Publié le 18 janvier 2016

Présentation et vote du rapport

Coût de nouveaux traitements et solidarité nationale par Michel HUGUIER, Gérard MILHAUD, Renaud DENOIX de SAINT MARC, Gilles BOUVENOT

 

Séance dédiée : « Reconstruction et greffes osseuses »

Organisateur : Dominique POITOUT

 

 

Introduction par Dominique POITOUT

 

 

Communications

Les greffons ostéo cartilagineux. La législation, le prélèvement la conservation et la distribution. par Yveline NOUAILLE de GORCE (Établissement Français du Sang – banque de tissus de Marseille)

Les os massifs restent irremplaçables chaque fois qu’il s’agit de compenser un délabrement osseux important ou une exérèse carcinologique qui ne pourrait être comblée par une autogreffe.

Afin de satisfaire les besoins des patients, un réseau s’est organisé. Il comprend les coordinations hospitalières, l’Agence de la Biomédecine, les équipes chirurgicales, les établissements de santé et les banques de tissus. Sa mission est de mettre à disposition des chirurgiens un « stock » de greffons validés. Ce stock n’est cependant pas anodin, puisqu’il s’agit de produits d’origine humaine.

Pour cette raison, le prélèvement, la conservation et la distribution de ces greffons doivent satisfaire à des règles d’éthique et de sécurité sanitaire. Les lois de bioéthique et les Bonnes Pratiques de prélèvement et de préparation des tissus humains visent à faire respecter ces exigences.

 

 

 

De l’allogreffe au titane poreux par Dominique POITOUT (Membre de l’Académie nationale de médecine)

Depuis 1978, la Banque de Tissus de Marseille a conservé 11 762 fragments osseux ou ostéo-cartilagineux dont 758 Allogreffes massives (745 ont été utilisées).

Ces greffons conservés dans l’Azote liquide, (à – 196°C) avec un cryo-préservateur (DMSO) et non stérilisés par la suite (par irradiation) ont été utilisés, en particuliers pour reconstruire des pertes de substances osseuses ou ostéo-cartilagineuses tumorales, traumatiques ou liées à des reprises itératives de prothèses articulaires.

Le recul moyen pour les patients opérés entre 1983 et 2015 est de 26 ans et l’on observe une intégration tout-à-fait satisfaisante du greffon dans plus de 82 % des cas.

Des problèmes inflammatoires ou immunologiques ont été observés seulement dans 9% des cas et ils furent souvent confondus avec un sepsis amicrobien qui réagit bien à l’utilisation des immunosuppresseurs même si le volume de l’épanchement entourant la greffe aboutit parfois à la survenue d’une fistule cutanée. 

Le greffon a dû être remplacé par un autre dans 4,2 % des cas et par une prothèse articulaire en cas de greffe ostéo-articulaire massive dans 6,4 % des cas

Des difficultés liées à l’obtention de greffons osseux massifs a fait étudier d’autres types de reconstructions comme des prothèses en Titane poreux dont le volume peut être également modulé en peropératoire et dont l’intégration est tout à fait satisfaisante surtout si l’on remplit les pores métalliques par des tissus composés de tissus osseux spongieux et comportant cellules souches mésenchymateuses ostéoformatrices

Mises en place et modelées directement en salle d’opération, depuis 2010, nous les avons essentiellement utilisées pour remplacer des portions d’hémi-bassin ou des segments diaphysaires des os longs.

 

 

Immunologie des greffes tissulaires uniques ou multiples par Yvon LEBRANCHU (Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine. Néphrologie et immunologie clinique, Hôpital Bretonneau, CHRU de Tours)

 

 

 

Infections sur prothèse articulaire : apport des modèles infectieux expérimentaux dans la compréhension des limites de l’antibiothérapie et l’optimisation du traitement médical par Anne-Claude CRÉMIEUX (Faculté de Médecine Paris-Île-de-France Ouest, Université Versailles Saint-Quentin en Yvelines, Services des Maladies Infectieuses et Tropicales, Hôpital Raymond Poincaré, Garches)

La survenue d’une infection post opératoire est la principale complication de la chirurgie prothétique articulaire, depuis son invention par Robert et Jean Judet en 1947. Comme le nombre de prothèses articulaires posées chaque année augmente de façon importante, ces infections sont de plus en plus fréquentes et l’optimisation de leur prise en charge est un enjeu important sur le plan médical et économique. Les infections sur prothèses articulaires sont un bon modèle pour appréhender les limites de l’activité des antibiotiques in vivo. L’antibiothérapie est confrontée à un double défi : (i) la difficulté à éradiquer les bactéries au contact d’une prothèse, en partie liée au ralentissement métabolique de ces bactéries encloses dans le biofilm, (ii) la diffusion quasi inexistante des antibiotiques dans l’os cortical infecté, révélée par leur étude autoradiographique dans un modèle expérimental d’infection sur prothèse à staphylocoque, principale bactérie à l’origine de ces infections. L’émergence « naturelle » de bactéries résistantes au traitement antibiotique, alors même qu’elles n’ont pas été soumises à la pression de sélection d’un traitement, a été plus récemment observée dans ce même modèle. La prise en charge optimale de ces infections est à ce jour médico-chirurgicale en utilisant des antibiotiques dont l’efficacité dans le modèle expérimental s’est avérée particulièrement remarquable comme la rifampicine en association sur les infections à staphylocoque.