Rapport
Séance du 2 février 2021

Rapport 21-04. Méconnaissance du Cortex Préfrontal

MOTS-CLÉS : Anatomie et physiologie, Contrôles cognitif et exécutif, Comportement, Cognition sociale, Démences neurodégénératives, Dépression, Addiction, Aspects médico-légaux et judiciaires, Évaluation clinique et neuropsychologique
The Prefrontal Cortex, a disregarded territory
KEY-WORDS : Anatomy and physiology, Cognitive and executive control, Behavior, Social cognition, Neurological disorders, Degenerative dementias, Depression, Addiction, Forensic and judicial aspects, Clinical and neuropsychological assessment

Bruno Dubois, Bernard Lechevalier, Bernard Bioulac (rapporteurs) au nom de la Commission Santé-Mentale-Neurosciences-Addictions*

Les auteurs ne déclarent aucun lien d’intérêt pour cet article.
Un rapport exprime une prise de position officielle de l’Académie nationale de médecine. L’Académie dans sa séance du mardi 2 février 2021, a adopté le texte de ce rapport par 97 voix pour, 4 voix contre et 18 abstentions.

Résumé

Le cortex préfrontal (CPF) représente 30 % des aires corticales et inclut des ensembles neuronaux qui encodent : mémoire de travail, conditionnement et valeur de la récompense, inhibition des comportements inappropriés, détection des erreurs, gestion des conflits et contrôle cognitif. Ce cortex associatif élabore des réponses adaptées aux contingences sociales, environnementales et aux besoins internes. Les lésions du CPF (traumatismes crâniens, accidents vasculaires, tumeurs, démences dégénératives, affections psychiatriques) engendrent un état clinique aux multiples facettes retentissant sur les comportements du patient qui peuvent être diminués (apathie) ou mal contrôlés (désinhibition, troubles des conduites sociales) avec de multiples conséquences médicolégales. Une meilleure connaissance du cortex préfrontal et de ses troubles est souhaitable pour mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent les phénomènes d’addiction ou certaines pathologies psychiatriques (dépression, schizophrénie notamment) et pour mieux repérer sa responsabilité dans les difficultés de reprise de vie professionnelle ou sociale après traumatisme crânien ou dans la survenue d’actes délictueux inexpliqués.

Summary

The prefrontal cortex (PFCx) accounts for 30% of the cortical areas in humans and includes important neural units which encode working memory, conditioning and reward value, inhibition of inappropriate behaviors, error detection, conflict monitoring and cognitive control. This associative cortex works out behaviors in adequacy with social and environmental contingencies and internal needs. PFCx lesions (head injury, stroke, tumors, degenerative dementias, psychiatric disorders) generate a multifaceted clinical picture influencing the patient’s behaviors, which may be decreased (apathy) or poorly regulated (disinhibition, social behavior disorders) with multiple medico-legal consequences. A finer analysis of the prefrontal cortex and its disorders is essential to better understand the mechanisms underlying addictive behaviors or some psychiatric disorders (particularly depression and schizophrenia) and to better identify its responsibility in the difficulties of resuming professional activity or social life after a brain trauma or in the occurrence of unexplained criminal acts.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2021.05.003

Accès sur le site EM Consulte

*Académie nationale de médecine, 16, rue Bonaparte, 75006 Paris, France

Bull Acad Natl Med 2021;205:673-82. Doi : 10.1016/j.banm.2021.05.003