Autre
Séance du 19 octobre 2010

Introduction

Jean Civatte *

 

Séance Bi-Académique Académie nationale de médecine — Académie vétérinaire de France

Actualités en dermatologie comparée

INTRODUCTION

Jean CIVATTE *

Depuis de nombreuses années des séances communes de nos deux académies ont été organisées, sans compter les lectures faites ici même par des membres de nos deux compagnies. Les exposés étaient évidemment consacrés à des états pathologiques ayant en commun certains aspects, qu’il s’agisse d’aspects étiologiques, symptomatiques, thérapeutiques ou autres. Mais la séance d’aujourd’hui est d’une conception particulière car elle se propose de comparer des états pathologiques similaires chez l’homme et chez l’animal : c’est la raison pour laquelle elle est intitulée « Actualités en Dermatologie comparée ». Il a en effet semblé intéressant à certains d’entre nous de chercher à voir si des parallèles pouvaient être établis entre des affections plus ou moins identiques étudiées chez l’homme et chez l’animal : c’est dans ce but que s’est constitué il y a un peu plus de deux ans, à l’initiative d’André Laurent Parodi et de Jacques Bazex, un groupe d’abord informel avant de devenir officiel, groupe à la fois médical et vétérinaire qui s’est réuni à plusieurs reprises pour étudier des sujets avant tout consacrés à la dermatologie humaine et animale, dont trois vont vous être présentés avec leurs conclusions.

On doit toutefois préciser que cette tentative d’étudier parallèlement des affections cutanées humaines et animales s’était déjà manifestée antérieurement, comme en témoigne l’existence d’une Société de Pathologie Comparée fondée par deux médecins et trois vétérinaires et qui fut présidée notamment par Charles puis Noël Fiessinger, par Léon Binet, par Francis Rathery ainsi que par d’autres membres de notre Compagnie. Cette Société publiait une revue et organisa entre 1912 et 1966 huit congrès internationaux dont les deux premiers se tinrent à Paris. Celui de 1931 fut présidé par Charles Achard, qui devint ultérieurement Secrétaire général de notre académie. Dans son discours d’ouverture du congrès, Achard précisait : « Il n’est que trop vrai que la pathologie comparée n’est pas assez cultivée. Vétérinaires et médecins s’ignorent trop souvent. Les réunir pour une collaboration féconde, c’est non seulement contribuer au progrès scientifique, mais c’est aussi semer le germe de moissons profitables dans plusieurs domaines… Que la pathologie comparée ait non seulement un intérêt scientifique, mais encore une utilité pour l’instruction du médecin, c’est ce que pourraient prouver de nombreux exemples. » Trois d’entre eux vont vous être présentés.

Il a même existé dans les années 60 une Association Française pour les Recherches de Physiologie et de Pathologie Cutanées émanant de l’Ecole vétérinaire d’Alfort, association dont les membres étaient avant tout des vétérinaires ainsi que des dermatologues s’intéressant tous à la pathologie et à la génétique animales.

Après cette brève introduction, je laisse à Jacques Bazex puis à André Laurent Parodi le soin de présenter les auteurs des confrontations médicales et vétérinaires des trois sujets choisis, de leur donner la parole, puis de diriger les débats qui suivront leurs exposés et d’en tirer les conclusions. Nous souhaitons vivement que cette séance soit la première d’une série et qu’elle en précède d’autres du même type, si possible consacrées à d’autres disciplines que la dermatologie et que chacune d’entre elles soit source de progrès scientifiques.

Permettez-moi de terminer en rappelant l’amusant sous-titre du récent et très intéressant petit ouvrage de notre confrère Charles Pilet intitulé l’Animal médecin :

«

Il y a un animal dans votre santé ! »

<p>* Membre de l’Académie nationale de médecine</p>

Bull. Acad. Natle Méd., 2010, 194, no 7, 1353-1354, séance du 19 octobre 2010