Communication scientifique
Séance du 22 juin 2021

La prévention secondaire médicamenteuse en pathologie neuro-vasculaire a-t-elle des spécificités?

MOTS-CLÉS : Accident vasculaire cérébral, Prévention secondaire, Anticoagulants, Antiagrégants plaquettaires, Hypertension artérielle/traitement médicamenteux
Has secondary neurovascular drug prevention specificities?
KEY-WORDS : Secondary Prevention, Anticoagulants, Platelet Aggregation Inhibitors, Hypertension/drug therapy

D. Leys (a, ⁎) , C. Cordonnier (a, b)

Didier Leys : pas d’actions ou d’intérêt dans des compagnies pharmaceutiques ou de matériel biomédical (à titre personnel ou pour les proches). Pas de déplacements pris en charge par l’industrie pharmaceutique ou des compagnies de matériel biomédical. Participation à des essais cliniques, des advisory boards, ou des symposia organisés par Pfizer, Boeringher-Ingelheim, et Bayer (contrats financiers avec le CHU de Lille ou Adrinord). Rédacteur en chef de l’European Journal of Neurology (rémunération personnelle).
Charlotte Cordonnier : pas d’actions ou d’intérêt dans des compagnies pharmaceutiques ou de matériel biomédical (à titre personnel ou pour les proches). Pas de déplacements pris en charge par l’industrie pharmaceutique ou des compagnies de matériel biomédical. Participation à des essais cliniques, des advisory boards, steering committees, ou des symposia organisés par BMS, Boeringher-Ingelheim, Biogen, Astra-Zeneca (contrats financiers avec le CHU de Lille ou Adrinord ou personnel). Rédactrice associée de Stroke (rémunération personnelle).

Résumé

La prévention secondaire médicamenteuse post accident vasculaire cérébral (AVC) fait appel aux mêmes médicaments que la pathologie coronaire, mais la spécificité d’organe influence certaines indications : (i) les AVC sont des pathologies plus hétérogènes que la pathologie coronaire, et chaque sous type d’ischémie et d’hémorragie cérébrale expose à un risque évolutif différent, qui va modifier la balance bénéfice/risque et influencer le choix du traitement ; (ii) le cerveau peut saigner, la transformation hémorragique faisant partie de l’histoire naturelle de l’ischémie cérébrale ; ce risque est une limite à l’utilisation de traitements thrombolytiques et anticoagulants ; (iii) Les troubles cognitifs sont fréquents et influencent la tolérance aux médicaments. Pour ces raisons dans les ischémies cérébrales cardioemboliques, l’introduction des anticoagulants est souvent différée de quelques jours, et dans les ischémies secondaires à l’athérosclérose, lorsque la combinaison aspirine-clopidogrel est indiquée, elle ne doit pas être poursuivie plus de 3 semaines.

Summary

Secondary drug prevention after stroke uses the same drugs as for secondary prevention after a coronary event, but the brain has specificities that influences certain indications : (i) strokes are heterogeneous diseases and all subtypes of ischaemic strokes or of intracerebral haemorrhage have their own evolution over time, that will influence the risk/benefit ratio of any drug therapy; (ii) the brain may bleed and haemorrhagic transformation is part of the natural history of all brain infarcts; this risk is a limitation for thrombolysis and oral anticoagulation; (iii) cognitive impairments are frequent after stroke and may influence the safety profile of treatments. For these reasons in cardio-embolic strokes oral anticoagulation is usually delayed for a few days, and in ischemic events due to atherosclerosis, the combination of aspirin plus clopidogrel, when indicated, should not be prescribed for more than 3 weeks.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2021.06.018

Accès sur le site EM Consulte

(a) Université de Lille. Inserm U 1172, département universitaire de neurologie, faculté de médecine Henri-Warembourg, 1, place Verdun, 59045 Lille, France
(b) CHU Lille, service de neurologie et pathologie neurovasculaire, 59039 Lille, France
⁎Auteur correspondant

Bull Acad Natl Med 2021;205:1091-7. Doi : 10.1016/j.banm.2021.06.018