Publié le 16 octobre 2014

Le 9 octobre  l’Académie Nationale de Médecine et l’Académie Vétérinaire de France ont tenu une séance commune thématique sur Faune sauvage et santé publique.

Après un rappel de l’importance épidémiologique des affections transmissibles par certaines espèces animales sauvages à l’Homme, les grands groupes de ces maladies ont été passés en revue (Jeanne Brugère-Picoux).

Les Chauve souris constituent un cas particulier. Il existe des sujets porteurs sains de virus de la Rage (Lyssa virus), des SRAS, Nipah, Hendra, Ebola, … qu’ils sont susceptibles de transmettre à l’Homme, directement ou via des espèces intermédiaires (Porc). Cette sorte de cohabitation est à l’origine de recherches visant à mettre en évidence une origine génétique à la tolérance à ces virus, apparue sans doute au cours d’une longue co-évolution et peut être favorisée par la biologie des Cheiroptères (longévité, hibernation, faible fécondité, …) et leur comportement (grégarisme, confinement, …) (François Rodhain).

Plus proche de nous, la Brucellose, la Tuberculose et d’autres zoonoses bactériennes, issues d’espèces domestiques (Bovins), réapparaissent dans notre pays via la faune sauvage: Cerfs, sangliers, blaireaux. Leur éradication s’avère difficile (Jean-Roch Gaillet)

A l’inverse, Fasciolose, Trichinellose et autres zoonoses parasitaires sont de rares évènements épidémiologiques, en cours de régression du fait de la mise en place de mesures de prophylaxie sanitaire efficaces (René Houin).

Il n’en est pas de même des risques sanitaires liés aux « Nouveaux animaux de compagnie » qu’un engouement récent mais persistant au sein de notre société ne cesse d’élargir à de nouvelles espèces exotiques, souvent au travers de trafics incontrôlables (Bruno Chomel et Henri-Jean Boulouis).

Des recommandations ont été formulées (Patrick Choutet) http://www.oie.int/fr.

Elles s’étendent aux risques sanitaires d’origine animale dans leur ensemble et incluent les toxi-infections d’origine alimentaire et l’antibiorésistance. Elles reposent en grande partie sur le statut juridique de certaines de ces maladies (Maladies à déclaration obligatoire, maladies professionnelles notamment en agriculture), ainsi que sur une large information du public, de certaines professions plus exposées (agriculteurs, forestiers, …), du corps médical. Elles impliquent en première ligne la profession vétérinaire, à la fois lanceurs d’alerte et agents de prévention et de lutte, ainsi que certains organismes comme l’Office international des Épizooties.

André Laurent Parodi