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Session of 11 mars 2025
Communiqué
Recent US measures: harmful consequences for global health and international medical research Lire la suite >Session of 25 février 2025
Communication scientifique
L’innovation thérapeutique ne saurait tenir lieu de progrès médical. Plaidoyer contre l’abus de la dénomination de médicament innovantUse and abuse of the word innovative medicine
P. Le Coz déclare ne pas avoir de liens d’intérêts. G. Bouvenot déclare des liens ponctuels (conseils en développement) avec : GSK, Sanofi, Sage-Therapeutics, Steba Biotech, TesaroBio France, Insmed, GenSight, Pierre Fabre médicaments.
Notre société désenchantée semble avoir fait son deuil de la notion de progrès qui avait soulevé l’enthousiasme de générations de chercheurs et de médecins au cours du siècle dernier. Contesté au nom des méfaits de la société industrielle, le progrès est un mot qui se démode et cède sa place à la notion plus extensive d’« innovation ». Mot-clé du vocabulaire de la communication et du marketing, l’innovation s’est répandue au-delà de l’univers de la consommation et de la publicité, jusque dans l’espace public et le discours politique. Innover est devenu le nouvel impératif catégorique de notre temps. Le domaine du bien-être et de la santé n’y échappe pas. Le fait est que le mot innovation est de plus en plus utilisé dans les congrès médicaux. Cette puissance séductrice peut conduire à abuser les médecins et surtout les patients qui réclameront un « droit d’essayer », quitte à sous-estimer la question sécuritaire du respect des exigences méthodologiques. Face à cette pente glissante, le présent article entend rappeler que ce qui est important pour les malades n’est pas la nouveauté mais l’efficacité et la sécurité d’emploi des produits qui leur sont administrés. Si nous voulons maintenir une cloison étanche entre « produit de santé » et « produit marchand », entre le « patient » et le « client », il faut rappeler la portée scientifique incontournable et la valeur éthique inestimable de la notion de progrès médical.
Lire la suite >Session of 25 février 2025
Rapport
La formation médicale initialeMedical initial training
Les auteurs du rapport déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt.
L’évolution rapide des sciences et des technologies médicales impose aux universités une adaptation constante pour former efficacement les futurs médecins. En 2025 la médecine ne se limite plus aux disciplines traditionnelles : de nouvelles spécialités émergent, comme la médecine de proximité, l’infectiologie ou la médecine interventionnelle, entraînant une diversification et une surspécialisation des pratiques.
Si l’université transmet un savoir scientifique et médical, elle ne prépare pas les étudiants à l’exercice réel du métier. Les stages hospitaliers ne couvrent pas tous les aspects de la profession, notamment la gestion quotidienne du cabinet et la coordination avec d’autres professionnels de santé.
Les réformes successives des études médicales, notamment le passage de la PACES au système PASS/LAS, s’avèrent des échecs expliquant la fuite massive des étudiants à l’étranger pour se former.
L’académie de médecine propose de : simplifier, raccourcir, professionnaliser, humaniser et apprendre à partager, impliquant les transformations suivantes :
– créer une Licence santé (3 ans) commune aux professions médicales ;
– un Master médecine (2 ans) suivi des EDN + ecos ouvrant à l’internat ;
– un Doctorat en médecine (4 ou 5 ans ) selon les spécialités (desc).
Elle précise l’urgence à : introduire ou augmenter le temps de formation concernant l’économie de santé, l’organisation du système de santé, les sciences numériques et la cybersécurité, l’art de l’écoute et du partage, les techniques de management.
Elle propose de :
– Généraliser les facultés de santé à toutes les universités concernées.
– D’établir un oral sous la forme d’un entretien pour les étudiants ayant réussi leur examen écrit de première année.
– Augmenter le service sanitaire, par des stages de découverte et débuter le Contrat d’engagement de service public (CESP) dès la 2° année.
– Supprimer le classement des ECOS.
– Introduire un entretien en fin de deuxième cycle (motivation, orientation) et régionaliser une partie de l’internat.
– Accroître les moyens matériels et humains dans les UFR, CHU et autres structures de formation.
– Proposer un clinicat de deux ans renouvelable en fin de cursus pour ceux souhaitant poursuivre une carrière hospitalo-universitaire.
Lire la suite >Session of 4 février 2025
Rapport
LES EFFETS NEFASTES RETARDES DU SPORT INTENSIF. Partie 1 – Les commotions cérébrales dans le sportTHE DELAYED EFFECTS OF INTENSIVE SPORT. Part 1 - Concussions in sport
Les auteurs ne déclarent aucun lien d’intérêt.
Les commotions cérébrales (CC) représentent 5 à 9 % de tous les traumatismes liés à la pratique du sport, mais avec une grande variabilité suivant le type de sport. Compte tenu des politiques mises en place afin de développer la pratique du sport amateur et de loisir, il est fort probable que ces données de prévalence soient très largement sous-estimées.
De nombreux arguments épidémiologiques existent pour considérer que les CC peuvent être à l’origine de maladies neurodégénératives, encéphalopathie chronique traumatique, sclérose latérale amyotrophique ou maladie d’Alzheimer. Il en est de même pour les impacts crâniens sous-commotionnels dont la répétition à l’entrainement ou en compétition est à l’origine d’une mortalité par sclérose latérale amyotrophique (SLA) ou maladie d’Alzheimer plus importante que dans la population générale.
C’est la raison pour laquelle la mise en place de stratégies de prévention est essentielle afin de réduire le risque de développement de ces pathologies neurodégénératives. De telles stratégies doivent reposer à la fois sur une amélioration des équipements de protection (casques, protections intra-buccales dans certains sports), une meilleure préparation physique et technique des sportifs et l’adaptation de règlements sportifs.
Du côté médical, une meilleure sensibilisation des professionnels de santé à la reconnaissance des CC, à leur diagnostic précoce, à la mise en place de programmes adaptés de récupération des fonctions neurologiques (en utilisant les ressources de télémédecine) et à l’application de critères stricts de retour en compétition sont indispensables pour réduire les effets à long terme des CC. Enfin, la formation des cadres sportifs non-professionnels de santé à la reconnaissance de signes suspects de CC tient une place importante pour la prévention des effets à long-terme des CC répétées.
Lire la suite >Session of 28 janvier 2025
Rapport
Prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire des personnes âgées de 75 ans et plusManagement of cardiovascular risk factors in people aged 75 and over
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de morbidité et de mortalité chez les sujets âgés de 75 ans et plus, en raison des altérations structurelles et fonctionnelles du cœur et des vaisseaux liées à l’âge, ainsi que de l’exposition cumulative aux facteurs de risque cardiovasculaire. Cette population présente une très forte croissance démographique ainsi qu’une hétérogénéité importante au niveau de l’état de santé et des capacités fonctionnelles : c’est à partir de cet âge qu’un pourcentage important de sujets présentent une fragilité croissante avec un déclin important des capacités physiques et mentales, et de plus en plus de maladies chroniques. Les sujets âgés les plus fragiles sont souvent à très haut risque de complications cardiovasculaires graves, et nécessitent donc des traitements médicamenteux préventifs et curatifs ; cependant, cette même population étant la plus vulnérable aux effets indésirables des traitements, cela peut conduire à des stratégies médicamenteuses moins agressives.
L’objectif de ce rapport est de contribuer à une prise en charge personnalisée, coordonnée et holistique des facteurs de risque cardiovasculaire chez les sujets âgés de 75 ans et plus en fonction de leur niveau de fragilité et de leur état fonctionnel, et non de leur âge chronologique, afin d’éviter un surtraitement des plus fragiles, ou un sous-traitement des plus robustes.
Le groupe de travail de l’Académie, créé en Mars 2024 et composé de 14 membres, a rédigé ce rapport après avoir auditionné 14 experts.
Ce rapport souligne l’importance du dépistage systématique de la fragilité et des capacités fonctionnelles des personnes âgées pour l’évaluation du rapport bénéfice/risque des différentes stratégies de prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire (FdR CV). La généralisation de cette approche innovante nécessite une formation de tous les professionnels de santé en contact avec des patients âgés aux notions gériatriques de base, et en particulier aux méthodes de dépistage des capacités fonctionnelles et de la fragilité. Le rapport insiste également sur l’intérêt de la décroissance thérapeutique chez les plus fragiles, chez qui les effets indésirables des traitements sont les plus fréquents et les plus graves. L’intervention de professionnels de santé et l’utilisation de nouvelles technologies peuvent aider au suivi du contrôle des FdR CV et à la diminution des erreurs de la prise médicamenteuse. Ce rapport met également l’accent sur la nécessité d’améliorer la prise en charge des résidents d’EHPAD à haut risque CV en proposant l’intervention d’équipes mobiles externes qui pourront suivre de façon régulière l’évolution de leur état clinique. Enfin, il est urgent de promouvoir des études cliniques de qualité en y incluant les patients âgés fragiles qui en sont actuellement le plus souvent exclus.
Les recommandations proposées s’adressent aux autorités politiques, aux universités, aux médecins et autres professionnels de santé, ainsi qu’aux patients et leurs aidants. Une action commune de tous ces acteurs est nécessaire afin de faire rentrer la sensibilisation et les pratiques gériatriques dans la vie quotidienne.
Lire la suite >Session of 21 janvier 2025
Communication scientifique
Angioplastie coronaire dans le syndrome coronaire chronique : un changement de paradigme ?Coronary percutaneous intervention for chronic coronary syndrome: A change in paradigm?
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’angioplastie percutanée est la méthode de revascularisation coronaire la plus utilisée. Son bénéfice reste indiscutable dans les syndromes coronaires aigus avec une diminution de la morbi-mortalité et justifie la mise en place de réseaux de prise en charge des urgences coronaires. À l’inverse, la prise en charge du syndrome coronaire chronique par l’angioplastie coronaire a connu des modifications importantes avec une diminution des indications de coronarographie et d’angioplastie. L’angioscanner coronaire permet un diagnostic rapide et non invasif des lésions coronaires et son utilisation est en croissance rapide. Plusieurs études randomisées à grande échelle ont remis en cause le bénéfice de l’angioplastie coronaire dans le syndrome coronaire chronique en démontrant une réduction de la fréquence des douleurs angineuses mais une absence de bénéfice en termes de morbi-mortalité. L’indication d’une angioplastie coronaire chez un patient porteur d’un syndrome coronaire chronique doit donc être précédée d’une évaluation soigneuse du terrain, des symptômes, de la morphologie et localisation des lésions coronaires. La diminution des indications d’angioplastie coronaire dans le syndrome coronaire chronique aura des implications sur le volume d’actes réalisés dans les centres d’angioplastie et sur leur répartition géographique.
Lire la suite >Session of 21 janvier 2025
Communication scientifique
Innovations thérapeutiques dans la prise en charge de la schizophrénieTherapeutic innovations in the management of schizophrenia
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Depuis quelques années le développement de nouvelles thérapeutiques et prises en charge offrent un grand espoir pour les patients souffrant de troubles du spectre schizophrénique. Le traitement de fond des troubles schizophréniques repose sur les antipsychotiques dont l’action pharmacologique principale est de bloquer les récepteurs dopaminergiques. Or de nouvelles molécules sont actuellement en développement. Leur originalité est d’agir sur d’autres systèmes de neurotransmission, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives thérapeutiques. Les innovations portent aussi sur l’organisation des soins et les thérapeutiques non médicamenteuses. Ainsi, une détection précoce des troubles et des interventions précoces voire en amont des troubles sans attendre l’installation de la schizophrénie, est l’apanage de nouvelles prises en charge. Ces prises en charge précoces en appui avec les nouvelles technologies numériques et les interventions non médicamenteuses deviennent dès lors optimales et permettent d’infléchir la chronicité des troubles. Parmi ces interventions, les techniques de neurostimulation ouvrent de nouvelles perspectives dans le traitement des symptômes résistant au traitement antipsychotique comme les hallucinations auditives verbales et les symptômes négatifs. L’activité physique est aussi devenue incontournable compte tenu de ses bienfaits sur la santé physique et psychique et des travaux récents rapportant une fréquence élevée de sédentarité, de comorbidités métaboliques et cardiovasculaires ainsi qu’une longévité réduite de 20ans chez ces patients. L’intérêt de ces interventions est illustré par les résultats de nos travaux de recherche sur la neurostimulation et l’activité physique.
Lire la suite >Session of 21 janvier 2025
Communication scientifique
Le baclofène à fortes doses dans le trouble de l’usage de l’alcool 20 ans aprèsHigh-dose baclofen for alcohol use disorder 20 years after
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
En 2004 paraissait une auto-observation d’un cardiologue français soulignant l’intérêt du baclofène à hautes doses dans le trouble de l’usage de l’alcool. L’intérêt thérapeutique de cet agoniste GABA-B avait déjà été repéré mais uniquement à des doses n’excédant pas 30mg par jour, contre 270mg par jour dans l’observation de 2004. Au cours des 20 ans qui ont suivi, le repositionnement du baclofène dans l’indication du trouble de l’usage de l’alcool a été l’objet de travaux scientifiques ayant précisé son efficacité et sa tolérance, mais aussi de polémiques médicales et de rebondissements réglementaires retracés dans cet article.
Lire la suite >Published 15 January 2025
Communiqué
When obesity becomes a disease Lire la suite >Session of 14 janvier 2025
Rapport
L’Inégalité de prise en charge de l’infarctus du myocarde chez les femmes en FranceInequality in the management of myocardial infarction in Women in France
Les auteurs du rapport déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Des registres nationaux ont démontré une inégalité dans la prise en charge de l’infarctus du myocarde chez la femme entrainant une surmortalité. L’objectif de ce rapport est de sensibiliser la population et l’ensemble des acteurs de santé à cette problématique cruciale et de formuler 4 recommandations concrètes pour améliorer la prévention, le diagnostic, la gestion et surtout le pronostic de cette maladie chez la femme.
Lire la suite >Published 14 January 2025
Communiqué
Confidentiality of ethical assessment in the context of animal use for scientific purposes Lire la suite >Published 1 January 2025
Communication scientifique
L’intérêt du repérage des étapes du développement intersubjectif précoce pour le dépistage et l’intervention précoce dans les troubles neuro-développementauxThe value of identifying stages of early intersubjective development for screening and early intervention in neurodevelopmental disorders
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les données récentes sur le développement psychologique entre 0 et 3 ans ont révolutionné nos conceptions de l’origine des troubles du développement et de la psychopathologie précoce. Ces avancées ont conduit à tenter de rendre plus précoce le dépistage des troubles du développement, conduisant à des essais de prévention et d’intervention précoce. Ce travail retrace les apports récents sur les capacités du nouveau-né et du jeune enfant, et sur les aspects théoriques les plus pertinents. La psychopathologie précoce s’éclaire à la lumière de la synchronisation entre l’enfant et des ‘caregivers’, de la sensibilité du bébé humain à la violation de ses attentes dans le cadre des interactions précoces, du rôle clef de la spirale transactionnelle initiale, et de l’interaction gène-environnement. Il souligne l’intérêt de l’identification d’une dimension développementale relativement méconnue, qui va du plaisir partagé dans la synchronisation entre parents et bébé au retrait relationnel clinique, et qui participe au développement intersubjectif. Le développement intersubjectif précoce reste encore peu exploré. Ses étapes sont le sourire social, vers 2 mois, l’accordage affectif et le début de l’attention conjointe vers 9 mois (‘Pointing’) et le début de la capacité de symbolisation et du « faire semblant » vers 18 mois. On sait encore mal comment la prématurité et le retard de croissance influencent ces étapes, ni de quelle manière chaque étape prédit la suivante. Une meilleure connaissance de ces données, par des mises en situation parents-enfant lors de suivis longitudinaux, guiderait une application préventive de la guidance interactive assistée par la vidéo. Cette guidance préventive reste encore peu testée dans le domaine des troubles neuro-développementaux, qu’il s’agisse de la prématurité ou du trouble autistique.
Lire la suite >Session of 10 décembre 2024
Rapport
La culture générale, pilier d’une médecine humanisteGeneral knowledge as the mainstay of an humanist medicine
Les auteurs ne déclarent aucun lien ni conflit d’intérêt.
La déshumanisation de la médecine de soins, amplement démontrée, a partie liée avec le déclin de la culture générale et un enseignement trop centré sur les matières scientifiques à caractère universel. Les objectifs visant à développer le sentiment empathique chez les médecins en formation, doivent être fondés sur la stimulation de l’intérêt pour la culture générale et, notamment, sur l’incitation à la lecture et l’interprétation d’œuvres d’art pictural. Dans cet esprit, il paraît nécessaire de mettre en place, dans chaque faculté de médecine, un « Département de Philosophie et Pédagogie de la Santé » dirigé par un philosophe de profession, afin de créer un véritable accompagnement culturel des étudiants, tout au long de leur cursus, dans le but ultime d’améliorer la relation médecin-patient et, partant, de restituer la dimension humaine du soin.
Lire la suite >Session of 10 décembre 2024
Éditorial
Des maladies autoimmunes aux syndromes autoinflammatoiresFrom autoimmune diseases to autoinflammatory syndromes
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Lire la suite >Session of 10 décembre 2024
Communication scientifique
Maladies auto-inflammatoires : aspects physiopathologiquesAutoinflammatory diseases: Pathophysiological aspects
A Belot révèle des honoraires de consultation d'Abbvie, Kabi, Boehringer Ingelheim, GlaxoSmithKline.
Les maladies auto-inflammatoires sont causées par une hyperactivation des voies immunitaires innées, sans spécificité d’antigène, contrairement aux maladies auto-immunes, qui impliquent une réaction immunitaire contre les antigènes du soi par le système immunitaire adaptatif. Les maladies auto-inflammatoires ont été reconnues récemment, avec l’identification de formes génétiques comme la fièvre méditerranéenne familiale (FMF) et le syndrome périodique associé au récepteur du TNF (TRAPS), dès la fin des années 1990. Au cours des deux dernières décennies, plus de 40 maladies auto-inflammatoires monogéniques distinctes ont été identifiées. Celles-ci incluent les inflammasomopathies, les interféronopathies et les anomalies de la signalisation du TNFα ou de l’activation du facteur transcriptionnel NF-κB. L’exploration des mécanismes des maladies auto-inflammatoires est cruciale pour le développement de thérapies ciblées et leur caractérisation bénéficie au-delà des formes monogéniques à la compréhension générale des maladies inflammatoires.
Lire la suite >Session of 10 décembre 2024
Communication scientifique
Les maladies auto-inflammatoires chez l’enfantAutoinflammatory diseases in children
L'auteur déclare des interventions ponctuelles et avis d’expertise pour SOBI, Novartis, Pfizer, LFB, Zydus, Amgen, Chugai. Essais cliniques en qualité de co-investigatrice pour Lilly, Sanofi, Abbvie, Roche.
Les maladies auto-inflammatoires (MAI) se caractérisent par un début précoce, parfois dès la période néonatale, et par des manifestations systémiques traduisant l’inflammation. Le modèle historique est la fièvre méditerranéenne familiale (FMF), qui est la plus fréquente des MAI, et comporte des crises de courte durée accompagnées de douleurs abdominales et thoraciques intenses traduisant une polysérite. L’étroite collaboration entre les cliniciens et les généticiens ainsi que le développement des techniques de séquençage à haut débit ont permis d’identifier un nombre croissant de MAI dont la classification repose aujourd’hui sur leur physiopathologie. Cinq grands groupes de MAI sont abordés dans ce chapitre. Globalement, on pense à une MAI chez un enfant devant des fièvres récurrentes inexpliquées associées à d’autres signes cliniques et biologiques d’inflammation notamment une élévation de la protéine C réactive lors des crises. S’agissant de maladies Mendéliennes, des antécédents familiaux peuvent être présents mais ils ne sont pas obligatoires. L’appartenance à une ethnie à risque est un élément essentiel pour envisager le diagnostic de FMF. Le diagnostic génétique peut confirmer la suspicion clinique en mettant en évidence des mutations pathogènes dans le gène concerné. Le traitement vise à faire disparaître l’inflammation en ciblant la voie pathogénique en cause. Par exemple pour la FMF, on cible la voie de l’interleukine 1 en utilisant la colchicine au long cours, et les anti-IL-1 dans les cas rares de résistance ou d’intolérance à ce traitement.
Lire la suite >Session of 10 décembre 2024
Communication scientifique
Maladie de BehçetBehçet's disease
PC et MV déclarent ne pas avoir de liens d’intérêt.
BB : consultant pour AbbVie, Alimera, Horus, Novartis, Pharma, Thea et Roche.
DS : consultant pour Abbvie, Amgen, Roche Chugai, Janssen, Sanofi, Galapagos, Viatris, Celltrion, Hifibio, Fresenius et GSK.
La maladie de Behçet est une maladie chronique systémique inflammatoire d’origine inconnue, qui a bénéficié de nombreuses avancées durant les deux dernières décennies. Deux phénotypes cliniques majeurs ont été identifiés : des patients présentant un syndrome auto-inflammatoire avec aphtes buccaux récurrents, ulcères génitaux, uvéites et lésions cutanées, et ceux avec des manifestations artérielles, veineuses et plus rarement cardiaques (angio-Behçet). Cette classification a eu un impact sur les critères diagnostiques révisés. Ces manifestations sont associées à une morbidité importante et à une sur-mortalité. D’un point de vue physiopathologique, la maladie de Behçet apparaît aujourd’hui à la croisée des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires. De nombreux mécanismes pathogéniques sont impliqués tels qu’une susceptibilité génétique (HLA-B5101, HLA-A26, IL10, IL23R, IL12RB2), la perturbation de l’homéostasie des lymphocytes T (polarisation Th1 et Th17, diminution des T régulateurs mémoires activés), rôle critique de l’IL21 dans la modulation de l’homéostasie des lymphocytes T et rôle des lymphocytes T cytotoxiques et des neutrophiles dans les lésions inflammatoires tissulaires. Les modalités de traitement ont longtemps reposé sur la colchicine, les corticoïdes et les immunosuppresseurs conventionnels (azathioprine, cyclophosphamide, ciclosporine…). Grâce à une meilleure compréhension des mécanismes pathogéniques sous-jacents, une nouvelle ère s’est ouverte avec l’utilisation des anti-TNF alpha et de l’interféron alpha, et plus récemment des biothérapies ciblées dont les anti-PDE4, les anti-IL12/IL23 et les anti-IL 6.
Lire la suite >Session of 10 décembre 2024
Communication scientifique
Aspects cliniques diagnostiques et thérapeutiques du syndrome VEXASClinical, diagnostic and therapeutic aspects of VEXAS syndrome
Paul Breillat déclare ne pas avoir de conflit d'intérêt. Benjamin Terrier a reçu des honoraires pour du conseil ou des interventions auprès d'AstraZeneca, GlaxoSmithKline, Novartis, Boehringer Ingelheim et CSL Vifor.
VEXAS est un acronyme (vacuoles, enzyme E1, lié à l’X, auto-inflammatoire, somatique) qui désigne un syndrome auto-inflammatoire décrit pour la première fois en 2020. Le syndrome VEXAS touche, sauf de très rares exceptions, des hommes de plus de 50 ans. Il est lié à la survenue de mutations somatiques acquises du gène UBA1 (ubiquitin-activating enzyme E1) lié à l’X au sein des progéniteurs hématopoïétiques à l’âge adulte. Ces mutations entraînent la formation d’une isoforme cytoplasmique dysfonctionnelle sur le plan catalytique de l’enzyme E1, enzyme majeure de l’initiation de l’ubiquitination protéique. Il en résulte un défaut d’ubiquitination des protéines et, par des mécanismes encore mal élucidés, une inflammation systémique et des anomalies hématologiques allant de cytopénies isolées à un syndrome myélodysplasique. Remarquable par la sévérité des manifestations inflammatoires et leur caractère réfractaire ou résistant aux thérapeutiques habituelles, ce syndrome représente un défi thérapeutique autant qu’un changement de paradigme dans le domaine des maladies auto-inflammatoires de l’adulte.
Lire la suite >Session of 3 décembre 2024
Communication scientifique
Diabète « néonatal » : une maladie neuro-endocrine, au-delà de la cellule à insuline. De la maladie rare à la maladie fréquente“Neonatal” diabetes: A neuroendocrine disease, beyond the insulin cell. From rare to common disease
Michel Polak est conseiller scientifique pour AMMTEK société qui a mis au point la suspension de glibenclamide AMGLIDIA (développée aussi sous le nom de GLIBENTEK).
Le diabète sucré « néonatal » se définit par l’existence d’une hyperglycémie liée à l’absence ou à l’insuffisance d’insuline circulante. C’est une maladie génétique rare (1 naissance vivante sur 100 000 en France). Il survient principalement avant six mois, et rarement entre six mois et un an. Cette maladie est liée à deux grands groupes de mécanisme : malformation du pancréas avec altération du développement et/ou de la survie des cellules sécrétant l’insuline (cellule β), ou anomalie fonctionnelle de la cellule β pancréatique existante, comme dans les mutations des gènes ABCC8, KCNJ11 codant pour le canal potassique de la cellule β pancréatique. Tous les patients porteurs d’une mutation des gènes ABCC8 ou KCNJ11, exprimés aussi dans le système nerveux central, présentent à minima des troubles neurologiques et/ou neuropsychologiques. Ces derniers sont susceptibles de pouvoir passer avec succès d’injections d’insuline à des sulfonylurées par voie orale. Il a également été démontré récemment que les sulfamides hypoglycémiants (le glibenclamide en particulier) étaient capables d’améliorer les déficits neurologiques, neuropsychologiques et visuomoteurs s’ils étaient introduits tôt dans la vie de l’enfant atteint. L’élucidation moléculaire de cette maladie rare a permis de valider l’importance de gènes codant pour des protéines impliquées dans le développement et la fonction des cellules à insuline. Cette compréhension génétique a aussi permis de mieux expliquer l’implication de ces gènes dans la pathogénie de diabètes sucrés de l’enfant et de l’adulte, illustrant le bénéfice d’un travail sur une maladie rare pour irriguer la compréhension d’une maladie fréquente, le diabète sucré.
Lire la suite >Session of 3 décembre 2024
Communication scientifique
De la découverte de la ventilation liquidienne à son application en soins intensifs : un exemple d’interaction entre recherches animale, humaine et technologiqueFrom the discovery of liquid ventilation to its application in intensive care: An example of interaction between animal, human, and technological researches
En lien avec la présente publication, M. Tissier déclare être co-inventeurs de brevets relatifs à la ventilation liquidienne et apporter son Concours Scientifique en tant que coordinateur médical de l’entreprise Orixha et en participant à son capital, en application des articles L. 531-8, L. 531-9, L. 531-14, et L. 531-17 du Code de la recherche.
Cet article a pour but d’exposer les principaux développements de la recherche sur la ventilation liquidienne. Cette méthode de respiration artificielle consiste à administrer des liquides respirables, les perfluorocarbures, dans les voies aériennes. Leurs propriétés physicochimiques et leur forte solubilité pour l’oxygène et le dioxyde de carbone permettent le maintien d’échanges gazeux. Cette technique a été étudiée dans l’espoir de développer une nouvelle option thérapeutique pour les services de réanimation, en particulier pour le traitement du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) et l’induction d’une hypothermie rapide chez les patients réanimés après un arrêt cardiaque. L’approche la plus étudiée, intitulée « ventilation liquidienne partielle » (VLP), consiste à administrer les perfluorocarbures dans la trachée au cours d’une ventilation mécanique gazeuse traditionnelle. Cette méthode requiert des volumes pulmonaires élevés ayant conduit, lors des expériences cliniques, à l’apparition de volotraumatismes chez certains patients et à l’interruption des recherches sur cette modalité de ventilation. En parallèle, l’intérêt pour l’autre approche de ventilation liquidienne, la ventilation liquidienne totale (VLT), a été renforcé. Cette méthode consiste à échanger un volume courant de liquide à chaque cycle respiratoire à l’aide d’un dispositif dédié. Cela présente l’avantage de contrôler le volume de liquide et de maitriser le risque de volotraumatisme. En revanche, cela nécessite le développement d’une technologie dédiée, ayant soulevé des défis en terme d’ingénierie et de recherche biomédicale. Après une quinzaine d’année de recherche, nous préparons un transfert clinique de cette approche thérapeutique à des fins d’induction d’une hypothermie ultra-rapide après un arrêt cardiaque.
Lire la suite >Session of 3 décembre 2024
Communication scientifique
Traitements du glioblastome – Trente années de progrès et rôle de l’immunothérapieTreatments of glioblastoma – Thirty years of progress and the role of immunotherapy
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le glioblastome multiforme (GBM), tumeur maligne du cerveau, d’après la classification de l’OMS de 2016, est défini comme le glioblastome, faisant partie des gliomes diffus. Le GBM, avec une incidence de 3 à 15 cas pour 100 000 personnes et le pronostic de survie généralement inférieur à un an, a incité à la recherche de nouveaux traitements. Les thérapies mises à jour comportent principalement la résection chirurgicale, la radiothérapie, la chimiothérapie, l’immunothérapie et les vaccins ciblant les facteurs de croissance et leurs récepteurs, i.e. EGF-R ou VEGF. Les nouveaux traitements comprennent surtout des stratégies soit d’immunothérapie de cellules T adoptives (ACT), soit d’immunothérapies géniques. La dernière approche étant en général de type antigène, visant les gènes de l’oncogenèse des IGF-I ou TGF-beta. Les deux stratégies d’immunothérapies, et particulièrement thérapie génique anti-IGF-I, ont donné des résultats très encourageants : l’augmentation de la survie a atteint deux ans, et dans certains cas trois ans. Le progrès clinique lié au développement de nouvelles techniques, comme l’utilisation de produits phytochimiques ou de la nanotechnologie, est prometteur.
Lire la suite >Published 1 December 2024
Communication scientifique
The price of doubt: Consequences of vaccine hesitancy on the incidence of infectious diseases in BrazilLe prix du doute : conséquences de l'hésitation vaccinale sur l'incidence des maladies infectieuses au Brésil
The authors declare that they have no competing interest.
Lire la suite >Session of 26 novembre 2024
Rapport
Déterminants et impacts de la qualité sanitaire de l’alimentation sur la nutrition et la santé humainesDeterminants and impacts of food safety on human nutrition and health
Absence de conflit d’intérêt – pour tous les auteurs du rapport
Les composés potentiellement toxiques de l’alimentation font l’objet de de larges débats contradictoires pour leurs effets sur la santé. Ils regroupent les xénobiotiques provenant de la pollution et des traitements de l’agriculture, les mycotoxines et les additifs utilisés dans la transformation des aliments. Le marché agroalimentaire européen est soumis à des réglementations plus contraignantes que les marchés américains et asiatiques, avec cependant une ouverture de plus en plus grande à la mondialisation des échanges. Un groupe de travail (GT) a auditionné des experts et acteurs du domaine pour approfondir trois questions : quels sont les enseignements et les limites de la toxicologie alimentaire? La traçabilité des sources et des modes de productions est-elle une réponse à l’enjeu de sécurité alimentaire face à la mondialisation ? Les labels de qualité alimentaire sont-ils suffisants pour assurer une information objective du consommateur sur la prévention du risque? Le GT constate une politique très volontariste de la France en matière d’affichage de la qualité qui contraste notablement avec l’insuffisance de contrôle du respect des règlementations européenne et nationale. Le GT a retenu 6 recommandations : 1- Inscrire le droit à l’alimentation dans le Droit français et européen pour garantir un accès à une alimentation saine, sûre, digne et durable. 2- Reconnaître une exception agro-alimentaire, notamment dans le cadre des échanges commerciaux. 3- Renforcer la fréquence des contrôles par l’Etat, avec l’obligation de contrôles élargies pour les gros acteurs de l’industrie agro-alimentaires. 4- Instaurer une réglementation et des mesures assurant au consommateur un accès aux produits avec label AB équivalent à l’accès aux productions conventionnelles. 5- Soumettre les produits transformés et ultra transformés à une obligation de contrôles en fin de chaine de production. 6 – Interdire l’utilisation non réglementée de composés chimiques non évalués par les agences européennes par application du principe de précaution.
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Communication scientifique
Réflexions sur l’évaluation des médicaments et leur mise à disposition face aux évolutions sociétalesDrug evaluation faced with current societal developments: Are new marketing authorizations still reliable?
L’auteur déclare à la date de rédaction de l’article des liens ponctuels (conseils en développement) avec : GSK, Sanofi, GenSight, Pierre Fabre Médicaments, MundiPharma, Medi Qualité Omega.
Les annonces, parfois relayées par un tapage médiatique, de futures mises à disposition de médicaments des cancers et des maladies rares présumés très efficaces, associées au souhait des patients et de leurs associations de disposer de ces produits « prometteurs » le plus vite possible, créent une situation nouvelle en matière de revendications d’autorisations de mise sur le marché et en France de prise en charge par la solidarité nationale. Cette situation, faite d’espoirs et d’impatience face à des promesses souvent inconsidérées, est propice à un accommodement préoccupant avec les exigences méthodologiques d’une évaluation rigoureuse de ces candidats-médicaments. Il peut en résulter des mises sur le marché de médicaments insuffisamment évalués, de balance bénéfices/risques incertaine ou même défavorable, comme en témoignent des retraits ultérieurs du marché qui font se poser, surtout s’ils sont tardifs, la question des risques que l’on a fait courir aux patients. À cette évolution, des mentalités s’ajoutent les demandes de plus en plus pressantes de chercheurs et de sociétés savantes d’utiliser des méthodes plus appropriées que l’essai comparatif randomisé conduit à l’aveugle pour évaluer les nouveaux traitements ciblés des cancers, les thérapies cellulaires ou géniques. Les revendications sociétales, prises en compte et relayées par les pouvoirs publics, sont donc de deux ordres : évaluer plus vite quitte à évaluer moins bien et savoir parfois changer de paradigme en matière d’évaluation quitte à se satisfaire d’un niveau de preuve dégradé. La Food and Drug Administration et l’European Medicines Agency donnent des droits à ces désidératas et ne font pas obstacle à la prise en compte des résultats d’études non comparatives ou même d’essais « basket » pour octroyer des autorisations conditionnelles. Toutefois, les enjeux sécuritaires de ces évolutions étant considérables, on ne doit pas s’étonner qu’à l’inverse, de nombreuses prises de position dans la littérature stigmatisent nombre d’autorisations octroyées comme inappropriées.
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Rapport
Offre de soins en cancérologie adulteLes auteurs ne déclarent pas de conflits d’intérêts
La fréquence des cancers en France a doublé depuis trente ans. Malgré une organisation très structurée, il existe des difficultés et des inégalités territoriales de prise en charge tout au long du parcours de soins. Concernant la prévention, une analyse des besoins avec la recherche des populations concernées, une planification des offres et une évaluation des résultats sont indispensables. Les réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) doivent être inter établissements évitant des décisions « monolithiques » et facilitant l’accès aux techniques innovantes, aux protocoles de recherche clinique et aux RCP de recours. La caractéristique génomique des tumeurs est indispensable et repose sur la détection d’anomalies du génome effectuée de façon ciblée (test compagnon) ou de préférence d’une manière plus globale (séquençage haut débit : NGS). Une interaction entre pathologiste et biologiste moléculaire est indispensable avec des comptes rendus unifiés et standardisés. Pour la chirurgie pour lesquels des seuils d’activité et une gradation de soins ont été définis, la radiothérapie où une forfaitisation tarifaire par traitement, identique entre le public et le privé est en cours de mise en place et l’oncologie médicale, il est indispensable de créer des parcours territoriaux de soins équilibrés avec un engagement opposable entres centres de référence et centres de proximité. Une politique nationale incitant aux métiers orientés vers la cancérologie doit être largement proposée avec une qualification spécifique des chirurgiens oncologues et une amélioration des parcours professionnels pour les personnels paramédicaux. Les soins de support doivent débuter dès la prise en charge avec une articulation hôpital-ville
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Communication scientifique
Le dépistage du cancer pulmonaire par scanner thoracique faible dose chez des populations à risqueScreening for lung cancer with low dose CT in population at risk
PA Grenier a reçu des honoraires de la part de Siemens Healthineers pour des présentations orales à des congrès.
L’analyse de la littérature fait apparaître les résultats de deux essais randomisés et contrôlés réalisés chez des sujets fumeurs ou anciens fumeurs qui montrent une réduction significative de la mortalité par cancer du poumon dans le groupe dépisté par scanner faible dose, comparée à un groupe contrôle. Un programme non randomisé de grande ampleur, multinational et prospectif chez des fumeurs à risque, a montré qu’après 10 scanners de dépistage annuels, le taux de survie spécifique au cancer dépisté était de 81 %. Des recommandations concernant la sélection des candidats au dépistage en fonction de l’âge et du tabagisme cumulé ont pu être établies. Des modèles standardisés d’interprétation des scanners permettent de classer les nodules en fonction de leur typologie et de leurs dimensions. L’absence de lésion suspecte conduit à répéter le scanner à un an ; les lésions hautement suspectes font l’objet d’examens complémentaires, voire de résection chirurgicale, et les lésions indéterminées sont contrôlées par un nouveau scanner à 3 mois ou à 6 mois en fonction de leur taille et du contexte clinique. Un programme organisé de dépistage est déjà mis en place en Angleterre. En Europe, des essais cliniques suivis de recommandations ont été menés dans différents pays. En France, une étude clinique non randomisé est en cours (2400 femmes, fumeuses ou ex fumeuses, entre 50 et 74 ans) afin d’évaluer les comorbidités liées au tabac, les modalités de lecture des scanners et le rôle potentiel de l’intelligence artificielle. L’Institut national du cancer (INCa) est en charge de déployer un programme national au terme d’une étude pilote.
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Communication scientifique
Actualités dans le cancer broncho-pulmonaire : traitements médicauxUpdate in lung cancer medical treatments
L’auteur déclare avoir participé au cours des 10 dernières années, en qualité d’investigateur principal ou co-investigateur à des essais cliniques promus par les laboratoires ROCHE, ASTRA-ZENECA, PFIZER, MSD, BMS, TAKEDA, AMGEN, SANOFI, GSK, PHARMAMAR.
Il déclare avoir bénéficié d’hospitalité (voyages, hôtel, inscription) pour assister à des congrès internationaux au cours des cinq dernières années : ASCO, ESMO, ERS des laboratoires ROCHE, ASTRA-ZENECA, PFIZER, BMS, AMGEN, PHARMAMAR.
Il déclare avoir perçu à titre personnel des honoraires pour participation à des conseils scientifiques organisés par les laboratoires ROCHE, ASTRA-ZENECA, PFIZER, BMS, INVENTIVA, PAREDOX Therapeutics, PHARMAMAR au cours des 10 dernières années, la totalité des sommes perçues n’excédant pas 10 000 euros.
F.W. : Interventions ponctuelles : rapports d’expertise pour EFS Associated.
M.D. : Interventions ponctuelles : activités de conseil pour SFC.
C.G. : conférences : invitations en qualité d’intervenant pour KKS & Son.
M.S. : conférences : invitations en qualité d’auditeur (frais de déplacement et d’hébergement pris en charge par une entreprise) pour Régis SA.
C.-A.S. : versements substantiels au budget d’une institution dont vous êtes responsable Aphelion.
M.F. : proches parents salariés dans les entreprises visées ci-dessus.
Les cancers broncho-pulmonaires (CBP) constituent la première de cause mortalité par cancer en France et dans le monde occidental. Si leur pronostic global reste sombre, avec un taux de survie net standardisé de 20 % à 5 ans, il a été révolutionné, en ce qui concerne les cancers non à petites cellules (CBNPC), par l’émergence des thérapeutiques ciblées pour 15 % des patients, jamais fumeurs (rôle de la pollution atmosphérique), petits fumeurs ou ex-fumeurs sevrés depuis plus de 10 ans, dont la tumeur contient une mutation oncogénique addictive (EGFR, ALK), que ce soit en situation métastatique, localisée ou localement avancée, seules ou en association avec des traitements locorégionaux (chirurgie ou radiothérapie), respectivement. L’émergence de mécanismes moléculaires de résistance, de mieux en mieux compris, a permis la conception d’inhibiteurs de 2e, 3e et désormais 4e génération, ou de stratégies alternatives de première ou deuxième ligne, basées sur des anticorps bi-spécifiques, souvent en association à chimiothérapie ou un inhibiteur ciblé oral de 3e génération, l’ensemble de ces lignes thérapeutiques successives aboutissant à des survies très prolongées de plusieurs années en situation métastatique, là où la seule chimiothérapie n’offrait, en début de siècle, qu’une médiane de 12 mois de survie. La majorité des patients, souvent gros fumeurs, dont la tumeur est dépourvue de mutation addictive, bénéficient quant à eux des immunothérapies, ces anticorps ciblant les points de contrôle inhibiteurs de la réponse immune anti-tumorale, seuls ou en association avec la chimiothérapie. Là encore 20 à 40 % de ces patients ont des réponses complètes ou quasi-complètes, avec des survies atteignant 5 ans ou plus, avec pour certains, pourtant initialement métastatiques, la question d’une potentielle guérison. Des associations de différents anticorps d’immunothérapies ou anticorps conjugués sont en développement, des objectifs survie à 10 ans, qui ne paraissent plus utopiques, au moins pour une fraction de ces patients, à l’instar de ce qui a été rapporté pour les patients avec mélanome métastatique.
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Communication scientifique
Chirurgie du cancer bronchique non à petites cellules de stade précoceSurgery for early-stage non-small-cell lung cancer
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le cancer bronchique est la première cause de décès par cancer dans les pays développés. Le cancer bronchique non à petites cellules de stade 1 ou stade précoce correspond à une tumeur de moins de 4cm de diamètre sans atteinte ganglionnaire visible. La chirurgie est le traitement de référence des patients atteints de cancer bronchique non à petites cellules de stade précoce fonctionnellement opérables. L’objectif de cet article est de décrire l’évolution récente de la prise en charge chirurgicale des cancers bronchiques de stade précoce. Concernant le bilan préopératoire, les patients doivent bénéficier d’un bilan d’extension complet et récent, avant de bénéficier d’une biopsie sous anesthésie locale qui permet le plus souvent d’obtenir un diagnostic histologique préopératoire. Concernant les voies d’abord, les thoracotomies conventionnelles ont progressivement été remplacées par la chirurgie mini-invasive (mini-invasive surgery [MIS]), qu’elle soit vidéo-assistée (video assisted thoracic surgery [VATS]) ou robot-assistée (robot-assisted thoracic surgery [RATS]), avec un vrai bénéfice sur les douleurs et le risque de complications postopératoires. Concernant l’étendue de la résection parenchymateuse, la lobectomie est progressivement remplacée par la réalisation d’une segmentectomie qui pourrait donner des résultats carcinologiques comparables à la lobectomie pour les tumeurs de moins de 2cm. Enfin, l’ensemble de la prise en charge chirurgicale doit être réalisée dans des centres disposant d’un programme de récupération améliorée après chirurgie et surveillant régulièrement l’efficacité et la sécurité de la prise en charge chirurgicale.
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Communication scientifique
Radiothérapie des cancers bronchiques non à petites cellules non métastatiquesRadiotherapy for non-metastatic non-small cell lung cancers
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
La chirurgie, éventuellement encadrée par une chimio-immunothérapie, est le traitement de référence pour les cancers pulmonaires primitifs non à petites cellules (NSCLC) localisés. La radiothérapie stéréotaxique est une alternative validée chez les patients présentant une contre-indication opératoire (20 à 50 % des cas). Pour les lésions localement évoluées non chirurgicales (> 80 % des diagnostics), le traitement est basé sur des associations chimiothérapie-radiothérapie et immunothérapie. L’immunothérapie de consolidation après chimioradiothérapie concomitante est devenue la nouvelle norme. Les résultats de survie à cinq ans se sont considérablement améliorés mais la majorité des patients finit par développer une progression de la maladie. L’amélioration constante des techniques de radiothérapie dans cette population devrait améliorer le contrôle de la maladie sans augmenter la toxicité cardiorespiratoire.
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Communication scientifique
Ego surdimensionné : de l’estime légitime de soi aux pathologies de la personnalitéOversized ego: From legitimate self-esteem to personality pathologies
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’ego caractérise un des aspects de la personnalité en lien avec l’estime de soi et les capacités relationnelles. Un ego bien équilibré donne une force dans l’existence. Les personnalités narcissiques montrent un exemple des anomalies de l’ego et se caractérisent par deux dimensions : une estime grandiose d’elles-mêmes et une vulnérabilité aux critiques. Ces anomalies de la personnalité font partie de la « triade noire » avec le Machiavélisme et la psychopathie. Le narcissisme s’explique aussi par des données hormonales, par le rôle de circuits neuronaux de Salience ou de mode par défaut, par des conditions affectives, éducatives, des dimensions sociales. Des dimensions du narcissisme comme une vision grandiose tendent à être plus fréquentes dans les jeunes années. Elles se réduisent ensuite. Les traitements biologiques réduisent l’impulsivité, l’agressivité, la dépression. Les traitements psychothérapeutiques assouplissent les défenses de caractère, la tolérance, les relations à autrui.
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Communication scientifique
L’optimisation du parcours de soin en cancérologieClinical pathway optimization in oncology
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le parcours de soin et son évaluation ont pris une place essentielle en cancérologie depuis une dizaine d’année. Un parcours va correspondre à la coordination d’acteurs du soin, internes ou externes à un établissement de santé, permettant une optimisation de la prise en charge. L’adhésion du patient, de ses proches-aidants et des acteurs du parcours va nécessiter une coordination, un partage d’informations et la présence d’acteurs nouveaux au cœur de ces dispositifs.
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Communication scientifique
Apport des techniques de séquençage de l’ADN de nouvelle génération en pratique et en recherche médicale en FranceContribution of next generation DNA sequencing techniques in practice and medical research in France
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Depuis plus d’une dizaine d’années, la France a mis en place plusieurs initiatives et programmes visant à promouvoir et à exploiter le potentiel des techniques de next-generation sequencing, ou séquençage nouvelle génération (NGS) dans différents domaines. Le pays dispose d’un certain nombre de plateformes de séquençage nouvelle génération hautement équipées et de centres de recherche spécialisés dans le NGS. Ces infrastructures fournissent des services de séquençage à des chercheurs académiques, à des institutions médicales et à des partenaires industriels. Le NGS est largement utilisé dans la recherche en biologie médicale, en particulier en génétique moléculaire pour développer des approches de médecine personnalisée et dans la recherche en génomique. Au travers plusieurs auditions d’experts dans le domaine de la génétique médicale et paleogénomique, nous avons obtenu un aperçu de la contribution de ces techniques en médecine et en génétique des populations. Nous envisageons plusieurs perspectives d’utilisation du NGS en parallèle des progrès biotechnologiques et bioinformatiques qui lui sont attribués.
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Communication scientifique
Myélites aiguës flasques à entérovirus ; des poliovirus aux entérovirus D68 et A71 ; épidémies et circulation dans les eaux uséesAcute flaccid myelitis; From poliovirus to enterovirus D68 and A71; Outbreaks and wastewater circulation
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Parmi les paralysies aiguës flasques, les myélites aiguës flasques sont celles dues à une atteinte virale de la corne antérieure de la moelle épinière. Le type en était la poliomyélite dont la diminution drastique a été permise par la vaccination. Toutefois l’espoir d’une éradication complète s’est heurté à des refus de la vaccination et à l’émergence de poliovirus dérivés du vaccin oral, dont la circulation dans les eaux usées dans des régions considérées comme indemnes de poliovirus sauvage a été montrée récemment. L’OMS organise le renforcement des campagnes d’information et de vaccination, avec une adaptation des vaccins. En outre, depuis le début des années 2010, le nombre de cas de myélites aiguës flasques non poliomyélitiques augmente, par poussées épidémiques de quelques dizaines de cas. Plusieurs entérovirus en sont responsables, dont principalement EV D68 responsable de nombreux cas de manifestations neurologiques et respiratoires sévères. Il y a donc un risque d’émergence de nouvelles épidémies devant faire redoubler la surveillance. Il est nécessaire de veiller à la couverture vaccinale contre la poliomyélite et de penser à rechercher ces entérovirus devant tout tableau fébrile avec manifestations neurologiques, d’autant qu’il a été précédé de prodromes respiratoires ou digestifs, en faisant appel aux laboratoires de référence.
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Communication scientifique
Cirrhose métabolique : une entité en plein essorMetabolic cirrhosis: An emerging entity
Conseil pour Novo-Nordisk, Madrigal, GSK, Boehringer-Ingelheim, Sagimet, 89Bio, Eccogene. Bourse de recherche (pour l’institution MSD, Gilead, Intercept).
Depuis la première description de la stéatohépatite métabolique en 1981 de nombreux progrès ont permis son individualisation en tant que maladie hépatique fréquente et potentiellement grave. L’identification de l’insulinorésistance comme déterminant causal de la stéatogenèse et possiblement de la progression des lésions hépatiques a permis d’envisager le dépistage des sujets avec facteurs de risque métabolique à la recherche de fibrose hépatique. La démonstration que la stéatohépatite métabolique peut coexister avec d’autres hépatopathies et en aggraver l’évolution fibrosante a permis de reconnaître cette affection comme une hépatopathie indépendante, ne nécessitant plus un diagnostic d’exclusion. Le fait que la cirrhose est un facteur fréquent et indépendant de décès, la survenue du carcinome hépatocellulaire ainsi que l’augmentation significative de la mortalité hépatique et cardiovasculaire plaident en faveur de la sévérité de cette maladie. Avec le déclin de l’usage de la biopsie hépatique en pratique clinique, les marqueurs non invasifs ont pris une place croissante dans le diagnostic des formes progressives et la prédiction du risque évolutif. Une recherche thérapeutique très active vise à développer des médicaments corrigeant la dysfonction métabolique ou interférant avec les mécanismes d’inflammation et fibrogenèse hépatique. Les futures stratégies thérapeutiques devront viser à optimiser l’adoption durable des changements diététiques et du style de vie et à leur intégration avec des approches pharmacologiques ciblées.
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Communication scientifique
Forces mécaniques et cavéoles : nouveaux aspects physiopathologiquesMechanical forces and caveolae: New pathophysiological aspects
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les cellules et les tissus de l’organisme subissent constamment des forces mécaniques diverses, telles que l’étirement des cellules musculaires, la compression des cellules adjacentes aux tumeurs solides, et les forces de cisaillement dues à l’écoulement des fluides dans les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. Ces forces influencent significativement le comportement cellulaire, régulant des fonctions allant de la signalisation à la transcription des gènes. Elles jouent également un rôle important dans un nombre croissant de pathologies, notamment le cancer, la fibrose, les maladies cardiovasculaires et neurodégénératives. Les cellules détectent ces forces mécaniques grâce à des mécanosenseurs, principalement localisés à la membrane plasmique, et les traduisent en signaux biochimiques par le biais de la mécanotransduction. Les cavéoles, petites invaginations de la membrane plasmique riches en cholestérol et en glycosphingolipides, sont associées à la signalisation intracellulaire depuis leur découverte dans les années 1960. Notre laboratoire a récemment mis en lumière le rôle crucial des cavéoles dans la réponse cellulaire aux stress mécaniques. Ces organelles ne protègent pas seulement la membrane cellulaire, mais régulent également la mécanotransduction. La découverte récente de la fonction mécanique des cavéoles invite à réévaluer la pathogenèse des maladies impliquant ces structures. Les interactions entre les forces mécaniques et les cavéoles revêtent une importance particulière dans divers contextes physiopathologiques. Comprendre ces nouveaux aspects physiopathologiques nécessite une approche multidisciplinaire combinant biologie cellulaire et biophysique. Les avancées dans ces domaines ouvrent des perspectives pour de nouvelles stratégies thérapeutiques et biomarqueurs diagnostiques basés sur la fonction mécanique des cavéoles.
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Éditorial
La vaccination, la plus grande avancée de la médecineVaccination, medicine's greatest breakthrough
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
La vaccination est une avancée majeure de la médecine. Ses développements constants protègent contre nombre de maladies infectieuses. Pourtant celle-ci fait toujours l’objet de contestation dont il importe d’apprécier les causes. Informer le public est essentiel pour essayer d’améliorer la confiance en la vaccination. En situation d’échec, le recours à l’obligation, pour la défense du bien public peut se justifier.
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Communication scientifique
Pour comprendre les attitudes à l’égard de la science, le monde médical doit se tourner vers la sociologie des sciencesTo understand attitudes towards science since COVID-19, the medical world should turn to social studies of science
JKW est membre de la Commission technique des vaccinations à la Haute Autorité de la santé depuis 2020.
Pendant l’épidémie de COVID-19, les attitudes du public à l’égard de la science et des recommandations des experts ont été un sujet de préoccupation majeur dans le milieu de la santé publique. Pour le monde médical, il est essentiel de comprendre pourquoi tant de personnes ne suivent pas les recommandations des experts et ont des convictions qui vont à l’encontre du consensus scientifique. Mais les chercheurs en santé publique, les experts et les décideurs se tournent trop souvent vers un type d’explication fondé sur l’idée que le public n’adhère plus à l’autorité culturelle de la science, qu’il rejette de plus en plus la méthode scientifique et les scientifiques en tant que sources d’information. Pourtant, les limites de cette forme d’explication ont été clairement exposées depuis des années par des travaux en sociologie des sciences. Dans cet article, nous souhaitons illustrer ces limites à partir de deux exemples largement commentés pendant l’épidémie de COVID-19 : la question de l’efficacité de l’hydroxychloroquine contre la COVID-19 et la vaccination des enfants contre le COVID-19. D’une part, il est important de continuer à tirer les bonnes leçons des premières années de l’épidémie de COVID-19 et, d’autre part, ces cas permettent de réfléchir au défi à venir. En effet, une mauvaise compréhension de ce qui motive les attitudes et les comportements du public peut affecter l’efficacité et la qualité éthique des politiques de santé publique.
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Communication scientifique
Déterminants sociaux de la couverture vaccinale en FranceSocial determinants of vaccination coverage in France
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
La dimension sociale de la politique vaccinale s’exerce à un double niveau : d’une part, par la nature collective de l’intervention et le phénomène d’immunité de groupe résultant de la protection indirecte induite par des niveaux élevés de couverture vaccinale. D’autre part, par les déterminants sociaux pouvant intervenir sur les niveaux de couverture atteints. Les études menées en France confirment les différences de couverture selon les caractéristiques sociales, les catégories sociales les moins favorisées étant le plus souvent moins vaccinées pour les vaccins recommandés. Des facteurs liés à l’accessibilité géographique ou financière peuvent contribuer à expliquer ce fait mais des différences quant au niveau d’adhésion à la vaccination semblent jouer un rôle déterminant. Des études complémentaires seraient nécessaires pour investiguer la nature des facteurs en cause.
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Communication scientifique
Obligation vaccinale des soignants : « Convaincre et expliquer, avant s’il le faut, de contraindre »Compulsory vaccination for caregivers: “Convince and explain, before coercing if necessary”
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
La crise sanitaire de la Covid-19 a accentué les tensions existantes au sujet de l’obligation vaccinale des personnes travaillant en milieu de soins, qui plus est dans un contexte d’intenses bouleversements du système de santé. Le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) a conduit une réflexion sur la stratégie vaccinale auprès des personnes travaillant en milieu de soins, soulevant les questions de la responsabilité déontologique, de l’éthique et de la solidarité à l’égard des patients. À l’issue de ces travaux, le CCNE attire l’attention sur plusieurs points : la protection des patients doit être considérée comme un impératif majeur pour les soignants ; la vaccination doit être envisagée comme un outil de prévention parmi la palette d’outils disponibles ; une distinction entre les notions d’obligation vaccinale en période courante et d’obligation vaccinale en période de crise doit être privilégiée pour que les outils à disposition puissent être adaptés à ces deux situations ; le CCNE préconise que les recommandations et/ou obligations vaccinales suivent autant que possible des processus de co-construction avec les groupes professionnels cibles et les associations représentant les usagers ; enfin, le CCNE appelle à une meilleure évaluation du phénomène d’hésitation vaccinale, notamment par le biais d’enquêtes qualitatives et de sondages. Ceci conduit à l’idée que comme souvent en prévention, tout doit être fait pour essayer de convaincre en expliquant pour favoriser la confiance, avant s’il le faut, de contraindre.
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Communication scientifique
Les enjeux économiques de la vaccinationThe economic stakes of vaccination
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
La vaccination est une des interventions de santé publique les plus côuts-efficaces et qui sauve le plus de vies humaines, dont 2,5 millions d’enfants chaque année. Le retour sur investissement moyen pour chaque € investi est de 34€ contre 14€ en moyenne en santé publique. La vaccination améliore sensiblement la santé et le bien-être de la population. La théorie économique aide à concevoir qu’une intervention sanitaire comme la vaccination peut être source de croissance économique. La crise Covid a montré que chaque million de personnes vaccinées générait un gain de 8 milliards $ de PIB. L’avenir prospère de l’industrie du vaccin garantit une source d’activités économiques dynamiques, dont la France pourrait tirer profit. Les politiques sont peu enclins à exploiter les évaluations économiques réalisées autour des vaccins, d’une part du fait de l’approche court-termiste de la gestion budgétaire en santé et, d’autre part, du fait de la prise en compte nécessaire de bénéfices économiques plus larges à intégrer pour les vaccins dans les études. Le développement des vaccins s’inscrit dans une transformation nécessaire des modèles de santé, historiquement centrés sur le curatif vers des modèles dits de santé globale, où le maintien en bonne santé est aussi stratégique que le soin. D’ici à 2040, la bonne santé aura un impact majeure sur la croissance économique, sachant que 70 % des gains de santé se feront par la prévention, dont la vaccination.
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Communiqué
Research funding is an investment, not a variable for adjusting public deficits Lire la suite >Session of 24 septembre 2024
Avis
Le principe de précaution en médecine : vingt ans aprèsThe precautionary principle in medicine: Twenty years later
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Objectifs
Le principe de précaution (PP) est un mode de gestion des risques en situation d’incertitude scientifique. Son absence de définition dans les textes officiels et le flou qui entoure ses modalités d’application ont suscité de multiples interprétations et polémiques. Initialement limité à l’environnement puis étendu à la santé, la mise en œuvre de ce principe a fait craindre une judiciarisation de l’activité de soins et une entrave à la recherche biomédicale.
Méthode
Douze auditions ont été réalisées de vingt-quatre personnalités concernées par le principe de précaution ainsi qu’une analyse de la littérature.
Résultats
Notre analyse renouvelée du PP a fait apparaître les points suivants : le PP est une démarche formalisée qui repose sur une attitude de prudence, un raisonnement fondé sur des hypothèses et des dispositions de précaution. Son dévoiement, sous la forme du « précautionnisme », est responsable de l’application de mesures de précaution inappropriées ; la médecine de soins individuelle est parfaitement encadrée par le Code de déontologie médicale ; nul n’a besoin, en pratique courante, de solliciter le PP ; la recherche biomédicale obéit également à des procédures bien définies et autonomes. Cependant toute recherche doit se garder d’un « précautionnisme », d’essence administrative, susceptible d’élever des obstacles au déroulement de ses programmes. Dans les deux domaines précités, des innovations de rupture susceptibles d’engendrer des transformations sociétales pourraient mobiliser conjointement le PP et un questionnement éthique ; en revanche la santé publique est un domaine d’application du PP, dans la mesure où l’État a pour mission régalienne de protéger les populations ; on peut tenir pour assuré qu’en dehors de la santé publique, le PP ne s’applique pas dans le champ médical.
Conclusion
En conséquence, la maîtrise du PP implique de promouvoir des actions de formation à l’adresse des médecins, des décideurs politiques et administratifs, des établissements d’enseignement et des médias.
Session of 24 septembre 2024
Conférence invitée
Mensonge en expertise médicale : un vrai vice dans la procédureLies in medical expertise: A real flaw in the procedure
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le mensonge est un travers aussi répandu que décrié, que nos bonnes consciences entérinent cependant dans nombre de situations. Son usage en matière judiciaire est cependant inacceptable. Le présent article reprend les données de la thèse de droit de l’auteur et de la présentation qui en a été faite devant l’Académie nationale de médecine le 24 septembre 2024. La philosophie du mensonge est notamment basée sur l’intentionnalité de la tromperie, et le partage entre une rigueur kantienne et une souplesse nietzschéenne. La psychologie du mensonge se définit sur les notions fondamentales de construction de la tromperie, d’une part, de vécu du menteur face à son forfait, d’autre part. Les modalités de détection font appel notamment au concept de surcharge cognitive, situation de dépassement des capacités cognitives de l’individu, mais également à l’observation des locuteurs, qui s’avère être le meilleur pourvoyeur du diagnostic. Dans un cadre juridique, l’étude repose essentiellement sur une analyse du rôle fondamental de l’expertise, de la place du mensonge dans la procédure, de la caractérisation finalement pénale d’un processus pouvant amener à une escroquerie au jugement, de l’appropriation des conclusions du rapport d’expert par le juge afin d’établir sa décision et enfin d’une réflexion sur la preuve, ses critères et ses impératifs. C’est là qu’intervient le neuro droit, à la croisée des chemins entre le droit et les neurosciences (cf. p/11), principalement dans le cadre de l’IRMf, concept fascinant mais décevant car se heurtant rapidement : (a) a une spécificité insuffisante de l’effet Bold comme « marqueur du mensonge » en imagerie neurovasculaire (BOLD: blood oxygen level dependent), (b) a des restrictions d’ordre éthique, l’ensemble ayant amené à une limitation du champ d’application de l’article 16 – 14 du Code civil en 2021. Cet article se conclut par une approche des résultats de l’étude chiffrée ayant servi de support à la thèse de l’auteur (Bernard, 2023).
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Communication scientifique
Nouveaux critères diagnostiques des mastocytoses : des progrès mais encore des interrogationsNew diagnostic criteria for mastocytosis: Progresses but still pending questions
Déclaration de liens d'intérêt :
En rapport avec la revue : l’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
En dehors de cette revue : 1. Subventions de recherche : Blueprint Medicines, 2. Consultances et honoraires : AB Science, Blueprint Medicines, ThermoFischer.
Les mastocytoses sont un groupe hétérogène d’hémopathies rares caractérisées par l’accumulation de mastocytes clonaux dans divers organes, notamment la peau, et dans leurs formes systémiques la moelle osseuse, la rate, le foie, et le tube digestif. Depuis 2001, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en distingue deux variantes pronostiques, à savoir les mastocytoses cutanées isolées et les mastocytoses systémiques. Bien que cette classification reste valable à ce jour, de nouvelles données diagnostiques et pronostiques ont rendu nécessaire son amélioration. Au cours des vingt dernières années, les experts du réseau européen de compétence des mastocytoses (European Competence Network on Mastocytosis ; ECNM) et de l’initiative américaine sur les maladies à mastocytes (American Initiative in Mast Cell Diseases ; AIM) ont ainsi mené une série d’études de validation, la plupart fondées sur la base de données patients de l’ECNM. Partant de ces nouvelles connaissances sur la pathogenèse et le pronostic des mastocytoses, le groupe de consensus a proposé des ajustements des critères du diagnostic et de la classification de ces pathologies. Cette proposition améliorée a été adoptée en 2022 par l’OMS et simultanément, mais avec de légers ajustements, dans la classification consensuelle internationale (International Consensus Classification ; ICC). Nous aborderons dans cette revue les nouveautés marquantes de ces deux classifications et des critères diagnostiques de ces maladies.
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Communication scientifique
Vers un modèle en méta-réseau du fonctionnement cérébral : contribution de la chirurgie éveillée des gliomes de bas grade et implications thérapeutiquesTowards a meta-networking model of brain processing: Contribution of awake surgery for low-grade glioma and therapeutic implications
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les gliomes de bas grade sont des tumeurs cérébrales lentement évolutives qui génèrent des mécanismes de neuroplasticité (remodelage des cartes neurono-synaptiques) permettant une compensation fonctionnelle prolongée, jusqu’à la survenue d’une crise d’épilepsie révélatrice. En raison d’une transformation maligne inéluctable en l’absence de traitement, le pronostic fonctionnel puis vital est engagé approximativement dans les 6–7 ans après le diagnostic. La réalisation d’une chirurgie maximale précoce a majoré significativement les médianes de survie ≈20 ans, tout en préservant, voire améliorant la qualité de vie. Ces interventions ont été effectuées chez les patients éveillés, afin de bénéficier d’une carte fonctionnelle individuelle des réseaux neuronaux impliqués dans le mouvement, le langage, la cognition (conscience visuo-spatiale, fonctions exécutives, attention…) et l’émotion. Le risque opératoire a été réduit ≈1 %, y compris en régions classiquement considérées comme « inopérables », avec 94 % de retour au travail. Ces cartographies cérébrales ont également résulté en une meilleure compréhension du connectome, organisé en circuits parallèles distribués, à large échelle, interactifs et capables de se compenser dans une certaine mesure – d’où le potentiel de plasticité. Les observations issues de ces opérations ont conduit à l’élaboration d’une théorie en méta-réseau du fonctionnement cérébral, basée sur une interaction dynamique intra- et inter-systèmes transitoirement générée pour permettre un comportement adapté aux demandes environnementales, rompant avec la tradition localisationniste. Cette vision intégrée ouvre de nombreuses portes vers de nouveaux modèles cognitifs en neurosciences fondamentales ainsi que vers des stratégies thérapeutiques innovantes chez les patients cérébrolésés, en neurochirurgie, neurologie, rééducation fonctionnelle et psychiatrie.
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Communication scientifique
La protéine S100B, premier marqueur pour le diagnostic biologique du traumatisme crânien légerS100B protein, a precursor biomarker of mild traumatic brain injury
’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les traumatismes crâniens légers (TCL) représentent environ 80 % de tous les cas de traumatismes crâniens TC et constituent une source croissante de morbidité et de mortalité dans le monde. L’imagerie médicale (scanner craniocérébral) est un examen complémentaire essentiel mais ses inconvénients (coût, irradiation, disponibilité) ont favorisé l’émergence de marqueurs biologiques des lésions cérébrales traumatiques. La protéine S100B est une petite protéine sélectivement synthétisée et libérée par les astrocytes, présente dans la circulation sanguine après passage de la barrière hématoméningée. Dans le contexte de TCL, le dosage sanguin de la protéine S100B a été développé et évalué depuis plus de 25ans, notamment en France. Les recommandations nationales françaises et étrangères l’intègrent dorénavant dans la prise en charge des TCL, en substitution partielle du scanner. Les méthodes de dosage sont aujourd’hui fiables et présentes dans de nombreux laboratoires de biologie médicale. Le seuil de pathologie, en deçà duquel un diagnostic de TCL peut être éliminé avec une sensibilité d’environ 100 %, est aujourd’hui bien établi, chez l’adulte comme aux âges extrêmes de la vie (nourrissons et enfants, personnes âgées). Le recours au dosage sanguin de la protéine S100B dans cette indication d’évaluation des TCL permet de supprimer environ 30 % des scanners prescrits. La présente revue fournit les données (physiopathologiques, biologiques, cliniques) acquises depuis plus de 25ans sur ce biomarqueur de plus en plus utilisé en pratique clinique.
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Rapport
Améliorer la pratique des activités physiques, du sport et réduire la sédentarité à l’École, un enjeu de Santé PubliqueEn France, la pratique de l’activité physique par les enfants et adolescents est nettement insuffisante, alors que leur niveau de sédentarité ne fait que s’aggraver. Le manque d’activité physique va croissant avec l’avancée en âge, surtout chez les jeunes filles et les élèves d’établissements situés en zones défavorisées. Seuls 20 % des garçons et 10 % jeunes filles en situation de handicap atteignent les recommandations en activité physique émises par l’OMS. La sédentarité, autre comportement à risque pour la santé, affecte tout particulièrement les enfants et adolescents qui passent en moyenne 3 à 4h30 par jour devant un écran.
Les états d’inactivité et de sédentarité des enfants et adolescents français constituent des environnements à risque de surpoids, obésité, maladies cardio-métaboliques à court- ou long-terme, affectant ainsi le bien-être, la qualité de vie et la santé à l’âge adulte. Cette situation a été récemment aggravée par la pandémie de COVID-19 qui par les restrictions imposées de pratique d’activité physique a créé un environnement favorable au développement du surpoids et de l’obésité. Modifier les comportements des jeunes afin d’augmenter le niveau d’activité physique et réduire leur sédentarité est donc plus que jamais une priorité de santé publique.
Même si le rôle des parents est fondamental, l’école et l’environnement périscolaire tiennent une place importante pour changer le comportement des enfants et adolescents. C’est pourquoi l’Académie nationale de médecine recommande de pérenniser les mesures déjà mises en place, renforcer la place de l’EPS (en accordant une attention toute particulière aux jeunes filles, enfants en surpoids ou obèses), sensibiliser tous les enseignants à la lutte contre la sédentarité, impliquer les parents pour promouvoir les déplacements actifs vers l’école. Enfin, une attention toute particulière doit être portée sur la mise en place de programmes d’activité physique adaptés pour les enfants et adolescents en situation de handicap.
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Éloge
Éloge du Professeur Jean Cambier (1925–2022) Lire la suite >Session of 17 septembre 2024
Conférence invitée
Transformer l’incertitude en confiance dans le parcours de soin : place de la prise de décision partagée, freins et facilitateurs de son implémentation en FranceTransforming uncertainty into confidence in the care pathway: The place of shared decision-making, obstacles and facilitators to its implementation in France
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
La prise en compte et la gestion de l’incertitude en médecine, exacerbée par la pandémie de Covid-19, souligne l’importance de la prise de décision partagée (PDP) pour inscrire cette incertitude dans une relation de confiance. La pandémie a mis en évidence la nature imprévisible des situations cliniques, renforçant la nécessité d’impliquer les patients dans les décisions concernant leur santé. En France, bien que la PDP soit soutenue par des politiques publiques et des recommandations de la Haute Autorité de Santé, sa mise en œuvre reste inégale. Les obstacles principaux incluent des freins culturels liés à une pratique médicale qui demeure encore paternaliste, un manque de formation des professionnels de santé aux techniques de communication nécessaires, et des contraintes organisationnelles qui rendent difficile l’intégration de la PDP dans la pratique quotidienne. L’article insiste sur l’importance d’une formation systématique des soignants pour les doter des compétences nécessaires à la communication des risques et à l’utilisation des outils d’aide à la décision. Ces outils, tels que des applications numériques et des brochures d’information, sont essentiels pour améliorer la satisfaction des patients, la qualité des décisions médicales et l’observance des traitements. De plus, l’émergence d’une culture centrée sur le patient et le renforcement de la littératie en santé sont identifiés comme des facilitateurs clés pour l’adoption de la PDP. En conclusion, l’article suggère que surmonter les obstacles actuels et promouvoir la formation continue sont essentiels pour faire de la PDP une norme en France, particulièrement dans un contexte où l’incertitude est omniprésente.
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Communication scientifique
Physiologie de la réponse endothéliale microvasculaire en situation d’inflammation aiguëPhysiology of the microvascular endothelial response to acute inflammation
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les cellules endothéliales microvasculaires (CEM) jouent un rôle majeur en régulant la rhéologie microcirculatoire, la perfusion et l’oxygénation tissulaire en situation d’homéostasie. Ces cellules immunitaires non conventionnelles, situées à l’interface entre le milieu intérieur et les tissus, participent de manière prépondérante à la réponse immunitaire systémique et locale lors d’une infection et d’une inflammation aiguë non septique. À la suite d’une exposition à des agents pathogènes, à des toxines microbiennes ou à des signaux de danger endogènes, les réponses des CEM sont polymorphes, hétérogènes et multiformes. Ainsi, dans la majorité des situations rencontrées en réanimation (sepsis, polytraumatisé, brûlures graves ou ischémie-reperfusion), les CEM perdent leur phénotype d’homéostasie et développent un état pro-apoptotique, pro-inflammatoire, pro-adhésif, pro-coagulant, et perdent leur perméabilité hypersélective favorisant la fuite capillaire et précipitant les dysfonctions d’organes. On parle alors de dysfonction endothéliale et microcirculatoire. La présence et l’intensité de cette dysfonction endothéliale sont associées à un pronostic péjoratif dans les états critiques, et la modulation thérapeutique de ces fonctions représente un axe de recherche actuel important en soins critiques.
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