Résumé
Dans les suites de l’infection aiguë par le severe acute respiratory syndrome Coronavirus 2 (SARS-CoV-2), de très nombreux symptômes persistent ou apparaissent, constituant un véritable syndrome appelé « COVID-19 long » ou « syndrome post-COVID-19 » ou « syndrome de COVID-19 post-aigu ». Son incidence est très élevée, la moitié des patients présentant au moins un symptôme à 4–6 mois après le Coronarovirus infectious disease 2019 (COVID-19). Ils peuvent toucher de très nombreux organes. Le symptôme le plus fréquent est une fatigue persistante, semblable à celle rencontrée après d’autres infections virales. Les séquelles pulmonaires radiologiques sont relativement rares et peu étendues. En revanche, les symptômes respiratoires fonctionnels, en premier lieu la dyspnée, sont beaucoup plus fréquents. La respiration dysfonctionnelle est une cause de dyspnée non négligeable. Des troubles cognitifs et des symptômes psychiques sont aussi très fréquents, les symptômes anxieux, dépressifs et de stress post-traumatique étant largement décrits. Les séquelles cardiaques, endocriniennes, cutanées, digestives ou rénales sont en revanche plus rares. Les symptômes vont globalement en s’améliorant au terme de plusieurs mois, même si leur prévalence à deux ans reste non négligeable. La plupart des symptômes sont favorisés par la gravité de la maladie initiale, et les symptômes psychiques par le sexe féminin. La physiopathologie de la plupart des symptômes est mal connue. L’influence des traitements utilisés à la phase aiguë l’est aussi. La vaccination semble en revanche réduire leur incidence. Le nombre total de patients touchés fait du syndrome de COVID-19 long un défi pour la santé publique.
Summary
In the aftermath of acute infection with the severe acute respiratory syndrome Coronavirus 2 (SARS-CoV-2), a large number of symptoms persist or appear, constituting a real syndrome called “long COVID-19” or “post-COVID- 19” or “post-acute COVID-19 syndrome”. Its incidence is very high, half of patients showing at least one symptom at 4–6 months after Coronarovirus infectious disease 2019 (COVID-19). They can affect many organs. The most common symptom is persistent fatigue, similar to that seen after other viral infections. Radiological pulmonary sequelae are relatively rare and not extensive. On the other hand, functional respiratory symptoms, primarily dyspnoea, are much more frequent. Dysfunctional breathing is a significant cause of dyspnoea. Cognitive disorders and psychological symptoms are also very common, with anxiety, depression and post-traumatic stress symptoms being widely described. On the other hand, cardiac, endocrine, cutaneous, digestive or renal sequelae are rarer. The symptoms generally improve after several months, even if their prevalence at two years remains significant. Most of the symptoms are favored by the severity of the initial illness, and the psychic symptoms by the female sex. The pathophysiology of most symptoms is poorly understood. The influence of the treatments used in the acute phase is also important. Vaccination, on the other hand, seems to reduce their incidence. The sheer number of affected patients makes long-term COVID-19 syndrome a public health challenge.
Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2023.01.029
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(b) Université Paris-Saclay, AP–HP, service de médecine interne et immunologie clinique, hôpital de Bicêtre, DMU 7 endocrinologie-immunités-inflammations-cancer-urgences, Le Kremlin-Bicêtre, France
(c) Université Paris-Saclay, AP–HP, service de radiologie diagnostique et interventionnelle, Hôpital de Bicêtre, DMU 14 Smart Imaging, BioMaps, Le Kremlin-Bicêtre, France
(d) Université Paris-Saclay, AP–HP, service de psychiatrie, hôpital de Bicêtre, DMU 11 psychiatrie, santé mentale, addictologie et nutrition, équipe MOODS, Inserm U1178, centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP), Le Kremlin-Bicêtre, France
(e) Université de Poitiers, CHU de Poitiers, service de pneumologie, Inserm CIC 1402 Axe Is-ALIVE, Poitiers, France
(f) Université Paris-Saclay, AP–HP, service de médecine intensive-réanimation, hôpital de Bicêtre, DMU 4 CORREVE maladies du cœur et des vaisseaux, Inserm UMR_S999, FHU Sepsis, CARMAS, 78, rue du Général-Leclerc, 94270 Le Kremlin-Bicêtre, France
(g) Université Paris-Saclay, AP–HP, centre de recherche clinique Paris-Saclay, DMU 13 santé publique, information médicale, appui à la recherche clinique, Inserm U1018, centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP), Le Kremlin-Bicêtre, France
(h) Université Paris-Saclay, AP–HP, service d’ORL et de chirurgie cervico-faciale, DMU 9 neurosciences, Inserm, U955, E13, CNRS ERL7000, Le Kremlin-Bicêtre, France
(i) Université Paris-Saclay, AP–HP, service d’anesthésie-réanimation et médecine péri-opératoire, Hôpital de Bicêtre, DMU 12 anesthésie, réanimation, douleur, Le Kremlin-Bicêtre, France
(j) Université Paris-Saclay, AP–HP, service de réanimation chirurgicale, hôpital de Bicêtre, DMU 12 anesthésie, réanimation, douleur, Le Kremlin-Bicêtre, France
⁎Auteur correspondant.
Bull Acad Natl Med 2023;207:812-20. Doi : 10.1016/j.banm.2023.01.029