Communication scientifique
Séance du 8 janvier 2013

Prothèses PIP : à propos de 217 cas d’explantation

MOTS-CLÉS : IMPLANTATION DE PROTHESE MAMMAIRE
PIP breast implants: a series of 217 explants
KEY-WORDS : BREAST IMPLANTATION

Yves TROPET*, Sarah OULHARJ*, Julien PAUCHOT*

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêt en relation avec le contenu de cet article

Résumé

Le 29 mars 2010, l’Afssaps a suspendu la mise sur le marché et l’utilisation des implants mammaires fabriqués par la société Poly Implant Prothèse, suite à un nombre de ruptures supérieur à celui des autres fabricants. Dans notre service, ces prothèses PIP ont été posées chez six cent trente patientes de 2001 à mars 2010. Nous avons réalisé une étude rétrospective concernant les patientes qui ont été explantées de mai 2010 à janvier 2012. Quatre cent trente-quatre prothèses PIP ont été explantées chez deux cent dix-sept patientes par un seul et même chirurgien. L’âge moyen des patientes était de 41,81 ans et le délai moyen pose/dépose était de quatre ans et sept mois. Nous avons retrouvé trente-huit prothèses PIP rompues (8,7 %) et cela concernait trente-trois patientes (15,2 %). Dans cinq cas la rupture était bilatérale. L’échographie mammaire pré opératoire réalisée chez cent soixante-six patientes retrouvait une rupture dans cinquante-quatre cas, mais seulement trente étaient confirmés en per opératoire. Dans neuf cas il s’agissait de faux négatifs. La biopsie de capsule péri prothétique réalisée chez cet trois patientes avec examen anatomopathologique retrouve un granulome résorptif sur corps étranger pouvant correspondre à du silicone dans trente-trois cas dont vingt-deux cas sans qu’il y ait de rupture associée. On déplore une complication par hématome du sein dans trois cas mais aucune infection. Malgré le faible taux de faux négatifs à l’échographie (8 %), il nous paraît judicieux de procéder à l’ablation à titre préventif et systématique des prothèses mammaires PIP, en raison de la migration possible de particules de silicone même en l’absence de rupture de la prothèse.

Summary

On 29 March 2010, the French authorities (Afssaps) issued a health alert concerning breast implants manufactured by the company Poly Implant Prothèse, because of a high rupture rate. Marketing authorization was suspended and the use of PIP breast implants was prohibited. In our hospital department, 630 patients had received these prostheses since 2001. We conducted a retrospective study of all patients who underwent explantation between May 2010 and January 2012, corresponding to 434 explanted prostheses and 217 patients, all operated on by the same surgeon. Median age was 42 years and the prostheses had been implanted an average of 4 years 7 months earlier. We found that 38 implants (8.7%) had ruptured, in 33 patients (15.2%). Five patients had bilateral rupture. Pre-operative ultrasonography, performed in 166 patients, detected 30 ruptures that were confirmed at surgery, but missed a further 9 cases (8%). Biopsy samples of capsular tissue were obtained in 103 cases, revealing granulation tissue possibly due to silicone exposure in 33 cases, 22 of which were associated with intact implants. Surgical complications included three hematomas, with no infections. Despite the low false-negative rate of ultrasonography, we recommend systematic preventive explantation, owing to the risk of silicone impregnation of capsular tissue even in the absence of rupture.

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* Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique – CHU – Hôpital Jean Minjoz Boulevard Fleming – 25030 Besançon cedex , e-mail : beatrice.joliot@univ-fcomte.frTirés à part : Professeur Yves TROPET, même adresse

Bull. Acad. Natle Méd., 2013, 197, no 1, 123-131, séance du 8 janvier 2013