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Progrès de l imagerie et des technologies de l intelligence artificielle
SÉANCE CommunicationsJorge Alberto COSTA E SILVA, Giovanni G. CERRI, Carlos Alberto MANDARIM-DE-LACERDA, Francis BRUNELLE
18 juin 2019 - Introduction Jorge Alberto COSTA E SILVA
Le Pr COSTA E SILVA salue le bureau de l Aca- démie Nationale de Médecine pour cette invitation et adresse des remerciements très chaleureux.
Cette septième séance conjointe des deux Académies de médecine, française et brésilienne (cette dernière a 190 ans d existence), est l occa- sion de présenter des communications illustrant la transformation de notre monde, de nos technologies d exploration et de nos pratiques médicales grâce à l intelligence artificielle, de l imagerie moléculaire en oncologie à l identification des mécanismes de fonctionnement de l îlot pancréatique avec de nouvelles thérapeutiques en perspective.
Définition du protocole clinique et technique de TEP/RM avec PSMA pour l évaluation du cancer de la prostate : première expérience et résultats Giovanni G. CERRI
Des stadifications et re-stadifications précises sont d une importance majeure pour l évaluation du pronostic et l approche thérapeutique chez les patients atteints d un cancer de la prostate en parti- culier. L utilisation de la tomographie par émission de positrons / tomodensitométrie (TEP/TDM) s est accrue ces dernières années après l introduction en clinique de l antigène membranaire spécifique de la prostate (PSMA) permettant une meilleure détec- tion des métastases ganglionnaires et distantes, et un meilleur taux de détection des récidives, même
Résistance aux antibiotiques : des pistes insuffisamment explorées
7 mai 2019 - L antibiorésistance n a ni frontières nationales, ni domaine professionnel réservé, ni barrières d espèces. Partout dans le monde, la santé des hommes comme celle des animaux est menacée, ce qui impose une approche transversale et une coopération sans faille de tous les acteurs à tous les niveaux ! C est pourquoi, six Académies se sont associées pour organiser une veille perma- nente et confronter leur expertise sur le sujet.
À l issue de trois colloques dédiés, les Académies rappellent aux professionnels de santé et au public que le contrôle du développement des bactéries multirésistantes dépend de simples mesures, à savoir:
le respect des règles d hygiène et de la régle- mentation sanitaire ;
la vaccination en prévention des infections et surinfections bactériennes, notamment en cas de grippe ;
la justification et le respect des durées de trai- tement antibiotique ;
le recours aux nouvelles techniques diagnos- tiques pouvant permettre, dans certains cas, de différencier une infection bactérienne justifiant une antibiothérapie, d une infection virale. Tout en insistant sur la nécessité de renforcer et d har- moniser la réglementation sanitaire sur le plan international, de mieux adapter la formation des professionnels de santé et de favoriser la mise en oeuvre de solutions thérapeutiques innovantes, les Académies profitent de leur réflexion commune pour faire ressortir trois pistes d action :
s inspirer du modèle vétérinaire fondé sur des objectifs qualitatifs et quantitatifs précis à l appui de recommandations formalisées ;
respecter le(s) microbiote(s) en réduisant la consommation d antibiotiques dans la pratique médicale ;
sensibiliser aux maladies parodontales les professionnels de santé et le public par une meil- leure incitation au brossage et au détartrage des dents afin de limiter les infections et le recours aux antibiotiques.
COMMUNIQUÉ Académie d agriculture, Académie nationale de chirurgie dentaire, Académie nationale de Pharmacie, Académie des Sciences, Académie vétérinaire et Académie nationale de médecine
à des taux de PSA très faibles. Bien qu elle ne soit pas encore largement disponible, la tomographie par émission de positrons / imagerie par résonance magnétique (TEP/IRM) apparaît comme un outil encore plus prometteur en raison de la meilleure performance de l IRM par rapport à la TDM dans l évaluation loco-régionale du cancer de la prostate combinée à la haute sensibilité et la spécificité de la TEP PSMA pour la détection des lésions.
L îlot pancréatique : ce que nous savons 150 ans après Langerhans Carlos Alberto MANDARIM-DE-LACERDA
Le médecin allemand Paul Langerhans a décrit il y a 150 ans ce qu on appelle aujourd hui l îlot (pancréatique) de Langerhans. Au cours de ces années, nous avons appris à mieux connaître cette structure et son importance dans la sécrétion d hormones liées au métabolisme des glucides. Les études actuelles visent à mieux comprendre les mécanismes de la production, de la protec- tion, de la régénération et de la perte de cellules des îlots pancréatiques, pour mieux lutter contre la prévalence croissante de l obésité, du diabète et de la maladie d Alzheimer (ces trois affections sont liées au fonctionnement des îlots pancréa- tiques). Cette revue générale propose une synthèse des connaissances récentes sur les îlots pancréa- tiques, en soulignant l évolution des idées et des perspectives pour le traitement du diabète et de la maladie d Alzheimer. Les recherches en cours sur les microARN, la culture d îlots et de pseu- do-îlots (organoïdes) permettront de progresser dans la compréhension des mécanismes d action de nouveaux médicaments agissant sur les îlots / cellules (tels que le peptide semblable à l hormone glucagon 1 GLP-1).
Intelligence artificielle et imagerie, définition, applications et opportunités Francis BRUNELLE
L émergence de l intelligence artificielle, dont les premiers concepts datent des années 50 dans le domaine médical est la conséquence de trois boule- versements radicaux : la numérisation des images
médicales permettant leur paramétrage, le dévelop- pement des algorithmes autorisant l utilisation des données saisies en langage naturel, et l apprentis- sage profond (deep learning) permettant à partir de données radiologiques massives de développer des algorithmes de traitement automatique d images médicales. Ces systèmes permettent dès aujourd hui la détection automatique de lésions et ouvrent la voie au dépistage du cancer du poumon, du sein ou de la prostate. Leur fiabilité est supérieure à celle des radiologues. Intégrées aux données médicales cliniques, biologiques, génétiques, ces techniques modifient considérablement l organisation et la structuration du monde de la santé.
Développer des solutions contenant une certaine dose d intelligence artificielle nécessite une structure organisationnelle adaptée, des technolo- gies précises (infrastructure, architecture, outils, méthode d analyses, etc.), un alignement straté- gique, un investissement conséquent, mais l hu- main en reste le centre névralgique. Ces procédés ne vont pas supplanter l humain dans les processus de prise de décision ou dans les phases d interpré- tation. Au contraire, ils permettent de s appuyer sur des faits plutôt que sur sa seule propre intuition. L intelligence artificielle alimente l innovation et la créativité. Des enjeux éthiques vont bien sûr émerger autour de la protection des données et du respect de la personne humaine. L enseignement médical doit de manière urgente prendre en compte ces évolutions et construire au sein d en- sembles plus vastes (universités) des partenariats avec les sciences informatiques, mathématiques, entre autres. Alors que parmi les bénéficiaires du prix « Turing », aux côtés de Yoshua Bengio et de Geoffrey Hinton se trouve un Français Yann Lecun, il est essentiel que la France se saisisse très rapidement des outils de cette révolution du 21ème siècle.
Conclusion Emmanuel Alain CABANIS