Communication scientifique
Séance du 12 janvier 2021

Lymphocytes T-CD8 et immunothérapie anti-tumorale : rôle et Ciblage thérapeutique

MOTS-CLÉS : Lymphocytes T CD8+, Microenvironnement tumoral, Biomarqueurs environnementaux
CD8+T cell in cancer immunotherapy: Role and value of its therapeutic targeting
KEY-WORDS : CD8-Positive T-Lymphocytes, Tumor Microenvironment, Environmental Biomarkers

Léa Paolini (a, c), Antonin Saldmann (a, b, c), Eric Tartour (a, b, c)

Financement
Ce travail a été financé par Fondation ARC, INCA PLBio, Labex Immuno-Oncology, Site intégré de recherche en cancérologie (SIRIC CARPEM), IDEX ANR-18-IDEX-0001 (Université de Paris), Foncer.

Déclaration de liens d’intérêts
E.T: Subventions de recherche des sociétés Servier et Vaxeal.
E.T : Conférences : Invitation en qualité d’intervenant pour BMS, Merck-MSD, Olympe.

Résumé

Bien que de nombreuses cellules immunes jouent un rôle dans les mécanismes d’action de l’immunothérapie anti-tumorale, les LT-CD8 sont le plus souvent considérés comme les effecteurs majeurs. Au cours de ces dernières années de nouvelles technologies (analyse en cellules uniques, cytométrie multidimensionnelle, analyse multiplexe in situ, etc.) ont permis de définir de nouvelles sous populations de LT-CD8 et de mieux comprendre les cellules ciblées par les traitements d’immunothérapie par anti-PD-1 ou anti-CTL14 ou dans le cadre de vaccination anti-tumorale. Suite à de nombreux travaux, deux principales populations ont émergé, les LT-CD8 résidents mémoires (TRM)(CD103, CD49a, CD69) et les LT-CD8 épuisés progéniteurs (TCF1) comme jouant un rôle prédominant dans le mécanisme d’action des anti-PD-1. Ces 2 types cellulaires peuvent s’expandre après traitement par anti-PD-1 et des études convergent pour leur conférer un rôle de biomarqueur prédictif de réponse à l’immunothérapie. Les LT-CD8 résidents mémoires sont nécessaire pour l’efficacité thérapeutique de vaccins anti-tumoraux. L’induction de ces TRM nécessite une voie mucosale d’immunisation et l’identification des cellules dendritiques (CD103, Clec9a, CD1c, CD63) à l’origine de leur activation stimule différentes approches thérapeutiques ciblant ces cellules présentatrices d’antigènes. Des progrès récents dans l’analyse du rôle du ganglion dans l’efficacité des traitements par anti-PD1/PD-L1 via l’activation d’une population de LT-CD8 épuisée progénitrice pourraient aussi déboucher sur le développement de traitements néoadjuvants pour optimiser l’efficacité de l’immunothérapie avant l’exérèse chirurgicale des ganglions associés à la tumeur.

Summary

Although many immune cells play a role in the mechanisms of action of cancer immunotherapy, CD8+T cells are most often considered to be the major effectors. In recent years, new technologies (single cell analysis, multidimensional cytometry, in situ multiplex analysis, etc.) have made it possible to define new CD8+T cell sub-populations and to better understand the cells targeted by anti-PD-1 or anti-CTL14 during immunotherapy or in the context of therapeutic cancer vaccine. Following numerous studies, two main populations have emerged, resident memory CD8+T cells(TRM) (CD103, CD49a, CD69) and exhausted progenitor CD8+T cells (Tpex) expressing the TCF1 transcription factor as playing a predominant role in the mechanism of action of anti-PD-1. These 2 cell types can expand after anti-PD-1 treatment and studies are converging to confer on them a role as a predictive biomarker of response to immunotherapy. TRM are required for the therapeutic efficacy of anti-tumour vaccines. The induction of these TRM is improved when a mucosal route of immunization is selected. The identification of the dendritic cells (CD103, Clec9a, CD1c, CD63) responsible of their activation stimulates different therapeutic approaches targeting these antigen presenting cells. Recent progress in the analysis of the role of the lymph node in the efficacy of anti-PD1/PD-L1 treatments via the activation of an exhausted progenitor CD8+T cells could also lead to the development of immunotherapy in the adjuvant setting to optimize its efficacy prior to surgical removal of the lymph nodes associated with the tumor.

Cet article a été publié dans le Bulletin de l’Académie nationale de médecine sous la référence figurant ci-dessous. Il est disponible sur les plateformes en ligne de la revue :

Accès à l’article sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2021.01.018 (Discussion)

Accès à l’article sur le site EM Consulte (Discussion)

(a) Université de Paris, PARCC, Inserm U970, 75006 Paris, France
(b) Service d’immunologie biologique, APHP, Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), 75015 Paris, France
(c) Équipe Labellisée Ligue contre le Cancer
Auteur correspondant : Eric Tartour, Hôpital Européen George-Pompidou. Service d’immunologie biologique, 20, rue Leblanc, 75015 Paris.Hôpital Européen Georges Pompidou. Service d’Immunologie biologique 20, rue Leblanc Paris75015

Bull Acad Natl Med 2021;205:354-63. Doi : 10.1016/j.banm.2021.01.018