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3885 résultats

  • Communication scientifique

    Amylose cardiaque à transthyrétine une maladie du XXIe siècle : du diagnostic au traitement

    Cardiac transthyretin amyloidosis a disease of the 21st century: From diagnosis to treatment

    TD a reçu des honoraires et/ou des bourses de recherche de ASTRA ZENECA, ALNYLAM, AKCEA, PFIZER, NEURIMMUNE. SO a reçu des honoraires de PFIZER. Les autres auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les amyloses cardiaques sont liées à une accumulation extracellulaire de protéines fibrillaires insolubles qui altèrent progressivement le fonctionnement du myocarde. Le pronostic dépend de la sévérité de l’atteinte cardiaque. Les amyloses à transthyrétine (TTR) sont les plus fréquentes. Elles peuvent être sauvage (ATTRwt) ou héréditaire (ATTRv). Le diagnostic des amyloses cardiaques s’est grandement amélioré ces dix dernières années et reposent sur l’imagerie multimodalité avec principalement l’échocardiographie et la scintigraphie osseuse. La présence d’une gammapathie doit faire éliminer une amylose AL par la réalisation d’une biopsie. La reconnaissance de cette pathologie est capitale car la prise en charge cardiologique est particulière et les traitements classiques de l’insuffisance cardiaque peuvent être délétères. Seuls les traitements spécifiques peuvent ralentir ou stopper le processus infiltratif. Ces pathologies démontrent qu’il est temps de dépasser les « syndromes » cardiologiques pour des diagnostics plus précis et aboutir à une médecine personnalisée et en utilisant des traitements plus ciblés.

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  • Communication scientifique

    Neuropathie amyloïde à transthyrétine : du diagnostic au traitement

    Transthyretin amyloid polyneuropathy: From diagnosis to treatment

    DA : consultant pour Alnylam, Bridgebio, financement de la recherche de Pfizer.

    Les neuropathies amyloïdes héréditaires à transthyrétine sont des maladies rares de transmission autosomique dominante, liées à une mutation du gène de la transthyrétine (préalbumine ; TTR) et responsables d’atteintes périphériques somatique et végétative. Elles concernent les adultes et d’âge très variable. Les principaux phénotypes cliniques sont : polyneuropathie distale symétrique à petites fibres, neuropathie de type polyneuropathie inflammatoire démyélinisante chronique ou à début aux membres supérieurs. Des « drapeaux rouges » doivent faire évoquer le diagnostic chez des patients ayant un tableau de neuropathie progressive idiopathique. Les outils diagnostiques sont simples : test génétique à la recherche de variants pathogènes de TTR, mise en évidence de dépôts amyloïdes après biopsie mini-invasive (biopsie de glande salivaire accessoire, biopsie cutanée par punch), ou après scintigraphie osseuse. La prise en charge doit être multidisciplinaire avec au moins une concertation entre neurologue, cardiologue et généticien. Le traitement comporte : des mesures symptomatiques, d’autres spécifiques aux atteintes d’organes associées, un traitement modificateur de la maladie et un conseil génétique. Grâce aux avancées des 10 dernières années, tous les patients symptomatiques ont accès à des traitements modificateurs de la maladie : ils sont de 3 catégories, stabilisateur de transthyrétine : tafamidis, silenceurs de gène : ARN interférents patisiran ou vutrisiran ou oligonucléotides anti-sens inotersen qui ont supplanté la transplantation hépatique (TH). La prise en charge régulière de ces patients est indispensable pour s’assurer de l’absence de progression de la maladie (neuropathie, cardiopathie), de l’apparition de complications oculaires ou du système nerveux central possibles chez des longs survivants après TH.

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  • Communication scientifique

    Amylose AL : focus sur l’atteinte rénale et les aspects hématologiques

    AL amyloidosis: Focus on renal involvement and haematological aspects

    Frank Bridoux déclare les liens d’intérêts suivants :expertise - conseil : Janssen, Astra Zeneca, Attralus, Prothena - conférences rémunérées : GSK, Janssen, SanofiExpertise - Conseil : Janssen, Astra Zeneca, Attralus, ProthenaConférences rémunérées : GSK, Janssen, Sanofi.

    Arnaud Jaccard déclare les liens d’intérêts suivants :Financement recherche : Sanofi, Janssen Conférences rémunérées : Janssen, Sanofi, Pfizer, EusaPharma, Takeda, Servier, Amgen.

    L’atteinte rénale est l’une des deux manifestations les plus fréquentes de l’amylose systémique AL. Elle résulte du dépôt extra-cellulaire de fibrilles colorées par le rouge Congo, constituées d’une chaîne légère monoclonale, majoritairement lambda, produite par un clone de faible masse, le plus souvent plasmocytaire. Volontiers inaugurale, elle se manifeste typiquement par une néphropathie glomérulaire avec albuminurie massive, syndrome néphrotique, rétention hydrosodée sévère et insuffisance rénale. La rapidité du diagnostic histologique et la recherche exhaustive des autres manifestations souvent associées, notamment d’une atteinte cardiaque, conditionnent le pronostic rénal et vital. L’utilisation de techniques sensibles pour identifier la nature des dépôts amyloïdes, l’établissement de critères internationaux pour les différentes atteintes d’organe, et définissant la réponse hématologique basée sur des techniques de mesure fiable de la concentration des chaînes légères libres sériques, ont révolutionné la prise en charge de l’amylose AL. Le traitement repose sur la suppression rapide et si possible complète de la production de la chaîne légère impliquée par une chimiothérapie adaptée à la nature du clone médullaire sous-jacent. Depuis 15 ans, le développement de nouveaux protocoles de traitement a considérablement augmenté la survie rénale et globale. Les schémas modernes à base d’anticorps monoclonal anti-CD38, en accroissant considérablement les taux de réponse hématologique complète avec un profil de tolérance satisfaisant, devraient encore améliorer ces résultats. Chez les patients développant une insuffisance rénale terminale, la transplantation rénale est désormais réalisable avec des résultats satisfaisants à long terme, à condition qu’une rémission hématologique profonde ait été obtenue au préalable.

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  • Discours

    Allocution du Secrétaire perpétuel en fin de mandat

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  • Discours

    Allocution du Président pour l’année 2022

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  • Discours

    Allocution inaugurale du Président pour l’année 2023

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  • Communiqué

    Facing medical deserts: a citizen medical service

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  • Communiqué

    Réintégrer les soignants non vaccinés contre la Covid-19 reste une mauvaise option

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  • Communication scientifique

    La recherche française face aux maladies infectieuses émergentes : de REACTing à l’ANRS- maladies infectieuses émergentes

    French research organization on emerging infectious diseases: From REACTing to ANRS emerging infectious diseases

    Jean-François Delfraissy a été Directeur de l’ANRS de juillet 2005 à décembre 2016, délégué interministériel de la lutte contre Ebola (septembre 2014–novembre 2015), Président du Conseil scientifique Covid-19 auprès du Président de La République de mars 2020 à juillet 2022.

    Des maladies infectieuses émergentes (MIE) peuvent être responsables d’épidémies, voire de pandémies bouleversant les sociétés et provoquant des crises nationales et internationales. Dans notre monde globalisé, l’urbanisation anarchique, les perturbations d’écosystèmes (déforestation, création de barrage, etc.), les modifications des conditions de cultures et d’élevage, la disponibilité croissante des transports aériens, le déplacement des populations, les changements climatiques, constituent autant de facteurs favorables à la survenue et à la propagation de pathogènes émergents ou ré-émergents comme les SARS-Cov, MERS-CoV, Ebola, Zika, grippe ou encore plus récemment SARS-CoV-2 et Monkeypox. Les États, les organisations régionales et internationales, les agences de santé et de recherche, les organisations non gouvernementales et l’industrie pharmaceutique sont aujourd’hui interpellés par la répétition de ces crises et par leurs conséquences sur les équilibres sanitaires, sociaux, économiques et politiques. Nous sommes manifestement depuis une quinzaine d’année, dans un nouveau régime de l’émergence et de la ré-émergence infectieuse. Ce nouveau régime appelle de nouvelles réponses, à hauteur des défis à relever dans l’urgence des crises épidémiques ainsi que pour mieux répondre aux enjeux de gestion de crises dans un contexte de « One health ». La recherche est un pilier essentiel dans la réponse à ces épidémies avec un double enjeu : (i) améliorer les connaissances sur la maladie, sa prévention, son traitement, son diagnostic, l’impact sur la société… et (ii) préparer et comprendre les émergences futures, « anticiper » … Au fil des épidémies survenues ces 15 dernières années, la recherche française s’est organisée et a évolué pour répondre à ces crises, de la genèse de REACTing en 2011, à la création de l’ANRS Maladies Infectieuses Émergentes en 2021.

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  • Éloge

    Éloge de René Mornex (1927–2022)

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  • Communication scientifique

    Les cancers des voies aérodigestives supérieures induits par une infection par Papillomavirus humain : spécificités épidémiologiques, diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques

    Head and Neck cancers induced by human Papillomavirus infection, epidemiological, diagnostic, prognostic and therapeutic specificities

    Les cancers des voies aéro-digestives sont le plus souvent liés à une intoxication alcoolo-tabagique importante. Cependant, parmi les principaux facteurs de risque, les infections par un Papillomavirus humain prennent une place de plus en plus importante. Les cancers HPV-associés présentent des caractéristiques épidémiologiques, cliniques et pronostiques très particulières qu’il convient de souligner pour permettre une prise en charge optimale.

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  • Présentation ouvrage

    Présentation de livre : Michel Lejoyeux. En bonne santé avec Montaigne. Paris: éd. Robert Laffont, 2022, 355 pages

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  • Communication scientifique

    Le syndrome du bébé secoué (SBS), l’enjeu de la fiabilité face à la fabrique de l’ignorance

    Shaken baby syndrome (SBS), the challenge of reliability in the face of ignorance

    Catherine Adamsbaum a été chargée de projet au sein de l’élaboration des recommandations de l’HAS en 2017 pour le syndrome du bébé secoué et est expert judiciaire près la Cour d’Appel de Paris, agréée par la Cour de cassation.
    Léo Coutellec déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    La maltraitance envers les enfants a été une pratique tristement courante pendant des siècles. Dans les années 70, est individualisé le syndrome dit « du bébé secoué » (SBS) pouvant survenir sans signe extérieur de violence. Depuis, les critères diagnostiques ont pu être considérablement affinés grâce aux efforts de la communauté scientifique pédiatrique multidisciplinaire internationale, aidée par les performances croissantes des nouvelles techniques d’imagerie en coupes (scanner, IRM). Les circonstances de survenue des secouements sont maintenant connues pour être stéréotypées. Plusieurs consensus et recommandations existent dans le monde entier au sujet du diagnostic de SBS pour lequel la preuve de l’acte manque souvent. Or, malgré des efforts convergents pour reconnaitre précocement cette forme de maltraitance, un courant dénialiste actif et très largement relayé par les médias, remet en cause l’existence même du SBS notamment en France en « fabriquant de l’ignorance ». Cette revue présente le contexte, les critères médicaux diagnostiques et différentiels du SBS puis fait appel à la philosophie pour comprendre le mécanisme de l’utilisation du scepticisme à des fins stratégiques et non dans un objectif d’améliorer les connaissances. La fabrique de l’ignorance ou agnotologie consiste à rendre douteux des savoirs stabilisés en y injectant de la confusion dans un objectif d’ordre économique, politique ou social. En toute hypothèse, cette situation incite à travailler sur les relations entre la science, la médecine et la société.

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  • Rapport

    Accidentologie des trottinettes électriques

    E-scooter accidents

    Avec l’expansion de l’offre de location des trottinettes électriques, l’accidentologie liée à leur utilisation est devenue un problème sanitaire majeur. Les facteurs de risque de cette nouvelle pratique de la micro-mobilité urbaine sont liés notamment à la conception des engins, au comportement des conducteurs, à l’état des voiries et au partage de l’espace public. Pour réduire le nombre d’accidents la première mesure réside dans le respect de la réglementation existante ; encore faut-il également envisager des avancées dans la conception des engins, en termes de sécurité, des règles de prévention pour les conducteurs, comportant formation et protection renforcée, ainsi qu’une réflexion sur le partage de l’espace public dans les centres urbains.

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  • Communication scientifique

    Quelles pistes d’avenir pour le traitement de l’infarctus cérébral aigu ?

    Perspectives for the treatment of acute cerebral infarcts

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Objectif
    Identifier les pistes d’amélioration du traitement de l’ischémie cérébrale aiguë.

    Méthode
    Nous avons évalué : (i) l’accès en France aux traitements validés, et comparé à l’Allemagne et l’Italie ; (ii) les pistes d’amélioration des stratégies actuellement disponibles ; (iii) les stratégies nécessitant d’être évaluées.

    Résultats
    Nous avons identifié 4 pistes : augmenter la proportion de patients traités conformément aux évidences scientifiques. La France a (i) un déficit en lits de soins intensifs neurovasculaires par rapport à l’Allemagne et l’Italie (13,5 par million d’habitants vs 29,9 et 23,2), et en centres de thrombectomie (0,6 par million d’habitants vs 1,8 et 1,0) ; (ii) un déficit de thrombolyse intraveineuse (TIV) (203 par million d’habitants vs 402) et de thrombectomie mécanique (TM) (104 vs 194) par rapport à l’Allemagne ; et (iii) une hétérogénéité territoriale importante en lits de soins intensifs neurovasculaires, TIV et TM ; réduire les contre-indications à la TIV aux seuls patients à très haut risque hémorragique ; sélectionner les candidats à une reperfusion sur l’état du parenchyme plutôt que sur les délais ; explorer des stratégies nouvelles : (i) prise en charge préhospitalière (UNV mobiles, régulation) ; (ii) TIV par ténecteplase ou rt-PA à dose réduite ; (iii) amélioration de thrombectomie (indications et technique) ; (iv) neuroprotection, dont certaines pistes n’ont pas encore été explorées ; et (v) favoriser la récupération fonctionnelle précoce.

    Conclusion
    Il existe une marge de progression importante dans le traitement de l’ischémie cérébrale aiguë, qui repose en partie sur des mesures déjà accessibles.

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  • Communication scientifique

    Peut-ton prédire la mort subite d’origine cardiaque ?

    Can we predict sudden cardiac death?

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    La mort subite d’origine cardiaque (MSOC) est responsable de 5 millions de mort par an dans le monde. La prévention de la MSOC dans des populations à haut risque, notamment les patients porteurs d’une cardiopathie ischémique, est basée sur différents critères dont la fonction ventriculaire gauche qui permettent de sélectionner les candidats à un défibrillateur implantable. La prévention dans la population générale est plus difficile : la majorité des MSOC surviennent chez des personnes sans facteurs prédictifs pour une mort subite. Des études récentes ont montré que la MSOC est précédé des symptômes dans plus de la moitié des cas. Une meilleure connaissance de ces symptômes, couplée à l’utilisation de l’intelligence artificielle et des dispositifs connectés permettrait une intervention précoce des services d’urgence, réalisant une prévention à court terme.

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  • Communication scientifique

    Impact d’un réseau de centre de référence pour le diagnostic et la prise en charge des patients atteints de sarcomes en France depuis 2010

    Impact of the NETSARC network of reference centers for sarcomas in France

    Aucun en rapport avec ce travail.

    Sur d’autres projets : J.Y.B. reçoit un soutien à la recherche et des honoraires d’Eisai, Eli Lilly, GSK, Ignyta, Novartis, Pharmamar et Roche. FG a reçu des bourses de recherche de Novartis et Takeda ; Le Dr Le Cesne rapporte des honoraires personnels de Pharmamar, des honoraires personnels de Pfizer, des honoraires personnels de Lilly, des honoraires personnels de Novartis-GSK, des honoraires personnels d’Amgen, en dehors du travail soumis.

    Introduction
    Le traitement des cancers rares, parmi lesquels les sarcomes, au sein des réseaux de centres de référence doit permettre une meilleure conformité aux recommandations de pratique clinique. Le réseau dénommé NETSARC+ recense et enregistre tous les diagnostics pathologiques de sarcome depuis 2010 en France. Nous rapportons l’impact du réseau NETSARC+ sur la qualité de prise en charge et la survie des patients atteints de sarcomes dans notre pays entre 2010 et 2020.

    Patients et méthodes
    NETSARC (site internet, netsarc.org) est un réseau de 26 centres de référence avec des comités multidisciplinaires spécialisés dans la prise en charge des sarcomes (Réunion de concertation pluridisciplinaire, RCP), financé par l’Institut National du Cancer (INCa). Depuis 2010, la seconde lecture anatomopathologique est obligatoire en cas de suspicion de sarcome, permettant l’enregistrement des données anatomo-cliniques confirmées dans une base de données nationale. Les caractéristiques des patients, les modalités de prise en charge et la survie globale sont présentées pour trois périodes : 2010–2012 (Période 1, considérée comme non exhaustive), 2013–2015 (période 2) et 2016–2020 (période 3), les deux dernières étant considérées exhaustives.

    Résultats
    Les données de 43 975 patients atteints de tous types de sarcomes selon la classification OMS (dont les tumeurs stromales gastrointestinales, GIST) ou de tumeurs à malignité intermédiaire (TMI) du tissu conjonctif ont été intégrées dans la base de données NETSARC+ depuis 2010 (n=9 266 avant 2013, n=12 274 entre 2013–2015, n=22 435 en 2016–2020). L’âge médian était de 59ans (0–112), 50,5 % étaient des femmes, 13,2 % présentaient des métastases au moment du diagnostic. Sur les trois périodes, le pourcentage de patients (1) biopsiés avant chirurgie, (2) présentés en RCP avant le premier traitement, (3) opérés dans des centres de référence ont tous trois été significativement améliorés. En revanche, le pourcentage des patients réopérés après une première chirurgie a diminué de 16 % à 13 % sur le territoire national. Avec un suivi médian de 14mois sur l’ensemble de la série, la survie globale a augmenté significativement dans la population des patients opérés sur la période 2016–2020 par rapport aux périodes 2013–2015 et 2010–12.

    Conclusion
    Avec la mise en place du réseau national de référence NETSARC depuis 2010 en France, nous observons une amélioration de la qualité de prise en charge et de la survie globale à l’échelle nationale chez les patients atteints de sarcome.

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  • Communication scientifique

    La sclérose latérale amyotrophique : une maladie neurodégénérative emblématique

    Amyotrophic lateral sclerosis: An emblematic neurodegenerative disease

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    La sclérose latérale amyotrophique (SLA) est caractérisée par la mort progressive des neurones de la voie motrice principale. Il en résulte une perte de la motricité volontaire, épargnant cependant le contrôle sphinctérien et l’oculomotricité. Dans la forme typique, le déficit moteur est associé à des crampes, des fasciculations, une amyotrophie et un syndrome pyramidal. L’évolution inexorable de la paralysie contraste avec la préservation des systèmes cérébelleux et extrapyramidal, des fonctions sensorielles et du système nerveux autonome. L’abolition progressive, généralisée et en pleine conscience, du mouvement volontaire, aboutissant au décès en 3 à 4ans en moyenne, fait de cette maladie l’une des plus redoutées des affections neurologiques. La SLA est hétérogène dans sa présentation. Les premiers signes peuvent apparaître au niveau des membres, au niveau céphalique ou même respiratoire. La part de l’atteinte centrale et périphérique est variable d’un patient à l’autre, et même chez un patient donné au cours de l’évolution. Des manifestations « extra-motrices », en particulier cognitivocomportementales, peuvent survenir. Dix à 15 % des patients atteints de SLA ont une démence frontotemporale, tandis que 40 % des patients restants ont des altérations plus discrètes mais démontrables par des tests neuropsychologiques. La SLA est incurable, les traitements actuels ne permettant au mieux qu’un très léger ralentissement de l’évolution. Les causes de la vulnérabilité sélective et les mécanismes de la disparition des neurones moteurs sont inconnus. On sait cependant que les motoneurones contiennent des inclusions de TDP43, une protéine impliquée dans le métabolisme des acides nucléiques. Ces mêmes inclusions sont présentes chez la moitié des patients atteints de démence frontotemporale. Cinq à 10 % des SLA sont familiales. L’exploration des formes génétiques de SLA ouvre la voie à une meilleure connaissance des mécanismes moléculaires de la maladie, et à la possibilité d’une thérapie génique, comme celles qui ont récemment montré leur efficacité dans les amyotrophies spinales progressives, une autre forme de maladie des motoneurones. Parallèlement à la recherche fondamentale, la création, il y a près de 20ans en France, de centres spécialisés de prise en charge de la SLA a modifié l’approche clinique de la maladie. Chaque centre est placé sous la responsabilité d’un neurologue, et constitué d’une équipe de professionnels de santé, investis, chacun dans son domaine, d’une mission de prise en charge spécifiquement adaptée à la maladie. Ces centres accueillent les patients à tout moment, assurent le suivi, organisent la communication avec les aidants et les soignants de proximité. Ils accomplissent une mission de formation auprès des médecins et des autres professionnels de santé de leur bassin de population, et sont le lieu de la recherche clinique et des essais thérapeutiques. Forteresse inexpugnable, maladie emblématique de la neurodégénérescence, longtemps laissée dans l’ombre, la SLA suscite aujourd’hui un intérêt croissant de la part des cliniciens et des chercheurs. La création des centres a amélioré la qualité de la prise en charge, donné aux patients et à leurs aidants l’assurance qu’ils ne sont pas délaissés par la médecine et fourni un cadre au déroulement et aux applications de la recherche clinique. La mise en évidence de marqueurs biologiques devrait faciliter le diagnostic, qui repose aujourd’hui seulement sur le clinicien. Le dynamisme de la recherche fondamentale doit permettre l’élucidation des mécanismes de la mort neuronale et la mise au point des traitements tant espérés par les praticiens et leurs patients.

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  • Communication scientifique

    Anatomie fonctionnelle de l’hippocampe : applications à l’épilepsie

    Functional anatomy of hippocampus: Applications to epilepsy

    L’auteur a reçu des honoraires en tant que consultante ou oratrice des laboratoires: Angelini, Bial, EISAI, GW/Jazz, Sanofi, UCB, Zogenix.

    L’hippocampe est la structuré-clé sous-tendant la mémoire épisodique, mémoire déclarative de nature très autobiographique avec une marque temporelle et spatiale forte. Lorsqu’il est lésé, l’hippocampe, est par ailleurs responsable d’une forme d’épilepsie fréquente : l’épilepsie de la face médiale du lobe temporal avec sclérose hippocampique. Du fait de sa pharmacorésistance, cette forme d’épilepsie est souvent traitée par exérèse chirurgicale du foyer épileptique, en l’occurrence l’hippocampe sclérosé. L’objectif est de prédire avant la chirurgie les conséquences d’une telle exérèse sur le fonctionnement mnésique. Pour cela, il convient : 1) de comprendre le fonctionnement de l’hippocampe sain dans les différentes étapes de la mémoire épisodique et 2) de développer des outils prédictifs fiables du devenir mnésique postopératoire. À ce titre, la neuroimagerie fonctionnelle (IRM fonctionnelle, cartes de connectivité) constitue un outil incontournable pour l’évaluation de la fonctionnalité hippocampique.

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  • Communication scientifique

    Rôle des toxines urémiques dans la genèse des complications de la maladie rénale chronique

    Uremic toxins and chronic kidney disease complications

    SL déclare ne pas avoir de liens d’intérêts. TBD rapporte avoir reçu des honoraires des sociétés Kyowa Hakko Kirin, Astellas et Glaxo Smith Kline. ZAM rapporte avoir reçu des subventions pour le projet CKD REIN et d’autres projets de recherche d’Amgen, Baxter, Fresenius Medical Care, GlaxoSmithKline, Merck Sharp et Dohme-Chibret, Sanofi-Genzyme, Lilly, Otsuka, Astra Zeneca, Vifor et le gouvernement français, ainsi que frais et subventions aux organismes de bienfaisance d’Astra Zeneca.

    La maladie rénale chronique (MRC) est une affection progressive et silencieuse. Elle s’accompagne de nombreuses complications, notamment cardiovasculaires, hématologiques, neurologiques et osseuses et d’une morbi-mortalité élevée. Les facteurs de risques traditionnels n’expliquent pas à eux seuls ce sur-risque, laissant la place à des facteurs de risques spécifiques liés à la MRC. En effet, au cours de la MRC, la diminution du débit de filtration glomérulaire induit la rétention de nombreux métabolites. Ces solutés s’accumulant dans l’organisme prennent alors le nom de « toxines urémiques ». Les toxines urémiques exercent leurs actions biologiques via l’induction d’un état inflammatoire et d’un stress oxydatif intéressant différents types cellulaires, entraînant des effets néfastes dans différents appareils. Cette revue générale a pour objet (i) la définition et la classification des toxines urémiques, (ii) la relation entre complications de la MRC et toxines urémiques en prenant quelques exemples et (iii) des pistes thérapeutiques potentielles pour réduire leur accumulation dans l’organisme et limiter ainsi leurs effets néfastes sur les différents systèmes de l’organisme chez les patients souffrant d’une MRC.

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  • Communication scientifique

    Crack : état de la situation vers des recommandations et un plan d’action issus du rapport rendu à la Région Île-de-France

    Crack: State of the situation towards recommendations and an action plan from the report to the Île-de-France Region

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’objet du présent article est de proposer une synthèse du rapport commandité fin 2021 par la Région Île-de-France sur le crack qui reste d’actualité. Le crack est une drogue cuisinée à partir de la cocaïne, majoritairement fumée pour ses effets psychiques rapides. Les déplacements répétés des consommateurs de crack par les autorités ne constituent pas une réponse adaptée, à la gravité de cette addiction pour laquelle il n’existe pas de traitement de substitution. Le cercle vicieux de la consommation de crack est qu’il est hautement addictogène, par conséquent extrêmement dangereux pour la santé, source de paupérisation rapide et de délinquance. Il s’agit-là d’un véritable problème de santé publique qui implique à la fois la prévention-éducation et une prise en considération médicale, sociétale et sécuritaire. Cinquante-quatre auditions ont été menées, et ont permis de proposer un consensus de 16 recommandations et un plan d’action. Outre la prévention et la prohibition du crack, il est mis en avant une double mission, d’une part, « d’aller vers » le consommateur de crack et de « l’amener vers le soin », le considérant comme un patient et non comme un délinquant, en proposant d’innover la création d’Unités Mobiles Crack (UMC) à visée diagnostique et d’orientation graduée de soins. Leur mission est de créer du lien pour amener vers le soin (sevrage et post-cure, hébergement) de façon individuelle, vers des Unités de Soins Addiction et de Réinsertion Sociale (USARS) à mettre en place sur la base de sources existantes.

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  • Communication scientifique

    Don du corps à la science et usages des corps à finalités pédagogiques et scientifiques : enjeux éthiques et perspectives pour demain

    Donation of the body to science and uses of bodies for educational and scientific purposes: Ethical issues and perspectives for tomorrow

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Le don du corps à la science est essentiel et indispensable pour l’enseignement de l’anatomie, l’apprentissage et l’amélioration des pratiques chirurgicales ; il l’est également pour la recherche dans de nombreuses spécialités médicales. Il s’agit d’un don volontaire, fait du vivant du patient, par écrit, auprès des centres de don dans de nombreuses facultés de médecine en France. Il s’impose aux proches mais peut heurter des consciences. Malgré la grande qualité et la grande rigueur de travail de la majorité des centres du don en France, un certain nombre de problèmes et de questions nouvelles ont émergé ces dernières années. Ces questions concernent les modalités d’information du donateur sur les usages possibles des corps, l’information des proches sur cette démarche, les frais de transports des corps, les modalités de traçabilité de la volonté des défunts, le devenir des cendres après utilisation des corps quant aux conditions de retour ou non aux familles, mais aussi les moyens et la logistique des centres. Du fait de toutes ces questions et de la problématique d’un centre parisien de don où la dignité des corps a été mise à mal, le législateur a souhaité s’emparer du sujet à travers les nouvelles lois de bioéthique de 2021. Les pratiques et règles éthiques autour de la pratique du don du corps à la science vont donc évoluer dans les années à venir. Cet article fait le point sur les évolutions à anticiper et sur les questions éthiques qu’elles soulèvent en regard de la symbolique du corps mort et du respect de la dignité des défunts.

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  • Communication scientifique

    À propos des prescriptions hors Autorisation de mise sur le marché (AMM) : réflexions sur l’évolution de l’image de l’AMM chez le prescripteur et dans le public en France

    Some factors influencing in France the prescribers and public perception of the Drug marketing authorization decisions

    G. Bouvenot déclare des liens ponctuels (conseils en développement) avec : GSK, Sanofi, Vifor Pharma, SageTherapeutics, Steba Biotech, Alnylan, TesaroBio France, Insmed, GenSight, Pierre Fabre médicaments.

    L’image sacro-sainte que le prescripteur et le public se faisaient de l’Autorisation de mise sur le marché (AMM) il y a trois ou quatre décennies a notablement évolué depuis quelques années, suite à la prise en compte – parfois polémique – de certaines de ses insuffisances ou de ses faiblesses. Le texte de cet article évoque quelques-uns des facteurs pouvant expliquer cette évolution des mentalités, délétère pour la sécurité des patients. Parmi ces facteurs, on mentionnera le retard bien compréhensible de certaines AMM sur les données acquises de la science, un formalisme parfois excessif et contre-productif ou encore de possibles discordances d’avis entre Agences responsables de l’enregistrement des médicaments. Mais il faut surtout retenir certaines AMM fragiles, d’image dégradée, prématurément octroyées sur des niveaux de preuve non optimaux dans le but d’accélérer l’accès des malades aux nouveaux médicaments dits « prometteurs ». Enfin, l’intervention des patients, désormais très importante dans le domaine, est un phénomène de société à ne pas méconnaître, soit qu’ils se méfient du médicament et de son évaluation ou qu’ils fassent pression sur le prescripteur pour obtenir une prescription hors AMM vantée dans les réseaux sociaux. Il n’en demeure pas moins que l’AMM reste la référence et le repère à respecter pour une prescription médicamenteuse optimale, sécurisée et responsable. Un point positif est que la pandémie due au COVID-19 aura permis aux journalistes de mieux maîtriser les notions de niveau de preuve et de balance bénéfices/risques. Par la même occasion, elle aura permis au public, dans sa très grande majorité, de comprendre ce qu’est une AMM et d’en admettre la nécessité, malgré l’érosion de sa confiance dans l’expertise scientifique et sa suspicion vis-à-vis des institutions de santé. S’il n’y a pas lieu de regretter que davantage de transparence et de démocratie sanitaire permettent au citoyen de s’approprier la signification et les déterminants de l’AMM, il y a lieu, pour les spécialistes de l’évaluation, d’appeler au maintien de sa rigueur dans l’intérêt même des patients et pour les autorités de santé de la maintenir.

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  • Communication scientifique

    Détournement de médicaments à des fins toxicomaniaques

    The diversion of drugs for addiction purposes

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les toxicomanies sont en expansion, en particulier en France. Parmi les substances consommées à des fins toxicomaniaques on constate le détournement de certains médicaments. Cette revue considère : les raisons qui incitent à ces détournements ; les mécanismes neurobiologiques qui sous-tendent ces appétences, avec pour pivot le circuit de récompense et ses neurones dopaminergiques méso-limbiques qui stimulent les récepteurs D2 de la dopamine du noyau accumbens ; les principaux médicaments détournés, avec leur impact sur ce système ; une illustration de cette situation est faite à partir de deux détournements, la « crise des opioïdes » aux États-Unis et les détournements de la buprénorphine à haut dosage en France. Cette revue est conclue par l’énumération de différentes mesures qui pourraient réduire ces détournements.

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  • Communication scientifique

    Automédication et mésusage

    Self-medication and drug misuse

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’automédication est définie comme la prise d’un ou plusieurs médicaments, sur sa propre initiative sans avis médical et sans le conseil d’un pharmacien. Le médicament peut être acheté sans ordonnance en pharmacie ou être présent dans la pharmacie familiale. Les médicaments utilisés en automédication sont utilisés pour le traitement des pathologies dites « mineures » avec un profil d’effet indésirable « sécurisant » lorsqu’ils sont utilisés de manière appropriée. Néanmoins, pour nombreux de ces médicaments, les informations concernant leur efficacité et leur risque s’avèrent insuffisantes et non transparentes. Les auteurs décrivent les dangers de l’automédication et leur mésusage à travers divers exemples, comme l’utilisation des décongestionnants oraux dans le rhume pouvant générer des effets indésirables rares mais graves (effets indésirables cardiovasculaires ou neurologiques). En effet, la porosité des frontières entre les différents statuts des produits de santé facilite leur changement de statut. L’augmentation des passages du « médicament » aux produits plus faiblement réglementés, la banalisation de leur utilisation par le public et leur consommation croissante nécessitent la sensibilisation des consommateurs, mais aussi des professionnels de santé. Durant la pandémie de la COVID-19, plusieurs produits ont été commercialisés comme dispositif médical comme agent virucide (spray nasal) sans aucune efficacité. En conclusion, face à une utilisation croissante des produits (médicament, complément alimentaire, dispositif médical…) en automédication, il est nécessaire de disposer d’une base d’informations grand public, indépendantes, présentant une recommandation de médicaments validés par des experts et de garantir le maintien sur le marché des médicaments avec un rapport bénéfice/risque favorable, grâce à une pharmacovigilance active pour la détection des effets indésirables graves ou rares.

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  • Communication scientifique

    Impact de la première année de la pandémie de COVID-19 sur l’épidémiologie des infections invasives (bactériémies) dans les hôpitaux de l’Assistance Publique–Hôpitaux de Paris

    Impact of the first year of the COVID-19 pandemic on the epidemiology of invasive infections (bacteremia) in the hospitals of the Assistance Publique–Hôpitaux de Paris

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Introduction

    La pandémie de COVID-19 a entraîné un afflux massif de patients atteints de formes sévères dans les hôpitaux, nécessitant souvent des soins intensifs (cathéters vasculaires, ventilation, etc.) qui exposent à des risques élevés d’infections nosocomiales en particulier les infections invasives (bactériémies).

    Méthode

    L’impact de la pandémie de COVID-19 sur l’épidémiologie des bactériémies en 2020 a été analysé dans 25 hôpitaux de l’Assistance Publique–Hôpitaux de Paris (environ 14 000 lits, couvrant la région Île-de-France). Jusqu’à un quart des patients admis à l’AP–HP durant la période mars-avril (pic de la première vague) étaient infectés par la COVID-19. L’incidence sur 100 admissions des bactériémies a globalement augmenté par rapport aux années précédentes : de 24 % en mars 2020 et de 115 % en avril.

    Résultats

    L’évolution de l’incidence des bactériémies n’a pas été la même pour 2 groupes de microorganismes d’écologies bien différentes. Pour les microorganismes de type « hospitalier » classiquement responsables d’infections nosocomiales, l’incidence a beaucoup augmenté en mars-avril 2020 : Klebsiella pneumoniae (×2,3), Pseudomonas aeruginosa (×2,4), Staphylococcus aureus (×2,4), entérocoques (×3,4), levures (×2,7). Les deux tiers des bactériémies causées par ces microorganismes ont été considérées comme acquises lors de l’hospitalisation. Fait important, il s’est aussi produit une forte augmentation de l’incidence des bactériémies causées par des souches résistantes aux antibiotiques. Les antibiotiques utilisés comme indicateurs ont été les céphalosporines de 3e génération (3GC), antibiotiques majeurs du traitement des infections graves et utilisés pour la surveillance des résistances bactériennes en Europe. À titre d’exemple, l’incidence des bactériémies à souches résistantes aux 3GC a été multipliée par 3 en avril 2020 pour K. pneumoniae. Durant la même période, la consommation de 3GC a fortement augmenté dans les mêmes hôpitaux (+131 % en mars et +148 % en avril). Pour Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) et Streptococcus pyogenes (streptocoque hémolytique du groupe A), deux pathogènes responsables d’infections essentiellement communautaires et de transmission respiratoire, la pandémie a eu l’effet inverse. Il s’est produit une diminution de l’incidence en 2020 de 34 % et 28 % respectivement pour ces deux espèces, en particulier au printemps au moment des mesures strictes de confinement, de distanciation physique et de port du masque. Une légère réémergence des infections à ces deux espèces s’est produite l’été 2020 après l’assouplissement des mesures de prévention. Par contraste avec ce qui a été vu plus haut, les 4/5 des bactériémies causées par ces deux espèces ont été considérées comme communautaires.

    Conclusion

    La pandémie de COVID-19 qui a eu un fort impact sur la gestion hospitalière et sur l’organisation sociale dans la population générale, a eu des impacts opposés sur l’incidence des bactériémies selon les pathogènes et leur mode de transmission.

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  • Communication scientifique

    Pénurie de médicaments et stocks de sécurité en France : fondement juridique

    Shortage of medicines and security stocks in France: Legal basis

    L. Collet déclare être Conseiller d’État.

    La pandémie à la Covid-19 a montré l’exposition de la France à des difficultés d’approvisionnement en médicaments et a ainsi mis en lumière l’enjeu de santé publique que représentent les tensions et ruptures d’approvisionnement de médicaments en situation épidémique. L’exposition de la France à l’indisponibilité de médicaments a fait l’objet de plusieurs rapports et de dispositions législatives et règlementaires. Si la loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé a introduit des dispositions devant l’accroissement rapide de la fréquence des ruptures d’approvisionnement en produits de santé, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2020 a renforcé le dispositif de lutte contre les pénuries de médicaments en instaurant une obligation pour les titulaires d’autorisation de mise sur le marché de constituer jusqu’à quatre mois de stock pour tous les médicaments. Le décret d’application du 30 mars 2021 relatif au stock de sécurité destiné au marché national a différencié les quantités de stock selon les médicaments pour une durée d’une semaine à deux mois de couverture des besoins. Cette dernière durée pouvant être diminuée ou augmentée « sans excéder quatre mois ». Ces quantités en deçà de ce que la loi autorise sont analysées au regard du principe de libre circulation des marchandises prévue par le Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne et de la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne.

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  • Communication scientifique

    Certificats médico-légaux pour les demandeurs d’asile au CHU d’Amiens en 2021. Impact de la pandémie

    Medicolegal certificate for asylum seekers at Amiens University Hospital in 2021. Impact of the pandemic

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Introduction
    Des certificats descriptifs sont rédigés pour les demandeurs d’asile afin de permettre de témoigner de leurs sévices auprès de l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA).

    Méthode
    Dans cette étude rétrospective sur 2021 nous avons étudié les caractéristiques socio-démographiques de ces demandeurs et les caractéristiques des violences qu’ils nous rapportent. Nous les avons comparés avec les chiffres publiés par l’OFPRA. Nous avons étudié 299 consultations réalisées en 2021 dans notre service.

    Résultats
    On a pu remarquer des différences avec les statistiques nationales, notamment en ce qui concerne l’origine géographique, avec une sur-représentation de demandeurs venus de Guinée et de République Démocratique du Congo par rapport à ceux venus d’Afghanistan. Le certificat issu d’un service de médecine légale est pleinement reconnu et permet à la victime de pouvoir plus facilement bénéficier du statut de réfugié.

    Conclusion
    On constate de plus que la pandémie a limité la mobilité mondiale entraînant une baisse très importante des demandes de protection en France de l’ordre de 30 %.

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  • Communication scientifique

    Impact de la COVID-19 sur la santé publique en Afrique subsaharienne

    Impact of COVID-19 on public health in sub-Saharan Africa

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Objectif
    Ce travail vise à évaluer l’impact de la COVID-19 sur l’offre de soins en Afrique subsaharienne excepté l’Afrique du Sud.

    Méthode
    Une recherche dans PubMed® entre avril 2020 et août 2022 a sélectionné 135 articles. Les conséquences de la COVID-19 ont été évaluées à partir de comparaisons avec les mois précédant l’apparition de la COVID-19 ou une saison identique les années antérieures.

    Résultats
    La baisse des prestations de santé, associée à une réduction de leur qualité, et la fermeture de services spécialisés ont été rapportées. De nombreux programmes de lutte et interventions de santé publique ont été interrompus entraînant le risque d’une recrudescence des maladies correspondantes. La désorganisation sociale a généré des troubles de la santé mentale parmi la population et le personnel de santé. L’impact a été hétérogène dans l’espace et le temps. Les principales causes ont été attribuées aux mesures de confinement (restriction des déplacements, fermetures des marchés et commerces) et à la réduction des ressources humaines et matérielles. L’augmentation des coûts, s’ajoutant à l’appauvrissement de la population, la peur d’être contaminé ou stigmatisé ont dissuadé les patients de se rendre dans les centres de santé. Les études soulignent le retour progressif à la normale après la première vague épidémique et la résilience du système sanitaire.

    Conclusions
    Plusieurs articles formulent des recommandations visant à atténuer l’impact des épidémies futures : soutien des agents communautaires, formation des agents de santé et réorganisation des services pour améliorer l’accueil et la prise en charge des patients, innovations technologiques (utilisation du téléphone, de drones, etc.) et contrôle de l’information.

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  • Présentation ouvrage

    Reach G. Une pensée de la médecine pour le temps présent. Pour une médecine humaine. Étude philosophique d’une rencontre. Hermann, « Le bel aujourd’hui »Paris (2022).

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  • Communiqué

    Covid-19 is still there, the flu is back, let’s protect ourselves!

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  • Communication scientifique

    La sénescence cellulaire, nouvelle cible des infections virales respiratoires : du virus influenza au SARS-CoV-2

    Cell senescence, a new target for respiratory viral infections: From influenza virus to SARS-CoV-2

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’accumulation de cellules sénescentes dans les tissus est un processus clé du vieillissement et des maladies chroniques liées à l’âge, notamment les maladies pulmonaires telles la bronchopneumopathie chronique obstructive, la fibrose pulmonaire, ou le cancer. Ces dernières années ont permis d’élargir le spectre des maladies respiratoires associées à une sénescence cellulaire, en particulier les infections pulmonaires aiguës virales, au premier rang desquelles la maladie à coronavirus 2019 (COVID19), particulièrement sévère chez le sujet âgé ou atteint de comorbidités. L’infection par le virus influenza qui frappe plus sévèrement les âges extrêmes de la vie est également associée à une forte sénescence pulmonaire. La sénescence cellulaire représente potentiellement une cible originale pour s’attaquer à ces maladies, bien que ses mécanismes spécifiques restent largement incompris. De nouvelles approches thérapeutiques à visée anti-sénescente sont ainsi proposées au cours des infections pulmonaires virales sévères, dans un but de prévention des effets aigus et/ou, à plus long terme, des séquelles pulmonaires.

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  • Communication scientifique

    Avancées et promesses de la médecine de précision personnalisée des maladies métaboliques

    Advances and promises of personalized precision medicine for metabolic diseases: Precision metabolic medicine

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Le diabète de type 2 et l’obésité sont des maladies multi-factorielles dont le fond génétique est important. Les études génétiques menées depuis les années 1990 ont montré qu’une partie non négligeable de patients avaient une forme monogénique de maladie métabolique. L’identification de mutations délétères dans un de ces gènes a conduit à une médecine personnalisée : en effet nombre de ces gènes sont dits actionnables car la découverte de mutations causales dans ces gènes doit conduire à une prise en charge personnalisée, plus efficace et à moindre coût. De plus, les études pan-génomiques ont identifié plusieurs centaines de régions du génome associées au risque de maladies métaboliques : ces informations couplées à d’autres données multi-omiques et aux informations cliniques et biologiques des patients permettent la stratification des patients en catégories plus homogènes (endotypes) dans leurs étiologies et trajectoires de maladies et permettront ensuite des prises en charge spécifiques diminuant le risque de complications et de mortalité précoce : la médecine 4P (prédictive, préventive, de précision et participative) est en marche et devrait transformer la médecine métabolique.

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  • Communication scientifique

    Prédispositions héréditaires au cancer de l’endomètre

    Hereditary predisposition to endometrial cancer

    L’auteur n’a pas de liens d’intérêts.

    Les prédispositions héréditaires au cancer de l’endomètre s’intègrent dans différents syndromes de prédisposition dont le syndrome de Lynch en première ligne, dont sont responsables les gènes de réparation des mésappariements de l’ADN (gènes MMR), suivi par le syndrome de Cowden, lié au gène PTEN, puis les altérations du gène de la Polymérase delta (gène POLD1). D’autres prédispositions sont beaucoup plus rarement en cause et leur rôle est discuté (BRCA1 notamment). L’analyse histologique et moléculaire des tumeurs de l’endomètre est particulièrement informative pour la reconnaissance des formes héréditaires et constituent un préalable essentiel avant l’analyse génétique constitutionnelle, permettant soit de l’orienter, soit de l’éviter.

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  • Autre

    Présentation de Mme Barré-Sinoussi dans le cadre de l’attribution du titre de membre Honoris causa de l’Académie de médecine

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  • Communication scientifique

    Immunothérapie par CAR-T cells : du traitement des hémopathies malignes à celui des maladies cardiaques ?

    CAR-T cell-based immunotherapy: From cancer to cardiac diseases?

    PhM. Activités de conseil pour Capstan Therapeutics.

    L’introduction des Chimeric Antigen Receptor (CAR)-T cells en clinique a représenté un véritable tournant dans la prise en charge de certaines hémopathies malignes de mauvais pronostic en permettant des rémissions complètes et durables. Le principe est d’utiliser des lymphocytes (à ce jour le plus souvent autologues) et de les modifier génétiquement ex vivo pour leur faire co-exprimer un anticorps spécifique d’un antigène tumoral et un signal d’activation déclenchant une production de molécules cytotoxiques et permettant ainsi de neutraliser la cellule maligne une fois cet antigène reconnu. L’efficacité des CAR-T cells explique que l’on cherche à élargir leurs indications aux tumeurs solides et fait maintenant envisager des applications extra-oncologiques, notamment dans le domaine cardiaque. En effet, l’identification dans la fibrose, composante majeure et aggravante des cardiopathies parvenues à un stade avancé, d’une protéine fortement sur-exprimée (la Fibroblast Activation Protein) a conduit à explorer les effets de CAR-T cells dirigés contre cette protéine. Les premiers résultats expérimentaux dans un modèle murin de cardiopathie hypertensive valident l’efficacité de cette stratégie pour diminuer la fibrose myocardique et améliorer en parallèle la fonction cardiaque. Il faut maintenant conforter ces résultats encourageants, vérifier l’absence de toxicité et envisager une simplification de la procédure de production ex vivo actuelle, encore trop longue, complexe et coûteuse. Cela pourrait être possible en capitalisant sur la technologie qui s’est révélée efficace pour développer des vaccins anti-Covid 19 et repose sur l’utilisation de nanoparticules lipidiques ciblant les lymphocytes T pour leur transférer in vivo l’ARN messager codant pour la protéine ciblée.

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  • Communication scientifique

    Traitement chirurgical des malformations génitales de l’enfant- contexte juridique

    Surgical treatment of congenital malformations of genitalia in children- legal concerns

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les malformations génitales de l’enfant sont très hétérogènes. Il peut s’agir de malformations isolées des organes génitaux externes avec sexe parfaitement identifié, (ectopie testiculaire, hypospadias), courantes (1/200 à 1/300 naissances), ou de malformations anatomiques plus complexes, associées à des anomalies chromosomiques, génétiques ou endocriniennes, avec un défaut important de différenciation sexuelle pouvant aller jusqu’à l’impossibilité d’assigner un sexe à la naissance. Ces dernières sont beaucoup plus rares (1/4 500 à 1/5 500 naissances) et doivent impérativement donner lieu, selon le Code de la Santé Publique, à une prise en charge multidisciplinaire dans un centre de référence des maladies rares, ce qui en illustre la nécessité médicale. Leur traitement chirurgical est discuté, tant dans ses modalités que dans son calendrier (précoce ou retardé).

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  • Communication scientifique

    Techniques interventionnelles de modulation hépatique

    Interventional radiology for liver modulation

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Le foie a une capacité unique de s’hypertrophier pour maintenir un volume constant. Des atteintes biliaires, porte ou veineuse hépatique entrainent une modulation hépatique avec atrophie homolatérale et hypertrophie controlatérale. Les techniques de radiologie interventionnelle peuvent être utilisées pour préparer une chirurgie hépatique majeure afin d’augmenter le volume du foie restant et ainsi améliorer la tolérance de la résection. La technique la plus classique est l’embolisation porte dont l’efficacité et la tolérance sont excellentes. La déprivation veineuse hépatique associe à l’embolisation porte une embolisation veineuse hépatique du même territoire. Elle entraine une hypertrophie controlatérale plus importante et plus rapide. Enfin la radioembolisation dont le but est de traiter les tumeurs malignes hépatiques par une irradiation locale entraine également une hypertrophie du foie non irradié qui est toutefois obtenue plus lentement.

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  • Communication scientifique

    « Il me semble qu’il ne faut pas vous opérer de la colonne vertébrale »

    “In my opinion, you do not need spinal surgery”

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    La chirurgie rachidienne a deux buts essentiels souvent associés : décomprimer les structures nerveuses pour améliorer douleur et/ou déficit neurologique et stabiliser des segments intervertébraux altérés. Elle est très efficace et pratiquement la seule possibilité thérapeutique en cas de compression du contenu neurologique radiculo-médullaire qui devrait se pérenniser ou en cas d’instabilité du contenant disco-vertébral. Dans cet article les auteurs analysent les raisons qui font dire au chirurgien : « il me semble qu’il ne faut pas vous opérer de la colonne vertébrale ». Autour de l’indication opératoire il y a trois acteurs : le patient, le bilan lésionnel et, bien sûr, le chirurgien. La plainte du patient doit être bien analysée ainsi que sa personnalité, avec sa capacité à se projeter positivement. Le patient doit être inclus dans un modèle bio-psycho-social avec analyse du bio et donc de l’éventuelle cause lésionnelle par l’imagerie mais aussi des problèmes psycho-sociaux. Il est devenu « patient 2.0 » imprégné des informations recueillies sur les réseaux sociaux. Le bilan lésionnel dominé par des examens très puissants comme l’IRM et l’EOS peut ne montrer que des images dues au simple vieillissement accompagnées de comptes rendus trop descriptifs et finalement inquiétants pour le patient. Enfin le chirurgien du rachis (orthopédiste ou neurochirurgien) avancé dans sa carrière voit ses indications opératoires diminuer dans le temps pour plusieurs raisons : vécu personnel de certaines complications ou résultats incomplets, connaissance d’une évolution spontanément favorable de beaucoup de situations purement douloureuses dégénératives, connaissance d’une multitude d’alternatives thérapeutiques réalisées par de nombreux spécialistes avec lesquels un réseau est formé, recul vis à vis des formations proposées par les sociétés de matériel chirurgical. L’analyse de ces trois acteurs permet d’énoncer quelques conseils au jeune chirurgien du rachis qui doit idéalement devenir avec le temps un expert en pathologie rachidienne.

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  • Chronique historique

    Histoire de l’internat des hôpitaux (1802–2005)

    History of the french Internship

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    L’internat est créé par un décret consulaire du 4 ventôse an XI (10 février 1802). Un concours permet une formation de qualité dans les hôpitaux pendant quatre ans et assure en retour une présence médicale permanente dans les hôpitaux publics. Ce système élitiste permettant l’obtention des spécialités naissantes rencontrera un succès croissant au cours du XIXe et du XXe siècle. Cependant dès le XIe siècle, les barbiers-chirurgiens investissent les salles de garde des Hôtels-Dieu et mettent en place des corporations-ouvrières puis des confréries qui assuraient la prise en charge des malades et dont les traditions se sont transmises jusqu’à aujourd’hui. Cependant cette formation trop élitiste et trop différente des autres pays européens s’est progressivement vue réformée depuis les années 1950 (création des certificats d’études spéciales) pour aboutir à sa suppression en 2005.

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  • Communication scientifique

    Prise en charge des cancers lors du grand âge : une prise en charge personnalisée est-elle possible ?

    Management of cancer in older ones: Is personalized medicine possible?

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    La prise en charge du cancer chez le sujet âgé génère de nombreux défis dont le premier est de reconnaître qu’il s’agit de loin de la population touchée la plus fréquente. Une approche personnalisée est amorcée lorsqu’on intègre une évaluation gériatrique. Elle permet de hiérarchiser les problèmes de santé pour ajuster la stratégie aux conditions du patient et éviter sur-traitement tout autant que sous-traitement. La meilleure illustration de l’utilité de cette stratégie « practice changing » est la modification de la décision initiale de traitement (quel qu’il soit) prise en réunion de concertation pluridisciplinaire, cœur de l’exercice en oncologie, que l’on constate dans 20–40 % des cas lorsqu’un regard gériatrique est porté sur le dossier, et ceci pour une désescalade de l’intensité du traitement beaucoup plus souvent (2 cas sur 3) que pour une escalade. Cette introduction de regards croisés entre oncologues et gériatres a également un impact significatif bénéfique sur le risque d’effets secondaires importants, la qualité de vie et la conduite du traitement, protégeant l’objectif oncologique de prise en charge et rejoignant souvent mieux les attentes des patients âgés très tournés sur le maintien de l’autonomie et la qualité de vie, avec respect de leurs choix. Il est donc essentiel de réviser les règles suivies en recherche clinique pour mieux inclure cette population âgée, représentant aujourd’hui paradoxalement au plus 10 % des sujets y participant, alors très sélectionnés sur des critères restrictifs les éloignant de la population standard traitée, pour retrouver une médecine plus distributive, plus équilibrée, permettant aussi d’affronter les défis socio-économiques d’aujourd’hui.

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  • Communication scientifique

    Fractures sur prothèses totales de hanche et de genou chez le sujet de grand âge : vers un nouveau problème de santé publique

    Fractures on total hip and knee arthroplasties in old age patients: Towards a new public health problem

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les fractures sur prothèses totales de hanche (PTH) et de genou (PTG) deviendront de plus en plus fréquentes chez le sujet de grand âge, en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation considérable du nombre de PTH et PTG implantées chez les patients âgés comme plus jeunes. Il s’agit de fractures souvent complexes survenant sur un os fragile et ostéoporotique dont le traitement, en règle chirurgical relevant de l’orthopédie et de la traumatologie, est grevé de nombreuses complications. Ces fractures sont d’une particulière gravité car elles menacent le pronostic vital chez une population fragilisée et compromettent la récupération fonctionnelle ainsi que le retour à l’état antérieur. Elles constituent bien un nouveau défi de santé publique.

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  • Communication scientifique

    Intérêt de l’évaluation pré-opératoire et prise en charge post opératoire du patient âgé

    Interest of the preoperative evaluation and postoperative management of the elderly patient

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Il faut optimiser les différentes étapes de la trajectoire des patients âgés avec une chirurgie à risque. Une approche pluridisciplinaire est nécessaire avec une évaluation préopératoire, une approche « protectrice » au bloc opératoire (protocole d’anesthésie, chirurgie mini-invasive si possible) et parcours postopératoire adapté. Le pronostic des patients âgés opérés est radicalement différent selon qu’il s’agit d’une chirurgie programmée ou d’une chirurgie urgente. Les patients de chirurgie programmée sont sélectionnés (accord pour une chirurgie lourde, accord de l’anesthésiste et du chirurgien). L’autre facteur qui peut contribuer au meilleur pronostic à distance est la possibilité de réaliser une évaluation gériatrique extensive préopératoire avec éventuelles mesures correctives. Les patients de chirurgie urgente (péritonite, fracture du col du fémur, …) ont souvent plus de comorbidités et l’évaluation préopératoire est réalisée dans des conditions plus compliquées. Il faut se doter d’outils faciles à utiliser, robustes et reproductibles. La proportion de patients âgés opérés est en constante augmentation depuis deux décennies. Ces patients représentent une population spécifique de par leur vulnérabilité face au stress. La réanimation représente un stress majeur en raison de la gravité des pathologies et des techniques de suppléance d’organe. De ce fait, l’impact en termes de mortalité et de perte d’autonomie à long terme peut être majeur. Tout l’enjeu de la prise en charge du patient âgé opéré est de l’inscrire dans une filière gériatrique soit à la sortie de la réanimation, soit directement après la chirurgie.

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  • Communication scientifique

    Développement de la technique d’implantation percutanée de valves aortiques (TAVI) pour le traitement du rétrécissement aortique dégénératif : où en sommes-nous et quel et avenir pour le TAVI ?

    Developing the technique of percutaneous implantation of aortic valves (TAVI) for the treatment of degenerative aortic stenosis: Where are we and what future for TAVI?

    L’auteur a déclaré le conflit d’intérêt suivant : Consultant pour Edwards Lifesciences de 2005 à 2020.

    Le TAVI (Transcatheter Aortic Valve Implantation) est une innovation française, initiée en 2002 par l’équipe de cardiologie du CHU de Rouen et dont on célèbre cette année le 20e anniversaire. Cette technique consiste à implanter une prothèse valvulaire au sein de la valve aortique calcifiée du rétrécissement valvulaire dégénératif de l’adulte (RAC) en utilisant des techniques usuelles de cathétérisme cardiaque. Le RAC est la maladie valvulaire acquise la plus fréquente de l’adulte, touchant principalement les sujets âgés. Sa prévalence augmente avec l’âge, concernant environ 7 % de la population au-dessus de 75ans, ce qui est considérable. De très nombreux patients ne peuvent pas bénéficier du seul traitement possible, le remplacement valvulaire chirurgical (RVA), en raison de leur grand âge ou de comorbidités. Ces patients sont voués à une mort certaine à court terme, 80 % dans les trois ans après l’apparition des premiers symptômes. Ceci a motivé notre intérêt pour le développement de techniques alternatives interventionnelles moins invasives que le RVA, d’abord la dilatation percutanée aortique au ballonnet avec un premier cas mondial à Rouen en 1985, puis le TAVI afin de pallier les limitations de cette première approche. Le développement de cette procédure, a été une fascinante odyssée de vingt ans dont les principales étapes sont rappelées dans cet article. Cette technique, dont la seule évocation soulevait les pires critiques, a connu un succès considérable et une expansion mondiale qui défie l’imagination. Ceci a résulté de la combinaison d’avancées technologiques continuelles depuis le premier cas et d’une évaluation scientifique des plus rigoureuses par d’innombrables registres contrôlés, mais également par plusieurs études randomisées successives contre le RVA chez des patients à risque chirurgical dégressif. La non-infériorité ou la supériorité du TAVI par rapport au RVA sur l’amélioration des patients et la mortalité à moyen et long terme ont ainsi pu être constamment démontrés, ce qui a créé un nouveau paradigme pour l’approche thérapeutique du RAC. À l’heure actuelle, le TAVI peut être proposé en première intention à tout patient âgé de plus de 65ans aux USA et de plus de 75ans en Europe, quel que soit le risque chirurgical, le RVA restant indiqué pour les patients non candidats au TAVI. Plus de 1,5 million de patients ont été traités par TAVI dans le monde et une croissance de 4 à 10 % est prévue annuellement. Depuis 2019, le nombre de TAVI dépasse celui du RVA dans plusieurs pays dont les USA. Les effets collatéraux de cette technologie de rupture sur les pratiques médicales et sur le développement de nombreuses techniques interventionnelles pour d’autres maladies valvulaires ou structurelles myocardiques sont notables. À cet égard, l’histoire du TAVI pourrait constituer une grande source d’inspiration pour tous les jeunes médecins et chercheurs qui se vouent à l’amélioration des techniques médicales.

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  • Rapport

    Rapport 22-12. La Biologie Médicale en France : évolutions et enjeux.

    Laboratory Medicine in France : developments and challenges

    Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêt

    La Biologie Médicale est un maillon essentiel de la prise en charge des patients, tant pour le diagnostic et le suivi des maladies que pour certaines avancées thérapeutiques. Elle est toutefois, depuis quelques années, confrontée à des questions fondamentales concernant son avenir. Le présent rapport s’inscrit dans le prolongement de celui publié en 2018 par les Académies Nationales de Médecine et de Pharmacie et ne fait malheureusement que conforter une forte dégradation à tous les niveaux. Les pouvoirs publics n’assument pas leur rôle de régulateur, permettant ainsi que la financiarisation à outrance de la Biologie Médicale s’amplifie considérablement et conduise à des regroupements démesurés des Laboratoires de Biologie Médicale (LBM), destructeurs et sources de risques sanitaires. Le résultat est que les LBM de ville, dont on connait déjà la mauvaise répartition territoriale, deviennent progressivement de simples sites de prélèvement, les patients se retrouvant alors seuls, souvent angoissés, avec leurs résultats transmis par internet sans interprétation. Par ailleurs, bien que les progrès dans le domaine de la Biologie Médicale soient incroyables et devraient constituer un pôle d’attractivité majeur pour les jeunes, la désaffection de la discipline est totale et inquiétante. Enfin, l’innovation, dans le cadre des progrès technologiques actuels : dispositifs connectés, intelligence artificielle et mégadonnées (big data), représente un enjeu majeur pour l’avenir. Là encore rien n’est fait, ou presque, alors que les chantiers sont immenses. Après ces constatations alarmantes, le rapport se terminera par une série de recommandations visant à optimiser l’entrée des LBM dans une nouvelle ère.

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  • Communication scientifique

    Stratégies de prise en charge des azoospermies non obstructives relevant d’une atteinte testiculaire primitive

    Management of non-obstructive azoospermia related to primary testicular defect

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les azoospermies non obstructives concernent environ 10 % des hommes infertiles et relèvent en général d’une atteinte primitive du testicule. Malgré l’absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat, la réalisation d’un prélèvement chirurgical peut permettre d’en récupérer un nombre suffisant pour pratiquer une micro-injection d’ovocytes en vue d’une conception extra-conjugale. Cependant, dans environ la moitié des cas, le prélèvement chirurgical s’avère négatif, ce qui engendre chez le couple un sentiment de frustration et parfois de désespoir si le recours à un sperme de donneur n’est pas possible. L’objectif de cette revue est, dans un premier temps, de lister les facteurs qui participent à l’issue plus ou moins positive du prélèvement chirurgical : nous analyserons successivement les différentes méthodes de prélèvement chirurgical, le contexte clinique, hormonal, génétique et discuterons de l’intérêt des modèles prédictifs, potentiellement améliorables par le développement de l’intelligence artificielle. Puis, nous considèrerons les stratégies à envisager en cas d’échec du premier prélèvement chirurgical. Est-il légitime de proposer une seconde intervention ? Faut-il prescrire un traitement hormonal pour optimiser les chances de recueil positif ? Quelles sont les avancées que l’on peut attendre de l’utilisation des cellules souches de spermatogonies ? Certes, de nombreuses inconnues persistent dans l’analyse de ce processus complexe de division et de différenciation cellulaires que constitue la spermatogenèse. L’extrême hétérogénéité des tableaux cliniques explique, en partie, nos difficultés persistantes à prévoir l’issue du prélèvement testiculaire. Néanmoins, si celui-ci s’avère négatif, il est essentiel d’expliquer au couple les voies thérapeutiques actuelles et de l’accompagner dans son désir de conception extra-conjugale.

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  • Communication scientifique

    Stratégie de prise en charge des fracas des membres inférieurs en chirurgie de guerre. Réparé ou amputé : le soldat debout

    Strategy for the management of lower limb fractures in war surgery. Repaired or amputated: The standing soldier

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Les lésions de guerre du membre inférieur, singulières par leur étiologie et le contexte, sont fréquentes et souvent graves. Lors de fracas qui associent des lésions de toutes les structures anatomiques os, muscles, vaisseaux, nerfs et peau, la décision de procéder à un sauvetage d’un membre ou à une amputation ainsi que le moment optimal de ce choix, sont source de débat permanent. Nous proposons une organisation et un protocole permettant des recommandations qui nous paraissent offrir les meilleures conditions du choix d’une conservation ou d’une amputation. Nous inscrivons cette stratégie originale dans une suite croissante 5, 6, 7, 8, 9 qui se veut didactique et transmissible. 5 pour les cinq premières minutes, 6 pour les six premières heures, 7 pour les sept premiers jours, 8 pour les huit premières semaines et 9 pour les neufs premiers mois. Ce découpage respecte les séquences techniques de traitement dans une approche orthoplastique qui sont généralement retenues dans la littérature de pratique civile. Cette stratégie décrit un véritable parcours de soin compatible avec les contraintes d’une prise en charge en contexte de guerre par séquences dans le temps et l’espace. Cette prise en charge est construite autour du choix de reporter la décision définitive éventuelle d’amputation après évacuation dans une approche multidisciplinaire dans laquelle le blessé peut participer.

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  • Communication scientifique

    Quelle évolution de notre système de santé pour demain en France ?

    What evolution of our health system for tomorrow in France?

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

    Après avoir connu un âge d’or au XXe siècle, notre système de santé éprouve depuis plusieurs années une crise multidimensionnelle. Ce n’est pas avant tout une crise de ressources, comme il est souvent évoqué par facilité, mais surtout une crise d’adaptation à un environnement qui a radicalement changé à l’aube du nouveau millénaire. Pour remettre notre système de santé sur les bons rails, il est nécessaire de réfléchir à sa transformation, tout en conservant les valeurs fondamentales du modèle actuel et en reprenant l’ensemble des acteurs existants. Outre une place plus stratégique de la santé dans la société, l’évolution du système suppose de construire notre politique de santé à partir de la santé globale (et non seulement du soin), des besoins de santé (et non de l’offre) et d’une régulation rénovée.

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  • Éditorial

    Enseignement de l’anatomie aujourd’hui et demain

    Teaching anatomy: Today and tomorrow

    L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

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  • Communication scientifique

    L’intelligence artificielle au service de l’enseignement de l’anatomie : Anatopass une app mobile intelligente

    Artificial intelligence at the service of Anatomy education: Antopass a smart mobile app

    Olivier Palombi déclare être co-fondateur de l’entreprise Anatoscope.

    L’utilisation du numérique au service de la formation est en pleine effervescence. L’usage massif des smartphones, la dématérialisation des contenus, le traitement personnalisé des traces d’apprentissages, la puissance des algorithmes et le développement de l’intelligence artificielle (IA), ouvrent des perspectives nouvelles. L’enseignement de l’anatomie qui concerne la transmission de connaissances complexes en 3D est un domaine idéal à la mise en place d’une solution innovante basé sur un moteur d’IA au service de la formation. Nous définissons dans cet article les fonctionnalités attendues et proposons une solution effective, intitulée Anatopass, qui se présente sous la forme d’une application mobile. L’apprenant réalise de courtes sessions de formation composées de questions générées et corrigées automatiquement par le système. Les traces s’apprentissage sont enregistrées afin d’adapter la nature des questions (niveau de difficulté) au niveau de l’apprenant. Anatopass est un premier prototype opérationnel qui ne couvre que l’ostéologie humaine mais qui préfigure une nouvelle génération d’outils en ligne au service de la formation.

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