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Séance du 17 septembre 2024
Conférence invitée
Transformer l’incertitude en confiance dans le parcours de soin : place de la prise de décision partagée, freins et facilitateurs de son implémentation en FranceTransforming uncertainty into confidence in the care pathway: The place of shared decision-making, obstacles and facilitators to its implementation in France
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
La prise en compte et la gestion de l’incertitude en médecine, exacerbée par la pandémie de Covid-19, souligne l’importance de la prise de décision partagée (PDP) pour inscrire cette incertitude dans une relation de confiance. La pandémie a mis en évidence la nature imprévisible des situations cliniques, renforçant la nécessité d’impliquer les patients dans les décisions concernant leur santé. En France, bien que la PDP soit soutenue par des politiques publiques et des recommandations de la Haute Autorité de Santé, sa mise en œuvre reste inégale. Les obstacles principaux incluent des freins culturels liés à une pratique médicale qui demeure encore paternaliste, un manque de formation des professionnels de santé aux techniques de communication nécessaires, et des contraintes organisationnelles qui rendent difficile l’intégration de la PDP dans la pratique quotidienne. L’article insiste sur l’importance d’une formation systématique des soignants pour les doter des compétences nécessaires à la communication des risques et à l’utilisation des outils d’aide à la décision. Ces outils, tels que des applications numériques et des brochures d’information, sont essentiels pour améliorer la satisfaction des patients, la qualité des décisions médicales et l’observance des traitements. De plus, l’émergence d’une culture centrée sur le patient et le renforcement de la littératie en santé sont identifiés comme des facilitateurs clés pour l’adoption de la PDP. En conclusion, l’article suggère que surmonter les obstacles actuels et promouvoir la formation continue sont essentiels pour faire de la PDP une norme en France, particulièrement dans un contexte où l’incertitude est omniprésente.
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Communication scientifique
Physiologie de la réponse endothéliale microvasculaire en situation d’inflammation aiguëPhysiology of the microvascular endothelial response to acute inflammation
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les cellules endothéliales microvasculaires (CEM) jouent un rôle majeur en régulant la rhéologie microcirculatoire, la perfusion et l’oxygénation tissulaire en situation d’homéostasie. Ces cellules immunitaires non conventionnelles, situées à l’interface entre le milieu intérieur et les tissus, participent de manière prépondérante à la réponse immunitaire systémique et locale lors d’une infection et d’une inflammation aiguë non septique. À la suite d’une exposition à des agents pathogènes, à des toxines microbiennes ou à des signaux de danger endogènes, les réponses des CEM sont polymorphes, hétérogènes et multiformes. Ainsi, dans la majorité des situations rencontrées en réanimation (sepsis, polytraumatisé, brûlures graves ou ischémie-reperfusion), les CEM perdent leur phénotype d’homéostasie et développent un état pro-apoptotique, pro-inflammatoire, pro-adhésif, pro-coagulant, et perdent leur perméabilité hypersélective favorisant la fuite capillaire et précipitant les dysfonctions d’organes. On parle alors de dysfonction endothéliale et microcirculatoire. La présence et l’intensité de cette dysfonction endothéliale sont associées à un pronostic péjoratif dans les états critiques, et la modulation thérapeutique de ces fonctions représente un axe de recherche actuel important en soins critiques.
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Communication scientifique
Exploration de la microcirculationExploration of microcirculation
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
La microcirculation est le site principal où se déroulent les échanges gazeux et de nutriments au sein des organes. Si dans des conditions normales, la microcirculation s’adapte finement aux besoins métaboliques locaux, dans le sepsis ou l’inflammation, des altérations de la microcirculation sont observées. L’exploration de la microcirculation a longtemps été cantonnée aux modèles expérimentaux. Le développement de petits microscopes portables a permis de visualiser directement la microcirculation chez le patient critique. Cela a permis de démontrer des altérations microvasculaires dans le sepsis, mais également l’insuffisance cardiaque sévère, le polytraumatisme. Ces altérations consistaient en une diminution significative de la densité vasculaire, observée exclusivement au niveau de vaisseaux de petite taille (principalement capillaires) alors que la perfusion veinulaire était préservée. La sévérité de ces altérations était associée au développement d’une dysfonction organique et au décès. Au niveau thérapeutique, diverses options ont été testées. L’administration de liquides a été associée à une amélioration microcirculatoire à un stade précoce et non tardif. Les agents inotropes comme la dobutamine et le levosimendan peuvent améliorer la microcirculation du patient septique, mais avec une très grande variabilité individuelle. Les vasodilatateurs ont également été testés. La nitroglycérine a eu des effets variables dans le sepsis et un effet plus marqué dans l’insuffisance cardiaque. D’autres agents donneurs de monoxyde d’azote ou dérivés de prostacycline ont également montré des effets prometteurs.
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Communication scientifique
Évaluation clinique de la perfusion tissulaire périphérique au cours du choc septiqueClinical assessment of peripheral tissue perfusion during septic shock
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Lors d’infections graves, des études menées sur les animaux et les humains ont révélé une altération de la perfusion microcirculatoire, ce qui entraîne des défaillances viscérales et peut potentiellement mener au décès. La gravité et la persistance des anomalies microcirculatoires sont des facteurs prédictifs de mortalité, indépendamment du débit cardiaque ou de la pression artérielle. Il est donc essentiel de développer des outils pour évaluer la perfusion microcirculatoire au chevet des patients. De nombreuses recherches sur le sepsis indiquent que l’analyse de la perfusion périphérique, par des mesures telles que la température (et/ou le gradient), le temps de recoloration cutanée, l’étendue des marbrures ou la diurèse, constitue des méthodes simples permettant aux réanimateurs d’évaluer rapidement les anomalies microcirculatoires.
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Communication scientifique
Septic shock resuscitation guided by the capillary refill timeRéanimation du choc septique guidée par le temps de recoloration cutanée
The author declares that he has no competing interest.
Capillary refill time has emerged as a relevant monitoring variable for septic shock resuscitation. It represents skin microcirculation a territory affected by blood flow redistribution during shock states similarly as the hepatosplanchinc region. Monitoring CRT may allow clinicians to assess clinical reperfusion with this universally available and costless variable as supported by strong background epidemiological data and a major RCT. Targeting CRT normalization may be relevant for stopping active resuscitation in a timely fashion and thus avoiding the risk of over-resuscitation. More interestingly, the rapid kinetics of response of CRT to flow increasing maneuvers such as fluid or MAP challenges may be pivotal in determining the status of macro-to microcirculatory coupling at the bedside. The results of the ongoing ANDROMEDA-SHOCK-2 will define if personalizing septic shock resuscitation with the use of simple clinical tools may improve relevant outcomes in this severe condition.
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Rapport
Changement de paradigme dans les maladies cardio-néphro-métaboliquesParadigm shift in cardio-nephro-metabolic diseases
Déclaration de liens d'intérêt :
GR : conférencier dans des symposia organisés par Lilly, Sanofi-Aventis, Astra-Zeneca. Participation à des Boards scientifiques de Lilly, Sanofi-Aventis, Novo-Nordisk
MD : aucun en relation avec ce rapport
TH : aucun en relation avec ce rapport
PJ : aucun en relation avec ce rapport
PL : aucun lien d’intérêt
PR : aucun lien d’intérêt
BB : interventions ponctuelles (essais cliniques, travaux scientifiques, activité de conseil, conférence ou colloque) de la part des entreprises Astra-Zeneca, Boehringer Ingelheim, GSK, Merck Sharp & Dohme, Novartis, Novo Nordisk, Pfizer, Eli Lilly.
Le concept de « maladies cardio-néphro-métaboliques » englobe des troubles impactant le métabolisme, le système cardiovasculaire et la fonction rénale, liant des affections telles que le diabète, l’obésité, la NASH (MASLD, Metabolic dysfunction-Associated Steatotic Liver Disease dans la nomenclature de 2023), les maladies coronariennes, l’insuffisance cardiaque et rénale. En 2015, une avancée majeure a marqué la thérapeutique du diabète de type 2 avec la démonstration d’une réduction significative de la mortalité par les inhibiteurs du SGLT-2 (iSGLT-2). Les iSGLT-2 ont ensuite révélé des effets bénéfiques sur l’insuffisance cardiaque et la protection rénale, même en l’absence de diabète. Les analogues du GLP-1 (A-GLP-1) ont émergé comme des traitements efficaces du diabète et de l’obésité, avec des effets cardio et peut-être néphro-protecteurs. Ainsi, ces médicaments au départ diabétologiques étendent leurs indications à d’autres disciplines, illustrant une transversalité médicale. Ce rapport vise à montrer qu’il s’agit d’un véritable changement de paradigme résolvant des défis médicaux importants en termes de santé publique. Son but est d’encourager le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques interdisciplinaires et des parcours de soins mieux organisés dans le cadre de la médecine fondée sur les preuves, afin de pouvoir le mettre en œuvre sans délai.
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Communication scientifique
Être médecin en prison : perspectives d’avenir et question déontologiqueBeing a doctor in prison: Future prospects and ethical issues
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
La loi du 18 janvier 1994 a transféré la responsabilité de l’organisation des soins en prison de la justice à la santé. Depuis, ce sont des équipes hospitalières qui prennent en charge les personnes au cours de leur détention après un bilan de santé à l’arrivée. Il s’agit d’un exercice varié, polyvalent, qui s’attache à prendre soin de personnes d’abord vulnérables, souvent angoissés, malades et délaissés. Les soignants en prison s’attachent à faire appliquer les principes fondateurs de la médecine comme le respect du secret médical, un égal accès aux soins pour tous. Pour permettre le maintien et l’évolution de ce système de soin, il est indispensable de faire connaître l’exercice, d’améliorer les conditions dans lesquels il s’exerce, y compris en favorisant l’articulation dedans-dehors et, point essentiel, d’améliorer l’attractivité.
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Communication scientifique
Épidémiologie des troubles psychiatriques en prison : un casse-tête méthodologique et cliniqueEpidemiology of psychiatric disorders in prison: A methodological and clinical puzzle
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Une étude de 2006 signalait des taux élevés de troubles psychiatriques parmi les détenus des prisons françaises. Cette étude pointait également les défis de l’application des outils diagnostiques standardisés en prison, un contexte où la souffrance psychique est influencée par l’isolement et le stress lié à l’incarcération prolongée. Le présent article revient sur points en les éclairant par les résultats d’une étude qualitative qui évaluait l’impact de l’isolement, des dynamiques relationnelles en prison, et de la réflexion sur la punition et la culpabilité sur le fonctionnement psychique des détenus. Le présent article argumente pour une approche plus clinique de l’évaluation phénotypique en milieu carcéral.
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Communication scientifique
Psychiatrie en prison : quel avenir pour les patients et pour les soins ?Psychiatry matter in jail: Which future for patients and for healthcare?
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’exercice de la psychiatrie auprès de la population carcérale est un défi du quotidien. Il nécessite une expérience professionnelle solide et une connaissance aiguisée des particularités de cette population. L’offre de soins s’est diversifiée avec le temps mais également avec les besoins qui se sont accentués au gré des politiques pénales et des changements sociétaux. Il persiste encore de nombreux freins pour parvenir à une offre à la hauteur des besoins mais les professionnels se réinterrogent régulièrement et réinventent la discipline en fonction des avancées permises par certains dispositifs innovants. De plus, il persiste chez certains une confusion entre dimension comportementale de certains troubles psychiques et transgressivité, nécessitant d’être au clair sur les soins à apporter, entre soins psychiatriques curatifs, soins psychiatriques préventifs, soins psychocriminologiques…
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Communication scientifique
De la prison à l’établissement d’hébergement de personne dépendante (EHPAD), ou faut-il continuer de soigner en détention les sujets âgés en perte d’autonomie ?Prison to nursing homes (EHPAD), should we continue to care for elderly individuals in loss of autonomy in detention?
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le texte décrit l’expérience du centre St Barthélemy, un EHPAD qui a accueilli des personnes âgées en perte d’autonomie ayant été en détention. L’initiative a débuté il y a 15 ans, basée sur la mission d’hospitalité de l’Ordre de Saint-Jean de Dieu, qui accueille les populations vulnérables. Après avoir accueilli 29 anciens détenus de 54 à 89 ans, l’EHPAD a mis en place une méthodologie d’admission progressive, des activités de travail rémunérées pour les résidents, et une approche multidisciplinaire pour répondre à leurs besoins spécifiques. Le projet a été présenté au niveau national, visant à sensibiliser les acteurs du secteur médico-social et pénitentiaire à la question des soins de santé en détention. Des partenariats ont été établis avec la DAP, la FNADEPA et la FEHAP pour élargir les possibilités d’intégration d’anciens détenus dans les EHPAD. L’objectif est de créer un modèle reproductible pour offrir une approche digne et respectueuse aux personnes âgées en détention. L’expérience du centre St Barthélemy offre des pistes de réflexion sur la prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie ayant été en prison. Elle met en lumière l’importance de l’approche humaniste, de la collaboration entre différents acteurs et de l’adaptabilité du modèle aux réalités locales. Ce projet pourrait inspirer d’autres établissements à repenser la prise en charge de ces populations vulnérables, en mettant l’accent sur le respect de la dignité humaine.
Lire la suite >Publié le 11 juin 2024
Éditorial
Réformer la médecine hospitalière : une nécessité absolueAucun lien d'intérêt.
Lire la suite >Publié le 11 juin 2024
Éditorial
La recherche scientifique en médecine Lire la suite >Publié le 11 juin 2024
Éditorial
Les relations entre la France et le Liban dans le monde médical et scientifiqueRelations between France and Lebanon in the medical and scientific world
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Lire la suite >Séance du 11 juin 2024
Éditorial
Vaccins, facteurs de progrès médicaux et scientifiquesVaccines, drivers of medical and scientific progress
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Lire la suite >Séance du 11 juin 2024
Communication scientifique
Vaccins thérapeutiques anti-tumorauxAnti-cancer therapeutic vaccines
O.L. est cofondateur de Cereus Bioscience. Le laboratoire d’OL réalise des études de suivi des essais de vaccinations promus par Transgène. E.V. est cofondateur et directeur scientifique d’Innate Pharma.
Les auteurs (Nicolas Girard et Pierre Miosse) n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts.
Les vaccins anticancéreux représentent une frontière dans la thérapeutique oncologique, offrant une nouvelle approche de la prévention et du traitement du cancer. Contrairement aux vaccins traditionnels, qui préviennent les maladies infectieuses, les vaccins anticancéreux visent à stimuler le système immunitaire pour qu’il cible et élimine les cellules cancéreuses. Cet article présente les types, les mécanismes, les essais cliniques et les orientations futures des vaccins thérapeutiques anticancéreux, soulignant leur potentiel de transformation des paradigmes de traitement du cancer. Malgré des développements prometteurs, les vaccins anticancéreux sont confrontés à des défis, notamment l’hétérogénéité des tumeurs, les mécanismes d’évasion immunitaire et l’identification d’antigènes efficaces. Les recherches futures visent à surmonter ces obstacles grâce à des vaccins personnalisés, à de nouveaux adjuvants et à des thérapies combinées.
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Communication scientifique
Adaptation de la vaccinologie aux maladies infectieuses émergentes : innovations en recherche et coopération internationaleAdapting vaccinology to emerging infectious diseases: Innovations in research and international cooperation
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le domaine des vaccins a connu pendant la Covid-19 une accélération remarquable. Cependant, le progrès tout au long du continuum de recherche et développement vaccinal doit se poursuivre notamment dans le cadre de la préparation et réponse aux épidémies. Dans cette revue, nous explorons les innovations récentes qui ont fait avancer la vaccinologie, notamment dans le développement des antigènes et des plateformes vaccinales, ainsi que les stratégies de preuves cliniques qui permettent une accélération de l’évaluation des candidats vaccins, adaptées à un cadre épidémique. Nous discutons ensuite des enjeux de collaboration internationale, particulièrement dans le contexte européen, et d’accessibilité aux vaccins pour les pays à ressources faibles et intermédiaires. Cette analyse nous mène à conclure que l’innovation technologique et la collaboration au niveau global doivent être développés simultanément et en synergie pour pourvoir répondre à la prochaine épidémie.
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Communication scientifique
Approches vaccinales dans les maladies auto-immunesDevelopment of vaccines in autoimmune diseases
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
À côté de vaccinations classiques contre des virus qui contribuent au diabète (rotavirus, Coxsackie B), des approches activant les lymphocytes T régulateurs sont développées. Elles utilisent des particules de dimensions, charge, voie d’administration, composition (polymères) diverses, portant des autoantigènes, des agents chimiotactiques ou tolérogènes. L’utilisation des seuls autoantigènes s’est avérée insuffisante. Ces particules ciblent des lymphocytes T, des cellules dendritiques, des organes immunitaires et associent des agents d’actions différentes. L’objectif est d’induire une tolérance immunitaire vis-à-vis des autoantigènes qui contribuent à une maladie auto-immune en favorisant le développement d’une tolérance « infectieuse » ou de « proximité » (bystander tolerance) dont la clé est la présentation des différents autoantigènes en jeu par une même cellule présentatrice. L’explosion des techniques d’ingénierie cellulaire et moléculaire, une révolution dans le traitement de cancers avec les CAR-T cells, ouvre la voie à des applications dans les maladies auto-immunes et le diabète. Elles visent la « fabrication » de cellules T régulatrices artificielles exprimant les gènes FoxP3, du récepteur de l’IL2 et de récepteurs des lymphocytes T régulateurs leur conférant une spécificité antigénique unique à partir de cellules T régulatrices de patients purifiées ou T CD4+ dans lesquelles sont introduits les gènes leur conférant l’activité régulatrice et la spécificité pour un autoantigène. Une clé est l’avidité et l’affinité de ces récepteurs pour l’autoantigène. Des cellules CAR-T construites sur le modèle de celles utilisées dans le cancer, ou le lupus, sont également développées dans des maladies comme le lupus et testées dans des modèles expérimentaux.
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Communication scientifique
Vaccination contre les allergies : immunothérapie spécifique des allergènesVaccination against allergies: Allergen-specific immunotherapy
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’immunisation contre les allergènes obtenue au cours de l’immunothérapie spécifique des allergènes (ISA) peut être considérée comme une vaccination puisqu’il s’agit d’induire une réponse immunitaire protectrice durable grâce à l’administration de l’agent pathogène. Ce traitement est efficace contre les allergies au venin d’hyménoptères, et contre la rhinite et l’asthme déclenchés par les pollens et les acariens. Son intérêt par voie orale augmente pour l’allergie alimentaire à l’arachide mais c’est dans ce domaine que le niveau de preuve est le plus faible. Ses mécanismes sont de mieux en mieux connus, avec une réorientation de la réponse immune vers celle des non allergiques. De plus, l’ISA est capable de modifier le cours de l’allergie, en étant efficace sur le long terme, mais aussi en prévenant de nouvelles sensibilisations et la survenue de l’asthme. Sa place dans l’arsenal thérapeutique récemment enrichi des anticorps monoclonaux doit maintenant être précisée, au regard de son intérêt possible en association avec les biothérapies dans les formes sévères d’asthme. C’est ainsi que l’allergie doit désormais être considérée comme une caractéristique traitable à part entière dans les maladies chroniques médiées par l’inflammation de type 2.
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Présentation ouvrage
Clément J.-M. Qui gouverne l’hôpital ? Les pouvoirs contre l’autorité. LEH éditionsBordeaux (2024) Lire la suite >Séance du 4 juin 2024
Communication scientifique
Évaluation d’une stratégie éducative psychosociale en santé destinée aux patients atteints du VIH pour l’amélioration de la suppression virale au Centre Médical BéracaEvaluation of a psychosocial health education strategy for HIV patients for the improvement of viral suppression at Beraca Medical Center
Paul Marc Hansley Joachim rapporte que l'aide à la rédaction du rapport a été fournie par l'Université de Lorraine, CHRU de Nancy, Département d'anesthésiologie, de soins intensifs et de médecine d'urgence. Paul Marc Hansley Joachim rapporte que le soutien administratif et l'aide à la rédaction ont été fournis par Catholic Medical Mission Board Inc. David Zéphirin déclare ne pas avoir de liens intérêts.
L’infection au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), traitée par les antirétroviraux, est considérée actuellement comme une maladie chronique. Au Centre Médical Béraca, l’un des principaux établissements de prise en charge des patients atteints du VIH du département du Nord-Ouest d’Haïti, une stratégie éducative psychosociale pour l’amélioration de l’adhérence au traitement des patients a été mise en place en 2021. Cette stratégie vise l’accompagnement des patients avec une charge virale détectable, en vue d’améliorer leur suppression virale. Une évaluation de cette stratégie à travers une étude qualitative a été réalisée. Elle a pris en compte les éléments de mise en place, d’exécution et des résultats à partir de la consultation de documents et d’entretiens semi-directifs adressés aux parties prenantes. L’analyse a permis d’apprécier l’adaptation innovante de la stratégie face aux ressources disponibles, mais également les failles de sa démarche liées à la population visée par rapport à son objectif principal qu’est la suppression virale.
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Communication scientifique
Techniques biomédicales au service de l’archéologie : utilisation des dosages de métaux pour l’identification de zones sacrificielles (palais royal de Bapa, Cameroun)Biomedical techniques at the service of archaeology: Use of metal quantifications for the identification of sacrificial zones (royal palace of Bapa, Cameroon)
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Objectif
L’analyse élémentaire des perturbations chimiques d’origine anthropique bénéficie aux études archéologiques. Pour la première fois, une fouille archéologique menée par le musée du quai Branly et l’université Versailles St-Quentin a appliqué ces techniques biomédicales au sol archéologique afin de mettre à jour la topographie précise de pratiques magico-religieuses.
Matériel et méthodes
En avril 2022, dans les ruines d’une case sacrée du palais de Bapa, en territoire Bamiléké (Cameroun), des échantillons prélevés sur 12 unités stratigraphiques (US) ont permis d’identifier les répartitions de 15 éléments, dosés par spectrométrie d’émission optique en plasma induit (ICP-OES).
Résultats
La plupart des éléments sont présents en concentrations maximales dans l’US 14, hormis les éléments d’origine tellurique (Al, Fe, Pb, Ti) qui présentent une répartition homogène sur l’ensemble des US.
Conclusions
Grâce à des techniques biomédicales utilisées en transversalité, les données d’archéologie de terrain ont pu être approfondies, et jointes à la connaissance ethnographique pour identifier des zones de fonctions rituelles qui n’ont pas laissé de traces macroscopiques.
Séance du 4 juin 2024
Communication scientifique
L’interface anticorps IgA/microbiote intestinal : santé, maladie et perspectives thérapeutiquesIgA antibody/intestinal microbiota interface in health or disease, and therapeutic perspectives
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’intestin humain est densément colonisé par des microbes commensaux, qui contribuent grandement à façonner notre système immunitaire. L’immunoglobuline A (IgA) sécrétoire n’est plus seulement connue pour jouer un rôle crucial dans la compartimentation du microbiote intestinal à travers son rôle d’exclusion immune de pathogènes potentiels intraluminaux. Au cours de la décade qui vient de s’écouler, et notamment grâce à l’essor de la métagénomique et de la cytométrie bactérienne, le rôle central de l’IgA dans l’établissement et dans le maintien à long terme d’un microbiote intestinal commensal sain est maintenant reconnu. Les implications thérapeutiques et diagnostiques de ces nouvelles découvertes dans diverses maladies sont décrites.
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Communication scientifique
Comment faire de l’après-cancer un projet de vie, plutôt qu’un projet de survieHow to make post-cancer a life project, rather than a survival project
Déclaration de liens d'intérêt :
Privé : Roche, GSK, MSD, Astra Zeneca, Exact science (contrats à chaque fois ponctuels).
Public : membre du conseil de Faculté Sorbonne université, membre du CNU section 54-03, membre du Conseil national gynécologue obstétriciens français (CNGOF), Société national d’oncologie gynécologique (SFOG), European Society of Gynecologic Oncology (ESGO).
La promesse d’un après-cancer synonyme de nouveau projet de vie et non pas de survie passe par différentes étapes qui pour certaines précèdent même la prise en charge. Ainsi, il faut d’abord s’attacher à adapter la gestion du risque de cancer à chaque sujet en fonction de son histoire familiale, de ses facteurs de risques pour adapter les modalités de dépistage et de prévention et ainsi permettre des diagnostics précoces qui limitent l’impact des traitements et peuvent améliorer la survie. Une fois porté le diagnostic de cancer, l’accès à des parcours diagnostiques complets, rapides et prenant en compte les spécificités de chaque patient permettra un meilleur vécu, gage d’une meilleure récupération. Le praticien en situation de « partage décisionnel » avec le patient doit choisir le traitement le plus efficace mais aussi limiter les risques de séquelles. La période d’après-cancer en elle-même peut être vécue comme une période de solitude et, aidé de nouveaux acteurs de santé, le praticien doit aussi accompagner cette étape vers le complet rétablissement.
Lire la suite >Publié le 28 mai 2024
Communiqué
Le déni de maltraitance met l’enfant en péril Lire la suite >Séance du 28 mai 2024
Conférence invitée
Les cellules CAR-T anti-CD19 : prototypes du médicament vivantCD19 CAR T cells: Prototypes for living drugs
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les CARs (chimeric antigen receptors) sont des récepteurs synthétiques qui déterminent la spécificité des lymphocytes qui les expriment et en augmentent les fonctions. Leur domaine extracellulaire se lie à un antigène de surface sélectionné comme cible thérapeutique. À la suite à cette ligation, le CAR signale par son domaine intracellulaire au lymphocyte d’activer la cytotoxicité, la sécrétion de cytokines et la prolifération. Le CAR stimule ainsi les propriétés d’un médicament vivant programmé pour exercer une action anti-tumorale et immunorégulatrice. Ayant établi au début des années 1990 une méthode permettant d’intégrer des gènes exogènes dans les lymphocytes primaires, nous avons pu définir des modules de signalisation combinatoires capables de soutenir une réponse cellulaire prolongée (Maher et al., 2002), étape clé du développement du médicament vivant. Nous avons ensuite identifié CD19 comme une cible prometteuse, laquelle, au vu de résultats précliniques encourageants (Brentjens et al., 2003), a ouvert la voie aux essais cliniques. Les premiers essais dans le cadre de leucémies et lymphomes réfractaires exprimant CD19, fondés sur une production académique des CAR-T, obtinrent des réponses thérapeutiques remarquables, rapidement confirmées dans plusieurs centres (June et Sadelain, 2018). Les CAR-T anti-CD19 furent les premiers médicaments vivants approuvés aux États-Unis en 2017 et en Europe en 2018. Les CARs anti-CD19 ont ainsi engendré une nouvelle classe de médicaments et inspiré de nouvelles applications pour lutter contre le cancer et les maladies auto-immunes, justifiant des efforts soutenus pour en abaisser le coût afin d’en permettre une utilisation accrue et équitable.
Lire la suite >Séance du 28 mai 2024
Communication scientifique
Les antiplaquettaires dans l’ischémie cérébrale aiguë : limites et perspectivesAntiplatelet agents in acute cerebral ischaemia: Limits and opportunities
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Objectif
Identifier le bénéfice apporté par les antiplaquettaires en phase aiguë de l’ischémie cérébrale, leurs risques, et les perspectives en termes d’efficacité et de sécurité.
Méthode
Revue de la littérature.
Résultats
L’activation et l’agrégation des plaquettes jouent un rôle central dans l’ischémie cérébrale due à l’athérosclérose. Les essais cliniques en phase aiguë ont montré que : (i) dans les 48 premières heures, l’aspirine augmente la proportion de survivants sans handicap ; (ii) l’association de 2 antiplaquettaires est supérieure à l’aspirine pour réduire le risque ischémique ; (iii) la bithérapie antiplaquettaire n’est pas inférieure à la thrombolyse i.v. dans les ischémies cérébrales à symptomatologie mineure ; (iv) les antiplaquettaires augmentent le risque d’hémorragie cérébrale ou systémique ; et (v) les associations d’antiplaquettaires exposent à un risque hémorragique plus élevé. Ce risque hémorragique limite l’utilisation des antiplaquettaires en phase aiguë de l’ischémie cérébrale. Il est faible et ne contrebalance pas le bénéfice apporté par la réduction des événements ischémiques, mais il est une limite chez des patients à haut risque hémorragique (patients ayant reçu un traitement thrombolytique ou une thrombectomie mécanique dans les 24 premières heures, ou ayant un infarctus cérébral étendu, ou un stent récent).
Conclusion
Les antiplaquettaire réduisent le risque de récidive ischémique après un premier épisode d’ischémie cérébral, mais leur utilisation est limitée par le risque hémorragique.
Séance du 28 mai 2024
Communication scientifique
De l’identification d’un récepteur plaquettaire (GPVI) au développement d’un candidat antiplaquettaire découplé du risque hémorragiquePlatelet glycoprotein VI: From its identification to the development of a candidate antiplatelet agent uncoupled from the bleeding risk
Martine Jandrot-Perrus est co-fondateur scientifique d’Acticor-Biotech et conseiller scientifique.
Objectif
La quête d’un nouveau médicament antiplaquettaire, efficace sans augmenter le risque hémorragique, requiert l’identification d’une voie fortement impliquée dans les processus thrombotiques mais non nécessaire à l’hémostase physiologique. La glycoprotéine VI (GPVI) plaquettaire présente toutes les caractéristiques d’un récepteur jouant un rôle clé dans les thromboses sans être nécessaire à l’hémostase. Cette revue a pour objectif de décrire les étapes qui ont conduit de l’identification, la caractérisation structurale et fonctionnelle de GPVI au développement d’un fragment d’anticorps bloquant thérapeutique, le glenzocimab, évalué comme traitement adjuvant des accidents vasculaires cérébraux ischémiques.
Méthode
Revue de la littérature.
Résultats
Les caractéristiques suivantes de GPVI en font une cible idéale pour développer de nouvelles molécules antiplaquettaires dénuées de risque hémorragique : (i) un déficit en GPVI ou des molécules bloquant GPVI n’induisent pas de saignement spontané et n’augmentent pas les saignements provoqués ; (ii) GPVI est un récepteur majeur d’activation plaquettaire ; (iii) les ligands principaux de GPVI sont le collagène exposé par les plaques d’athérosclérose (athéro-thrombose) et la fibrine présente dans un thrombus ou à un site inflammatoire (thrombo-embolie et thrombo-inflammation). De plus, GPVI concours à la stabilisation des agrégats de plaquettes en contribuant au signal d’activation induit par le fibrinogène immobilisé à la surface des plaquettes activées ; (iv) GPVI est exprimée exclusivement par les plaquettes et des mégacaryocytes et avec un nombre modéré de copies par plaquette permettant une action pharmacologique ciblée et contrôlée. Le fragment d’anticorps (Fab) monoclonal, 9O12 se lie avec une haute affinité à GPVI et bloque de manière réversible toutes ses fonctions in vitro, ex vivo ; il est antithrombotique in vivo dans différents modèles animaux sans induire de désordre de l’hémostase. Le glenzocimab est la version humanisée du Fab 9O12 et en reproduit tous les effets.
Conclusion
GPVI apparaît comme une cible idéale pour développer un traitement antiplaquettaire efficace dans différentes circonstances sans augmenter le risque hémorragique. Le glenzocimab présente toutes les caractéristiques fonctionnelles et pharmacologiques attendues d’un antagoniste thérapeutique efficace et sûr.
Séance du 28 mai 2024
Communication scientifique
Un anticorps monoclonal ciblant la glycoprotéine VI plaquettaire : une nouvelle génération d’antithrombotique sans risque hémorragique à la phase aiguë de l’infarctus cérébralA monoclonal antibody targeting platelet glycoprotein VI: A first in-class antithrombotic agent without hemorrhagic risk for acute ischemic strokes
Mikael Mazighi est responsable scientifique du RHU BOOSTER (ANR-18-RHUS-0001), financement ANR-France 2030.
Mikael Mazighi est consultant pour Acticor-Biotech et Boerhinger Ingelheim.
Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le traitement de recanalisation à la phase aiguë de l’infarctus cérébral comprend la thrombolyse intraveineuse avec l’activateur du plasminogène (tPA) et le traitement endovasculaire avec la thrombectomie en cas d’occlusion artérielle proximale. Cette approche combinant une thérapeutique pharmacologique et endovasculaire permet d’obtenir des taux de recanalisation de l’ordre de 80–90 %. Malgré cette efficacité, plus de 50 % des patients n’auront pas d’autonomie fonctionnelle à 3 mois. Les principales limites de ces traitements s’expliquent en partie par une recanalisation non optimale de la microcirculation et le risque hémorragique, qui est multiplié par 5 avec la thrombolyse. L’analyse des thrombus récupérés lors des procédures de thrombectomies a permis de montrer que les plaquettes jouent un rôle clé dans la résistance des thrombus aux thérapeutiques de recanalisation (tPA et traitement endovasculaire inclus). Les plaquettes représentent ainsi une cible de choix pour améliorer le pronostic des patients, mais le risque hémorragique associé aux antiplaquettaires actuels n’a pas permis de répondre à ce défi. Dans ce contexte, l’arrivée du glenzocimab, un fragment d’anticorps monoclonal qui cible la glycoprotéine VI plaquettaire, premier antithrombotique de sa classe administré par voie intraveineuse, est une réelle innovation. En effet, la glycoprotéine VI est impliquée dans la thrombose mais pas dans l’hémostase, et donc sans risque hémorragique. L’inhibition de la glycoprotéine VI représente ainsi une piste très prometteuse. Le glenzocimab évalué à la phase aiguë de l’infarctus cérébral en association au tPA, dans une première étude de phase 2, a été associé à une réduction des hémorragies cérébrales et de la mortalité. En attendant la confirmation de ces résultats dans des études de phase 3, nous rentrons dans une ère inédite de traitements de phase aiguë l’infarctus cérébral avec une nouvelle génération de thérapeutiques adjuvantes du tPA, pour cibler d’autres composants que la fibrine et améliorer le pronostic des patients.
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Communication scientifique
Avancées et perspectives en préservation d’allotransplantations de tissus compositesAdvances and perspectives in vascularized composite allotransplantation preservation
K.U., C.L.C., A.G.L. et Y.B. ont déposé des brevets dans le domaine de la préservation des ATC. K.U. a des intérêts financiers et siège au conseil scientifique de Sylvatica Biotech Inc., une société privée développant des technologies de préservation d’organes à basse température. Les liens d’intérêts des chercheurs du Massachusetts General Hospital sont gérés par le MGH et le MGB conformément à leurs politiques.
Les allotransplantations de tissus composites (ATC) concernent les transplantations de face, de membre supérieur, de trachée, de pénis, de paroi abdominale et, plus récemment, d’utérus. Ces greffons ont la particularité de comporter de nombreux tissus spécialisés dérivant de plusieurs feuillets embryonnaires, chacun présentant des contraintes spécifiques. Là où la composante cutanée, en tant que barrière immunologique, est un véritable challenge sur le plan de la tolérance immunitaire, le muscle est très sensible à l’ischémie, et les lésions d’ischémie-reperfusion peuvent mener à un relargage antigénique favorisant les épisodes de rejet. Si le gold standard de la préservation de ces greffons demeure la préservation froide statique (4°C), l’émergence des techniques dynamiques de perfusion en transplantation d’organes solides permet d’envisager leur adaptation aux ATC. Par cette revue, nous exposons les défis posés par l’allotransplantation de tissus composites, et discutons les dernières avancées en matière de préservation d’ATC basées sur machine de perfusion mais également sur les techniques statiques à températures négatives. Une attention particulière est portée à la préservation par perfusion subnormothermique et aux techniques de supercooling (surfusion), développées par notre équipe, tentant d’importer ces techniques optimisées en préservation d’organes solides.
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Autre
Hommage à Alain CribierL’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Lire la suite >Séance du 14 mai 2024
Éloge
Éloge du Professeur Yves Grosgogeat (1927–2023) Lire la suite >Séance du 14 mai 2024
Rapport
Patients PartenairesPatient partners
Le concept de patient partenaire est une étape importante sur le long chemin de l’évolution sociétale en médecine. Il repose sur la reconnaissance de l’existence d’un savoir fondé sur l’expérience de leur maladie développée par les patients ayant une pathologie chronique. Les patients partenaires peuvent faire profiter de ce savoir les autres patients (rôle de pair-aidant), les étudiants en santé (rôle de patient-enseignant), les chercheurs (rôle de co-chercheur) et les instances décisionnelles (rôle des Associations de patients). Dans ce rapport, nous privilégions le terme de patient partenaire, par rapport à celui de patient expert. Le concept de patient partenaire doit être vu comme un moyen d’améliorer l’efficacité des soins en général et la relation thérapeutique en particulier. Une co-construction précise de sa mise en œuvre est indispensable. Des garde-fous doivent être mis en place pour éviter des démarches illégitimes pouvant aboutir à des non-sens médicaux ou des dérives mercantiles, voire sectaires. Pour éviter ces dérives, les patients partenaires doivent pouvoir avoir bénéficié d’une formation, actuellement délivrée dans plusieurs universités et/ou par des Associations de patients elles-mêmes. Le développement à côté de la médecine de précision (pour les patients) d’une médecine participative (avec les patients) contribue au développement d’une médecine apportant en même temps les meilleurs traitements médicaux et les meilleurs soins humains.
Lire la suite >Séance du 14 mai 2024
Éditorial
La prise en charge médicopsychologique des adultes jeunes amputés traumatiques du membre inférieur : une remise en continuité somato-psychiqueThe medical and psychological care of young adults traumatic lower limb amputees: Reestablishing mind-body continuity
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Au cours de notre expérience au sein d’un trauma-center, nous avons été sollicités pour la prise en charge de différentes situations d’amputation traumatique du membre inférieur chez l’adulte jeune : l’amputation brutale lors de l’événement générateur ou réalisée en urgence par nécessité, l’amputation précoce décidée après l’échec de la chirurgie de conservation, et l’amputation à distance au fil des séquences de reconstruction. Ces situations toujours singulières nécessitent d’être attentif, à chaque étape médicochirurgicale, aux effets psychiques pouvant interférer avec le pronostic évolutif de la blessure physique. Il peut s’agir de phénomènes psychotraumatiques face à la confrontation soudaine et indicible au réel du corps amputé révélant la violence subie. Prendre la décision avec le patient de ne pas « conserver » un membre abîmé, peut exposer le sujet à la perte, au deuil parfois impossible d’un état antérieur. Le processus d’acceptation de la nouvelle image du corps dépend des assises narcissiques de la personnalité, du parcours de vie et des étayages socio-familiaux. Le patient peut aussi solliciter un traitement lui permettant, avec une prothèse, de gagner en autonomie, voire de se projeter à nouveau dans des activités socioprofessionnelles et sportives. Enfin, les demandes itératives d’amputation questionnent d’éventuels troubles psychiques, notamment quand la zone anatomique est considérée comme un corps étranger insupportable. Afin d’accompagner la prise de décision à l’écoute du patient, nous décrirons les manifestations psychiques à repérer et les modalités de suivi en interaction constante avec l’équipe médicochirurgicale pluridisciplinaire. Le travail du psychiatre va consister à retisser du lien, à rétablir la continuité somato-psychique pour que le sujet puisse intégrer sa blessure et sa nouvelle image corporelle dans sa trajectoire existentielle.
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Communication scientifique
L’amputé traumatique du membre inférieur : prise en charge chirurgicaleTraumatic lower limb amputee: Surgical management
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Malgré les progrès de la chirurgie réparatrice, l’amputation reste parfois la seule option devant un traumatisme sévère des membres. L’amputation ne doit cependant pas être vécue comme un échec mais comme une voie de retour à un certain degré d’autonomie et de reprise d’activités pour le patient. Ces lésions surviennent en effet chez des patients jeunes en bonne santé ayant une forte demande fonctionnelle et soucieux de reprendre leur parcours socioprofessionnel dans les meilleures conditions possibles. Les auteurs présentent ici les indications des amputations traumatiques du membre inférieur et les bases techniques de leur réalisation. Ils évoquent ensuite les principes du traitement chirurgical des complications des moignons qui sont fréquentes du fait des lésions des parties molles et compromettent la qualité de l’appareillage.
Lire la suite >Séance du 14 mai 2024
Communication scientifique
Réadaptation des patients après amputation traumatique de membre inférieurRehabilitation of patients after traumatic lower limb amputation
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le nombre d’amputations traumatiques du membre inférieur (ATMI) augmente dans le monde ces dernières années. Les personnes ATMI sont souvent jeunes et actives au moment du traumatisme, leurs attentes fonctionnelles sont élevées et elles vieilliront avec leur amputation. En 2024, il est admis que les capacités fonctionnelles, la santé physique (cardiovasculaire) et mentale, et la qualité de vie des ATMI sont altérées sur le long terme. Les cliniciens impliqués dans la prise en charge des ATMI doivent mettre en œuvre les soins médicaux et de réadaptation adaptés à la situation médicale et au projet de vie du patient. Ceci implique notamment le choix de la prothèse et de ses composants qui résulte d’un processus d’évaluation multimodal non standardisé. Un suivi médical spécialisé au long cours de cette population est indispensable. Des progrès technologiques sont attendus pour améliorer la performance et le confort des prothèses, mais également des innovations des outils de réadaptation, afin d’augmenter le niveau d’activité et la qualité de vie des patients ATMI.
Lire la suite >Séance du 14 mai 2024
Communication scientifique
Amputé traumatique du membre inférieur. Points de vue de l’orthoprothésiste et du biomécanicienTraumatic lower limb amputee. Orthoprosthetist and biomechanist points of view
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Une personne amputée du membre inférieur peut retrouver l’usage du déplacement bipodal grâce à une rééducation et un appareillage appropriés. Cet appareillage consiste en un assemblage de composants visant à restaurer au mieux les fonctions des articulations amputées ainsi qu’à se fixer au segment de membre résiduel de l’utilisateur, de manière à assurer confort mais aussi contrôle de la prothèse. Ces composants doivent par ailleurs assurer une sécurité à l’utilisateur, dans toutes les situations rencontrées. Les limitations des appareillages peuvent entraîner des compensations et boiteries chez l’utilisateur, facilitant l’apparition de troubles musculosquelettiques à long terme. Des troubles cutanéomusculaires peuvent aussi apparaître à court terme, limitant alors le port de l’appareillage le temps de la cicatrisation. Les acteurs de l’appareillage et de la recherche visent à repousser ces limitations, notamment par l’adjonction de composants électroniques ou la recherche sur de nouveaux matériaux ou formes d’emboîture et de manchon. Il n’existe pas à ce jour de prothèse universelle permettant de réaliser toute activité aussi parfaitement qu’un membre vivant.
Lire la suite >Séance du 7 mai 2024
Communication scientifique
Commotion cérébrale du sportif : physiopathologie, définition et épidémiologieSports-related concussion: Mecanisms, definition and epidemiology
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
La commotion cérébrale ou traumatisme craniocérébral léger est un type de blessure qui a reçu une attention particulière dans la cadre spécifique de la médecine du sport. En effet, à la différence du sujet sédentaire, le sportif commotionné est exposé à l’accumulation de ces accidents en cas de poursuite de son activité. Depuis le début des années 2000, la médecine a fait d’important progrès dans la prise en charge de ces blessures. Ceci a été tout d’abord formalisé par des conférences de consensus permettant d’affiner progressivement la définition et les signes diagnostiques de commotion cérébrale. Très rapidement on a assisté à une dynamique de recherche permettant de mieux comprendre la physiopathologie et en particulier la cascade neurométabolique qui est activée dans les suites de l’impact. Ceci a permis de donner un rationnel organique à ce qui était autrefois dénommé le syndrome subjectif des traumatisés crâniens. En parallèle, de nombreuses instances sportives se sont penchées sur la question afin d’avoir des données précises sur l’importance épidémiologique du problème. En dépit d’une définition universelle, les comparaisons entre chaque pays, chaque discipline et chaque niveau de pratique restent toutefois très compliquées. Quand ces données épidémiologiques sont collectées, la qualité du recueil reste très inégale et à ce jour il reste encore de nombreuses zones d’ombre sur l’ampleur réelle du problème en pratique sportive, notamment amateur.
Lire la suite >Séance du 7 mai 2024
Communication scientifique
Le diagnostic de terrain des commotions cérébrales liées au sport. Un temps essentiel de la prévention de leurs effets à long termeThe on-field diagnosis of sport-related concussions. An essential step in preventing the long-term effects of concussion
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Objectifs
Cet article se propose de présenter l’ensemble des outils mis au point par le Groupe d’études des commotions liées au sport (CISG) afin de reconnaître et rapidement diagnostiquer les cas de commotions cérébrales survenant au cours de la pratique sportive.
Résultats
On considère que les commotions cérébrales sont l’une des blessures les plus complexes à diagnostiquer auxquelles sont confrontés les médecins du sport. Leurs conséquences potentielles à moyen et long terme justifient le développement d’outils applicables sur le terrain destinés soit aux professionnels de santé (SCAT6), soit aux non-professionnels de santé (CRT6) afin d’en assurer la reconnaissance et le diagnostic. Si ces outils existent, leur diffusion et leur maitrise, notamment par les professionnels de santé, doivent être considérablement développés. Au même titre que le développement d’équipements de protection individuelle, certaines méthodes d’entraînement et l’adaptation de règlements sportifs, la détection précoce et la prise en charge médicale des commotions cérébrales jouent un rôle essentiel pour la prévention primaire des commotions cérébrales liées au sport.
Conclusions
Le SCAT6 est un outil facile à déployer sur le terrain qui apporte des informations importantes pour le diagnostic de commotion cérébrale qui reste une démarche clinique. De son côté, le CRT6 est d’une grande utilité pour la sensibilisation des non-professionnels de santé.
Séance du 7 mai 2024
Communication scientifique
Les effets à long terme et cumulatifs des commotions cérébrales sous l’angle de la neuroimagerie de pointeThe long term and cumulative effects of sport-related concussions from an advanced neuroimaging perspective
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
La pratique d’un sport comporte invariablement des risques de blessure, en particulier dans les sports de contact. Parmi les blessures les plus fréquentes sont les commotions cérébrales. Leur incidence épidémique fait des commotions cérébrales un véritable enjeu de santé publique, d’autant plus lorsqu’elles sont récurrentes chez un même athlète. À cet effet, l’accumulation excessive de coups répétés à la tête tout au long d’une carrière sportive a été associée au développement précoce d’une condition neurodégénérative communément appelée encéphalopathie traumatique chronique (ETC), laquelle est principalement caractérisée par la combinaison de dommage axonal diffus, d’une réponse neuroinflammatoire excessive et de l’accumulation de protéines tau de façon prépondérante dans le mésencéphale. La neuroimagerie de pointe a mis à la disposition des chercheurs des outils d’investigation exceptionnels pour mieux caractériser in vivo les altérations de l’intégrité du cerveau commotionné tout au long de la vie de l’athlètes. Cette revue proposera un sommaire des principales trouvailles en la matière à travers les âges.
Lire la suite >Séance du 7 mai 2024
Communication scientifique
Les têtes répétées au football : pourquoi et comment protéger le cerveau ?Repetitive heading in soccer: Why and how to protect the brain?
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le football, sport très populaire, expose à un risque de commotion cérébrale et d’impacts crâniens répétitifs, avec une particularité : le jeu de tête qui est à l’origine d’impacts tête-ballon à haute cinétique fréquents et intentionnels, pouvant entraîner un dysfonctionnement cérébral, qualifié de « sous-commotionnel ». Des effets cumulés sur le cerveau sont suspectés à court et long terme. Certaines études ont montré un risque plus important de maladies neurodégénératives chez d’anciens footballeurs professionnels. Des études en neuroimagerie suggèrent que le jeu de tête lorsqu’il est répété pourrait avoir un retentissement sur le cerveau, avec des modifications cérébrales subtiles après une saison de football chez de jeunes joueurs. Des modifications aiguës dans le fonctionnement cérébral et cognitif ont également été décrites après des têtes répétées. Le rôle primordial de la diminution de l’accélération de la tête lors des chocs est reconnu comme axe principal de prévention, et ce, notamment grâce à la musculature axiale cervicale et à l’alignement de l’ensemble tête–cou–tronc. Dans ce cadre, l’utilisation d’une protection intrabuccale réalisée sur mesure pourrait contribuer à limiter les effets sur le cerveau des têtes au football. Une première étude expérimentale, dans laquelle cet équipement était porté par des footballeurs réalisant 10 têtes successives, a montré une diminution de l’accélération de la tête lors des impacts, une augmentation de la force des muscles fléchisseurs du cou, et surtout l’absence de toutes les modifications des performances cognitives et du fonctionnement cérébral qui étaient retrouvées après les têtes lorsque la protection intrabuccale n’était pas utilisée.
Lire la suite >Séance du 30 avril 2024
Rapport
Maltraitance physique chez l’enfant. Améliorer le repérage, le diagnostic et la prise en charge dans le secteur de la santéPhysical abuse in children Improving identification, diagnosis and management in the health sector
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêt autres que scientifiques avec le sujet du rapport.
La maltraitance à enfants a longtemps été ignorée. Les récents plans ministériels prévoient de nombreuses mesures de protection dont le déploiement d’unités d’accueil pédiatriques des enfants en danger (UAPED). Malgré toutes ces avancées, le diagnostic reste sous-estimé dans le secteur de la santé avec une prévalence de l’ordre de 1 enfant sur 10 dans les pays à hauts revenus, toutes catégories de maltraitance confondues. La fréquence de décès serait de 1 enfant tous les 5 jours en France. Les violences subies durant l’enfance représentent une lourde perte de chance en termes d’espérance de vie, de santé, de développement et d’insertion. Le rapport est limité aux Maltraitances Physiques chez l’Enfant (MPE) et n’aborde donc pas les maltraitances sexuelles. Le maître-mot est la nécessité d’hospitaliser l’enfant pour une protection immédiate, une évaluation multidisciplinaire, les soins et l’alerte des autorités en temps utile. Les résultats de l’étude montrent une réelle prise de conscience de la MPE dans le secteur pédiatrique. Toutefois, le diagnostic peut être sous-estimé et banalisé chez l’enfant, ce qui signifie que l’étiologie « traumatisme infligé » doit être évoquée largement par le médecin quel que soit son lieu d’intervention. Il y a une amélioration nette de la formation dans ce domaine. Toutefois, le rapport met en évidence une insuffisance persistante des moyens humains dans les secteurs des UAPED, de médecine scolaire, de PMI et de pédopsychiatrie. Le psycho-traumatisme doit être pris en charge à court, moyen et long terme. Le diagnostic différentiel permet d’éliminer toutes les étiologies confondantes tels que traumatisme accidentel, maladie rare ou autres. Tout médecin doit pouvoir être guidé, accompagné et protégé pour les situations de MPE. Les médecins référents « Violences » des conseils départementaux de l’ordre des médecins (CDOM) doivent avoir une compétence dans le domaine de la MPE. L’académie nationale de médecine propose 6 recommandations : une hospitalisation prioritaire de tout enfant victime ou suspect de MPE jusqu’à ce que tous les éléments du diagnostic soient établis ; un renforcement des moyens humains des UAPED en y intégrant un temps de pédopsychiatrie ; un renforcement du repérage des situations à risque dès la maternité ; un renforcement de la protection et de l’accompagnement des médecins afin que ceux-ci n’hésitent plus à signaler les situations de MPE ; l’extension du périmètre du numéro 119 aux médecins et personnels de santé ; la création d’un registre national pour suivre l’épidémiologie et juger de l’efficacité des mesures prises
Lire la suite >Séance du 30 avril 2024
Communication scientifique
Hétérogénéité histologique et moléculaire des cancers de l’ovaireHistological and molecular heterogeneity of ovarian cancers
L’auteur déclare avoir de liens d’intérêts avec Astrazeneca, GSK, MSD, Pfizer, Myriad Genetics, Illumina.
Les carcinomes ovariens représentent un groupe hétérogène de tumeurs composé d’entités distinctes avec des facteurs de risque, des précurseurs, une oncogenèse, des profils moléculaires, une réponse à la chimiothérapie et une évolution clinique et un pronostic distincts. La cinquième édition de la classification des tumeurs de l’appareil génital féminin de l’Organisation mondiale de la santé reconnaît au moins cinq types principaux et distincts de carcinomes ovariens : le carcinome séreux de haut grade, le carcinome séreux de bas grade, le carcinome endométrioïde, le carcinome à cellules claires et le carcinome mucineux. La pathologie moléculaire a permis d’améliorer la connaissance du paysage génomique des carcinomes ovariens en identifiant des altérations particulières pour chaque sous-type histologique. Les carcinomes séreux de haut grade les plus fréquents, proviennent majoritairement de la trompe de Fallope et sont caractérisés par des mutations de TP53, des gènes BRCA et une importante instabilité génomique. Les carcinomes séreux de bas grades sont une entité bien distincte, prenant naissance dans précurseurs ovariens. Les tumeurs à malignité limite et présentant des mutations BRAF et KRAS sont fréquentes dans les carcinomes séreux de bas grade. Les carcinomes endométrioïdes et à cellules claires sont fréquemment associés à l’endométriose. Ils peuvent présenter une instabilité microsatellitaire. En 2024, les carcinomes endométrioïdes de l’ovaire sont classés, sur le plan moléculaire, comme les carcinomes endométrioïdes de l’utérus en quatre groupes. Enfin, les carcinomes mucineux sont des tumeurs rares et constituent un diagnostic d’élimination, la majorité des carcinomes mucineux de l’ovaire étant des métastases en particulier du tube digestif.
Lire la suite >Séance du 30 avril 2024
Communication scientifique
La chirurgie du cancer épithélial avancé de l’ovaire : escalade et désescaladeSurgery for advanced epithelial ovarian cancer: Escalation and de-escalation
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
La chirurgie est la pierre angulaire du traitement du cancer avancé de l’ovaire. La chirurgie complète sans résidu tumoral est le principal facteur pronostic indépendant du cancer avancé de l’ovaire. Cet impératif conditionne la réflexion sur la stratégie chirurgicale. La double notion de diffusion multiviscérale et d’impératif de chirurgie complète, dans un contexte de progrès des traitements oncologiques systémiques, chimiothérapie, traitements de maintenance, abouti aux notions de désescalade et d’escalade chirurgicale qui caractérisent l’évolution de la chirurgie du cancer avancé de l’ovaire. Dans la première partie de cette revue seront abordés le bilan initial d’évaluation, la standardisation de la prise en charge chirurgicale, les notions de chirurgie première ou d’intervalle, la chirurgie ultra radicale, la chirurgie de la première récidive ainsi que la place de la chimiothérapie intrapéritonéale et de la chimiothérapie hyperthermique intra péritonéale. Dans la deuxième partie seront abordés les essais randomisés de phase III en cours qui auront un impact sur les pratiques.
Lire la suite >Séance du 30 avril 2024
Communication scientifique
Cancers de l’ovaire. Des nouvelles molécules pour chaque type histologique ou moléculaire, une avancée vers plus de guérison ?Ovarian cancers. New molecules for each histological or molecular type, a step forward towards more cure?
Isabelle Ray-Coquard : §Honoraires from Agenus, Blueprint, BMS, PharmaMar, Genmab, Pfizer, AstraZeneca, Roche, GSK, MSD, Deciphera, Mersena, Merck Sereno, Novartis, Amgen, Macrogenics, Tesaro and Clovis; §Honoraires (institution) from GSK, MSD, Roche and BMS; §Advisory/consulting fees from Abbvie, Agenus, Advaxis, BMS, ESAÏ, Daichi, PharmaMar, Genmab, Pfizer, AstraZeneca, Roche/Genentech, GSK, MSD, Deciphera, Mersana, Merck Sereno, Novartis, Amgen, Tesaro and Clovis; research grant/funding (self) from MSD, Roche and BMS ; §Research grant/funding (institution) from MSD, Roche, BMS, Novartis, Astra Zeneca and Merck Sereno; §voyage support from Roche, MSD, AstraZeneca and GSK. Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Les cancers de l’ovaire sont hétérogènes avec des caractéristiques moléculaires variées, nécessitant des traitements systémiques personnalisés basés sur ces anomalies. L’adoption de thérapies ciblées a permis d’améliorer les réponses au traitement, prolonger la survie et minimiser les effets secondaires. Les sous-types histologiques et moléculaires de ces cancers, ayant une faible incidence, rendent la recherche clinique complexe, avec peu de progrès médicaux en comparaison aux cancers plus fréquents. Historiquement, les chimiothérapies à base de platine et les taxanes ont été la norme, mais leur efficacité est limitée par la résistance primaire ou secondaire des tumeurs. Les avancées comprennent les inhibiteurs de PARP, particulièrement efficaces chez les patientes avec variants délétères de BRCA ou présentant un déficit de la recombinaison homologue, et les thérapies anti-angiogéniques comme le bévacizumab. Au-delà des carcinomes séreux de haut grade, l’immunothérapie, bien qu’encore à l’étude, les inhibiteurs de MEK, et les inhibiteurs de PI3KCA, ciblent des voies moléculaires spécifiques et offrent de nouvelles perspectives. Les anticorps-médicament conjugués (ADC) représentent une autre innovation, visant des antigènes spécifiques à la surface des cellules tumorales ovariennes. La sélection des patientes pour ces traitements ciblés repose sur des analyses histologiques et/ou moléculaires complexes, nécessitant une approche multidisciplinaire pour une prise en charge optimisée. Malgré les progrès évidents en première ligne, la résistance aux médicaments et l’identification précise des patientes les plus susceptibles de bénéficier de ces thérapies restent des défis majeurs.
Lire la suite >Séance du 30 avril 2024
Communication scientifique
Vers une guérison… Nécessité d’un parcours médicochirurgical organisé sur l’ensemble du territoireTowards a cure… The need for a nationally organized medical and surgical management
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le cancer de l’ovaire est une pathologie rare dont le pronostic est profondément modifié par la concentration des cas dans des centres experts, l’accès à des signatures moléculaires permettant l’accès à des nouvelles thérapeutiques et pour laquelle dans ces conditions on peut envisager la guérison. Une prise en charge multidisciplinaire est indispensable, avec une excellence attendue de la totalité des acteurs incluant les chirurgiens, les oncologues médicaux, les anatomopathologistes-biologistes moléculaires, les radiologues… Différents critères « qualité » ont été publiés afin de baliser le parcours thérapeutique. L’application de ces critères qualité permet une auto-évaluation des équipes en vue d’une accréditation européenne. Ils ont également permis en France de travailler avec les acteurs politiques de santé, aboutissant à la publication du décret 2022-689 identifiant une autorisation spécifique à pratiquer la chirurgie oncologique des cancers de l’ovaire. Son application sur le territoire est en cours, avec comme impératifs d’améliorer la prise en charge des cancers en évitant une disparité territoriale.
Lire la suite >Séance du 23 avril 2024
Communication scientifique
Robotique interventionnelle : promesses, réalités et défisRobots for medical interventions: Promises, realities and challenges
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
La robotique interventionnelle utilisée en chirurgie, radiologie et cardiologue interventionnelles ou radiothérapie a incontestablement contribué à une évolution des pratiques cliniques depuis 4 décennies. Interface entre l’espace physique, où se situe le patient, et le monde numérique où sont stockées ses données, le robot a permis de matérialiser un planning préopératoire préparé sur une image tridimensionnelle et/ou de redonner de la dextérité dans des gestes de moins en moins invasifs dans des environnements anatomiques confinés et/ou distants. L’imagerie médicale multimodale, sans laquelle le robot est « aveugle » est venue redonner la capacité de voir une anatomie peu accessible et de contrôler le geste en temps réel. L’accès aux données peropératoires ouvre également la voie à des aides contextuelles utiles à l’opérateur novice ou pour une meilleure compréhension de ce qu’est le « bon geste » et sa quantification. Les défis scientifiques et technologiques pour le futur sont à chercher notamment dans la capacité à faire des robots intracorporels, à rendre compte d’une robotique dite continue (ou flexible) en interaction étroite avec l’anatomie et à repenser l’interaction humain–robot et le partage de décision entre l’un et l’autre. Au-delà de ces thématiques, nous évoquerons la difficulté du transfert industriel et ses conséquences sur l’existant offert au praticien.
Lire la suite >Séance du 23 avril 2024
Communication scientifique
Bioprothèses trachéobronchiques. Remplacement trachéobronchique par allogreffe aortique cryopréservée stentéeTracheobronchial bioprostheses. Tracheobronchial replacement using stented cryopreserved aortic allografts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Dans le contexte parfaitement standardisé de la transplantation d’organes, le remplacement trachéobronchique restait une problématique non résolue malgré de nombreux travaux de recherche réalisés ces dernières décennies. Depuis 26 ans, une solution originale est évaluée, l’utilisation d’une matrice aortique rigidifiée par une endoprothèse. Des expérimentations menées au laboratoire entre 1997 et 2008 ont permis de mettre au point le remplacement trachéobronchique par greffon aortique (autogreffes, allogreffes fraîches puis cryopréservées). La régénération tissulaire observée au sein des matrices aortiques a permis l’ablation de l’endoprothèse en silicone après 6 mois. Des études prospectives depuis 2009 ont confirmé cette faisabilité chez l’homme. Le registre TRITON-01, incluant plus de 35 patients à ce jour, a permis de confirmer récemment ces résultats positifs, avec une mortalité (2,9 %) et une morbidité (22,9 %) comparables à celle des interventions majeures de chirurgie thoracique. Les complications principales à moyen et long termes ont été liées aux endoprothèses (granulomes) et nécessité un traitement mini-invasif par bronchoscopie rigide. Une régénération tissulaire épithéliale et cartilagineuse a également été observée chez l’homme, ceci permettant une ablation de l’endoprothèse après 18 mois. Les recherches se poursuivent aujourd’hui pour renforcer les indications principales, notamment dans le cadre de cancers trachéobronchiques et thyroïdiens invasifs qui restent rares, en collaboration avec des laboratoires spécialisés dans les domaines respiratoire, du cartilage et de l’immunologie pour expliquer les mécanismes de régénération.
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Communication scientifique
Le financement et l’évaluation des dispositifs médicaux innovants en FranceFinancing and evaluation of innovative medical devices in France
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
Le développement de nouveaux dispositifs médicaux (DM) est crucial pour l’amélioration des soins aux patients et vital pour maintenir une technologie nationale performante. Le financement des projets de recherche est favorablement soutenu par les acteurs institutionnels et les porteurs de projets sont hébergés dans de nombreuses pépinières et incubateurs. Les protocoles de recherche sont évalués et autorisés par l’ANSM dont l’objectif est de garantir la qualité des données scientifiques. Les recherches qui impliquent des personnes humaines sont validées et suivies par les CPP qui veillent au respect de leurs droits et de leur sécurité. Tout DM mis sur le marché européen doit avoir un marquage CE délivré par un organisme notifié qui évalue ses risques dans le cadre du nouveau MDR 2017. Le marquage CE est indispensable mais pas suffisant pour être pris en charge par l’Assurance maladie. C’est la HAS qui évalue le service médical attendu et le tarif de remboursement est négocié en fonction du niveau d’évaluation du service attendu par le CRPS. La prolongation des délais d’approbation des protocoles de recherche, l’augmentation des exigences de sécurité et de traçabilité suscitent des critiques qui peuvent être surmontées par une plus grande implication des professionnels de la santé et des chercheurs. Un des principaux facteurs de réussite de ce parcours reste la rencontre avec des décideurs capables de déceler l’intérêt d’une innovation.
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Correspondance
À propos du Dr Paul Teissier Lire la suite >Séance du 9 avril 2024
Éditorial
L’anesthésie-réanimation, en synergie avec la chirurgie, évolue vers un nouveau concept : l’anesthésie-réanimation médecine périopératoire (ARMPO)Anesthesia-intensive care, in synergy with surgery, is evolving towards a new concept: Anesthesia-intensive care-perioperative medicine (ARMPO)
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
L’anesthésie, longtemps pratiquée par les chirurgiens, est une technique qui s’est imposée au milieu du XIXe siècle par l’adoption d’inhalation d’éther, puis du chloroforme et du protoxyde d’azote, permettant au chirurgien d’opérer sans douleur sur un patient immobile. Les progrès médicamenteux, les anesthésiques locaux, puis intraveineux, les dérivés morphiniques puissants et d’action courte, les curares, alliés à l’amélioration des techniques et des matériels d’administration et de surveillance, ont permis une élévation du niveau de sécurité, des évolutions des modalités et indications opératoires tant chirurgicales qu’anesthésiques. Ces dernières ont justifié la création d’une spécialité médicale. L’adoption de l’anesthésie-réanimation-médecine périopératoire (ARMPO) a permis par une organisation pré- et postopératoire plus rationnelle, transversale et transdisciplinaire, de renforcer la sécurité des actes, d’améliorer le confort des patients, d’alléger des contraintes opératoires, de raccourcir les séjours hospitaliers.
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