Communication scientifique
Séance du 14 mars 2023

Traitement par imatinib de la leucémie myéloïde chronique : 20 ans après

MOTS-CLÉS : Leucémie myéloïde chronique BCR-ABL positive, enzymes intracellulaires à activité tyrosine kinase/antagonistes et inhibiteurs, Ciblage de gene, Oncogènes
Chronic myeloid leukemia 20 years after imatinib discovery
KEY-WORDS : Leukemia, Myelogenous, Chronic, BCR-ABL Positive, Non-receptor protein tyrosine kinase/anragonists & inhibitors, Gene Targeting, Oncogenes

Delphine Rea (a, b, ⁎)

Honoraires : Incyte, Novartis Pharma, Pfizer.

Résumé

Avant l’ère des thérapies ciblées, diagnostiquer une leucémie myéloïde chronique (LMC) signifiait une issue rapidement fatale pour la plupart des patients dénués de possibilité de sauvetage par allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Il y a un peu plus de 20 ans, l’imatinib, premier inhibiteur compétitif de l’ATP ciblant l’oncotyrosine kinase BCR::ABL1, révolutionna le pronostic de l’hémopathie. Administrable par voie orale et en ambulatoire, l’imatinib restaura pour la vaste majorité des patients une espérance de vie normale et autorisa une qualité de vie inégalée auparavant. Aujourd’hui, l’imatinib conserve une place non négligeable dans l’arsenal thérapeutique, mais 4 inhibiteurs compétitifs de l’ATP plus puissants et un inhibiteur allostérique plus puissant et plus sélectif ont rejoint la pharmacopée pour pallier ses insuffisances. Pour autant, la recherche doit continuer car ces avancées confrontent à de nouveaux enjeux. La guérison définitive demeure une quête car les cellules souches leucémiques représentent un réservoir quiescent qui n’est éliminé par aucun des inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) actuellement disponibles. Trouver des stratégies efficaces pour éradiquer la LMC sans prise de risque excessive représente un des défis majeurs d’aujourd’hui.

Summary

About 20 years ago, the discovery of imatinib, the first ATP-competitive inhibitor of BCR::ABL1, the driving oncoprotein of chronic myeloid leukemia (CML), revolutionized patients life by transforming a fatal condition into a chronic disease. Indeed, it was rapidly demonstrated that imatinib offered remarkable anti-leukemic responses associated with high progression-free and overall survival rates, thereby restoring a near-to normal life expectancy. Since the introduction of imatinib, the therapeutic landscape of CML has considerably enriched. Three 2nd generation ATP-competitive tyrosine kinase inhibitors (TKI), one 3rd generation ATP-competitive TKI and one allosteric TKI have been approved, providing efficient salvage options in case of failure. Although imatinib remains a key drug, 2nd generation TKI may also be given upfront, allowing treatment selection on a more individualized basis. Nevertheless, research efforts must go on as new challenges have emerged. Among those, finding how to cure CML is crucial as leukemic stem cells are insensitive to TKI-induced cell death and most patients remain on lifelong targeted therapy.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2023.04.005

Accès sur le site EM Consulte

(a) Service d’hématologie adulte, Hôpital Saint-Louis, AP–HP, 1, avenue Claude Vellefaux, 75010 Paris, France
(b) France Intergroupe des Leucémies Myéloïdes Chroniques, Paris, France

*Auteur correspondant.

Bull Acad Natl Med 2023;207:732-8. Doi : 10.1016/j.banm.2023.04.005