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sition du 113) permet d obtenir un conseil médical, paramédical, de prendre rendez-vous pour une consultation et d accéder aux soins non programmés en ville ou si nécessaire, d être transporté à l hôpital en urgence ou réanimé par une équipe préhospita- lière du SMUR. Ainsi se crée un continuum entre les soins programmés de ville et les urgences, y compris vitales. A cette mesure phare s associe le renforce- ment des consultations médicales en cabinet et la création de plus de maisons médicales et de centres de santé, l organisation des soins en ville autour des CPTS qui s articulent avec le SAS.
La prise en charge des personnes âgées font l objet dans le rapport d une attention particulière pour éviter leurs passages inutiles dans les services d urgences. La prise en charge médicale dans les EPHAD est renforcée, coordonnée avec le futur SAS.
Des admissions directes, sans passer par le SAU, ainsi que l utilisation d équipes mobiles gériatriques sont envisagées.
Dans les services d urgences, le renforcement de ressources en médecins urgentistes et en équipes soignantes est mis en avant. La création d IPA (infir- miers de pratiques avancées) et l évolution avec plus d autonomie et de compétence de la fonction d infir- mier aux urgences a été proposée. L intérim médical souvent contreproductif lorsqu il est employé à une très large échelle doit être contrôlé.
Le financement des services d urgences non plus la facturation à l activité doit permettre d y introduire une dotation populationnelle et un intéressement à la qualité du service rendu.
L aval des urgences constitue le grand domaine dans
lequel il est nécessaire d introduire une gestion des lits moderne et généralisée à partir d un indicateur connu dans tous les établissements et les GHT, le besoin médical journalier en lits (BMJL).
A la suite de ces premières mesures, la mission Carli/ Mesnier s est prolongée par quatre groupes de travail portant sur la constitution du SAS et sa structuration avec la médecine ambulatoire ainsi que la gestion des appels en séparant le flux de l aide médicale d urgence et des soins non programmés. Un autre groupe s est attaché à produire des recommandations concernant la gradation des urgences et notamment la création d antennes d urgences pour conforter la couverture territoriale. Enfin, les transports médicalisés ont été enrichis de la possibilité d organiser des transports inter hospitaliers para médicalisés sur grande échelle.
Il était prévu de développer l ensemble de ces mesures au cours du premier semestre de l année 2020 en profitant de la période hivernale pour notam- ment améliorer la prise en charge des personnes âgées et l aval des urgences.
Post-scriptum : La crise Covid-19 a permis de tester les propositions formulées par le Pacte de Refondation des Urgences. Elles se sont révélées particulièrement utiles dans une crise qui a fait appel très largement aux ressources de la médecine libérale comme hospitalière. Elle a montré l importance de la régulation médicale pour accéder aux soins, évité la saturation des services d accueil des urgences qui dans le contexte épidémique aurait pu être un facteur d aggravation et de morbi-mortalité, ainsi que l im- portance de l accès aux soins de réanimation pour les patients les plus graves.
La science ouverte a pour mission de donner à chacun
la possibilité d avoir accès au domaine de la science, tout devant
pouvoir être accessible à tous. Trois idées sont essentielles: un accès libre aux publications, une ouverture des données permettant un libre accès aux données numériques et leur diffusion de manière structurée, un accès libre aux données sources : codes de calcul et algorithmes. Les principaux problèmes relatifs aux données sont les suivants: le manque de reproductibilité des résultats (25 % de données reproductibles en médecine); la perte des données (17 % par an); la faible accessibilité aux données des revues (9 % des articles); les pertes, vols ou bugs de données sensibles ; l économie de la publication scientifique et de la conservation des données. Les attendus de la science ouverte sont le partage de la connaissance, la démocratisation du savoir, la mise à disposition des protocoles de recherche, la réutilisation des données, l accrois- sement de la reproductibilité, l attribution d une découverte et la consultation des données en cas d allégation d inconduite scientifique. Ainsi, il est nécessaire de développer un modèle économique associant un libre accès aux publications et une réduction du coût des publications ; onze agences de moyens se sont fixées pour objectif de promou- voir ce modèle (plan S). Un entrepôt de données doit être ouvert au public, préserver éthique et dignité et répondre à une demande sociétale : le site ClinicalTrials.gov a été créé sous la pression du public, 208 pays ayant inclus 280 000 proto- coles y participent actuellement.
L analyse SWOT illustre parfaitement la situation actuelle de la science ouverte:
ses forces (Strengths) : partage et démo- cratisation de la connaissance, référence pour demande de contrat ou thèse, dialogue accéléré entre équipes, limitation de la redondance des travaux, accroissement de la reproductibilité, conservation et réutilisation des données, attribu- tion d une découverte, diminution des fraudes et du plagiat ;
ses faiblesses (Weaknesses) : archives ouvertes et absence de reviewing, inflation possible des préprints, modalités floues d application du plan S, motivation des équipes, coût global ;
ses opportunités (Opportunities) : volonté politique, outils numériques et réseaux sociaux, partage de protocoles et codes sources, création d archives ouvertes, aide à la recherche parti- cipative, augmentation de la confiance dans la science;
ses craintes (Threats) : multiplication des serveurs d archives ouvertes, détournement de données à visée commerciale ou idéologique, exploitation rapide des données dans des pays à fort potentiel d applications industrielles, ouverture aveugle et non contrôlée, protection des données personnelles, affrontement avec les multinationales de l édition, revues prédatrices.
En conclusion, la science ouverte est une façon de lutter contre l érosion de la confiance dans la science, substantiée par les sondages d opinion.
La science ouverte 1er octobre 2019 Pierre CORVOL, Président de l Académie des sciences, membre de l Académie nationale de médecine
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