Communiqué
Séance du 12 février 2008

Sur la vaccination contre l’hépatite B

MOTS-CLÉS : médecine préventive.. vaccin antihépatite b

Pierre BÉGUÉ*, Marc GIRARD**, Jacques FROTTIER*, François DENIS*

Communiquéhépatite b., vaccinationVaccination against hepatitishepatitis b., vaccinationG. Blancher

 

 

COMMUNIQUÉ

Au nom de la Commission VI (Maladies infectieuses et parasitaires) sur la vaccination contre l’hépatite B

Vaccination against hepatitis

Gabriel BLANCHER L’Académie nationale de médecine — prenant acte de la campagne menée actuellement contre les vaccinations en général et plus particulièrement celle qui concerne l’hépatite B, — constatant l’inquiétude et les incertitudes de l’opinion, — rappelant ses prises de position antérieures en date du 4 février 1997 et du 30 juin 1998, publie le communiqué suivant.

L’intérêt d’une vaccination ne peut s’apprécier que par la comparaison entre son efficacité, son innocuité et ses inconvénients éventuels.

L’efficacité de la vaccination contre l’hépatite B est certaine, atteignant des proportions égales ou supérieures à 90 %. Ainsi sont évitées des complications tardives de l’hépatite telles que les cirrhoses et le cancer primitif du foie.

Le lien entre cette vaccination et les accidents neurologiques qui lui sont attribués par certains fait l’objet de controverses, mais aucune des études effectuées n’a permis de retenir la responsabilité du vaccin. On peut rappeler que l’Académie des Sciences américaine, dans sa séance du 30 mai 2002, a conclu au rejet d’une relation causale entre l’administration du vaccin contre l’hépatite B chez l’adulte et la survenue de sclérose en plaques. Le risque, s’il devait exister, serait tout à fait négligeable par rapport aux risques de l’hépatite B et en particulier celui de cancer du foie. L’arrêt de la vaccination est donc injustifié et ferait courir des risques graves à la population exposée.

En revanche, il paraît normal de tenir compte des contre-indications propres à chaque individu comme pour toute vaccination.

L’Académie rappelle à cette occasion que la vaccination constitue un acte médical de la plus haute importance qui exige un interrogatoire et un examen particulièrement minutieux.

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L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 3 décembre 2002, a adopté le texte de ce communiqué à l’unanimité.

Bull. Acad. Natle Méd., 2008, 192, no 2, 433-435, séance du 12 février 2008