Résumé
Les urgences coronaires regroupent un ensemble de situations où le pronostic vital est mis en jeu à court terme par le rétrécissement ou l’occlusion aiguë d’une artère coronaire. Elles sont traitées au mieux par la réalisation urgente par un cardiologue interventionnel d’une coronarographie suivie immédiatement par une angioplastie coronaire. Cette prise en charge est actuellement assurée de façon satisfaisante en France grâce à un maillage du territoire adéquat et un nombre de cardiologues interventionnels suffisant. Cependant, la prise en charge des urgences coronaires traitées par angioplastie coronaire est menacée : le nombre de cardiologues interventionnels en formation ne permettra pas le remplacement des départs en retraite, et l’attractivité de la cardiologie interventionnelle auprès des jeunes générations décroît. Face à cette situation, l’Académie nationale de médecine émet six recommandations : (1) adapter le nombre de cardiologues interventionnels en formation au nombre de départs en retraite et aux modifications de pratique médicale ; (2) assouplir les modalités de formation en cardiologie interventionnelle ; (3) créer une commission d’équivalence pour reconnaître les formations en cardiologie interventionnelle obtenus en dehors du troisième cycle des études médicales ; (4) développer les passerelles pour la formation des cardiologues en exercice et étrangers ; (5) rendre plus attractif l’exercice de la cardiologie interventionnelle; (6) engager une réflexion avec tous les acteurs impliqués dans la prise en charge des urgences coronaires, en particulier les urgentistes et la médecine préhospitalière.
Summary
Acute coronary syndromes (ACS) such as ST segment elevation myocardial infarction or unstable non-ST segment elevation myocardial infarction require immediate or emergent percutaneous coronary intervention (PCI) performed by an interventional cardiologist (IC). In France, these emergent situations are currently well treated, with an adequate number of catheterization laboratories and ICs. However, the number of cardiologists currently trained in interventional cardiology is less than the number of ICs retiring and the younger generation is less inclined to pursue training in interventional cardiology. The French Academy of Medicine formulates six recommendations to correct this situation: (1) adapt the number of cardiologists training in interventional cardiology in France to the number of ICs retiring and to changes in medical practice; (2) simplify the training process in interventional cardiology; (3) create a commission to evaluate and accept training performed outside of the official track; (4) develop bridges for training programs; (5) improve working conditions in interventional cardiology; (6) work with all actors treating patients with acute coronary syndromes requiring urgent PCI.
Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2023.09.013
Accès sur le site EM Consulte
(b) Service de cardiologie, centre hospitalier de Chartres, Chartres, France
(c) SAMU de Paris, hôpital Necker, Paris, France
(d) Service de cardiologie, CHU de Nîmes, faculté de médecine Montpellier-Nîmes, Nîmes, France
(e) Centre hospitalier Marie-Lannelongue, Le Plessis Robinson, France
(f) Inserm UMR 1304 GETBO, faculté de médecine de Brest, Brest, France
(g) Hôpital St-Joseph, Paris, France
⁎Auteur correspondant.
Bull Acad Natl Med 2023;207:1190-8. Doi : 10.1016/j.banm.2023.09.013