniquement pertinente, de la satisfaction des patients. Tous ces éléments étaient statistiquement supérieurs dans le groupe thermal par comparaison avec le groupe témoin.

    Le dossier du pétitionnaire satisfait aux réquisitions légales. L’eau sulfatée peut être utilisée en rhumatologie. L’étude interventionnelle réalisée, en conformité avec les critères 2020 de l’Académie, permet la vérification de la qualité des soins en termes de mise en œuvre, de bénéfice sanitaire, de sécurité pour les patients et les personnels. L’Académie a donné un avis favorable à la demande de l’établissement thermal de Saint-Jean d’Angély.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Pénuries de médicaments, stocks de sécurité, indépendance nationale et législation de l’Union Européenne

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts avec le sujet abordé

    Pénuries de médicaments, stocks de sécurité, indépendance nationale, législation de l’Union Européenne.

    Signalé régulièrement depuis plusieurs années, le manque de médicaments de prescription s’est amplifié pour deux raisons principales, l’augmentation régulière de la demande mondiale, d’environ 13% par an, et ponctuellement parla multiplication des besoins liée à la pandémie de Covid-19. Or, nous ne fabriquons plus nos médicaments, la production nationale ne couvre que 6% de nos besoins, l’Union Européenne y ajoute 3%, et nous importons le reste nécessaire dans des conditions qui sont aléatoires et difficiles à gérer. Les tensions voire des ruptures d’approvisionnement touchent une catégorie particulière de médicaments. Il s’agit de médicaments anciens, dits matures, exploités au-delà de leur temps d’exclusivité (brevet échu), de forte prescription sous leur forme initiale, le princeps, mais aussi largement copiés sous forme de génériques. Leurs prix de fabrication sont bas, seuls quelques industriels, parfois un seul, les fabriquent à moindre coût pour le monde entier dans des pays où leur volume de production est rentable, principalement en Chine et en Inde. Cette production se fait à flux tendu, le marché est compétitif.  L’achat au producteur dépend du prix de vente final au patient, pour nous à l’assurance maladie. Nos prix sont bas ce qui rend notre approvisionnement plus difficile par rapport à d’autres pays, en particulier de l’Union Européenne, où les prix de dispensation sont plus élevés. Leur fabrication est complexe. Elle se réalise à partir de plusieurs étapes souvent délocalisées avant l’étape finale. Chacune d’elles est strictement encadrée, soumise à des procédures bien définies ; l’ensemble est fragile, difficilement contrôlable et donc vulnérable. Le problème posé est celui d’obtenir un apport régulier, pérenne et suffisant des médicaments dont nous avons besoin. Quels sont ces médicaments ? Une première liste réglementaire groupe les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) : elle est indicative mais longue, trop longue-environ 6000 médicaments- pour être utilisable. Il faut la restreindre d’où une sélection de médicaments critiques choisis parce qu’ils sont essentiels au plan médical et que la solidité (ou non) de leur approvisionnement doit être évaluée. Celle liste est en cours d‘élaboration. Prévoir et anticiper un éventuel défaut de disponibilité suggèrent des interventions immédiates et à terme. La première est de constituer des stocks de sécurité lesquels, s’ils sont légitimes, se doivent d’entrer dans le cadre de la législation européenne. Celle-ci, en effet, impose la libre circulation des biens à l’intérieur de l’Union Européenne et donc limite le stockage au strict besoin d’un membre pour ne pas en priver un autre. La seconde est celle de la relocalisation à l’intérieur de l’Union Européenne des chaines de production des médicaments qui lui sont indispensables.

    L’Académie nationale de médecine propose différents niveaux d’intervention. Le premier est, en complément de celui des MITM, de relever et d’étudier le statut des médicaments essentiels et sans alternative au plan thérapeutique et qui sont les plus exposés au risque de pénurie.  Le second est de constituer des stocks de matières premières (ou de principes actifs) composants des médicaments critiques : on y voit comme  avantages, la possibilité de fabriquer en urgence une forme pharmaceutique manquante (une préparation pédiatrique par exemple alors que d’autres sont disponibles), tout en  respectant  la législation européenne- ce n’est pas un médicament mais un moyen d’en faire – et une excellente façon de faire appel au tissu industriel français, en particulier à ses chimistes et à ses façonniers tout à fait capables de fabriquer les médicaments manquants. On peut imaginer qu’à l’intérieur de l’Union Européenne, un certain partage prévisionnel des tâches puisse couvrir les besoins de tous ses membres. La conclusion de ce rapport est claire, il est et sera difficile à chaque Etat membre de l’Union Européenne de résoudre seul le problème national de ses propres pénuries car la tâche est trop lourde et les investissements très importants. D’où la troisième proposition : seules des décisions européennes coordonnées pourront résoudre le problème globalement. Des décisions politiques en ce sens sont annoncées, elles seront à appliquer.

    Lire la suite >
  • Avis

    Avis 23-17. Favoriser une fin de vie digne et apaisée : répondre à la souffrance inhumaine et protéger les personnes les plus vulnérables

    Promoting a dignified and peaceful end to life: Responding to inhuman suffering and protecting the most vulnerable people

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts avec le sujet abordé

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 23-16. La coopération sanitaire de la France avec les Pays à Ressources Limitées

    Health cooperation between France and countries with limited resources

    Les auteurs n’ont pas de liens d’intérêt avec le contenu du rapport.

    La France a un long passé de coopération sanitaire avec les pays à ressources limitées. Malgré des financements importants et une expertise reconnue, son engagement n’est plus reconnu à la hauteur des attentes de ces pays.

    Ce recul s’explique par des choix stratégiques privilégiant les activités multilatérales aux dépens des actions bilatérales insuffisamment financées, à leur défaut de programmation, de coordination, de suivi, et d’évaluation de leur efficacité. Le soutien aux maladies chroniques non transmissibles est insuffisant, ainsi que la lutte contre la morbidité liée aux carences de recours à la chirurgie.  Le continuum entre les activités de soins et la recherche, (dont la recherche clinique), n’est plus assuré.

    L’expertise française n’est pas en mesure de contribuer suffisamment aux enjeux de gouvernance des organismes internationaux, à la formation en santé mondiale, à la coordination des actions de terrain et à une interaction avec les autres partenaires européens. Pour permettre une politique cohérente, efficace, et visible, répondant à ces enjeux, ce rapport formule des recommandations, en particulier la mise en place d’un Haut Conseil en Santé mondiale, en vue de la définition, de l’élaboration, du suivi et de l’évaluation d’une stratégie d’ensemble de la coopération sanitaire de la France avec les pays à ressources limitées.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 23-13. Rapport sur la demande de l’établissement thermal de Castéra-Verduzan (Gers) en vue de l’obtention de l’orientation thérapeutique « RHUMATOLOGIE-RH ».

    Report on the application of the Castéra-Verduzan balneotherapy care facility to obtain the agreement to treat patients with rheumatic conditions “RHEUMATOLOGY-RH”.

    Les auteurs de ce rapport et les membres de la commission 3 n’ont pas de lien d’intérêt.

    L’académie doit examiner l’étude par analogie et l’étude clinique réalisées en vue de l’obtention de l’agrément de « Rhumatologie » par l’établissement thermal de Castéra-Verduzan. L’eau de Castéra est une eau minérale naturelle, froide, sulfatée. De telles eaux sont utilisées largement en rhumatologie. 21 stations thermales françaises agréées en Rhumatologie utilisent des eaux minérales de ce type. 18 études contrôlées et randomisées, parues dans la littérature internationale anglophone avec facteur d’impact attestent d’un bénéfice clinique dans la lombalgie chronique, l’arthrose du genou, l’arthrose généralisée, les tendinopathies chroniques de l’épaule. L’étude clinique réalisée, conformément aux critères de 2020, est une étude interventionnelle, prospective ayant enrôlé 62 patients qui ont été comparés à une population témoin d’essai contrôlé randomisé dans le cadre d’une MAIC. 61 patients ont mené à bien le traitement thermal. Les critères d’inclusion et d’exclusion étaient précisés. Les critères de jugement sont définis. L’étude satisfait aux critères de l’Académie. Tous les sujets étaient porteurs d’une gonarthrose symptomatique. La douleur était mesurée par l’échelle visuelle analogique 100 mm, la fonction par l’échelle de Womac et l’index de Lequesne, la qualité de vie par le SF 12, le niveau d’activité physique par l’IPAQ, les médicaments analgésiques pris ont été relevés. L’évaluation au 6ème mois montrait une amélioration significative, comparable à ce que l’on avait mesuré à la fin de la cure, de la douleur, de l’incapacité, de la qualité de vie (score somatique) et une diminution de la consommation médicamenteuse. La comparaison, dans le cadre d’une MAIC avec pondération IPTW, avec les données de l’étude «Thermarthrose» a montré une différence significative en faveur des curistes pour parvenir à une amélioration cliniquement pertinente (MCII : minimum clinical important improvement).

    Le pétitionnaire a satisfait aux obligations légales. L’eau sulfatée peut être utilisée en rhumatologie. L’étude interventionnelle réalisée, en conformité avec les critères 2020 de l’Académie, permet la vérification de la qualité des soins en termes de mise en œuvre, de bénéfice sanitaire, de sécurité pour les patients et les personnels. L’Académie a donné un avis favorable à la demande de l’établissement thermal de Castéra-Verduzan.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 23-12. Enjeux médicaux et sociétaux de la transplantation hépatique (TH) en France

    Liver transplantation medical and societal issues in France

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêt en relation avec le contenu de ce rapport

    La transplantation hépatique est un traitement très efficace des formes les plus graves de cirrhose, ainsi que des petits carcinomes hépatocellulaires localisés. Après la greffe, l’espérance de vie à 10 ans est d’environ 70%. Ces résultats exceptionnels pour une maladie mortelle à très court terme sont altérés par la rareté des greffons qui explique une mortalité de 10 à 15% en attente de la greffe, et conduit à utiliser des organes dits marginaux source de complications postopératoires graves. Mais surtout, avec le long terme les malades greffés développent, sous l’effet du terrain qui les a amenés à la transplantation ou des traitements immunosuppresseurs, une véritable “maladie post-greffe”, faite de manifestations somatiques et de troubles psychiques parfois graves dont la prise en charge fait désormais l’essentiel de l’activité et de l’expertise des centres de greffe hépatique. Les enjeux de la transplantation hépatique, d’abord essentiellement médicaux et techniques, deviennent sociétaux et imposent de réviser l’organisation de cette thérapeutique.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Ebola et la maladie à filovirus : enjeux et perspectives à l’horizon 2030

    Ebola and filovirus disease: Challenges and prospects for 2030

    L’auteur déclare intervenir ou être intervenu au cours de 5 dernières années comme investigateur coordinateur ou co-coordinateur d’études cliniques sous promotion académique dans le domaine d’Ebola : cohorte : étude EVISTA, République démocratique du Congo, 2018 (à compter de) ; essais thérapeutiques : essai JIKI, Guinée, 2014–2015, essai PREVAIL II, 2015–2016 ; étude interépidémique IMOVA, Guinée, 2022 (à compter de) ; dans le domaine de la Fièvre de Lassa : cohorte : étude LASCOPE, Nigeria, 2019 (à compter de) ; essai thérapeutique : étude SAFARI, Nigéria, 2020 (à compter de) ; dans le domaine de la Covid-19 : en France : essai plateforme national COVERAGE, 2020–2022 : en Afrique : cohorte : étude EVOL-COV long, Guinée, Burkina Faso, République de Côte d’Ivoire ; essai thérapeutique : essai plateforme international COVERAGE-AFRICA, Guinée, Burkina Faso, 2020 (à compter de). L’auteur déclare sa nomination en qualité de membre du comité de scientifiques constitué au titre de l’état d’urgence sanitaire déclaré pour faire face à l’épidémie de Covid-19, décret du 3 avril 2020, NOR : SSAX2008862D, 12 mars 2020-31 juillet 2022. L’auteur déclare sa nomination en qualité de membre du comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires institué à l’article D.1413-92 du Code de la santé publique, Arrêté du 29 septembre 2022. NOR : SPRZ22237174A, à compter du 28 septembre 2022.

    Le virus Ebola représente une des principales espèces de la famille Filoviridae dans l’ordre Mononegavirales et fait partie des quatre espèces du genre Ebolavirus identifiées et épizootiques en Afrique occidentale ou équatoriale. Ces agents pathogènes sont associés à une maladie systémique grave, potentiellement mortelle, chez l’homme et les grands singes. Une fois que les formes les plus virulentes pénètrent dans la population humaine, les épisodes de transmission se font principalement par contact avec des fluides ou excrétas corporels infectés et peuvent donner lieu à des foyers de propagation épidémiques majeurs. Les virus Ebola et Marburg représentent un risque et un fardeau important pour la santé publique locale en Afrique et peuvent avoir un impact mondial par le biais d’infections importées. Les maladies à virus Ebola et Marburg se caractérisent par d’importantes pertes liquidiennes et d’électrolytes, une immunosuppression, des lésions cellulaires d’origine immune et une réaction inflammatoire systémique qui provoquent une altération des systèmes vasculaire, immunitaire et de la coagulation, entraînant une défaillance multiviscérale, un choc et une mortalité élevée. À la suite des épidémies dévastatrices de maladie à virus Ebola survenues en Afrique de l’Ouest (2013–2016) et à l’est de la République démocratique du Congo (2018–2020), épidémies classées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme des urgences de santé publique de portée internationale, des progrès considérables ont été réalisés en matière de diagnostic, de traitement et de prophylaxie vaccinale de la maladie à filovirus. Néanmoins, de nombreuses incertitudes persistent dans la prévention et la prise en charge de ces maladies ré-émergentes menaçantes et à propension épidémique qui surviennent en situation de ressources sanitaires limitées et de contextes géopolitiques critiques, notamment en raison de la recrudescence de conflits et de déplacements massifs des populations affectées.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Le réducteur de sinus : un traitement pour l’angor réfractaire

    The sinus reducer: A treatment for refractory angina

    L’auteure déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    La maladie coronaire est une des principales causes de mortalité en France. Malgré les progrès du traitement médical et des techniques de revascularisation du syndrome coronarien stable, jusqu’à 10 % des patients présentent un angor réfractaire (AR). Il est responsable d’une dégradation de leur qualité de vie et des hospitalisations fréquentes. Ces patients sont décrits comme des patients « sans option thérapeutique ». Son incidence devrait augmenter en raison de la progression de la maladie coronaire, des comorbidités multiples et du vieillissement de la population. Ces dernières années, une approche thérapeutique provoquant un rétrécissement contrôlé du sinus coronaire par l’implantation d’une prothèse, le réducteur de sinus, a démontré des résultats initiaux prometteurs à court- et moyen terme, en termes de réduction de la symptomatologie de ces patients, de leur charge ischémique ainsi qu’une nette et durable amélioration de leur qualité de vie. Nous allons résumer le mécanisme, la technique, les données cliniques de ce nouveau traitement et le futur.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Syndrome post-COVID-19

    Post-COVID-19 syndrome

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Dans les suites de l’infection aiguë par le severe acute respiratory syndrome Coronavirus 2 (SARS-CoV-2), de très nombreux symptômes persistent ou apparaissent, constituant un véritable syndrome appelé « COVID-19 long » ou « syndrome post-COVID-19 » ou « syndrome de COVID-19 post-aigu ». Son incidence est très élevée, la moitié des patients présentant au moins un symptôme à 4–6 mois après le Coronarovirus infectious disease 2019 (COVID-19). Ils peuvent toucher de très nombreux organes. Le symptôme le plus fréquent est une fatigue persistante, semblable à celle rencontrée après d’autres infections virales. Les séquelles pulmonaires radiologiques sont relativement rares et peu étendues. En revanche, les symptômes respiratoires fonctionnels, en premier lieu la dyspnée, sont beaucoup plus fréquents. La respiration dysfonctionnelle est une cause de dyspnée non négligeable. Des troubles cognitifs et des symptômes psychiques sont aussi très fréquents, les symptômes anxieux, dépressifs et de stress post-traumatique étant largement décrits. Les séquelles cardiaques, endocriniennes, cutanées, digestives ou rénales sont en revanche plus rares. Les symptômes vont globalement en s’améliorant au terme de plusieurs mois, même si leur prévalence à deux ans reste non négligeable. La plupart des symptômes sont favorisés par la gravité de la maladie initiale, et les symptômes psychiques par le sexe féminin. La physiopathologie de la plupart des symptômes est mal connue. L’influence des traitements utilisés à la phase aiguë l’est aussi. La vaccination semble en revanche réduire leur incidence. Le nombre total de patients touchés fait du syndrome de COVID-19 long un défi pour la santé publique.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 23-11. Les zones sous-denses, dites « déserts médicaux », en France. États des lieux et propositions concrètes

    Low medical density areas, so called « medical desertification », in France. Overwiew of the situation and concrete proposals

    Les auteurs de ce rapport déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt avec le sujet

    L’extrême gravité de la pénurie en médecins en France et la complexité du problème posé ont conduit l’Académie nationale de médecine à établir un état des lieux précis et à exprimer les recommandations suivantes : (i) proposer d’urgence : l’instauration d’un service médical citoyen d’un an pour les médecins nouvellement diplômés dans le cadre d’un engagement contractuel s’appuyant sur leur conscience professionnelle et excluant toute forme de régulation ou de coercition, notamment concernant l’installation. Ce service médical citoyen permettrait de renforcer la médicalisation des zones sous-denses et d’éclairer le choix de carrière des jeunes médecins par une expérience de terrain ; toutes mesures favorisant le cumul emploi-retraite des médecins récemment retraités tout en permettant à leurs cotisations de générer des droits supplémentaires ; favoriser l’exercice multisite qui a déjà fait ses preuves dans notre pays lorsqu’il fut confronté à un déficit de soignants après la seconde guerre mondiale, et qui devrait retrouver une place privilégiée dans la lutte contre les déserts médicaux (par exemple un groupe de 5 médecins exerçant ensemble pourrait assurer une journée de consultations par semaine dans un cabinet décentralisé, avec des aides de la collectivité locale qui l’accueille) ; une sensibilisation de la population au bon usage de la médecine, incluant le respect des rendez-vous pris auprès des médecins et autres soignants, et la reconnaissance du service rendu par le système de santé français eu égard à sa complexité, son coût et ses difficultés d’exercice ; (ii) mettre en place au plus vite les autres mesures suivantes : redonner au médecin du temps médical : en optimisant les délégations de tâches à d’autres professionnels de santé (infirmiers, maïeuticiens, pharmaciens…) dans le cadre de parcours de soins coordonnés par le médecin, en respectant le champ de compétence de chacun ; en allégeant la charge administrative en simplifiant les réglementations et en recrutant des assistants médicaux, des secrétaires et des personnels informatiques ; promouvoir et faciliter l’exercice et les installations précoces dans les zones sous-denses (guichet unique, incitation au cumul emploi-retraite, exercices multisites, consultations délocalisées, bon usage de la télémédecine) ; renforcer la sécurité des médecins dans les zones sensibles ; réactiver les visites à domicile, en les valorisant financièrement et en les facilitant techniquement ; densifier localement les interactions avec l’hôpital ; augmenter immédiatement et significativement le « numerus apertus », en l’adaptant aux besoins des territoires, évalués avec les élus locaux, les médecins (libéraux, hospitaliers, universitaires) et les autres professionnels de santé, ainsi que les représentants des patients ; diversifier l’origine territoriale et sociale des étudiants par des incitations et des accompagnements dès le lycée ; développer les stages en zones sous-denses dès le deuxième cycle, en augmentant le nombre de stages et de maîtres de stage, et en créant des tuteurs ; éviter toute coercition concernant l’installation en médecine libérale, de même que lors des stages dans la quatrième année du DES de médecine générale.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 23-10. Rapport sur la demande de l’établissement thermal de Aulus-les-Bains (Ariège) en vue de l’obtention de l’orientation thérapeutique « RHUMATOLOGIE – RH »

    Report on the application of the Aulus-les-Bains balneotherapy care facility to obtain the agreement to treat patients with rheumatic conditions “RHEUMATOLOGY-RH”

    Les auteurs de ce rapport et les membres de la commission 3 n’ont pas de lien d’intérêt.

    L’Académie nationale de médecine doit examiner l’étude par analogie et l’étude clinique réalisées en vue de l’obtention de l’agrément de « Rhumatologie » par l’établissement thermal de Aulus les Bains. L’eau minérale naturelle de Aulus est fortement minéralisée, froide, sulfatée. De telles eaux sont utilisées largement en rhumatologie. 19 stations thermales françaises agréées en Rhumatologie utilisent des eaux minérales de ce type. 18 études contrôlées et randomisées, parues dans la littérature internationale anglophone avec facteur d’impact attestent d’un bénéfice clinique dans la lombalgie chronique, l’arthrose du genou, l’arthrose généralisée.

    L’étude clinique réalisée, conformément aux critères de 2016, est interventionnelle, prospective ayant enrôlé 98 patients sur la base d’un calcul préalable d’effectif ; 96 patients ont mené à bien le traitement thermal. Les critères d’inclusion et d’exclusion sont précisés. Les critères de jugement principal et secondaires sont définis. L’étude satisfait aux critères de l’Académie. Tous les sujets étaient porteurs d’une lombalgie chronique symptomatique. La douleur mesurée par l’échelle verbale sur 100 mm était le critère de jugement principal. L’évaluation au 3e mois après le traitement, montrait une amélioration significative comparable à ce qui avait mesuré à la fin de la cure. La fonction lombaire était améliorée. Les patients ont porté une appréciation positive sur les soins reçus et leur état de santé. Le traitement a été bien suivi et bien toléré sans interruption. Le pétitionnaire a satisfait aux obligations légales. L’eau sulfatée est utilisée en rhumatologie. L’étude interventionnelle réalisée, en conformité avec les critères de l’Académie, permet la vérification de la qualité des soins en termes de mise en œuvre, de bénéfice sanitaire, de sécurité pour les patients. L’Académie a donné un avis favorable à la demande de l’établissement thermal de Aulus les Bains.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 23-09. Rapport sur la demande de l’établissement thermal de Ussat-les-Bains (Ariège) en vue l’obtention de l’orientation thérapeutique « Rhumatologie — RH »

    REPORT ON THE APPLICATION OF THE USSAT-LES-BAINS BALNEOTHERAPY CARE FACILITY TO OBTAIN AN AGREEMENT TO TREAT PATIENTS WITH RHEUMATIC CONDITIONS

    Les auteurs de ce rapport et les membres de la commission 3 n’ont pas de lien d’intérêt.

    L’académie doit examiner l’étude par analogie et l’étude clinique réalisées en vue de l’obtention de l’agrément de « Rhumatologie » par l’établissement thermal de Ussat les Bains. L’eau minérale naturelle de Ussat est une eau fortement minéralisée, chaude, sulfatée calcique. De telles eaux sont utilisées largement en rhumatologie. 19 stations thermales françaises agréées en Rhumatologie utilisent des eaux minérales de ce type. 18 études contrôlées et randomisées, parues dans la littérature internationale anglophone avec facteur d’impact attestent d’un bénéfice clinique dans la lombalgie chronique, l’arthrose du genou, l’arthrose généralisée.

    L’étude clinique réalisée, conformément aux critères de 2016, est une étude interventionnelle, prospective ayant enrôlé 66 patients sur la base d’un calcul préalable d’effectif ; 61 patients ont mené à bien le traitement thermal. Les critères d’inclusion et d’exclusion sont précisés. Les critères de jugement principal et secondaires sont définis. L’étude satisfait aux critères de l’Académie. Tous les sujets étaient porteurs d’une lombalgie chronique symptomatique depuis au moins six mois et avec une intensité douloureuse d’au moins 4/10 à l’échelle visuelle analogique. Une fois sur trois la douleur lombaire irradiait dans le membre inférieur. La fonction lombaire mesurée par l’échelle d’Oswestry était le critère de jugement principal. L’évaluation, 6 mois après le traitement, montrait une amélioration significative comparable à ce que l’on avait mesuré à la fin de la cure. La fonction lombaire mesurée par l’EIFEL, la douleur, le score de qualité de vie physique étaient améliorées significativement. La qualité de vie psychique (SF12) et le niveau d’activité physique (IPAQ court) ne mettaient pas en évidence de modifications significatives.  Le recours aux médicaments antalgiques était réduit. Les patients ont porté une appréciation positive et durable sur le traitement. Le traitement a été bien suivi et bien toléré (1 interruption). La similitude des populations testées et des résultats observés avec une agrégation de résultats pondérés de la littérature conforte les résultats observés. Le pétitionnaire a satisfait aux obligations légales. L’eau sulfatée peut être utilisée en rhumatologie. L’étude interventionnelle réalisée, en conformité avec les critères de l’Académie, permet la vérification de la qualité des soins en termes de mise en œuvre, de bénéfice sanitaire, de sécurité pour les patients et les personnels. L’Académie a donné un avis favorable à la demande de l’établissement thermal de Ussat.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Mélanome métastatique, immunothérapie et survie à long terme : où en sommes-nous ?

    Metastatic melanoma, immunotherapy and long-term survival: Where do we stand?

    Caroline Robert est consultante avec des interventions ponctuelles pour les laboratoires : Roche, Novartis, BMS, MSD, AstraZeneca, Pierre Fabre, Sanofi, SunPharma et est cofondatrice de RiboNexus.

    Depuis une douzaine d’années, le pronostic du mélanome métastatique a radicalement changé avec l’avènement des immunothérapies par blocage des points de contrôle immunitaire et des thérapies ciblées, ces dernières uniquement pour les mélanomes porteurs d’une mutation de BRAF. La survie médiane globale des patients est passée de moins d’un an à plus de cinq ans avec les immunothérapies, et nous pouvons pour certains patients parler de guérison. Cette révolution thérapeutique a nécessité une modification des critères d’évaluation des cancers car les cinétiques et les profils de réponses étaient modifiés. Le spectre des toxicités est aussi tout à fait différent de celui des traitements classiques du cancer avec des effets secondaires immuno-médiés parfois sévères. Aujourd’hui, il persiste de nombreuses inconnues concernant les mécanismes de résistance primaires ou secondaires, l’existence de marqueurs prédictifs de réponse ou de toxicité. Pour lutter contre les résistances thérapeutiques, de nouvelles immunothérapies sont en développement, parfois combinées avec les inhibiteurs des points de contrôle. L’objectif, pour les prochaines années, est de pouvoir traiter efficacement plus de patients, de les traiter plus tôt dans le cours de leur maladie en proposant ces traitements en contexte adjuvant, voire néoadjuvant mais en optimisant le rapport entre leur efficacité anti-tumorale et leur toxicité potentielle. Au total, depuis maintenant plus de 12 ans, les progrès dans la prise en charge du mélanome continuent de montrer la voie pour le développement de l’immunothérapie en cancérologie.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Réflexions sur les traitements adjuvants et néoadjuvants du mélanome. Vers une fin du rôle pivot de la chirurgie dans les mélanomes opérables ?

    Reflections on adjuvant and neoadjuvant treatments for melanoma. Towards an end to the pivotal role of surgery in operable melanomas?

    L’auteur déclare un rôle d’advisor pour BMS, Novartis, MSD, PierreFabre, Sanofi, Amgen, Philogen.

    La part prise par des traitements médicaux et notamment de l’immunothérapie dans le traitement du mélanome a considérablement augmenté, même si la moitié des mélanomes ne répondent toujours pas aux traitements actuellement disponibles. La chirurgie de curage est encore le pivot du traitement des métastases ganglionnaires, mais les nouveaux traitements médicaux, c’est-à-dire les inhibiteurs de points de contrôle immunologique et les combinaisons d’inhibiteurs BRAF et MEK ont été utilisés avec succès en adjuvant et néoadjuvant à la chirurgie. Les résultats récents suggèrent qu’il est possible que nous soyons dans un changement complet de paradigme. Le traitement médical deviendrait le pivot de la prise en charge des métastases ganglionnaires opérables, tandis que la chirurgie ne serait plus obligatoire et d’une certaine façon simplement adjuvante au traitement médical.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    L’héliodermie péricicatricielle du mélanome primitif cutané comme marqueur clinique prédictif de réponse à l’immunothérapie par anti-PD-1

    Skin photoaging around the site of occurrence of primary melanoma as a clinical predictive biomarker of response to PD-1 inhibitors

    L.B. est consultante pour Novartis, Pierre Fabre, Roche, BMS, MSD. Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Objectif

    Les mélanomes cutanés sont classiquement caractérisés par une charge mutationnelle tumorale (TMB) élevée en raison du fort pouvoir mutationnel des rayonnements ultraviolets. Le TMB est un biomarqueur prédictif connu de réponse aux anti-PD-1, mais encore difficilement accessible. L’héliodermie correspondant aux signes cutanés visibles d’exposition solaire passée, notre étude avait pour objectif d’évaluer le degré d’héliodermie péricicatricielle du mélanome comme marqueur prédictif de réponse aux anti-PD-1.

    Méthodes

    Nous avons mené une étude rétrospective bicentrique incluant 34 patients atteints d’un mélanome de stade IV traités par immunothérapie en première ligne, dont le degré d’héliodermie a été évalué par diverses échelles cliniques. Les critères de jugement étaient la survie sans progression (SSP), la survie globale (SG) et le taux de réponse objective (TRO).

    Résultats

    La SSP était significativement plus élevée en cas d’héliodermie sévère avec l’échelle descriptive et l’échelle photo-analogique (HR=0,32, p<10−3, et HR=0,41, p<10−3, respectivement). De même, la SG était plus élevée lorsque l’héliodermie était sévère. Le TRO à trois mois était meilleur en cas d’héliodermie marquée vs. héliodermie faible, à la fois avec les échelles descriptive et photo-analogique (77 contre 24 % et 61 contre 25 % respectivement).

    Conclusion

    Notre étude suggère que l’héliodermie péritumorale peut être utilisée comme marqueur clinique prédictif de réponse aux anti-PD-1, des niveaux plus élevés étant associés à un meilleur taux de réponse et à une survie sans progression allongée. Cette information facilement accessible est cruciale pour bien choisir le traitement systémique de première intention.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Biomarqueurs prédictifs de la réponse à l’immunothérapie dans les mélanomes

    Biomarkers predictive of response to immunotherapy in melanoma

    E.T rec¸oit des subventions de recherche des sociétés Servier et Vaxeal. E.T : Conférences : Invitation en qualité d’intervenant pour BMS, Merck-MSD, Olympe. Membre conseil scientifique BMS, Astra-Zeneca, Fonds Amgen ; et C.L rec¸oit des subventions de recherche (BMS, Roche), Honoraire (BMS, MSD, Novartis, Amgen, Roche, Pierre-Fabre, Pfizer, Incyte), Consultant BMS, MSD, Novartis, Amgen, Roche, Merck-Serono, Sanofi), Conférenciers (BMS, MSD, Novartis, Amgen, Roche), Voyages-Congrès (BMS), Membre Conseil scientifique (BMS, Novartis, Amgen, Roche), advisory role (BMS, MSD, Novartis, Roche).
    Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Il existe un besoin médical d’identifier des biomarqueurs chez des patients atteints de mélanomes et traités par immunothérapie car premièrement, différentes options d’immunothérapie (monothérapie, bithérapie, etc.) pourraient être sélectionnées pour une même ligne de traitement et deuxièmement on ne sait pas quels patients bénéficieraient de l’immunothérapie et quand arrêter le traitement ou proposer un traitement adjuvant. L’amplification d’une réponse lymphocytaire T, voire B, préexistante contre la cellule tumorale semble constituer un prérequis à l’efficacité des inhibiteurs de checkpoints immunitaires (ICI), en particulier ceux bloquant l’axe PD-1/PD-L1. Différents biomarqueurs liés à cette réponse de l’hôte ont été identifiés (infiltration par différentes sous-populations de lymphocytes T-CD8, charge mutationnelle et néoépitopes, signature IFNγ, expression de PD-L1 et notamment son interaction avec PD-1, présence de structures lymphoïdes tertiaires). Néanmoins, des limites dans l’utilisation de ces biomarqueurs ont été rapportées, telles la présence d’une hétérogénéité tumorale et la difficulté de distinguer un biomarqueur lié au pronostic et à la gravité de la maladie indépendamment du traitement. Ces considérations ont motivé le développement de biomarqueurs prenant en compte cette hétérogénéité et dont les valeurs reflètent la globalité de la maladie, comme l’ADN tumoral circulant, des biomarqueurs sanguins, l’imagerie métabolique ou l’immuno-PET. Si de nombreux biomarqueurs ont été investigués dans le contexte de l’immunothérapie du mélanome, une minorité parvient à maturité. Les écueils principaux sont l’absence de validation prospective sur de larges cohortes, la reproductibilité et la faisabilité d’utilisation de ces biomarqueurs en pratique clinique courante et l’arrivée de nouveaux traitements remettant en cause leur pertinence.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Contrôle central de l’équilibre et prévention des chutes : impact sur la rééducation

    Central balance control and prevention of falls: Impact on rehabilitation

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Le médecin et le rééducateur s’interrogent quotidiennement devant un patient présentant un trouble de l’équilibre. Comprendre les ressources du système nerveux central (SNC) permet de mettre en œuvre les actions pour prévenir les chutes ou leur récidive. Car même si des facteurs externes environnementaux sont souvent incriminés et doivent être autant que possible éliminés, ils révèlent souvent une fragilité de l’équilibration. Le SNC doit orienter la tête et le tronc par rapport à la gravité, stabiliser le corps, anticiper les déséquilibres, contrôler les risques en se référant à sa mémoire des épisodes passés, en utilisant les programmes automatisés tels quels ou modulés et en s’adaptant à l’environnement. Chaque individu a ses propres schémas sensori-moteurs appelés « style perceptivo-moteur » qu’il faut identifier. Car la chute est souvent due à une réaction inappropriée ou à une prise de risque inadaptée à ses capacités. La notion de la conscience de prise de risque est essentielle, mettant en jeu les ressources cognitives. L’avancée en âge complique peu à peu la tâche par l’altération des capteurs et des effecteurs, le ralentissement de traitement de l’information. Mais bien que de nombreuses lésions puissent altérer les mécanismes d’équilibration, le SNC garde longtemps de remarquables possibilités d’adaptation. Nous proposons ici des règles générales comme bases à tout programme de rééducation, en plus des mesures spécifiques aux éventuelles déficiences.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Spécificités de la prise en charge de la douleur chez la personne âgée

    Specificities of pain management in the elderly

    Gisèle Pickering déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    La prévalence et la complexité de la douleur augmentent chez les personnes âgées. Elle affecte de nombreux aspects de la vie quotidienne, tant au niveau individuel que sociétal. La douleur reste sous-détectée, sous-évaluée et sous-traitée ; les freins doivent être identifiés et des actions implémentées. Les défis sont encore plus grands chez les personnes les plus vulnérables atteintes de troubles neurocognitifs et de difficultés de communication. Une prise de conscience existe toutefois chez les praticiens et dans la communauté de la nécessité d’avoir un « réflexe douleur », de rechercher systématiquement sa présence chez tout patient, de prévenir la chronicisation de la douleur, de l’évaluer correctement avec des outils validés et d’optimiser individuellement la prise en charge de la douleur, avec la synergie d’un traitement médicamenteux prudent et d’approches non pharmacologiques adaptées.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Éthique et médicament : faut-il s’indigner du prix de certains médicaments ?

    Ethics and medicines: Should we be outraged by the price of certain medicines?

    P. Le Coz déclare ne pas avoir de liens d’intérêts. G. Bouvenot déclare des liens ponctuels (conseils en développement) avec : GSK, Sanofi, Vifor Pharma, Sage-Therapeutics, Steba Biotech, Alnylan, TesaroBio France, Insmed, GenSight, Pierre Fabre médicaments, Lupin.

    Le nombre de médicaments vendus sur le marché à des prix très élevés tend à s’accroître chaque année, suscitant des controverses en France comme partout ailleurs. Étant donné les contraintes budgétaires qui s’imposent aux États, une prise en charge optimale équitable de tous les patients concernés pourrait devenir hors de portée. Aussi la pratique des prix onéreux fait-elle planer le spectre du rationnement, avec des conséquences éthiques majeures. L’émotion du public est vive lorsque des laboratoires pharmaceutiques donnent le sentiment de prospérer sur la maladie, réalisant de confortables bénéfices pour un progrès thérapeutique de leurs produits parfois modeste. La question est suffisamment grave pour que des instances éthiques s’en emparent et prennent position contre la pratique des prix abusifs, pointant le manque de transparence et les marges déraisonnables que s’octroient les industriels. Ces derniers s’en défendent, dénonçant la méconnaissance des investissements colossaux auxquels ils doivent consentir en amont, mais aussi les économies substantielles que représente l’amélioration de l’état de santé des individus pour la collectivité. De ce point de vue, l’indignation des profanes serait uniquement l’expression de leur ignorance économique. Pour clarifier les termes du débat et savoir si l’indignation est fondée ou non, il convient avant tout de s’entendre sur la manière de fixer le juste prix des médicaments. L’histoire de la philosophie morale montre qu’il existe trois principales manières de le déterminer. La conception déontologique qui met l’accent sur la moralité des protagonistes ; la conception essentialiste qui cherche le juste prix dans la valeur intrinsèque du produit ; la conception procédurale qui pense le cerner dans la régularité de la convention entre les parties. Misant sur le respect de clauses équitables et équilibrées, l’éthique procédurale semble s’imposer à une époque comme la nôtre où l’équation des coûts ne cesse de se complexifier. Cependant, l’expérience montre qu’une procédure apparemment équitable peut cacher des rapports de force subreptices et cautionner indirectement des choix sacrificiels. Cette limite de l’éthique procédurale doit nous conduire à une réhabilitation au moins partielle de la conception essentialiste.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 23-07. Santé à moyen et à long terme des enfants conçus par fécondation in vitro (FIV)

    Medium and long-term health of children conceived through in vitro fertilization (IVF)

    Yves Le Bouc et Nathalie Rives sont Membres du groupe de travail « Suivi de la santé des femmes et des enfants en AMP » de l'Agence de Bio-Médecine, les autres auteurs de ce rapport déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt avec le sujet abordé.

    Parmi les questions médicales, scientifiques et éthiques suscitées par l’Assistance Médicale à la Procréation et notamment la fécondation in vitro (FIV), celles concernant la santé à moyen et à long terme des enfants et des jeunes adultes sont primordiales. De nombreuses études ont été menées s’intéressant à la survenue de différentes altérations de la santé, notamment les troubles de la croissance et du métabolisme, les troubles cardiovasculaires, les pathologies liées aux gènes soumis à empreinte, les cancers pédiatriques, les troubles du neurodéveloppement et de la fertilité. Les résultats publiés ne sont pas tous concordants. Il en ressort globalement que les enfants conçus par FIV peuvent être parfois atteints de troubles de la santé sans qu’un type particulier prédomine, que leur incidence est relativement modérée et qu’en cas d’augmentation significative de l’incidence, elle n’est pas beaucoup plus importante que chez les enfants conçus naturellement. Cependant les études comparatives faites sur des populations mieux caractérisées doivent être poursuivies, notamment à des âges plus avancés de la vie.

    Les altérations observées chez les enfants ne sont pas forcément imputables à la FIV dans la mesure où les couples infertiles peuvent être plus à risque de transmettre à leurs enfants des facteurs responsables de perturbations de santé.  Par exemple, certains garçons nés à la suite d’une FIV avec microinjection de spermatozoïde dans l’ovocyte (ICSI), faite pour pallier une infertilité masculine d’origine génétique, risquent d’être stériles comme leur père.

    Parmi les procédures utilisées pour réaliser une FIV, ce sont les traitements hormonaux de stimulation ovarienne, les conditions de la culture embryonnaire et la congélation des embryons qui sont le plus souvent suspectés d’être à l’origine des troubles observés. Il serait donc nécessaire que ces procédures soient précisément documentées dans les études publiées et dans les bases de données élaborées pour analyser l’activité.

    Les mécanismes impliqués dans la survenue des altérations observées sont mal connus. Si des perturbations de régulations épigénétiques sont le plus souvent évoquées, des recherches sur des modèles animaux mais aussi dans l’espèce humaine sont nécessaires pour les préciser.

    Le fait que beaucoup d’incertitudes demeurent ne devrait pas empêcher qu’une information claire, objective et précise, soit donnée aux personnes ayant recours à une FIV afin que puissent être prises les mesures les plus appropriées possible en cas d’apparition de troubles de santé chez leurs enfants.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Les jeunes des Missions locales de Paris et le risque suicidaire. Résultats préliminaires d’un essai contrôlé de proposition de suivi psychothérapeutique préventif du suicide (MLADO)

    Young people from the Missions locales de Paris and the risk of suicide. Preliminary results of a controlled trial of a psychotherapeutic follow-up suicide prevention (MLADO) proposal

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Introduction

    En France, et vu sa fréquence, la prévention du suicide est devenue un enjeu de santé publique. La Mission locale de Paris (MLP) est une association ayant une délégation de service. Elle est financée par l’État, la région Île-de-France et le département de Paris. La MLP a pour objectif d’accompagner les jeunes dans leur insertion professionnelle et sociale. Les jeunes en insertion ont environ deux fois plus de risque d’avoir fait une tentative de suicide que les jeunes actifs.

    Méthode

    La recherche MLADO, essai randomisé et contrôlé, a visé à évaluer l’efficacité de la proposition d’un suivi psychologique hebdomadaire pour un an pour les adolescents et jeunes adultes des Missions locales de Paris, ayant un score égal ou supérieur à 8 à l’Adolescent Depression Rating Scale (ADRS/EDA), ou avec un score supérieur au seuil Child Trauma Questionnaire (CTQ/ETE).

    Résultats

    Cent soixante-cinq jeunes suivis sur les cinq sites participants de la MLP se sont rendus à un entretien en vue de leur inclusion et leur randomisation dans MLADO. Parmi les 128 inclus, 20,3 % avaient déjà fait une tentative de suicide. Aucune tentative de suicide n’a été enregistrée pendant toute la période de suivi, dans les deux groupes, et malgré l’isolement dû au Covid-19 pendant la dernière partie de l’étude. Le score à l’ADRS a chuté dès le 3e mois de suivi, dans les deux groupes mais ne s’est régularisé qu’au bout d’un an de suivi dans le groupe contrôle.

    Conclusion

    Aller au-devant de ces jeunes vulnérables en leur proposant une évaluation et l’entrée dans un suivi psychologique en ville, sans coût ni délai pour eux, est une démarche bien acceptée, et qui se montre efficace pour diminuer leur dépression et le risque de suicide. L’ADRS/EDA et la CTQ/ETE dans leurs versions françaises sont de bons outils de dialogue, qui peuvent permettre l’entrée dans une démarche de soin.

    Lire la suite >
  • Autre

    Hommage au professeur Jean Cambier (1925–2022)

    Lire la suite >
  • Présentation ouvrage

    Présentation de livre : Michel Lejoyeux. En bonne santé avec Montaigne. Paris: éd. Robert Laffont, 2022, 355 pages

    Lire la suite >
  • Éditorial

    Thérapeutique ciblée : 20 ans après ses débuts dans les sarcomes et la leucémie myéloïde chronique

    Targeted therapy: 20 years after its debut in sarcoma and chronic myeloid leukaemia

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Traitement par imatinib des tumeurs stromales gastro-intestinales, 20 ans après

    Imatinib treatment of gastrointestinal stromal tumors, 20 years later

    Les auteurs rec¸oivent des ALC honoraires : Pharmamar, Novartis, Bayer, Deciphera.

    Depuis la découverte de l’efficacité remarquable de l’imatinib dans les tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) avancées à la fin du dernier millénaire, des centaines d’études et de recommandations ont fait avancer nos connaissances sur la prise en charge de cette pathologie. Grâce à cet inhibiteur de tyrosine kinases, des progrès considérables ont été accomplis en une vingtaine d’années, que ce soit dans la définition et la classification de ces tumeurs, dans la compréhension de leurs mécanismes moléculaires et dans la prise en charge thérapeutique des patients atteints de cette néoplasie rare. Le traitement des GIST constitue toujours en 2023 le modèle de thérapie ciblée en oncologie. Plus de 90 % des patients traités par imatinib en situation de rechute bénéficient de cette thérapie ciblée en première ligne de traitement et leur médiane de survie est passée de 18 mois avant 2000 à plus de 75 mois en 2023. Cette révolution thérapeutique qui a transformé le devenir des patients métastatiques a conduit à reconsidérer les attitudes médicales et chirurgicales et la durée de la prise en charge de ces patients. Les avancées successives observées dans les GIST ont ouvert parallèlement des perspectives considérables dans d’autres pathologies tumorales.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Le traitement des résistances moléculaires et des sous types rares de GIST en 2023

    Treatment of molecular resistance and rare GIST subtypes in 2023

    JYB, MB, AD, AL : Soutien à la recherche de la part de Novartis, GSK, Bayer, Roche, Deciphera.

    Les tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) ont une incidence de 12/106/an en France et comprennent différents sous types moléculaires. Les mutations des gènes KIT, PDGFRA, SDH, NF1, et autres gènes sont mutuellement exclusifs. La chirurgie est le traitement de choix en phase localisée, où elle est le plus souvent curative. Les GIST avec mutations des gènes KIT ou PDGFRA à haut risque de rechute ont une survie améliorée avec un traitement adjuvant par imatinib 400mg/jour pendant 3 ans. Dans la maladie avancée, la survie globale médiane est passée de 18 mois avant l’imatinib à plus de 70 mois depuis l’introduction des inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK). Le traitement des formes résistantes de GIST évolue rapidement. La résistance aux ITK dans la maladie avancée découle principalement de la sélection de clones résistants porteurs de mutations de résistance I aux ITK de KIT ou de PDGFRA lorsqu’ils sont les « pilotes » moléculaires. Les GIST résistants à imatinib répondent au sunitinib en deuxième ligne, au régorafénib en troisième ligne, au ripretinib en 4e ligne et à l’avapritinib pour les mutations D842V de PDGFRA. Les formes moléculaires rares de GIST, avec inactivation de NF1, mutation ou perte d’expression de SDH, mutations de BRAF ou translocations de NTRK, présentent généralement une résistance primaire à ces ITK mais disposent d’inhibiteurs spécifiques pour certains sous-types. Plusieurs nouveaux agents ITK bloquant un panel large de mutations primaires de KIT et PDGFRA sont actuellement en évaluation clinique.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Traitement par imatinib de la leucémie myéloïde chronique : 20 ans après

    Chronic myeloid leukemia 20 years after imatinib discovery

    Honoraires : Incyte, Novartis Pharma, Pfizer.

    Avant l’ère des thérapies ciblées, diagnostiquer une leucémie myéloïde chronique (LMC) signifiait une issue rapidement fatale pour la plupart des patients dénués de possibilité de sauvetage par allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Il y a un peu plus de 20 ans, l’imatinib, premier inhibiteur compétitif de l’ATP ciblant l’oncotyrosine kinase BCR::ABL1, révolutionna le pronostic de l’hémopathie. Administrable par voie orale et en ambulatoire, l’imatinib restaura pour la vaste majorité des patients une espérance de vie normale et autorisa une qualité de vie inégalée auparavant. Aujourd’hui, l’imatinib conserve une place non négligeable dans l’arsenal thérapeutique, mais 4 inhibiteurs compétitifs de l’ATP plus puissants et un inhibiteur allostérique plus puissant et plus sélectif ont rejoint la pharmacopée pour pallier ses insuffisances. Pour autant, la recherche doit continuer car ces avancées confrontent à de nouveaux enjeux. La guérison définitive demeure une quête car les cellules souches leucémiques représentent un réservoir quiescent qui n’est éliminé par aucun des inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) actuellement disponibles. Trouver des stratégies efficaces pour éradiquer la LMC sans prise de risque excessive représente un des défis majeurs d’aujourd’hui.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Leucémie myéloïde chronique : vingt ans d’analyses ciblées sur l’imatinib

    Chronic myeloid leukemia: Twenty years of analyzes targeting imatinib

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’imatinib a été la première thérapeutique ciblée proposée dans la leucémie myéloïde chronique ciblant le transcrit BCR-ABL, caractéristique de cette maladie. Il en a amélioré le pronostic et augmenté sa prévalence. Cela a introduit de nouveaux paramètres à prendre en compte, dans les études de biologie, dans les essais cliniques et en épidémiologie. Planification, critères de jugement et méthodes statistiques ont donc été affinés. La rémission de la maladie étant jugée sur le taux de transcrit, spécificité, sensibilité et fréquence des analyses de laboratoire sont des critères majeurs. L’allongement de la durée de survie des patients laisse place à une fréquence accrue de survenue d’évènements multiples et récurrents en lien avec la maladie et son traitement mais aussi à des évènements compétitifs sans rapport. Les marqueurs précoces de réponses, cytogénétiques ou moléculaires, sont informatifs, mais ils ne peuvent donc être considérés comme des marqueurs de substitutions robustes pour l’évolution au long cours des patients. Des essais d’arrêt de l’imatinib ont été proposés à ceux qui étaient en rémission moléculaire profonde et durable ; la reprise de traitement est observée chez certains, en lien avec une rechute objective ou non à bien analyser. Pour évaluer ces critères, les essais prospectifs randomisés restent à privilégier. Lorsque le recours à des comparaisons avec des contrôles externes, issus de données enregistrées antérieurement ou simulées, s’avère cependant nécessaire, la comparabilité des groupes et la prise en compte de potentiels facteurs de confusion doivent être assurées.

    Lire la suite >
  • Éditorial

    L’autorisation de mise sur le marché (AMM) de l’imatinib dans la leucémie myéloïde chronique et les tumeurs stromales gastro-intestinales il y a 20 ans : une révolution dans l’innovation thérapeutique

    The Marketing Authorisation (MA) for imatinib in chronic myeloid leukaemia and gastrointestinal stromal tumours imatinib in chronic myeloid leukaemia and gastrointestinal stromal tumours 20 years ago: A revolution in therapeutic innovation

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 23-06. Assistance et remplacement cardiaque mécaniques

    Cardiac mechanical support and replacement

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêt en relation avec le contenu de ce rapport.

    Les progrès de la technologie ont permis la mise au point de dispositifs d’assistance ou de suppléance de la fonction cardiaque défaillante. Ces dispositifs font désormais partie des outils disponibles dans la prise en charge des différentes présentations graves de l’insuffisance cardiaque aigue ou à un stade avancé. Ils interviennent en complémentarité de la transplantation cardiaque qui reste le traitement optimal. Ils permettent d’attendre un greffon ou, chez le malade non transplantable, une survie dans des conditions acceptables. L’analyse critique de l’expérience française souligne la sous-utilisation de ces dispositifs et leur mise en œuvre à un stade très tardif de la maladie, avec comme conséquence des résultats moins favorables que ceux rapportés dans l’expérience internationale. Une autre originalité française est la grande richesse de la recherche technologique. L’organisation de l’offre de soins, actuellement suboptimale, devrait bénéficier de la mise en œuvre des recommandations émises par les Sociétés Savantes avec le regroupement de cette activité dans quelques centres spécialisés, dotés des moyens humains indispensables. Par ailleurs, l’amélioration de l’information des malades et des médecins paraît indispensable pour un recours plus précoce et plus efficace à ces nouvelles techniques.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Les glomérulopathies auto-immunes : concepts de base, nouvelles entités, implications cliniques et évolution vers la médecine personnalisée

    Autoimmune glomerulopathies: Basic concepts, novel forms, clinical implications and evolution towards personalized medicine

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’objet de cette revue est de situer la place des glomérulopathies (GP) auto-immunes parmi les néphropathies, d’en décrire les mécanismes, les symptômes et les traitements. Plusieurs maladies définies par les autoanticorps qui leur sont propres, appartiennent à cette famille. Leurs symptômes se résument à ceux découlant de la perte d’étanchéité de la barrière glomérulaire vis-à-vis des protéines et des éléments figurés du sang. La glomérulopathie à croissant combine des lésions glomérulaires sévères et des croissants dans l’espace de Bowman où s’accumulent des dépôts immuns. Les cellules épithéliales pariétales et viscérales jouent un rôle majeur, les premières proliférant et migrant vers les secondes qu’elles détachent et détruisent. Les glomérulonéphrites extra-membraneuses (GEM), principale cause du syndrome néphrotique de l’adulte, résultent de la formation de complexes immuns dans les podocytes. La plus fréquente est la GEM par dépôt d’anticorps anti-PLA2R (récepteur de la phospholipase A2). Citons aussi le syndrome néphrotique du nouveau-né dont la mère n’exprime pas l’endoprotéinase neutre (NEP) et une série d’autres antigènes générateurs d’anticorps tels la thrombospondine 7A et ceux d’origine alimentaire ou médicamenteuse. La néphropathie à IgA associe des dépôts mésangiaux d’IgA1 déficiente en galactose à des IgG qui les reconnaissent comme étrangères. Le syndrome néphrotique idiopathique à rechutes de l’enfant est à début soudain avec oedèmes généralisés, protéinurie massive, hypoalbuminémie sans lésions glomérulaires visibles en microscopie optique. La maladie est sensible à la corticothérapie, mais les rechutes sont nombreuses. La GN avec anticorps anti-membrane basale est associée à des dépôts d’IgG dirigées contre les domaines non collagéniques de chaînes du collagène IV des membranes basales des glomérules et des alvéoles pulmonaires, et le composant C3 du complément. La néphrite lupique est due à des auto-anticorps contre des antigènes cellulaires (ADN, chromatine). La plus fréquente chez la femme jeune, son diagnostic repose sur la biopsie rénale et la détection d’anticorps circulants. Le traitement initial des néphropathies auto-immunes appelé conservateur est sans toxicité et souvent efficace. S’il est insuffisant, on passe au traitement immunosuppresseur dont les corticoïdes, les inhibiteurs de la calcineurine, la cyclophosphamide. Plus récemment de nouveaux médicaments sont apparus, tels le rituximab qui cible la protéine CD20 sur les lymphocytes B et ceux plus spécifiques découlant de la médecine personnalisée.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Potentiel Impact thérapeutique de la substitution en cours de traitement d’un princeps par un générique : limites de la bioéquivalence moyenne pour les médicaments à marge thérapeutique étroite

    Potential therapeutic impact of substitution during treatment of a reference medicine by one generic product: Limits of average bioequivalence for drugs with narrow therapeutic index

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Intérêt indirect (sans aucune relation avec la rédaction de cet article) via la société docamed co-fondée par P. Lechat en 2015 et dont il est actionnaire à 51 % depuis 2020. Lien d’intérêt indirect via l’abonnement au service Docamed (information sur les médicaments et leurs indications thérapeutiques) jusqu’à fin 2021 de quelques médecins des laboratoires pharmaceutiques suivants : Novartis, Pfizer, Boheringher-Ingelheim, Lilly, Air Liquide.

    La possibilité de survenue de déséquilibres thérapeutiques suivant la substitution d’un médicament princeps par un générique chez un patient donné en cours de traitement, pose la question de l’applicabilité des règles adoptées pour établir la bioéquivalence à l’interchangeabilité princeps/générique. Le principe pharmacologique de base de la bioéquivalence pour la mise sur le marché des génériques est que pour une même cinétique d’évolution au cours du temps des concentrations plasmatique (=même « exposition ») d’une substance active après administration d’un médicament, l’effet pharmacologique et donc thérapeutique reste le même. On considère ainsi d’une manière générale qu’une différence à l’échelon individuel de l’exposition plasmatique de la substance active du générique par rapport à celle du princeps, si elle est inférieure à ±20 %, elle n’aura pas d’impact thérapeutique. Pour établir la bioéquivalence, ce principe a cependant été appliqué aux différences entre moyennes inter-individuelles d’exposition entre princeps et génériques. Pour les substances actives présentant une grande variabilité intra-individuelle de leur exposition plasmatique, leur marge thérapeutique est généralement suffisamment grande pour permettre sans impact thérapeutique, l’interchangeabilité princeps/générique basée sur une bioéquivalence « moyenne ». Ce n’est pas le cas pour celles à marge thérapeutique étroite pour lesquelles un resserrement des limites d’acceptation de la bioéquivalence moyenne a été imposé à ±10 % par l’Agence européenne des médicaments (EMA). L’agence américaine, la FDA, propose d’ajuster les bornes d’acceptation à la variabilité intra-individuelle du princeps. Cependant, comme les différences intra-individuelles d’exposition fluctuent d’une manière plus importante que les différences entre leurs moyennes, la méthodologie basée sur la « bioéquivalence moyenne » ne peut pas garantir à l’échelon individuel l’absence d’impact thérapeutique du remplacement d’un princeps par l’un de ses génériques en cours de traitement avec les médicaments à marge thérapeutique étroite. Un critère d’interchangeabilité pourrait être proposé, basé sur les limites de l’Intervalle de confiance à 95 % des rapports intra-individuels d’exposition, limites qui pourraient être ajustées sur la marge thérapeutique du princeps.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Syndrome d’apnées du sommeil 1999–2022 : des essais randomisés aux études de cohorte

    Sleep apnea syndrome 1999–2022: From randomized trials to cohort studies

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les troubles respiratoires nocturnes sous leurs différentes formes représentent un problème majeur de santé publique, par leur fréquence et les conséquences associées notamment l’altération de la vigilance, les troubles cognitifs et les conséquences cardiovasculaires et métaboliques. Bien que l’utilisation à grande échelle de la pression positive continue (ou de la ventilation non-invasive) date des années 1980, les bases scientifiques du traitement ont été établies progressivement. Depuis 2000, des essais contrôlés ont exploré les différents effets du traitement du SAOS, puis des apnées au cours de l’IC et du syndrome d’obésité hypoventilation. Cependant, l’impact sur la morbi-mortalité cardiovasculaire, en prévention primaire ou secondaire, reste limité. La question reste posée de l’adéquation du design des études, ainsi que de la nécessité de cibler des populations particulières, telles que les sujets les plus somnolents, qui pourraient être les plus sensibles à l’effet des apnées, y compris sur le plan cardiovasculaire et ainsi les plus répondeurs au traitement. Il semble également que la lourdeur des essais randomisés de grande taille incluant des investigations diurnes et nocturnes répétées, doive conduire à utiliser des études comparatives de cohorte « en vie réelle ».

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    La mort de Sadi Carnot : conséquences médicales et juridiques. De Léopold Ollier à la suture vasculaire et aux greffes d’organes

    The death of Sadi Carnot: Medical and legal consequences. From Leopold Ollier to vascular suture and organ transplants

    Les auteurs déclarent de pas avoir de liens d’intérêts.

    Introduction
    Arrivé la veille au soir à Lyon afin de visiter l’exposition universelle, le Président Sadi Carnot reçoit le matin même de ce dimanche 24 juin 1894 personnalités et corps constitués dont Léopold Ollier qu’il décore de la Légion d’honneur.

    L’assassinat du Président Carnot
    Après la visite officielle et un banquet de 1000 couverts il doit se rendre à une représentation théâtrale à quelques centaines de mètres. Le trajet se fait en calèche découverte, accompagné de personnalités dont le maire de Lyon le docteur Antoine Gailleton. Un quart d’heure après son départ surgit de la foule un jeune anarchiste italien Santo Ironimo Caserio, armé d’un poignard avec lequel il frappe dans la région thoraco-abdominale le Président. Sadi Carnot est conduit à la préfecture ou sans anesthésie Antonin Poncet et Léopold Ollier exploreront la blessure, constatant une plaie du foie qu’ils tamponneront avec une mèche iodoformée. Rapidement après une aggravation succédant à une amélioration passagère le décès du Président survient à minuit trente. L’autopsie réalisée par le Professeur Alexandre Lacassagne montrera, outre le foie, une plaie de la veine porte.

    Conséquences médicales
    Horrifiés par l’impuissance des chirurgiens à réparer une plaie vasculaire, Mathieu Jaboulay et surtout son jeune interne Alexis Carrel expérimenteront en laboratoire les possibilités de réparation des vaisseaux. Alexis Carrel publiera en 1902 une nouvelle technique appelée « en triangulation » permettant l’anastomose de 2 vaisseaux y compris de calibres différents. Cette technique qui va révolutionner la chirurgie vasculaire et permettre le développement des greffes d’organes vaudra à Alexis Carrel établi à New York au Rockfeller Institute le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1912.

    Conséquences sociétales et juridiques
    La position d’Alexis Carrel et surtout de son ami le doyen Jean Lepine amèneront John Rockfeller senior qui souhaite réorganiser l’enseignement des soins dans le monde, à financer à plus de 70 % la construction d’une nouvelle faculté de Médecine à Lyon et à plus de 50 % celle d’une nouvelle école d’infirmières, le tout à proximité du nouvel hôpital voulut par Edouard Herriot ; réalisant ainsi des 1933 les prémices d’une réforme hospitalo-universitaire réunissant en un seul lieu : soins, enseignements et laboratoires de recherches. Sur le plan juridique le procureur Pierre Truche disséquant le procès Caserio, exécuté le 16 août 1894, méditera sur l’inutilité de la peine de mort, sur le rôle du ministère public et du réquisitoire.

    Conclusion
    La fin tragique du Président Sadi Carnot a eu un retentissement important sur la vie politique, syndicale, scientifique et juridique de la fin du XIXe siècle mais également sur tout le XXe. Elle aura initié une réponse aux défis chirurgicaux que furent les sutures vasculaires, les transplantations d’organes et les cultures cellulaires.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Le Plan européen de lutte contre le cancer : un modèle de stratégie internationale en santé publique

    The European cancer action plan: A model of international public health strategy

    Membre du Conseil d’administration de l’Institut national du cancer au titre de personnalité qualifiée depuis 2015. Membre du Parlement européen depuis 2019. Membre des commissions « environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire », « emploi et affaires sociales » depuis 2019. Rapporteure du Plan européen de lutte contre le cancer en 2020–2022. Membre de la sous-commission Santé Publique 2023.

    Première cause de mortalité dans la plupart des pays européens, le cancer est un défi de santé publique aux multiples déterminants (comportementaux, environnementaux, sociétaux et commerciaux). Ses conséquences sanitaires, mais également financières et sociétales, sont considérables. Le Plan européen de lutte contre le cancer est guidé par le constat d’importantes disparités de santé géographiques et socioéconomiques. Considéré par les institutions européennes comme une priorité, ce programme d’actions poursuit des objectifs ambitieux de réduction de l’incidence et de la mortalité, en faisant de la lutte contre les inégalités un enjeu transversal. Il comporte des propositions d’actions législatives, d’incitations et de recommandations portant sur toutes les étapes de la maladie (prévention, accès aux soins, soutien aux patients) en s’appuyant sur les leviers de la recherche et du partage de connaissance et grâce à des financements diversifiés. Il constitue une étape majeure de la construction de l’Europe de la santé et propose un modèle d’organisation européenne de prise en charge des maladies non transmissibles.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Physiopathologie de l’asthme sévère : quelles cibles moléculaires pour les biothérapies ?

    Pathophysiology of severe asthma : What are the molecular targets for biotherapies?

    L’auteur a déclaré les liens d’intérêts suivants : Contrats de recherche public-privé (AstraZeneca, GSK, Novartis, Nycomed, Boehringer, P. Fabre).

    Investigateur d’essais cliniques industriels (AB sciences, Almirall, Amgen, AstraZeneca, Boehringer, GSK, Janssen, Novartis, Sanofi).

    Membre de Boards (AstraZeneca, Boehringer, Circassia, Menarini, Novartis, Sanofi).

    Communications (AstraZeneca, Boehringer, Chiesi, Circassia, GSK, Menarini, Novartis, Nycomed, Pfizer, Schering Plough, Takeda, Teva).

    L’asthme sévère se caractérise par un asthme, dont le diagnostic est confirmé, dont les comorbidités sont gérées, dont le contrôle ne peut pas être obtenu malgré un traitement inhalé associant un corticoïde à forte posologie et au moins un second contrôleur, sans problématique d’observance ni de mésusage. La physiopathologie de l’asthme est complexe et associe, à des degrés divers, une hyperréactivité, une inflammation et un remodelage bronchique. Les biothérapies actuelles, comme celles en cours de développement, ne ciblent que les IgE, certaines cytokines ou leurs récepteurs impliqués dans l’inflammation bronchique de l’asthme sévère. Cette inflammation bronchique peut relever soit d’un type 2 avec un mécanisme allergique et/ou à éosinophiles soit d’un non-type 2, caractérisant ainsi trois endotypes inflammatoires d’asthme sévère. Les cytokines clés de l’inflammation asthmatique de type 2 sont l’interleukine (IL)-4, l’IL-5 et l’IL-13 et celles impliquées dans l’inflammation non-type 2 sont l’IL-17, l’IL-23 et l’IL-8. Plus récemment, le rôle des alarmines produites par les cellules de structure comme celles de l’épithélium bronchique ou du muscle lisse bronchique a été démontré avec l’implication de TSLP et d’IL-33. Les cellules clés de l’inflammation de type 2 sont les cellules dendritiques, les lymphocytes Th2, les cellules de l’immunité innée de type 2 (ILC2), les mastocytes et les éosinophiles, et celles de l’inflammation non-type 2 sont les lymphocytes Th17, les neutrophiles et les mastocytes. Cette revue se concentre sur les mécanismes physiopathologiques impliqués dans ces trois endotypes d’asthme sévère et en particulier sur les cibles moléculaires des biothérapies.

    Lire la suite >
  • Rapport

    Rapport 23-02. Le foie stéatosique non alcoolique : un défi de santé publique

    NON-ALCOHOLIC FATTY LIVER DISEASE: A PUBLIC HEALTH CHALLENGE

    Le foie stéatosique non alcoolique représente l’une des pathologies hépatiques les plus fréquentes, affectant 25 à 30% de la population mondiale. Alors que sa forme stéatosique pure est en règle bénigne, sa forme active dite NASH (stéato-hépatite non alcoolique) expose au risque de cirrhose et, même en l’absence de cirrhose, de carcinome hépatocellulaire. Cette pathologie est liée à un excès d’acides gras libres hépatocytaires essentiellement d’origine acquise (surnutrition glucidique et lipidique, sédentarité). Il y a production de composés lipotoxiques générateurs d’inflammation et de fibrose dans le foie. Le diagnostic repose avant tout sur une démarche non invasive (c’est-à-dire sans recours à la ponction-biopsie hépatique), combinant données cliniques, biologiques et d’imagerie. La stéatose est affirmée par l’échographie ou, mieux, par le CAP (coefficient attenuation parameter) associé au FibroScan®®. L’évaluation du retentissement fibrogène devrait faire appel, en première ligne, au test FIB-4 (basé sur âge, transaminase et plaquettes), éventuellement complété par un test sanguin spécialisé (Fibromètre ou Fibrotest) et/ou une mesure élastométrique hépatique par impulsion mécanique (FibroScan®) ou ultrasonore (ARFI). L’élastométrie par résonance magnétique est une technique performante mais moins accessible. A ce jour, le traitement est avant tout d’ordre préventif, basé sur les mesures hygiéno-diététiques. De multiples approches pharmacologiques sont prometteuses mais à ce jour sans autorisation de mise sur le marché. En cas d’obésité morbide, la chirurgie bariatrique a un effet favorable sur le foie stéatosique non alcoolique. La greffe hépatique a des résultats similaires à ceux obtenus dans les autres hépatopathies mais nécessite la prise en compte des risques liés au contexte métabolique.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Quelle biothérapie choisir en fonction des caractéristiques de l’asthme sévère chez l’adulte ?

    Which biotherapy to choose according to the characteristics of severe asthma in adults?

    L.G. a été investigateur dans des essais cliniques pour AstraZeneca, MSD et Novartis, et a reçu des subventions ou des honoraires pour conseil d’AstraZeneca, Bayer, Chiesi, GlaxoSmithKline, Novartis et Sanofi-Regeneron, MSD, sans rapport avec l’article soumis.

    A.D. a été investigateur dans des essais cliniques pour AstraZeneca, GSK et Novartis et rapporte des subventions ou des honoraires de conseil d’AstraZeneca, Bayer, Chiesi, GlaxoSmithKline, Menarini, Novartis, Sanofi-Regeneron, et Zambon.

    L’asthme sévère reste un problème de santé publique significatif et contribue à la majorité des coûts de santé liés à l’asthme. Il a cependant bénéficié depuis plusieurs années d’une meilleure compréhension physiopathologique et de la mise au point de biothérapies ciblant différentes cytokines impliquées dans l’inflammation des voies aériennes. Actuellement cinq biothérapies sont commercialisées en France dans cette indication et une sixième devrait l’être dans le courant de l’année 2023. Toutes les biothérapies actuellement disponibles concernent les asthmes dont la composante inflammatoire est dite de type T2 (par opposition aux asthmes dits « T2 low »). Le choix d’une biothérapie dans l’asthme sévère doit tenir compte du phénotypage et sous phénotypage de la maladie mais aussi des caractéristiques cliniques du patient, des objectifs recherchés et des caractéristiques du produit. Il est recommandé de discuter de l’indication et du choix d’une biothérapie dans le cadre de réunion de concertation pluri-professionnelle (réunion de concertation asthme sévère ou RCA).

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Les biothérapies dans l’asthme sévère de l’enfant

    Biotherapies in pediatric severe asthma

    Les auteurs E.C., M.T., et Y.B. déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    P.D. Rapports d’expertise (via structures institutionnelles) pour Astra-Zeneca, GSK et Sanofi.

    D.C. Rapports d’expertise pour Astra-Zeneca et Sanofi ; invitations en qualité d’intervenant pour Astra-Zeneca et Sanofi.

    L’asthme pédiatrique est l’une des affections chroniques les plus courantes de l’enfance, avec une définition qui reste non satisfaisante pour cette population. Dans la pratique clinique, le diagnostic d’asthme, chez l’enfant, se base sur l’association de l’histoire clinique, des symptômes et de différentes mesures/tests objectifs. La majorité des enfants peuvent obtenir un bon contrôle des symptômes avec les traitements classiques, mais une minorité présente une forme sévère et aura besoin d’une consultation plus spécialisée, d’un phénotypage et parfois même d’un traitement par biologique. Les études actuelles se focalisent sur le traitement de l’inflammation, qui est à la base de la maladie, avec un focus sur les thérapies ciblant l’inflammation de type 2. Dans le cadre de l’asthme sévère pédiatrique, trois anticorps monoclonaux sont disponibles aujourd’hui en France : l’omalizumab, le mépoluzumab, et le dupilumab. La plupart des données disponibles à ce jour sont chez l’adulte et souvent extrapolées pour les adapter à l’enfant. Cependant, l’enfant ne doit pas être considéré comme un adulte in fieri, mais comme une entité indépendante qui nécessite d’études et de preuves spécifiques à cette tranche d’âge. La prise en charge de l’enfant asthmatique doit être multidisciplinaire et considérer les possibles maladies associées et les facteurs pouvant aggraver les symptômes respiratoires plus typiques de cette population. Dans cette revue, nous avons contextualisé l’asthme sévère de l’enfant, détaillé l’inflammation à la base de la maladie et probablement liée aux trajectoires atopiques, et discuté sur la possible prise en charge de ces patients aujourd’hui en France.

    Lire la suite >
  • Conférence invitée

    Récits d’expériences et épilepsies

    Stories of experience and epilepsy

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    De nombreux récits d’adultes ou de parents d’enfants émergent aujourd’hui avec le souci et la volonté de sortir l’épilepsie de son isolement et de son image d’un mal honteux et stigmatisant. Décrivant leur combat et leur souffrance devant le regard des autres quel que soit l’environnement, ils soulignent la nécessité que cette pathologie passe de l’ombre à la lumière et que les pouvoirs publics, sous une forme ou autre, grande cause nationale ou plan d’actions, à l’instar d’autres pathologies, s’en saisissent et mobilisent l’ensemble des moyens selon de grands axes d’actions dans un continuum de la recherche aux soins pour répondre aux besoins et attentes des malades et de leurs proches, à la hauteur de ce qui est indispensable.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Efficacité et tolérance de l’électroconvulsivothérapie en psychiatrie, une mise au point

    Efficacy and tolerance of electroconvulsive therapy in psychiatry, an update

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’électroconvulsivothérapie (ECT) est une technique de neuromodulation cérébrale utilisée en psychiatrie depuis plus de 80 ans. Sa pratique a considérablement évolué sur le plan technique et réglementaire. L’ECT se réalise au moyen d’un dispositif médical qui dispense, sous anesthésie générale de quelques minutes, un stimulus électrique, au niveau cérébral. Avec ses propriétés curatives et préventives, en situation d’urgence et à des stades résistants des troubles, l’ECT a deux indications principales : les troubles de l’humeur et les troubles du spectre de la schizophrénie. Ses effets indésirables de type mnésique doivent être pondérés au regard de ses effets procognitifs positifs, notamment sur les fonctions exécutives. L’ECT est une thérapeutique de choix pour la dépression très sévère du sujet âgé. Sa pratique au sein d’unités de neuromodulation en psychiatrie est une nécessité afin de pouvoir l’intégrer totalement dans l’offre de soins en psychiatrie.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Stimulation du nerf vague pour traiter l’épilepsie et la dépression résistante : vers une physiopathologie commune ?

    Vagus nerve stimulation to treat epilepsy and resistant depression: Towards a common pathophysiology

    Coordinateur national de l’étude depVNS (DGOS PRME-19-0021; LivaNova).

    La stimulation du nerf vague est une technique de neuromodulation utilisée depuis plus de 20ans dans le traitement de certaines épilepsies et dépressions pharmaco-résistantes. Le but de cette revue est de faire une synthèse des connaissances sur l’impact neurobiologique de la stimulation du nerf vague et de discuter cette littérature à la lumière de la physiopathologie de la dépression et des épilepsies pharmaco-résistantes. L’impact de la stimulation du nerf vague sur le cerveau est complexe. Néanmoins, il est aujourd’hui bien établi que la stimulation du nerf vague induit une augmentation de la neuromodulation noradrénergique (via le locus coeruleus), et secondairement sérotoninergique (via le raphé dorsal), dans un ensemble de régions cérébrales connues pour jouer un rôle important dans la physiopathologie de la dépression et de l’épilepsie : hippocampe, amygdale, thalamus, ainsi que l’ensemble du cortex… Le lien causal entre cette augmentation de la neuromodulation monoaminergique et l’effet thérapeutique commun de la stimulation du nerf vague sur la dépression et l’épilepsie est bien démontré dans plusieurs modèles animaux. Il est probable que cette augmentation de la neuromodulation monoaminergique induit secondairement une augmentation de la neurogénèse hippocampique. Celle-ci joue probablement un rôle dans son effet antidépresseur. Finalement, alors que l’effet anti-inflammatoire anti-TNFα de la stimulation du nerf vague via l’inhibition du reflexe neuro-inflammatoire splénique est aujourd’hui bien établi, et en cours d’exploration dans le traitement de certaines maladies inflammatoire, sa potentielle contribution à l’effet antidépresseur ou antiépileptique de la stimulation du nerf vague reste théorique.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    Perspectives de la chirurgie de l’épilepsie à l’heure des nouvelles technologies

    Impact of emerging technologies on epilepsy surgery

    Bertrand Mathon est investigateur coordonnateur d’un essai clinique en partie financé par MEDTRONIC et a dispensé des conférences rémunérées par LIVANOVA.

    L’épilepsie est l’une des principales maladies neurologiques et 20 à 30 % des patients restent réfractaires aux médicaments antiépileptiques. L’épilepsie pharmacorésistante a un réel impact sur les fonctions cognitives, l’humeur et la qualité de vie des patients. Une prise en charge optimale de l’épilepsie représente un enjeu économique majeur, en plus d’être une priorité de santé publique. La chirurgie de l’épilepsie a démontré son efficacité et ses bénéfices indirects sur la qualité de vie. Le développement de techniques chirurgicales alternatives à la chirurgie de résection a donc pour buts d’augmenter le taux de patients libres de crises en postopératoires tout en diminuant l’invasivité et les éventuels effets neurocognitifs de l’intervention, et d’élargir l’arsenal thérapeutique disponible afin de pouvoir proposer une prise en charge chirurgicale à un plus grand nombre de patients. Cet article propose une revue critique des avancées technologiques actuelles et des perspectives d’avenir en chirurgie de l’épilepsie. Parmi elles, la thermothérapie interstitielle par laser permet la destruction, guidée par IRM en temps réel, de lésions épileptogènes non accessibles à une chirurgie par craniotomie, ou permet de traiter une épilepsie mésiotemporale avec une moindre invasivité que la chirurgie de résection, mais nécessite d’être plus largement évaluée. La stimulation cérébrale réactive qui, à l’aide de la même électrode, peut détecter une crise, puis stimuler en réponse, semble efficace comme technique palliative notamment chez les patients présentant une épilepsie temporale bilatérale réfractaire. Enfin, les ultrasons représentent une technologie non-invasive prometteuse qui pourrait, à l’avenir, devenir une option thérapeutique crédible.

    Lire la suite >
  • Communication scientifique

    L’épilepsie : un modèle pour comprendre la psychose ?

    Epilepsy: A model for understanding psychosis?

    L’auteur déclare avoir reçu des honoraires en tant que consultante ou oratrice des laboratoires : Angelini, Bial, EISAI, Jazz/GW, Sanofi, UCB.

    La psychose est la troisième comorbidité psychiatrique la plus fréquente de l’épilepsie avec une prévalence poolée estimée à 5,6 %. On classe ces psychoses de l’épilepsie selon leur lien de survenue chronologique avec les crises : interictales, ictales, post-ictales, alternatives (normalisation forcée). Nous sommes donc dans une situation paradoxale où tout à la fois l’excès de crises (psychose post-ictale) et l’arrêt des crises (normalisation forcée) peuvent générer des épisodes psychotiques aigus. Différentes hypothèses, non exclusives les unes des autres, peuvent expliquer ces deux tableaux a priori antagonistes de psychose de l’épilepsie : (1) l’hypothèse neuro-oscillatoire : une activité neuronale inhabituelle produirait une désynchronisation à distance des réseaux corticaux, perturbant les entrées sensorielles et conduisant à l’émergence de symptômes psychotiques résolutifs à la disparition de ces oscillations neuronales inhabituelles ; (2) l’hypothèse Dopaminergique : la libération de Dopamine en rapport avec la recrudescence des crises induirait les symptômes psychotiques ou à l’inverse induirait tout à la fois la cessation des crises et la production des symptômes psychotiques dans le modèle de la normalisation forcée et (3) l’hypothèse de la perfusion cérébrale : l’hypoperfusion de certaines régions cérébrales entraînerait leur désorganisation fonctionnelle et la psychose post-ictale serait l’expression d’un phénomène de Todt psychiatrique prolongé. L’épilepsie peut donc représenter ici « un modèle expérimental » permettant de mieux appréhender les mécanismes physiopathologiques sous-tendant la psychose.

    Lire la suite >