Articles du bulletin

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3600 résultats

  • Communication scientifique

    Le cadre réglementaire des dispositifs médicaux

    The regulatory framework of medical devices

    La réglementation européenne qui encadre la mise sur le marché de la très grande diversité des dispositifs médicaux est en perpétuelle évolution depuis sa mise en œuvre en 1998. Ces produits de santé, qu’ils soient ou non remboursés, doivent faire l’objet, en amont de leur commercialisation d’une évaluation au regard d’exigences de sécurité et de performances dont notamment la démonstration d’un rapport bénéfice-risque favorable. Cette évaluation est vérifiée par un organisme notifié (ON), au cours d’un processus de certification de marquage CE spécifique (CE-médical) dont les modalités sont d’autant plus contraignantes que la classe de risque du DM est élevée. Une refonte totale de cette réglementation va être mise en place en mai 2020, au travers de la mise en application du nouveau règlement 2017/745. Cette évolution réglementaire majeure augmente les exigences en ce qui concerne le niveau de démonstration du rapport bénéfice-risque en particulier sur les attendus en matière d’investigations cliniques pré et post mise sur le marché, soit tout au long de la vie sur dispositif. Par ailleurs ce règlement renforce de nombreux autres aspects de cette réglementation dont notamment la transparence de l’information.

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  • Communication scientifique

    Évaluation des dispositifs médicaux par la Haute Autorité de santé

    Assessment of medical devices by the French National Authority for health

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les dispositifs médicaux (DM) sont nombreux, très hétérogènes avec un risque potentiel variable. Les DM marqués CE sollicitant une demande de remboursement sont évalués par la HAS suivant des modalités identiques s’il s’agit d’une inscription sous nom de marque en sus d’une prestation médicale ou à l’intérieur d’une prestation d’hospitalisation ou d’une inscription sur une ligne générique. Les modalités sont différentes pour la demande d’un forfait innovation. Dans la modalité la plus commune d’un dossier examiné par la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé (CNEDIMTS) chargée de l’évaluation, l’avis final d’un dossier de DM répertorie : l’indication retenue, et si le service est suffisant le niveau de son amélioration par rapport à un comparateur de référence, la population cible et la durée d’inscription sur la liste des produits et prestations remboursables. Au-delà, le dossier doit être traité par le Comité économique avant que le ministre n’accorde définitivement l’inscription. En intégrant les défis actuels de l’ère numérique et l’accélération de l’évolution technologique, la HAS a pour mission d’accompagner l’innovation sans perdre de vue le principe de précaution avec pour objectif final d’améliorer la qualité de vie des patients et leur espérance de vie.

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  • Communication scientifique

    La surveillance des dispositifs médicaux

    Medical devices monitoring

    D. Martin est Directeur général de l’ANSM.

    La réglementation européenne des dispositifs médicaux (DM), dite de « marquage CE », mise en œuvre dans les années 90, confie aux autorités nationales la responsabilité de la surveillance des DM. Cela recouvre la centralisation des données de matériovigilance et leur évaluation, mais aussi les opérations de contrôles sur le marché. L’ensemble de ces actions donne lieu à de nombreuses mesures de police sanitaire à l’encontre de certains opérateurs et de certains dispositifs. Un nouveau règlement 2017/745 du 5 avril 2017 sera d’application obligatoire à tout nouveau dispositif en mai 2020. Ce règlement introduit de la transparence, plus de traçabilité, une meilleure évaluation clinique, ainsi que de nouveaux outils de surveillance des dispositifs sur le marché. Ce règlement appelle aussi de la part des États-membres de l’UE à prendre des mesures nationales d’accompagnement. L’ANSM se prépare de longue date à ces changements afin de continuer d’occuper une place de premier plan dans le concert européen au bénéfice des patients.

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  • Éloge

    Éloge de Jean-Étienne Touze (1949–2018)

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  • Communication scientifique

    Risque à 3 mois, 1 an et 5 ans des accidents ischémiques transitoires et infarctus cérébraux mineurs dans une cohorte contemporaine, multicentrique, multinationale, multicontinentale de 4879 patients

    Risk at 3 months, 1 year and 5 years of transient ischemic attacks and minor ischemic strokes in a multicentric, multinational and multicontinental contemporary cohort of 4879 patients

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Au cours des cinq dernières années, j’ai reçu des fonds de recherche de Sanofi, BMS et AstraZeneca (TIAregsitry.org), de Pfizer, AstraZeneca et Merck (Treat Stroke to Target trial), de Boston Scientific (WATCH-AF registry), du gouvernement français (PHRC Treat Stroke to Target (TST) trial et TST-PL.U.S.) ; des honoraires comme membre d’executive committee du SOCRATES trial (AstraZeneca), du programme SPIRE trials (Pfizer), du registre XANTUS (Bayer), du PROMINENT trial (Kowa company), comme membre du steering committee de l’ESUS trial (Bayer) et du PARFAIT trial (BMS), comme membre de l’endpoint committee du SUMMIT trial (GSK), comme membre du DSMB de l’ALPINE studies program (Fibrogen), et de l’essai SHINGPOON ; des honoraires de participation à des advisory boards de la part de Bayer, Pfizer, Amgen, Kowa, Boston Scientific, Edwards, Shing Poon, Gilead ; des honoraires comme orateur de la part de Bayer, Amgen, Pfizer, Sanofi.

    L’accident ischémique cérébral (ou rétinien) transitoire (AIT) et l’infarctus cérébral mineur (sans handicap) offrent l’opportunité d’éviter un nouvel AVC ischémique avec handicap si le patient est exploré aussi rapidement que possible pour détecter la cause et la traiter sans délai. Le risque est très élevé dans les 90 premiers jours, notamment dans les 10–20 premiers jours, puis a tendance à beaucoup diminuer, donnant l’impression d’un risque faible à long-terme. Ce risque à long-terme a été, cependant, peu étudié. Le registre TIAregistry.org avait pour objectif de déterminer le risque à court et long-terme de patients avec AIT ou infarctus cérébral mineur. Les patients ont été inclus consécutivement dans 61 unités neurovasculaires organisées pour la prise en charge des AIT en urgence, dans 21 pays en Europe, Moyen-Orient, Asie et Amérique Latine, aussitôt que possible et jusqu’à 7jours après l’épisode qualifiant, et suivis 5 ans. Le critère de jugement primaire était la survenue d’un AVC, infarctus du myocarde ou mort vasculaire. Au total, 4739 patients ont été inclus dont 80 % dans les 24heures suivant les premiers symptômes, dont 3847 ont été suivis 5 ans. En dépit d’une prise en charge thérapeutique optimale tout au long du suivi, le risque de récidive à 3 mois, 1 an, et 5 ans était de 4 %, 6,2 % [IC à 95 %, 5,5–7,0 %], et 12,9 % [IC à 95 %, 11,8–14,1 %], respectivement. La moitié de ce risque était observé la première année post-AIT/infarctus cérébral mineur, et la moitié entre 1 an et 5 ans. À 5 ans, le risque de décès toutes causes, de décès cardiovasculaire, d’hémorragie majeure et d’hémorragie intracrânienne étaient respectivement de 10,6 %, 2,7 %, 1,5 %, et 1,1 %. Le risque de récidive d’AVC fatal ou non était de 9,5 %. Le risque à 5 ans d’AVC avec handicap (mRS>1) était de 7,9 % [IC à 95 %, 7,1–8,9 %]. En conclusion, le risque vasculaire après un AIT ou un infarctus cérébral mineur est de 6,5 % à un an et de 13 % à 5 ans, et ce risque est maximal durant les premiers jours, puis s’accroît de façon continue jusqu’à 5 ans, et 60 % de ce risque concerne des AVC avec handicap significatif. De nouvelles mesures de prévention sont nécessaires pour diminuer ce risque.

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  • Communication scientifique

    Modification de la présentation clinique de la spondylodiscite tuberculeuse en Tunisie

    Clinical evolution of tuberculous spondylodiscitis in Tunisia

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    La tuberculose encore fréquente dans les pays du sud connaît une recrudescence dans les pays développés. En Tunisie, son incidence annuelle est voisine de 3000 cas. La tuberculose rachidienne représente 50 à 60 % des tuberculoses ostéo-articulaires. Trois principales formes radiocliniques ont été décrites : la spondylodiscite tuberculeuse ou mal de Pott, la spondylite tuberculeuse et la tuberculose primitive de l’arc postérieur. Le diagnostic précoce de tuberculose rachidienne est devenu facile grâce aux progrès de l’imagerie et au développement des techniques de ponction biopsie disco-vertébrale. Le traitement des spondylodiscites tuberculeuses est essentiellement médical et doit durer au moins 9 à 12 mois. Les indications de la chirurgie se limitent aux déficits neurologiques et aux instabilités rachidiennes menaçantes, aux abcès paravertébraux volumineux résistants au traitement médical et aux cyphoses majeures.

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  • Communication scientifique

    Définition jurisprudentielle des infections nosocomiales, à l’appui de onze décisions du Conseil d’État

    Jurisprudential definition of nosocomial infections, in support of eleven decisions of the Conseil d’État

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’indemnisation des victimes d’infections nosocomiales repose sur les lois du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé et du 30 décembre 2002 relative à la responsabilité civile médicale. En l’absence d’une définition législative ou réglementaire, il est revenu à la jurisprudence de définir juridiquement les infections nosocomiales. Cette communication présente la jurisprudence administrative depuis ces lois avec les principales décisions du Conseil d’État et les cas cliniques à l’origine de ces décisions. La première définition juridique date d’une décision de 2013 : « à moins que la preuve d’une cause étrangère soit rapportée, seule une infection survenant au cours ou au décours d’une prise en charge et qui n’était ni présente, ni en incubation au début de la prise en charge peut être qualifiée de nosocomiale ». Le Conseil d’État a complété cette définition, en 2018, en ajoutant « sauf s’il est établi qu’elle a une autre origine que la prise en charge ». En l’absence d’une cause étrangère, le fait que l’infection apparaisse au cours d’une prise en charge ne suffit plus à la qualifier de nosocomiale.

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  • Présentation ouvrage

    Présentation du livre : Mantz JM. Pierres et poésie

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  • Éditorial

    Éditorial du Rédacteur en chef

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  • Communication scientifique

    Le déploiement de la télémédecine pour répondre aux enjeux du XXIe siècle : exemples d’expérimentation en Picardie

    The deployment of the telemedicine to answer the stakes in meet the challenges of the 21th century: Examples of experiments in Picardy

    Actuellement nous connaissons une modification profonde de l’organisation du système de santé et des pratiques des professionnels qui entraînent un certain nombre de préoccupations en matière d’accès aux soins. Face à ces incertitudes et interrogations, la télémédecine — comme pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication — apparaît être un levier incontournable pour garantir un accès aux soins pour tous en répondant, en partie, aux inégalités territoriales de santé comme en témoigne un certain nombre d’exemples locaux en Picardie. Toutefois pour permettre un déploiement efficient et à grande échelle il convient de lever l’ensemble des freins : responsabilité, financement de l’activité de télémédecine, numérique et accessibilité, etc., pour ne pas aggraver les inégalités territoriales de santé.

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  • Communication scientifique

    Prise en charge diagnostique et thérapeutique des uvéites

    Diagnostic and therapeutic management of uveitis

    Les uvéites sont des affections oculaires situées au carrefour de plusieurs spécialités médicales. Leur distribution étiologique est particulièrement variée depuis des affections auto-immunes limitées à l’œil ou associées à une maladie systémique et jusqu’à des maladies infectieuses dont certaines sont encore mal caractérisées. La fréquence des complications et le risque de cécité sont très importants à prendre en compte et imposent une discipline rigoureuse à l’ophtalmologiste qui doit mener à bien l’enquête étiologique en collaborant avec les collègues internistes, rhumatologues, infectiologues ou pédiatres et initier le traitement le plus efficace avant que les dégâts anatomiques ne grèvent le pronostic visuel. Les progrès récents dans le domaine du diagnostic microbiologique, de la biologie moléculaire ou de l’imagerie, d’une part, et en thérapeutiques innovantes basées sur les agents biologiques, d’autre part, ont permis de réduire significativement les conséquences de ces affections chez les patients tout en leur préservant une meilleure qualité de vie. Un effort important est actuellement réalisé pour mieux définir chaque entité nosologique et proposer une prise en charge personnalisée.

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  • Communication scientifique

    L’évolution des espèces à travers celle de leur génome – exemples des gènes impliqués dans la reproduction des mammifères

    The evolution of species through that of their genome – examples of genes involved in mammalian reproduction

    Les gènes impliqués dans la fonction de reproduction comptent parmi les gènes qui présentent une évolution particulièrement rapide, c’est-à-dire possédant des caractéristiques fonctionnelles différentes entre espèces proches. Cette évolution rapide peut se faire à travers la naissance de gènes chez les mammifères, comme c’est le cas de nombreux gènes d’expression exclusivement ovocytaire (KHDC1, NALP, etc.). Elle peut également se faire par mort de gènes par pseudogénisation (par transformation en un pseudo-gène bien que tous les pseudogènes n’aient pas les mêmes mécanismes de formation), comme les gènes codant les protéines de la zone pellucide, progressivement perdus au cours de l’évolution des vertébrés. Cette évolution peut également se réaliser par sélection positive, comme c’est le cas de gènes codant les Odorant Binding Proteins ou le récepteur GPR50 de la famille des gènes codant les récepteurs de la mélatonine. Nombre de ces évolutions sont très probablement apparues par hasard ; elles ont abouti à des modèles vivants adaptés à l’environnement du moment et ont été conservées. La description de l’ensemble de ces événements et des mécanismes moléculaires qui les sous-tendent sont autant de défis à relever dans les prochaines années, grâce notamment aux séquençages des génomes entiers et aux outils mathématiques dédiés à la phylogénie.

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  • Présentation ouvrage

    Présentation du livre : Germain M. Les sarcomes osseux chez l’enfant, une longue histoire. Paris : Ed. L’Harmattan, 2018

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  • Communiqué

    Proposition d’un traitement du paludisme par des feuilles d’Artemisia

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  • Éditorial

    La lutte contre l’antibiorésistance : une volonté politique

    The fight against antimicrobial resistance: A political will

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  • Communication scientifique

    Antibiorésistance : la situation en France et dans le monde

    Antimicrobial resistance is one of the main threats to public health in France and worldwide

    L’antibiorésistance est une des principales menaces pour la santé publique en France et dans le monde, car elle limite les possibilités de traitement des infections communautaires et est de nature à faire régresser les progrès de la médecine moderne rendus possibles par la prévention ou le traitement des infections associées aux soins. Si la situation en France peut être qualifiée de contrastée, avec de bons résultats dans la maîtrise des Staphylococcus aureus résistant à la méticilline ou des pneumocoques de sensibilité diminuée à la pénicilline, ces progrès restent lents et fragiles et sont contrebalancés par l’essor des entérobactéries résistantes aux céphalosporines de 3e génération et à l’émergence de celles résistantes aux carbapénèmes. Il existe en Europe un gradient nord-sud de l’antibiorésistance, avec des indicateurs généralement meilleurs en Europe du Nord. La situation dans le reste du monde reste imparfaitement documentée, mais les données disponibles témoignent de l’importance parfois majeure du problème dans la plupart des pays. Le contrôle et la prévention de l’antibiorésistance repose sur des règles d’hygiène permettant de limiter la transmission croisée des bactéries, sur le bon usage des antibiotiques et, pour certains pathogènes, sur la vaccination. Ces mesures sont urgentes et doivent être mises en œuvre dans chaque pays et de manière coordonnée au niveau international. Les données de surveillance doivent être disponibles et largement partagées : elles sont essentielles pour évaluer l’impact de ces mesures.

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  • Communication scientifique

    La transmission croisée dans la résistance aux antibiotiques : son contrôle dans les hôpitaux français

    Role of cross-transmission in resistance to antibiotics: Control procedures in French hospitals

    La résistance acquise aux antibiotiques est la conséquence directe de deux causes synergiques : l’utilisation massive d’antibiotiques qui entraîne la sélection des bactéries les plus résistantes (évolution darwinienne), et la dissémination des bactéries résistantes ainsi sélectionnées, par transmission au sein des populations humaines et animales (« transmission croisée »), et via l’environnement. Les programmes de lutte contre la résistance bactérienne doivent donc associer des mesures visant à contrôler la transmission croisée aux mesures visant à diminuer la consommation des antibiotiques. Des programmes de contrôle de la dissémination des bactéries multirésistantes ont été progressivement mis en place dans les hôpitaux de l’Assistance publique–hôpitaux de Paris (AP–HP) depuis 1993 puis dans l’ensemble des hôpitaux français depuis 1999. Ces programmes ont permis d’obtenir une forte diminution des taux de staphylocoques multirésistants et de garder très bas les taux de bactéries hautement résistantes émergentes : entérobactéries résistantes aux carbapénèmes (β-lactamines les plus récentes) par production de carbapénèmases et entérocoques résistants aux glycopeptides. Ces résultats ont été obtenus alors même que la consommation d’antibiotiques n’avait pas diminué de façon notable dans nos hôpitaux durant la période considérée montrant l’impact positif des mesures d’hygiène.

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  • Communication scientifique

    La recherche en stratégies antibactériennes : nouvelles pistes, nouveaux enjeux ?

    Research on antibacterial strategies: New tracks and challenges?

    À l’heure où l’arsenal thérapeutique antibactérien est de plus en plus menacé par l’émergence croissante des résistances, la recherche doit plus que jamais apporter des solutions. Dans un contexte, où la découverte de nouvelles molécules est difficile et où le marché économique des antibactériens est précaire, la recherche doit aujourd’hui faire face à de nouveaux enjeux et explorer des pistes innovantes pour les résoudre. Les principaux défis de la recherche en stratégies antibactériennes sont les suivants : (i) inscrire la recherche dans une démarche globale et coordonnée, (ii) développer de nouveaux antibiotiques ciblant des pathogènes prioritaires, (iii) sortir du « tout antibiotique » en développant des stratégies thérapeutiques innovantes (anticorps, peptides antimicrobiens, phages), (iv) développer des approches complémentaires ayant pour objectif de réduire l’utilisation des antibiotiques via des stratégies de prévention, de diagnostic ou de limitation de la persistance bactérienne, (v) soutenir la recherche et revitaliser le marché des antibactériens via de nouveaux outils économiques et (vi) faciliter et optimiser le processus de développement clinique. Tous ces enjeux appellent les chercheurs, développeurs, cliniciens, patients, vétérinaires et autorités politiques à travailler de concert et à opérer le changement de paradigme nécessaire pour lutter efficacement contre l’antibiorésistance.

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  • Rapport

    Rapport 19-02. L’hôpital public en crise : origines et propositions

    The public hospital in crisis: origins and proposals

    1- F.Michot : ancien chef du service de chirurgie digestive CHU de Rouen, ancien Président de la Conférence des Présidents du CNU Santé
    2- B.Launois : ancien Professeur de chirurgie, Université d’Adélaïde, Australie
    3- D. Bertrand : Conseiller médical au CNG
    4- J.Bringer : ancien Doyen de la Faculté de Médecine de Montpellier-Nîmes, ancien Président de la CME du CHU de Montpellier
    5- L.Degos : ancien Président de la HAS
    6- JP. Olié : chef de service honoraire de l’hôpital Sainte Anne, membre du CNOM
    7- C.Thuillez : membre du Collège de la HAS, Président de la Commission de Transparence, ancien conseiller du Directeur Général de l’Offre de Soins, ancien Président de la Conférence des Doyens des Facultés de Médecine

    La crise est perceptible au sein de l’hôpital public depuis des mois et largement commentée par la presse et les médias audiovisuels. Cette crise est en réalité plus ancienne et, depuis une dizaine d’années, de nombreux rapports lui ont été consacrés ; réformer l’hôpital et plus globalement réformer le système de santé sont des objectifs réaffirmés de la prochaine loi santé. À partir de l’audition de trente-deux personnalités du monde de la santé, ce rapport analyse les origines de la crise de l’hôpital public : crise de perte de sens, crise financière, crise managériale et gouvernance, crise structurelle et organisationnelle, crise sociétale et sociale. Il décline ensuite des propositions concernant la gouvernance de l’hôpital, des nouvelles modalités de financement, la réinsertion de l’hôpital dans son environnement, la situation des personnels médicaux et soignants, la participation des patients et des citoyens et la place de l’université dans l’hôpital.

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  • Communication scientifique

    Génétique des anévrismes intracrâniens

    Genetics of intracranial aneurysm

    Les anévrismes intracrâniens (AIC) se définissent par une hernie acquise de la paroi artérielle survenant préférentiellement à une bifurcation artérielle avec une prédilection topographique caractéristique au niveau des vaisseaux de la base du crâne. La détection fortuite en scanner ou IRM d’un AIC est une situation fréquente, ces examens étant de plus en plus pratiqués. Les facteurs de risque modifiables de rupture d’AIC sont bien définis, et les antécédents familiaux d’AIC constituent le principal facteur de risque pour la présence d’AIC. De nombreuses affections héréditaires sont associées à la formation d’AIC, mais ces syndromes représentent moins de 1 % de l’ensemble des AIC. Aucun test diagnostique basé sur la génétique n’est actuellement disponible pour identifier les mutations et les patients qui présentent un risque plus élevé de développer des AIC. La détection de ces mutations permettrait une meilleure compréhension des voies moléculaires impliquées dans la formation et la rupture des AIC ainsi que le développement de thérapies ciblées.

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  • Communication scientifique

    La neuroradiologie interventionnelle en pathologie vasculaire cérébrale : état de l’art

    Interventional neuroradiology in cerebral vascular pathology: The state of the art

    La neuroradiologie interventionnelle (NRI) a été conçue dans les années 1960–1970, dans le but d’aider le geste neurochirurgical, par dévascularisation préopératoire des tumeurs hypervasculaires de la tête du cou et du rachis, d’où le nom initial et impropre d’embolisation. La gestation fut longue et incertaine, jonchée d’obstacles corporatistes et de critiques souvent non scientifiques, pour ne pas dire malhonnêtes. Tout au long de ce parcours difficile, le Pr. Pierre Lasjaunias a joué un rôle majeur en aidant au décryptage de la micro-anatomie des vaisseaux de la base du crâne et de leurs variantes anatomiques. L’arrivée en 1991 des coils à détachement électrolytique, pour le traitement des anévrismes cérébraux, a fait basculer la NRI vers une discipline à part entière, remplaçant au fur et à mesure de l’évolution des concepts et de la technologique, les indications thérapeutiques neurochirurgicales « traditionnelles ». Depuis l’année 2015 date de la publication de l’étude randomisée « Mr CLEAN », le traitement de l’accident vasculaire cérébral fait maintenant part intégrante de l’arsenal thérapeutique de la NRI. Le système nerveux central rejoint donc la magnifique histoire thérapeutique du cœur !

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  • Communication scientifique

    Ischémie cérébrale : la fin de la fatalité ?

    Ischaemic stroke: The end of fatality?

    État de la question

    Malgré les progrès majeurs de la prise en charge de l’ischémie cérébrale, un patient sur deux reste handicapé.
    Objectif
    Préciser les besoins non satisfaits et les pistes d’amélioration en partant de l’état actuel des connaissances.

    Résultats
    Les stratégies de prise en charge en phase aiguë de l’ischémie cérébrale validées par des essais randomisés comprennent la thrombolyse intraveineuse par recombinant tissue-plasminogen activator (rt-PA), la thrombectomie mécanique, l’aspirine en prévention des récidives précoces, la chirurgie décompressive dans les infarctus étendus de l’artère cérébrale moyenne ou du cervelet, et l’hospitalisation en unité neurovasculaire. Toutefois, les patients n’ont pas tous accès au traitement optimal : un patient sur deux n’a pas accès à une unité neurovasculaire en France, avec de grandes variations territoriales ; le taux de thrombolyses pour1000 ischémies cérébrales est très variables (142 en Europe, 92 en France, 249 dans le Nord-Pas-de-Calais avec des variations de 155 à 268 selon les arrondissements) ; le taux de thrombectomies pour1000 ischémies cérébrales est également variables (37 en Europe, 52,5 en France, 81 dans le Nord-Pas-de-Calais avec des variations de 36 à 108 selon les arrondissements). Les patients ayant accès au traitement optimal n’ont pas tous les mêmes résultats : dans l’étude du Nord-Pas de Calais, 41,9 % des patients ont un résultat favorable à 3 mois, mais ceux dont le domicile n’est pas dans la métropole de Lille ont des résultats significativement moins bons. L’analyse arrondissement par arrondissement montre que le délai n’est pas le seul facteur explicatif. Enfin, l’accès au traitement optimal ne garantit pas la guérison.

    Pistes d’amélioration
    Elles consistent à augmenter le nombre de patients ayant accès à une reperfusion (éducation, appel au 15, thrombolyse assistée par télémédecine avant arrivée en unité spécialisé, changement du paradigme de sélection des patients pour la thrombolyse, accessibilité dans des délais raisonnables à un centre de neuroradiologie interventionnelle. Parallèlement, d’autres stratégies de reperfusion sont à l’étude (combinaison rt-PA et anticoagulation, adjuvants, nouveaux agents thrombolytiques).

    Conclusion

    Les progrès majeurs de ces dernières années ne doivent pas faire perdre de vue que beaucoup de patients n’ont pas accès à un traitement optimal, et que ceux qui y ont accès restent handicapés 1 fois sur 2. Certaines pistes d’amélioration doivent être poursuivies sans perdre de vue l’intérêt crucial de la prévention.

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  • Communication scientifique

    Utilisation de longs ARN non codants vers un diagnostic urinaire du cancer de la prostate

    Long non-coding RNAs: towards urinary diagnosis for prostate cancer

    Avec près de 54 000 nouveaux cas par an en France, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme et est la troisième cause de décès par cancer. De nos jours, le diagnostic précoce du cancer de la prostate se fait par un dosage sanguin du marqueur Prostate Specific Antigen (PSA) et un toucher rectal. Cependant, le diagnostic repose sur les biopsies prostatiques qui peuvent être sources d’infection (moins de 5 % de risque) et peuvent être négatives dans 55 % des cas. La recherche de nouveaux marqueurs plus robustes est donc nécessaire. Le séquençage haut débit du génome et du transcriptome humains combinés aux analyses bio-informatiques ont complètement changé la compréhension de l’organisation du génome. Il s’avère que seul 2 % du génome est transcrit en ARNm codant pour des protéines, 66 % synthétise des ARN non codants dont font partie les longs ARN non codants (lncRNA). Ces ARN, de plus de 200 nucléotides, sont spécifiques d’une cellule ou d’un tissu donné et peuvent avoir des fonctions oncogéniques ou suppressives de tumeurs. Ils peuvent également être des biomarqueurs diagnostiques, pronostiques et des cibles thérapeutiques en cancérologie. Parmi les différentes classes de lncRNA, les transcrits antisens (aslncRNA), codés par le brin d’ADN complémentaire à celui d’un ARN messager, sont les moins décrits. Nous avons identifié, par séquençage haut débit, de nombreux aslncRNA non annotés dont trois d’entre eux sont très significativement augmentés dans les tumeurs de prostate en comparaison à des tissus prostatiques normaux. Nos résultats ont été validés, par la technique d’hybridation (NanoString) sur une cohorte de 166 tumeurs et une étude préliminaire sur des urines de patients atteints de cancer de la prostate semble très prometteuse. Notre objectif est de développer un test urinaire spécifique, non invasif, précoce, rapide et robuste qui permettrait de diagnostiquer le cancer de la prostate ou d’orienter avec beaucoup plus de pertinence les patients vers des biopsies.

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  • Communication scientifique

    Le coût social des drogues licites et illicites en France

    Social cost of drugs in France

    Le coût social des drogues en France mesure le coût monétaire des conséquences de la consommation et du trafic des drogues légales (alcool et tabac) et illégales. Le coût social est composé du coût externe (valeur des vies humaines perdues, perte de la qualité de vie, pertes de production) et du coût pour les finances publiques (dépenses de prévention, répression et soins, économie de retraites non versées, et recettes des taxes prélevées sur l’alcool et le tabac). Les paramètres de calculs suivent les recommandations du Rapport Quinet en 2013 et les données sanitaires ont été collectées dans la littérature scientifique. Le « coût social » de l’alcool et celui du tabac sont proches de 120 milliards d’euros, suivi par les drogues illicites (8,7 milliards d’euros). Le coût social engendré par le tabac peut être rapproché des 13,4 millions de fumeurs et le coût social de l’alcool des 3,8 millions « d’usagers à risques d’alcool ». Les drogues illicites engendrent un faible « coût social » total, en comparaison de l’alcool et du tabac, parce qu’elles sont moins consommées. Le « coût externe » représente l’essentiel du « coût social » pour l’alcool, le tabac et les drogues illicites (respectivement 96,1 %, 86,4 % et 67,9 %). L’importance de cette composante s’explique par le nombre très important de vies perdues (respectivement environ 49 000, 79 000, 1600) et par la valeur de l’année de vie perdue (115 000 euros) qu’il est recommandé d’utiliser en France dans les calculs socioéconomiques. Le « coût externe » de l’alcool est 8 % plus élevé que celui du tabac bien que le nombre des décès par le tabac soit plus important que ceux engendrés par l’alcool. Cette différence s’explique par un âge moyen au décès plus jeune pour l’alcool que pour le tabac (63 ans vs 71 ans) et par le fait que de nombreux décès accidentels engendrés par l’alcool interviennent précocement. Le « coût des drogues pour les finances publiques » est élevé (1,0 % du PIB). Chaque année, l’État doit payer respectivement pour l’alcool, le tabac et les drogues illicites, 3,9 milliards, 13,8 milliards et 2,4 milliards d’euros. Ainsi, 33 % du déficit budgétaire français serait constitué par le poids négatif des drogues sur les finances publiques. Les recettes de taxation sont inférieures au « coût des soins » (respectivement 8,5 et 25,9 milliards d’euros). La taxation sur les alcools ne représente que 37 % du coût des soins des maladies engendrées par l’alcool tandis que les taxes sur le tabac sont également insuffisantes à couvrir le coût des soins engendrés par ce dernier et représentent 40 % des recettes de taxation.

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  • Communication scientifique

    Pollution et maladies cardiovasculaires

    Cardiovascular diseases and pollution

    L’effet de la pollution atmosphérique sur les maladies cardiovasculaire est maintenant bien établi. Les études récentes ont montré que l’exposition aux polluants externes en aigu comme à long terme, augmente la mortalité cardiovasculaire, le nombre d’accidents coronariens, d’insuffisances cardiaques, d’arrêts cardiaques, et certains troubles du rythme. Les polluants en cause sont essentiellement les NO, NO2, SO2, O3, CO et les particules fines (PM2,5 et PM10). Nous avons étudié l’effet de la pollution atmosphérique dans l’agglomération niçoise (NO, NO2, SO2, O3, PM2,5 et PM10) sur la fréquence d’admission aux urgences du CHU pour insuffisance cardiaque aiguë sur la période 2014, 2015, 2016. Nous n’avons pas trouvé de corrélation à l’exception d’une faible corrélation avec les PM2,5 sur 5 jours. La prévention passe, d’une part, sur le plan individuel, pas l’éducation thérapeutique et, d’autre part, sur le plan des nations, par une pression sur les gouvernements d’Europe pour que les seuils de l’OMS soient respectés.

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  • Chronique historique

    Ramond de Carbonnières (Strasbourg 1753 — Paris, 1827), bi-académicien et le thermalisme pyrénéen

    Ramond de Carbonnières (Strasbourg, France 1753 – Paris, France 1827), a Pyrenean's academician

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  • Éloge

    Éloge de Jacques Hureau (1930–2018)

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  • Rapport

    Rapport 19-01. Pérenniser les centres de ressources biologiques : un enjeu majeur pour la recherche biomédicale

    Sustainability of biological resource centers: a major challenge for biomedical research

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts avec le sujet abordé.

    Les Centres de Ressources Biologiques (CRB ou biobanques) collectent, conservent, transforment et distribuent des produits biologiques humains aux fins de recherche. Les CRB sont des structures essentielles au progrès des sciences de la vie et de la médecine, en particulier avec le développement de la biologie à grande échelle, des technologies à haut débit et de la génomique. L’Académie nationale de médecine recommande de créer un Comité national de pilotage des CRB, dont les missions seront : de définir une stratégie nationale pour les CRB, en concertation avec les établissements de soins ; d’établir un dispositif d’évaluation des CRB ; de proposer un mode de financement unique basé sur l’évaluation de l’activité et de la participation du CRB à la recherche ; et de faire des propositions en matière législative et réglementaire pour l’utilisation des ressources biologiques humaines à des fins de recherche.

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  • Éditorial

    Éditorial : L’échinococcose alvéolaire : une zoonose négligée en pleine évolution

    Alveolar echinococcosis: A full growing neglected zoonotic disease

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  • Communication scientifique

    L’échinococcose alvéolaire une zoonose en pleine expansion

    Alveolar echinococcosis a full spreading zoonotic disease

    Entre 2005 et 2010 nous avons enquêté sur la présence du parasite Echinococcus multilocularis chez le renard roux, considéré comme le principal responsable de la contamination environnementale, sur une partie importante du territoire en France. La carte de répartition du parasite montre que sa présence est beaucoup plus étendue que ce qui était envisagé, s’étendant aussi bien à l’Ouest qu’au sud de la zone d’endémie connue. Dans cette dernière, nous y avons détecté une prévalence beaucoup plus élevée que ce qui y était précédemment décrit. De plus, nous avons montré la présence du parasite également dans la banlieue de Paris. Entre 2016 et 2018 nous avons mené une investigation identique mais sur une surface plus réduite. Nous avons mis à jour une croissance forte de la prévalence par endroits en dehors de la zone d’endémie.

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  • Communication scientifique

    Auto-transplantation hépatique après résection ex-vivo pour échinococcose alvéolaire au stade terminal

    Ex-vivo liver resection and auto-transplantation (ELRA)for advanced alveolar echinococcosis

    La résection complète des lésions, associée à un traitement par albendazole pendant deux ans représentent le traitement le plus efficace de l’échinococcose alvéolaire hépatique (EAH). Seulement un petit nombre de patients peuvent bénéficier d’une hépatectomie conventionnelle du fait de l’infiltration extensive des lésions hépatiques d’EAH et pour les autres patients un traitement par albendazole avec ou sans allotransplantation ou un traitement interventionnel non chirurgical doivent être envisagés. Bien que la transplantation soit considérée comme une option légitime pour des cas aussi avancés, la pénurie de donneurs d’organes, la nécessité d’un traitement immunosuppresseur postopératoire à vie et une possible récidive due aux effets secondaires des traitements médicaux, les chirurgiens ont été motivés pour chercher une modalité alternative possible. C’est dans cette optique que la résection « ex vivo » des lésions hépatiques suivie par l’autotransplantation du foie résiduel sain (ELRA) a été entreprise pour la première fois chez un patient avec une échinococcose alvéolaire (EA) au stade terminal par les auteurs en 2011 et réalisée à ce jour chez 94 patients avec des résultats cliniques prometteurs. Les données actuellement disponibles chez les 69 premiers patients, confirment que la résection ex vivo suivie d’autotransplantation pour les lésions d’EAH au stade terminal est une option émergente en cas de lésions non résécables par chirurgie classique avec une mortalité globale de 7 % à 30 jours et une survie sans récidive de 100 %. La sélection minutieuse des patients, l’évaluation précise du volume et de la qualité du foie restant sont les clés de la réussite du geste chirurgical. Des cohortes complémentaires avec un nombre plus élevé de patients et un suivi à plus long terme devraient confirmer ces résultats.

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  • Communication scientifique

    L’échinococcose alvéolaire au XXIe siècle : une maladie infectieuse opportuniste ?

    Alveolar echinococcosis in the 21st century: An opportunistic infection?

    L’augmentation de la susceptibilité des animaux expérimentaux immunodéprimés vis-à-vis de l’échinococcose alvéolaire (EA) est connue depuis plus de 30 ans, ainsi que la progression rapide des lésions résiduelles chez les patients transplantés pour EA. Cependant, ce n’est que depuis le début des années 2000 que des publications isolées ont fait état de cas d’EA chez des patients atteints d’immunosuppression acquise. Une étude systématique des cas d’EA chez les transplantés d’organe et les patients atteints de sida ou d’affections malignes et/ou inflammatoires chroniques traités pas immunosuppresseurs a bénéficié de l’existence d’un Registre Français des cas d’EA (FrancEchino). Elle a confirmé l’augmentation significative du nombre et du pourcentage de cas d’EA associés à une immunosuppression de 1992 à 2012, plaçant désormais l’EA au sein des infections « opportunistes ». Dans cette situation l’EA est généralement une découverte fortuite lors du bilan de la pathologie sous-jacente. Le diagnostic est souvent retardé et son traitement parfois erroné du fait de la confusion avec cette pathologie, en particulier en cas de cancer. Si l’EA est symptomatique, le caractère aigu des symptômes, simulant un abcès hépatique, est aussi source d’errance diagnostique, d’autant que la sérologie est plus souvent négative et l’imagerie plus souvent atypique que chez les patients sans immunosuppression. La stratégie thérapeutique de l’EA s’applique cependant : résection hépatique complète des lésions si elle est possible et si la maladie sous-jacente le permet, et traitement à vie par albendazole chez les patients inopérables ; dans ce dernier cas, l’amélioration peut être spectaculaire, mais les effets secondaires semblent plus fréquents. Des études complémentaires permettront de dire si l’EA est due à une réactivation d’une infection ancienne ou à une contamination récente.

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  • Éditorial

    De quelques pathologies respiratoires

    A few respiratory pathologies

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  • Communication scientifique

    Apport de la chirurgie dans le traitement de la polypose nasosinusienne

    Objectif
    Le but de cette étude est d’évaluer les résultats à long terme d’une prise en charge médico-chirurgicale de la polypose naso-sinusienne (PNS) cortico-résistante.
    Méthode
    Étude observationnelle et monocentrique incluant 279 patients consécutifs opérés pour une PNS cortico-résistante (ethmoïdectomie radicale bilatérale) avec un recueil standardisé des données, avec un recul minimum de 5 ans. L’évaluation du traitement médico-chirurgical a été réalisée à la fois sur les symptômes rhinologiques (obstruction, rhinorrhée, odorat, douleurs faciales) et sur la consommation annuelle de corticoïdes per os.
    Résultats
    Le traitement médico-chirurgical a permis à la fois une amélioration symptomatique significative sur tous les symptômes (p < 10-3), et une diminution significative de la consommation de cures courtes de corticoïdes per os (p < 10-3).
    Conclusion
    Les résultats permettent de montrer qu’un excellent résultat fonctionnel et une diminution de la consommation annuelle de corticostéroides oraux peuvent être obtenus dans plus de 95 % des cas après une chirurgie ethmoïdale radicale chez les patients ayant une PNS cortico-résistante.

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  • Communication scientifique

    Muqueuse naso-sinusienne et mucoviscidose

    Sinus mucosa and cystic fibrosis

    L’épithélium nasal assure le rôle de filtre des voies aériennes inférieures grâce au drainage mucociliaire dont l’efficacité dépend des transports ioniques trans-épithéliaux qui régulent l’hydratation du liquide de surface recouvrant les cellules ciliées. Dans la mucoviscidose, les mutations du gène CFTR, codant pour une protéine membranaire responsable de la sécrétion d’ions chlorure, conduisent à la déshydratation du liquide périciliaire de surface, ce qui impacte le mucus et provoque inflammation et infection des sinus aux poumons. La mise en évidence de l’infection sinusienne dans la mucoviscidose est capitale dès le plus jeune âge afin de retarder l’infection pulmonaire. Une prise en charge médico-chirurgicale est nécessaire y compris chez le patient greffé pulmonaire où les sinus sont la source de l’infection des greffons. La muqueuse sinusienne est aujourd’hui proposée comme un outil de médecine personnalisée afin de tester ex vivo dans des cultures primaires issues de brossage nasal de nouveaux traitements modulateurs du défaut de fonction de CFTR.

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  • Communication scientifique

    Quel est l’impact de la pollution atmosphérique sur l’asthme de l’enfant ?

    What is the impact of air pollution on children’s asthma?

    Il est actuellement clairement démontrer, grâce aux études épidémiologiques, que la pollution est responsable d’une augmentation des exacerbations d’asthme chez les enfants asthmatiques. L’hypothèse que la pollution contribue à la genèse de l’asthme chez l’enfant repose également sur des données épidémiologiques, cliniques et expérimentales. Après avoir défini la pollution atmosphérique, nous abordons dans cette revue les données expérimentales et épidémiologiques qui mettent en évidence un lien entre pollution et asthme chez l’enfant. Nous insistons également sur l’asthme de l’enfant comme première maladie chronique de l’enfant et les conséquences dans notre pratique clinique de la pollution sur la prise en charge des enfants asthmatiques.

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  • Communication scientifique

    La bronchopneumopathie chronique obstructive

    Chronic obstructive pulmonary disease

    La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est caractérisée par des symptômes respiratoires persistants et une limitation des débits aériens dus à des lésions des voies aériennes et alvéolaires induites par une exposition à des particules ou des gaz. Le principal facteur de risque est le tabac mais d’autres expositions environnementales, notamment professionnelles, sont décrites. La BPCO peut être secondaire à un déclin accéléré de la fonction respiratoire ou à une croissance pulmonaire incomplète induite par différents facteurs de risque dans l’enfance. La sévérité de la BPCO prend en compte l’altération de la fonction respiratoire, l’intensité des symptômes, l’historique des exacerbations et les co-morbidités, fréquentes et qui aggravent la morbidité et la mortalité de la BPCO. L’évolution de la BPCO peut se compliquer d’insuffisance respiratoire chronique. Le sevrage tabagique est la mesure la plus efficace pour modifier l’histoire naturelle de la BPCO. Les principaux traitements de la BPCO sont la réhabilitation respiratoire et les traitements inhalés, bronchodilatateurs et corticoïdes. Ces traitements essentiellement symptomatiques sont adaptés selon la sévérité de la maladie. Les traitements instrumentaux, en cours de développement, ont des indications spécifiques chez des patients avec un emphysème et une distension thoracique importante. Au stade d’insuffisance respiratoire, l’oxygénothérapie de longue durée et parfois la ventilation mécanique améliorent la qualité de vie et le pronostic. Dans les cas les plus graves, la transplantation pulmonaire, proposée en l’absence de contre-indication, améliore la qualité de vie et les capacités fonctionnelles des patients.

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  • Éditorial

    La santé des migrants

    Health of migrants

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  • Éditorial

    La santé des migrants, une urgence pour la solidarité

    Migrants’ health

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  • Communication scientifique

    Éléments relatifs à la santé et au recours aux soins des personnes migrantes en France

    About migrants’ health status and migrant’s access to health care in France

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  • Communication scientifique

    Exil et violences

    Exile and violences

    Les liens entre exil et violences sont analysés du point de vue des problèmes de santé liés à la précarité, la violence, la migration, la souffrance mentale. Une première partie terminologique précise les différences entre migrants, réfugiés et exilés. Le concept d’exil étant celui qui est le plus problématique. L’exilé est en situation tout à la fois politique et d’acculturation différente de celle du migrant travailleur. Les définitions des violences et de leurs effets s’appuient sur le Rapport mondial sur la violence et la santé proposé en 2002 par l’OMS. Il montre que les violences sont facteurs de risque, notamment psychotraumatiques à long terme, sur la santé des personnes qui en ont été victimes et leurs proches. Après une estimation du nombre de migrants ayant subi la torture et en besoin potentiel de soins, des mentions particulières sont faites sur la spécificité des effets des violences de l’exil pour les femmes, les enfants et les personnes âgées. Il est rappelé ensuite que le psychotraumatisme longtemps dénié est reconnu aujourd’hui mais que les manques de formations de professionnels compétents sont considérables. La conclusion insiste sur les violences des effets maltraitants que nos politiques migratoires et pratiques institutionnelles infligent aux migrants et qui souvent réactivent les traumatismes anciens. Les professionnels de santé ont alors un devoir de prévention, de protection.

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  • Communication scientifique

    L’accueil sanitaire des migrants en France et en Europe, reflet d’une crise de solidarité

    Medical health care provision for migrants in France and the rest of Europe reveals a solidarity crisis

    En Europe et singulièrement depuis 2015, les politiques migratoires font l’objet de décisions risquant de porter atteinte à la santé de celles et ceux qui viennent chercher protection et accueil. La santé de milliers de migrants, femmes vulnérables, mineurs non accompagnés ou hommes jeunes, fait l’objet d’idées fausses et de préjugés. De plus, la médecine peut être instrumentalisée à des fins de contrôle migratoire. Présents sur le territoire français et européen et dans des zones de conflits et d’extrême pauvreté, Médecins du Monde (MdM) peut attester que la santé des migrants nécessite un cadre protecteur et accueillant leur permettant de se remettre des extrêmes violences vécues dans les pays d’origine et de transit, ce que les dispositifs actuels ne permettent pas en l’état. Si les pathologies rencontrées n’ont guère de spécificité, les traumatismes subis ont souvent des conséquences physiques et psychologiques graves. Sur le sol français et européen, un accueil et un hébergement dignes, combinés à un accès à des soins adaptés, seraient conformes à nos valeurs de solidarité et d’humanité.

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  • Autre

    Quelques rappels sur les migrations de populations

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  • Discours

    Bilan de l’activité académique 2018

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  • Discours

    Quelques réflexions sur le parcours de l’Homme. De l’ignorance à l’ennui ?

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  • Rapport

    Rapport 18-13. Conséquences de la pratique sportive de haut niveau chez les adolescentes : l’exemple des sports d’apparence

    Consequences of high level sport practice in female adolescents: the example of appearance sport

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts avec le sujet abordé.

    Si la pratique du sport chez l’enfant ou l’adolescent est conseillée pour leur épanouissement physique et psychologique, une activité sportive trop intensive dans ces périodes de la vie chez des sportives de haut niveau, peut engendrer des effets délétères sur la croissance, le développement osseux, le métabolisme et le développement pubertaire. Les causes de ces effets néfastes sont multiples : entraînements très intensifs, contrôle excessif de la silhouette et donc des apports nutritionnels, troubles endocriniens et métaboliques, blessures musculo-tendineuses osseuses et articulaires. Une prise de conscience de ces conséquences devrait avoir lieu et devrait entrainer des informations précises aux sportives sur les risques et une formation des encadrants. Les fédérations sportives les plus concernées devraient proposer une surveillance médicale adaptée et des recommandations spécifiques pour les sports  de silhouette ou sports d’apparence.

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  • Communication scientifique

    Histoire et Préhistoire de la coopération hospitalière et des groupements hospitaliers de territoire (GHT)

    History and Prehistory of Hospital Cooperation and Territorial Hospitals Group (GHT)

    L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt privé en relation avec le contenu de cet article.

    Les groupements hospitaliers de territoire (GHT) constituent l’une des dispositions les plus importantes de la loi du 21 janvier 2016 qui vise notamment à réformer l’organisation territoriale de l’offre de santé.
    Au nombre de 135, ils s’enracinent dans la longue marche de la prise de contrôle de l’organisation hospitalière par l’État. Celle-ci date en réalité des débuts même de l’État, avec Charlemagne, se renforce à la Renaissance sous l’influence des idées Réformées, s’affirme avec les Lumières et la Révolution de 1789 dont elle est à la fois un fleuron et un échec et s’impose vraiment à partir de la IIIe République. Le but commun est d’abord celui du nécessaire contrôle par une autorité supérieure du bon usage de la dépense. Avec la médecine moderne, il devient celui d’instituer un réseau de soins gradué,  coordonné, offrant davantage de qualité et de sécurité.

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  • Communication scientifique

    La construction juridique des Groupements hospitaliers de territoire (GHT)

    Legal construction of Territorial Hospitals Groups (THG)

    Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt avec quiconque ou quelconque organisme liés à cette étude.

    La loi no 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé a créé les Groupements hospitaliers de territoire (GHT). Ce sont des regroupements d’hôpitaux publics voulus par la puissance publique, sur la base d’un volontariat et sur un territoire commun. Ils se réunissent autour d’un projet médical partagé défini ensemble. C’est l’aboutissement d’une planification des moyens, lits et équipements lourds se transformant en une organisation graduée des soins au service du patient. Une mutualisation des moyens et des équipes en est la conséquence et l’objectif. L’hétérogénéité des GHT résulte de la rapidité de leur mise en place, en moins de quatre mois, et l’absence d’une contrainte de l’Etat. Les hôpitaux resteront indépendants mais 135GHTont été créés pour des territoires de 100 000 à 2,5 millions d’habitants.

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  • Communication scientifique

    L’exercice médical dans le projet médical et soignant partagé

    Medical practice in shared medical and shared-care projects

    Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt avec quiconque ou quelconque organisme liés à cette étude.

    Les Groupements hospitaliers de territoire (GHT), créés par la loi en 2016 ont été rapidement mis en place, sur la base d’un volontariat par plusieurs établissements publics. Le territoire de santé est l’échelon de base pour l’organisation des soins et la prise en charge du patient. Les hôpitaux faisant partie duGHTrestent indépendants, mais un établissement support assure une responsabilité sur les achats, le système d’information hospitalier (SIH) et de fait sur le projet médical dans le GHT. Les instances du GHT sont semblables aux hôpitaux, mais lui sont propres. Le projet médical partagé est accompagné du projet de soins partagé, les deux étant liés. Il est l’élément clé de la coopération des établissements dans le GHT. Il s’appuie sur des filières de soins allant des consultations générales ou spécialisées aux soins les plus aigus et les plus complexes. Il est établi par les équipes médicales et soignantes, sous la forme de filières de soins par pathologie, par type de soins ou par population.

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  • Autre

    La pertinence des actes médicaux

    Towards relevant health care practices

    Défini comme « médecine sobre », le concept de pertinence des actes médicaux, progressivement structuré depuis 1977, constitue dorénavant un corpus opérationnel prioritaire. Il préconise une médecine exactement appropriée au but recherché, fondée sur la qualité, la justesse et la sécurité des décisions d’investigations et de soins en fonction des preuves scientifiques disponibles et du contexte de la personne. La pertinence se fonde sur les acquis de la médecine par les preuves. En fonction des pathologies et selon les cas, elle peut bénéficier de l’adaptation des parcours de soins, de la multidisciplinarité et de la contribution de centres de référence. Visant à réduire la sur-consommation et la « dys-consommation » médicales, elle doit aussi dénoncer la « sous-consommation » médicale. La pertinence intègre les recommandations et référentiels proposés par les sociétés savantes nationales et internationales et par l’HAS. Pour sa part, l’Assurance maladie élabore des parcours de soins et des messages de pertinence. C’est un devoir professionnel d’en prendre connaissance. L’efficacité de la pertinence doit être évaluée sur le plan médicoéconomique et celui de la satisfaction des patients. Le concept de pertinence est maintenant pris en compte, d’une part, à l’échelon des pouvoirs publics, d’autre part, à celui des enseignants (doyens des facultés de médecine) et des étudiants. L’un des axes de la « stratégie nationale de santé 2018–2022 » vise à « garantir la qualité, la sécurité et la pertinence des prises en charge à chaque étape du parcours de santé » ce qui implique des mesures de financements, d’organisation et de régulation. De son côté, l’université travaille à décliner et à inscrire le concept de pertinence dans chacun des trois cycles de formation des futurs médecins. Cet objectif est d’autant plus important qu’in fine, « toute décision médicale est singulière », et le restera, malgré le développement inévitable des outils algorithmiques et de l’intelligence artificielle.

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