Résumé
Cette revue explore les mécanismes physiopathologiques fondamentaux de l’obésité à travers plusieurs axes complémentaires. Elle commence par analyser les théories de la prise de poids, notamment le modèle de la balance énergétique et le modèle glucidique-insulinique, qui montrent comment un déséquilibre entre apport et dépense énergétique, ou l’influence des glucides sur la sécrétion d’insuline, favorisent l’accumulation de graisse. Elle aborde ensuite la prédisposition génétique, en distinguant les formes rares d’obésité monogénique et syndromique, où la génétique joue un rôle prédominant, des formes polygéniques courantes, dans lesquelles des variations génétiques interagissent avec l’environnement pour moduler le risque d’obésité. La dimension multi-organe de l’obésité est examinée à travers le rôle central du tissu adipeux, considéré non seulement comme un réservoir de stockage lipidique, mais aussi comme un organe endocrine actif. L’hypertrophie, l’inflammation et la fibrose de ce tissu contribuent aux complications métaboliques, telles que l’insulinorésistance et le diabète de type 2. L’étude se penche également sur le microbiote intestinal, en soulignant les interactions entre certaines compositions microbiennes et le métabolisme énergétique, avec des données suggérant que certains profils microbiens pourraient favoriser le développement de l’obésité. Enfin, la revue traite des altérations des hormones intestinales, en particulier les incrétines (GIP et GLP-1), qui régulent la sécrétion d’insuline et l’appétit. Ensemble, ces mécanismes mettent en évidence la complexité et l’hétérogénéité de l’obésité, soulignant la nécessité d’approches thérapeutiques personnalisées et adaptées aux spécificités de chaque patient.
Summary
This review explores the fundamental pathophysiological mechanisms of obesity through several complementary approaches. It begins by analyzing theories of weight gain, particularly the energy balance model and the carbohydrate-insulin model, which illustrate how an imbalance between energy intake and expenditure, or the influence of carbohydrates on insulin secretion, promotes fat accumulation. The review then addresses genetic predisposition, distinguishing between rare monogenic and syndromic forms of obesity, where genetics play a predominant role, and common polygenic forms, where genetic variations interact with the environment to modulate obesity risk. The multi-organ dimension of obesity is examined through the central role of adipose tissue, which functions not only as a lipid storage reservoir but also as an active endocrine organ. Hypertrophy, inflammation and adipose tissue fibrosis contribute to metabolic complications, such as insulin resistance and type 2 diabetes. The study also looks at the role of the gut microbiota, highlighting interactions between specific microbial compositions and energy metabolism, with evidence suggesting that certain microbial profiles may predispose individuals to obesity. Finally, the review addresses alterations in gut hormones, particularly incretins (GIP and GLP-1), which regulate insulin secretion and appetite. Together, these mechanisms underscore the complexity and heterogeneity of obesity, highlighting the need for personalized therapeutic approaches tailored to the specificities of each patient.
Accès en ligne : https://doi.org/10.1016/j.banm.2024.12.015 (Discussion)
Erratum : Dans la note de titre, au lieu de « Séance du 26/11/2025 » lire « Séance du 26/11/2024 ».
b. Assistance Publique Hôpitaux de Paris, Service de Nutrition, Sorbonne University, Hôpital Pitié-Salpêtrière, 75013 Paris, France
⁎Correspondance.
Bull Acad Natl Med 2025;209:674-9. Doi : 10.1016/j.banm.2024.12.015
