Résumé
Dans les premières années de l’apparition de l’épidémie de SIDA, le risque de transmission sexuelle et de transmission verticale de la mère à l’enfant a été un frein pour la procréation chez les personnes vivant avec le VIH. A partir des années 90, les traitements antrétroviraux ont permis de réduire le risque de transmission verticale de la mère à l’enfant. L’assistance médicale à la procréation (AMP) s’est développée pour permettre aux couples sérodifférents de procréer tout en minimisant le risque de contamination de la partenaire. Par la suite une meilleure connaissance de l’excrétion virale, l’apparition des traitements hautement actifs, les résultats des études épidémiologiques ont permis d’envisager une procréation naturelle chez les couples sérodifférents. De nos jours, les couples sérodifférents, dont la personne vivant avec le VIH est sous traitement efficace, peuvent envisager de procréer naturellement. Dans ce cas ils n’auront recours à l’AMP que s’ils présentent une infertilité. Ainsi, d’interdite puis d’assistée la procréation est revenue dans le champ de l’intime et le couple sera libre de choisir en pleine autonomie son mode de procréation. Cependant, si cette situation est réelle pour les pays développés, il existe de par le monde une iniquité d’accès au dépistage et aux traitements qui freine grandement cette évolution et pose des problèmes de santé publique.
Summary
In the first years of the AIDS epidemic, risks of sexual transmission and vertical transmission from mother to child acted like a brake on procreation for people living with AIDS. In the 90’s, antiretroviral treatments allowed to lower the risk of vertical transmission from mother to child. Assisted Reproductive technologies (ART) thrived to allow serodiscordant couples to procreate whilst minimizing contamination risks for the female partner. Subsequently better knowledge of viral excretion, therapeutic progress with the appearance of highly active treatments and results of epidemiologic studies have allowed to consider natural conception in serodiscordant couples. Nowadays serodiscordant couples, in which the person living with HIV is under efficient treatment, can consider conceiving naturally. In this case they will resort to ART only if they have an infertility problem. Thus, from forbidden to assisted, procreation has come back to the field of intimacy and the couple will be free to choose in full autonomy it’s way of procreation. However, if this situation is true for developed countries, there exists in the world an inequity in access to screening and to treatments which greatly hinder this evolution and poses considerable public health challenges.
Bull. Acad. Natle Méd., 2017, 201, nos 1-2-3, 281-296, séance du 3 janvier 2017