Communiquégrossesse, hopital, parturition, religion et médecine.hospitals, partution, pregnancy, religion and medecine.Roger Henrion, Georges David
L’Académie nationale de médecine rappelle que le médecin doit pouvoir garder sa pleine liberté de décision et assumer ses responsabilités en dehors de toute pression, menaces ou violences.
Quant au refus par le personnel médical de soigner un patient en raison de son sexe, situation heureusement exceptionnelle, c’est aller à l’encontre du serment d’Hippocrate qui oblige tout médecin à prodiguer ses soins sans aucune discrimination.
S’il convient de tenir compte au mieux des convictions religieuses de chacun, l’Académie nationale de médecine considère qu’on ne peut admettre qu’une minorité radicale, quelle que soit son appartenance religieuse, cherche à imposer ses vues à l’ensemble du personnel de santé et aux autres patients, fussent-ils de la même confession, dans un établissement tel qu’un hôpital public, au détriment de l’intérêt général.
L’Académie nationale de médecine estime nécessaire :
— que soient mieux connues, par le canal d’enquêtes administratives, la nature, l’étendue et les suites de tels comportements ;
— qu’une réflexion soit engagée avec les représentants des différentes religions pour connaître leur position à l’égard de tels faits qui semblent relever d’interprétations erronées, voire de dérives intégristes ;
— que soient clairement définies les limites à apporter à ces comportements ;
— que des instructions, précises et fermes, soient données aux responsables administratifs pour que soit préservée dans les établissements de santé la neutralité indispensable à la sérénité et à la sécurité des soins et ne pas laisser au seul corps soignant la responsabilité des décisions qui s’imposent dans de telles situations.
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L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 9 décembre 2003, a adopté le texte de ce communiqué à l’unanimité, moins une abstention.
Bull. Acad. Natle Méd., 2003, 187, no 9, 1719-1720, séance du 9 décembre 2003