Communication scientifique
Séance du 28 février 2023

Syndrome d’apnées du sommeil 1999–2022 : des essais randomisés aux études de cohorte

MOTS-CLÉS : Syndrome d'apnées du sommeil obstructives, Syndrome d'apnées du sommeil centrales, Respiration de Cheyne-Stokes, Syndrome d'obésité hypoventilation, Pression positive continue, Ventilation non-invasive, Essais cliniques randomisés, Études de cohorte
Sleep apnea syndrome 1999–2022: From randomized trials to cohort studies
KEY-WORDS : Obstructive sleep apnea, Central sleep apnea, Cheyne-stokes respiration, Obesity hypoventilation syndrome, Continuous positive airway pressure, Noninvasive ventilation, Randomized clinical trial, Comparative cohort studies

P. Lévy (⁎), R. Tamisier, J.-L. Pépin

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

Les troubles respiratoires nocturnes sous leurs différentes formes représentent un problème majeur de santé publique, par leur fréquence et les conséquences associées notamment l’altération de la vigilance, les troubles cognitifs et les conséquences cardiovasculaires et métaboliques. Bien que l’utilisation à grande échelle de la pression positive continue (ou de la ventilation non-invasive) date des années 1980, les bases scientifiques du traitement ont été établies progressivement. Depuis 2000, des essais contrôlés ont exploré les différents effets du traitement du SAOS, puis des apnées au cours de l’IC et du syndrome d’obésité hypoventilation. Cependant, l’impact sur la morbi-mortalité cardiovasculaire, en prévention primaire ou secondaire, reste limité. La question reste posée de l’adéquation du design des études, ainsi que de la nécessité de cibler des populations particulières, telles que les sujets les plus somnolents, qui pourraient être les plus sensibles à l’effet des apnées, y compris sur le plan cardiovasculaire et ainsi les plus répondeurs au traitement. Il semble également que la lourdeur des essais randomisés de grande taille incluant des investigations diurnes et nocturnes répétées, doive conduire à utiliser des études comparatives de cohorte « en vie réelle ».

Summary

Sleep Breathing Disorders in their various forms represent a major public health problem, owing to their prevalence and their associated consequences, in particular Excessive Daytime Sleepiness (EDS), impairment of vigilance, cardiovascular and metabolic morbidities. Although the large scale use of Positive Airway Pressure and Non-Invasive Ventilation dates back to the eighties, the scientific evidence has been built progressively. Since 2000, randomized controlled trials (RCTs) have been designed in order to evaluate the treatment effects in Obstructive Sleep Apnea (OSA), then Sleep Apnea and Heart Failure and Obesity-Hypoventilation Syndrome. However, the effects on cardiovascular morbidity and mortality remain limited, in primary as well as secondary prevention. It remains a conflicting issue and there are pending questions on study designs and specific sub-groups responsiveness to apneas and Intermittent Hypoxia. There is some evidence that OSA patients presenting with severe EDS may also exhibit greater cardiovascular consequences. Thus, they could represent one of the target groups that should be specifically tested. Also, large RCTs including repeated diurnal and nocturnal tests remain difficult to implement. An alternative could be using “real life” comparative cohort studies.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2022.10.022 (Discussion)

Accès sur le site EM Consulte (Discussion)

Université Grenoble-Alpes, laboratoire HP2, Inserm U1300, CHU de Grenoble-Alpes, 38042 Grenoble cedex, France

⁎Auteur correspondant.

Bull Acad Natl Med 2023;207:501-511 Doi : 10.1016/j.banm.2022.10.022