Résumé
La transplantation hépatique est un traitement très efficace des formes les plus graves de cirrhose, ainsi que des petits carcinomes hépatocellulaires localisés. Après la greffe, l’espérance de vie à 10 ans est d’environ 70%. Ces résultats exceptionnels pour une maladie mortelle à très court terme sont altérés par la rareté des greffons qui explique une mortalité de 10 à 15% en attente de la greffe, et conduit à utiliser des organes dits marginaux source de complications postopératoires graves. Mais surtout, avec le long terme les malades greffés développent, sous l’effet du terrain qui les a amenés à la transplantation ou des traitements immunosuppresseurs, une véritable “maladie post-greffe”, faite de manifestations somatiques et de troubles psychiques parfois graves dont la prise en charge fait désormais l’essentiel de l’activité et de l’expertise des centres de greffe hépatique. Les enjeux de la transplantation hépatique, d’abord essentiellement médicaux et techniques, deviennent sociétaux et imposent de réviser l’organisation de cette thérapeutique.
Summary
Liver transplantation is a highly effective treatment for the most severe forms of cirrhosis, as well as small localized hepatocellular carcinomas. After transplantation, the 10-year life expectancy is nearly 70%. These good results are altered by the scarcity of grafts, which explains a mortality of 10 to 15% while waiting for a graft, and leads to the use of so-called marginal organs, with considerable risk of postoperative complications. Above all, over the long term, transplant patients often develop, under the effects of the context that led them to transplantation or of their immunosuppressive treatments, a real “post-transplant disease”, made up of serious somatic and psychological disorders, which is now the main focus of the activity and expertise of liver transplant centers. The challenge of liver transplantation, initially mainly of a medical and technical nature, has become more societal and requires revision of the organization of this therapeutic approach.
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ERRATUM publié le 26/04/2024 sur le site internet de l’Académie nationale de médecine :
Page 987 au lieu de : “Le coût moyen d’une TH est évalué à 400 000 € englobant le GHS et le financement des activités associées (rapport IGAS no2016-118R).”
Lire :
“Le coût moyen d’une TH est évalué à 40 000 € englobant le GHS et le financement des activités associées (rapport IGAS no2016-118R).”
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Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2023.07.001
Accès sur le site EM Consulte
Bull Acad Natl Med 2023;207:957-89. Doi : 10.1016/j.banm.2023.07.001