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Séance du 23 octobre 2007

L’œuvre de Babinski

MOTS-CLÉS : histoire médecine. neurochirurgie. neurologie. signe de babinski
Babinski’s Legacy
KEY-WORDS : history of medicine. neurology. neurosurgery. reflex, babinski

Jacques Philippon

Joseph Babinski a été un des fondateurs de la neurologie moderne par la rigueur de ses observations cliniques, l’amenant à remettre en cause dés le début de sa carrière la doctrine classique de l’hystérie.Outre la description du Signe, ses travaux sur la symptomatologie cérébelleuse et son étude des réflexes allaient constituer des étapes fondamentales de la sémiologie. Mais il fut également un thérapeute, dont le cheminement devait le mener des thérapeutiques symptomatiques au traitement de la lésion causale ; l’aboutissement en fut son rôle capital dans la création de la Neurochirurgie.

Joseph Babinski may be considered as a founder of modern neurology. Based upon a strict neurological examination, he was able to clarify a clinical distinction between hysterical and organic symptomatology. Besides his observation on the Sign, which made him world famous, his description of new concepts in cerebellar signs, his studies on reflexes constituted important landmarks in clinical neurology. But he was also a therapist, moving from palliative treatment to give a great impulse in the development of French Neurosurgery.

Joseph Babinski est né il y a cent cinquante ans. Élève, et sans doute élève préféré de Charcot, il n’en fut cependant pas l’héritier. Le malheureux et biaisé concours d’agrégation de 1892 lui ferma les portes du monde universitaire. Cela ne l’empêcha pas d’avoir une carrière d’une richesse exemplaire, qui fit de lui un des neurologues les plus internationalement reconnus de sa génération.

 

Sans doute peut-il paraître un peu artificiel de rechercher un fil conducteur unique au sein d’une production scientifique aussi diverse que majeure.Cependant deux idées forces vont en quelque sorte jalonner sa vie professionnelle : c’est d’abord celle d’une neurologie objective, basée essentiellement à cette époque sur des signes cliniques, signes qu’il est possible de retrouver d’un examen et d’un observateur à l’autre, et c’est ensuite celle de traiter les patients à une époque où la thérapeutique restait la parente pauvre de la neurologie.

Au début de sa carrière, Babinski, chef de clinique de Charcot à la Salpêtrière, rencontre l’hystérie alors particulièrement florissante ; il adhère complètement aux idées de son maître, dont le prestige et l’autorité sont immenses.Il n’a cependant pas oublié sa culture de neurologiste fondamentaliste (il fut pendant son internat un élève des plus grands anatomopathologistes, Cornil et Vulpian en particulier) ; sa thèse de médecine sur la sclérose en plaques (présentée en 1885),qui apporte plusieurs notions originales sur les lésions anatomiques de la maladie, sera un jour la base de ses études sur les réflexes de défense, les contractures en flexion et le diagnostic des compressions médullaires [1].

Dès 1892, jeune médecin des hôpitaux, poussé par cette culture et son sens inné de la rigueur, il est conduit à essayer de délimiter la frontière alors floue entre hystérie et organicité. La publication de son article intitulé « Contracture organique et hystérique » [2], dans lequel il note que dans les paralysies et contractures hystériques, il n’existe aucune perturbation des réflexes tendineux, signe le début de la révision de la doctrine de son maître.

Ceci ne remet pas en cause la profonde admiration qu’il éprouve pour Charcot, « dont les travaux sur l’hystérie, fort importants d’ailleurs, malgré les erreurs qui s’y sont glissées, ne constituent qu’une faible partie d’une œuvre imposante ».

Cette séparation, en partant du domaine de l’hystérie entre signes physiques objectifs et symptômes subjectifs formulés par le patient va être une des préoccupations majeures, présente tout au long de sa carrière. Afin de bien établir le diagnostic différentiel entre les affections psychiques et organiques, il va logiquement s’intéresser à l’étude des réflexes.

En 1896, dans une communication à la Société de Biologie, il allait faire part du résultat de ses recherches : « J’ai observé, dans un certain nombre de cas d’hémiplégie ou de monoplégie crurale liée à une affection organique du Système nerveux central, une perturbation dans le réflexe cutané plantaire ». Suivait la description en une vingtaine de lignes de la technique et des anomalies observées, exposé dont la concision n’allait pas empêcher un retentissement majeur dans le monde de la neurologie [3].

Après la description princeps du Signe en 1896, deux autres articles allaient démontrer la valeur séméiologique indiscutable du phénomène des orteils, et aboutir à tracer en 1900 dans la publication Diagnostic différentiel de l’hémiplégie organique et de l’hémiplégie hystérique [4] une frontière définitive entre organicité et hystérie.

Celle-ci est alors pour lui mise de côté, même si des discussions passionnées se poursuivent à la Société de Neurologie pendant une dizaine d’années. Babinski va pouvoir, quant à lui, tourner son regard vers d’autres horizons, et tout d’abord celui de la recherche d’une séméiologie rigoureuse, permettant de mieux définir et de localiser un certain nombre d’entités pathologiques, laissant espérer dans un avenir proche un traitement spécifique.

C’est en effet au début du siècle, entre 1899 et 1902, qu’à partir d’une unique observation, il va décrire deux éléments méconnus de la symptomatologie cérébelleuse et de la même façon qu’il examine ses malades avec une objectivité scrupuleuse, il va créer, pour décrire avec la plus grande précision les nouveaux signes pathologiques, des néologismes à racine grecque : ainsi apparaissent l’asynergie cérébelleuse ou perturbation de la faculté d’association des mouvements [5] et l’adiadocinèsie ou impossibilité d’effectuer rapidement des mouvements successifs [6], bientôt complétées par la description de l’hypermétrie. L’importance de ces signes, d’abord négligée, fut finalement reconnue au Congrès International de Neurologie de Londres, en 1913 ; le rapport qu’il présenta sur « Les symptômes des maladies du cervelet et leur signification » [7] lui valut une ovation des participants.

C’est pratiquement à la même époque (en 1912) que furent publiées quatre leçons consacrées à la somme de ses recherches sur les réflexes ostéo-tendineux [8] ; en effet, si dès 1893, il avait signalé leur absence de modification dans l’hystérie, il va montrer, dans les leçons cliniques présentées à La Pitié, l’importance de leur étude en tant que symptôme objectif, exposant en détail la méthode qu’il faut utiliser pour leur recherche, en décrivant les modifications (exagération, diminution ou absence), passant enfin en revue les principales affections responsables de ces troubles. Parallèlement, il insiste sur leur valeur localisatrice, laquelle associée à celle des réflexes de défense et des troubles de la sensibilité allait conduire à un diagnostic topographique précis des lésions médullaires chirurgicales. L’étape thérapeutique pouvait alors voir s’ouvrir de nouvelles voies.

Dès 1906, il pouvait écrire : « Je m’étais souvent demandé, en présence des malades atteints de paraplégie avec contracture intense, chez lesquels la force musculaire paraissait conservée, et où l’impotence était liée à l’état spasmodique, s’il ne serait pas légitime de chercher à supprimer le spasme par une intervention chirurgicale dirigée sur les racines postérieures de la moelle, mais la crainte d’accidents m’avait toujours empêcher de mettre cette idée à exécution. »

C’est probablement la perspective du risque moindre d’accident qui le fit s’intéresser précocement au traitement de certaines affections du système nerveux périphérique et en particulier au torticolis spasmodique. Cette affection qui apparemment ne tient pas une place de premier plan dans la pathologie neurologique offre cependant une démonstration parfaite de sa méthode de travail. L’examen soigneux et rigoureux lui fait découvrir dans le cadre d’une affection parfois considérée comme fonctionnelle (appellation de torticolis mental) des signes objectifs sous forme de modification des réflexes, évoquant une atteinte du système pyramidal [9]. Il va ainsi préconiser la section de la branche externe du spinal dans cette pathologie, et reviendra vingt ans plus tard sur les résultats à long terme [10] ; s’il reconnaît que l’amélioration n’est pas constante et être fugace, son honnêteté intellectuelle lui fait écrire : « les malades doivent être prévenus, et il est sage, afin de se mettre à l’abri de toute récrimination de les avertir que les troubles sont même susceptibles de s’accentuer ultérieurement, l’affection pouvant continuer à évoluer comme elle aurait pu le faire sans opération » .

C’est ce même tempérament hyper scrupuleux cherchant à faire courir le minimum de risques à ses patients, qui le conduit, pendant les dix premières années du siècle, à préconiser essentiellement des traitements symptomatiques, en attendant d’affiner sa séméiologie neurologique pour poser une indication précise.

C’est ainsi qu’il préconise l’utilisation de la ponction lombaire dans différentes affections : — vertiges, 1902 [11] — affections auriculaires, 1903 [12] — incontinence d’urines, 1904 [13] — névrite optique 1903 [14]). Il sait tirer parti aussi des bienfaits apportés par l’électrothérapie dans la névralgie faciale [15] et par la radiothérapie dans certaines pathologies spinales [16]. Il affectionne d’ailleurs d’une manière générale les procédés d’électrisation et étudiera avec son frère, qui en dehors de ses qualités de gastronome était ingénieur des Mines, la construction de machines électriques destinées au traitement de certaines maladies.

En cas d’hypertension intra cranienne, reconnue alors sur la constatation d’un œdème papillaire, il préconise parfois une ponction lombaire prudente, mais surtout la craniectomie décompressive [17] ; si celle-ci peut être utile, Babinski en reconnaît cependant l’efficacité toute relative.Il est tout à fait conscient que seule l’extraction tumorale même partielle est l’attitude logique, en dépit de la difficulté du diagnostic topographique.

Un premier échec vient d’ailleurs l’illustrer en janvier 1909 : en se basant sur les signes ophtalmologiques (stase papillaire avec quasi cécité de l’œil gauche), il propose à Antonin Gosset d’effectuer une craniectomie centrée sur la région frontale gauche : aucune tumeur n’est trouvée, et à la mort du malade deux semaines plus tard, un gliome est découvert dans la profondeur du lobe droit. Heureusement, quelques mois plus tard, un nouveau cas se présente, dont la localisation est facilitée par l’existence d’une exostose cranienne. Thierry de Martel peut ainsi effectuer avec succès une des premières ablations d’une tumeur cérébrale, en France [18].

Parallèlement et après des années d’observation clinique et d’étude des réflexes, deux articles vont être publiés dont l’un devant l’Académie de Médecine (il y sera d’ailleurs élu en février 1914 avec 75 voix sur 76 votants), articles visant à localiser de façon précise les compressions médullaires et d’en suspecter l’étiologie :

Tandis que la topographie de l’anesthésie donne ordinairement le moyen de reconnaître la limite supérieure de la compression spinale, sa limite inférieure est généralement fixée par la hauteur à laquelle s’élève le territoire des réflexes de défense… Si l’écart entre les limites de l’anesthésie et celle des réflexes de défense est importante, l’hypothèse d’une compression extradurale ou d’une pachyméningite est la plus vraisembla- ble ; quant au contraire, ils se confondent ou sont rapprochées , il est très probable qu’on se trouve en présence d’une tumeur intra durale [19, 20].

Ces observations allaient permettre l’ablation des premières tumeurs intrarachidiennes, la première par Paul Lecène en 1911 [21], suivi quelques mois plus tard par Thierry de Martel [22]. La possibilité d’un traitement chirurgical de certaines lésions du système nerveux central était démontrée ; mais pour que se crée une véritable discipline dédiée au traitement chirurgical des affections du système nerveux, Babinski pensa qu’elle ne pouvait naître que de la réunion de neurologue et de chirurgiens qui s’y consacreraient entièrement.

La survenue de la Première Guerre Mondiale allait faire différer ce souhait.

Babinski, alors âgé de 57 ans, ne participe évidemment pas au service actif, mais il garde néanmoins une activité soutenue d’ailleurs indispensable à son équilibre ; à côté de son service à la Pitié, il a la responsabilité d’une antenne chirurgicale militaire installée au lycée Buffon.

C’est pour lui l’occasion d’étudier avec Jules Froment des troubles particuliers qu’ils appellent physiopathiques, différents des accidents organiques centraux et des accidents pithiatiques, et qui s’individualisent essentiellement par une exagération des réflexes sous anesthésie chloroformique [23].

Mais l’essentiel, en temps de guerre est de dépister les simulateurs et les pithiatiques.

C’est d’ailleurs son élève Clovis Vincent, travaillant directement dans les Hôpitaux du Front, qui utilise la méthode préconisée par Babinski et d’autres neurologues, celle de la faradisation où une décharge électrique plus ou moins violente est appliquée directement sur le patient, d’où le nom de torpillage donné à la méthode ;

cela ne va pas sans incidents et protestations,soulevant en particulier l’éthique de telles pratiques ; l’efficacité en est également discutée, car certains patients rechutent rapidement. Il faudra attendre la fin de la guerre pour aboutir à des procédés moins expéditifs.

Parallèlement à ces recherches de sémiologie neurologique, Joseph Babinski est le premier à attirer l’attention en 1900, sur l’obésité et le syndrome génital liés à une tumeur hypophysaire [24] : c’est Froehlich qui décrira l’année suivante de façon complète le syndrome adiposo-génital, et celui ci recevra à juste titre le nom de syndrome de Babinski-Froehlich.

De même, ignorant les travaux du neurologue allemand Anton, il observe en 1914 un syndrome particulier, caractérisé par la méconnaissance chez un malade de son côté hémiplégique [25] ; cette anosognosie qu’on rattachera plus tard à une lésion pariétale de l’hémisphère mineur sera définie comme le syndrome d’AntonBabinski.

A la fin des hostilités, après une courte période de doute, (il songea mêle à abandonner la clinique pour entrer à l’Institut Pasteur) il allait retrouver son élève préféré, Clovis Vincent, ancien collègue d’internat de Thierry de Martel. Ces deux personnalités exceptionnelles allaient s’associer pour, selon le souhait de Babinski, créer une nouvelle discipline entièrement dédiée au traitement chirurgical de certaines affections du système nerveux.

Thierry de Martel, brillant chirurgien généraliste, allait se passionner pour cette nouvelle discipline, n’hésitant pas à aller observer, chaque semaine, pendant plusieurs mois la technique opératoire de Victor Horsley à Londres ; la neurochirurgie anglaise bénéficiait alors d’une expérience de près de vingt ans. Quant à Clovis Vincent, neurologue de formation, il suivait la méthode de son maître Babinski pour arriver à un diagnostic aussi précis que possible. L’équipe de La Pitié pouvait alors publier en 1923 l’ensemble de ses résultats sur le traitement chirurgical des compressions médullaires [26]. Le Patron avait pris sa retraite l’année précédente, mais grâce à la compréhension de son ami Vaquez, il allait garder une consultation hebdomadaire de neurologie. Il put ainsi prendre connaissance des résultats de ses élèves dans le traitement des tumeurs cérébrales, présentés lors de la Neuvième Réunion Neurologique Internationale en 1929, à Paris [27, 28]. La place fondamentale qu’il occupa dans la naissance de la neurochirurgie fut parfaitement soulignée par ces quelques lignes de Thierry de Martel :

« Il y a 20 ans, M.Babinski, le premier parmi les neurologues français comprit tout le secours que pouvait apporter la chirurgie aux malades atteints de tumeur cérébrale et médullaire. M.Babinski m’adopta comme chirurgien ; quand il me confiait un de ses malades, et assistait à l’opération, je sentais combien il regrettait de ne pouvoir l’opérer lui-même…

 

J’ai demandé à Clovis Vincent de m’assister dans toutes les opérations cérébrales. Je lui ai appris tout ce que je sais du traitement du point de vue chirurgical. Il s’est efforcé, de me rendre la pareille au point de vue neurologique ».

Malheureusement la symbiose du neurologue et du chirurgien allait se briser pour des raisons obscures à la fin de 1929. Babinski, malade s’éloignait de plus en plus de la médecine et sa mort en 1932 ne lui permit pas d’assister à la carrière devenue divergente de ses deux élèves. De Martel, qui n’avait pas voulu se soumettre à la loi des compétitions hospitalières continua à opérer en clinique privée, exerçant par ailleurs les fonctions de chirurgien en chef de l’Hôpital Américain. Quant à Clovis Vincent, il décidait à plus de quarante ans de se consacrer entièrement à la neurochirurgie, passionné par ce qu’il avait découvert aux USA, auprès de H.Cushing. Il obtenait en 1933, un an après la mort de Babinski, la direction d’un service de chirurgie dédié au système nerveux, privilège exceptionnel pour un médecin des Hôpitaux. La Fondation Rockfeller allait permettre la transformation de ce service en première chaire de neurochirurgie en 1938 [29].

En se retournant soixante-quinze ans après la mort de Babinski sur sa carrière exceptionnelle, à notre époque où la neurologie a si considérablement évolué et où les connaissances du fonctionnement du système nerveux ont été bouleversées, à la fois sur le plan morphologique par les formidables progrès de la neuroradiologie et sur celui de ses mécanismes fondamentaux par les découvertes de la biologie, est il possible de trouver une place à la sémiologie fondamentale telle qu’il l’a décrite et dont il avait lui-même définit le principe dans l’introduction à la première confé- rence sur la sémiologie des affections du système nerveux :

« Mon intention est d’écarter autant que possible de mon enseignement toute question susceptible d’être étudiée dans un livre et de me cantonner dans le domaine de la clinique…Je ferai passer devant vous un certain nombre de malades, je les examinerai en votre présence.Je tacherai surtout de vous enseigner la sémiologie qui est le fondement de la clinique ».

Cet examen direct et attentif reste toujours indispensable : en effet aujourd’hui encore, le clinicien ne pourra s’orienter qu’à la lumière de ce que l’examen clinique lui aura indiqué ou révélé. Par ailleurs, la rigueur dans son examen dont Babinski a toujours fait preuve n’est elle pas en quelque sorte le précurseur d’une méthode qui ne doit reposer que sur des évidences indiscutables, en quelque sorte la méthode factuelle moderne.

Enfin rappelons-nous qu’il fut un des premiers dans sa discipline à s’intéresser à guérir les malades ; certes au début il n’avait, à sa disposition que des méthodes palliatives, mais très vite il allait s’orienter, chaque fois que cela était possible, vers la recherche d’une cause précise et de son traitement spécifique : son souhait de voir se créer en France une discipline dédiée au traitement chirurgical des affections du système nerveux allait en être une des plus belles preuves ; il eut d’ailleurs parfaitement conscience de l’influence fondamentale qu’il avait eue dans la création de la neurochirurgie française,et lorsque quelques semaines avant sa mort, son ami Darier lui demandait ce qu’il pensait devoir rester de lui et suggérant « le Signe,bien sûr », Babinski répondit : « La chose la plus importante dans ma vie,c’est d’avoir montré la voie à De Martel et Clovis Vincent ».

 

BIBLIOGRAPHIE [1] BABINSKI J. — Étude anatomique et clinique sur la sclérose en plaques. Thèse Médecine, Paris, Masson, 1885.

[2] BABINSKI J. — Contracture organique et hystérique. Bulletins et Mémoires de la Société Médicale des Hôpitaux de Paris , 1893, T. X, 327-343.

[3] BABINSKI J. — Sur le réflexe cutané plantaire dans certaines affections du système nerveux central. Société de Biologie , 1896, 3 , (48), 207-208.

[4] BABINSKI J. — Diagnostic différentiel de l’hémiplégie organique et de l’hémiplégie hystérique.

Sem.Hop. 1900, 73 , 521-527, 533-537.

[5] BABINSKI J. — De l’asynergie cérébelleuse.

Revue Neurologique (Paris) , 1899 , 6 , 806-816.

[6] BABINSKI J. — Sur le rôle du cervelet dans les actes volitionnels nécessitant une succession rapide de mouvements (diadococinèsie). Revue Neurologique (Paris), 1902, 10 , 1186-1187.

[7] BABINSKI J., TOURNAY A. — Symptômes des maladies du cervelet. Premier rapport au 17e Congrès International de Londres, CR par A. Barré. Revue Neurologique (Paris), 1913, 26 , 306-322.

[8] BABINSKI J. — Réflexes tendineux et réflexes osseux. Leçons faites à l’Hôpital de la Pitié recueillies par MM. A.Charpentier et J. Jarkovski et revues par l’auteur. Le Bulletin Médical, 1912, 19 0ctobre (926-936), 26 Octobre (953-958), 6 Novembre (985-990), 23 Novembre (1053-1059).

[9] BABINSKI J. — Sur un cas d’hémispasme (contribution à l’étude de la pathogénie) du torticolis spasmodique. Revue Neurologique (Paris), 1900, 8 , 142-147.

[10] BABINSKI J. — De la section du spinal externe dans le torticolis spasmodique .

Revue Neurolo- gique (Paris), 1924, 4 , 453-455.

[11] BABINSKI J. — Traitement du vertige de Ménière par les ponctions lombaires.

Revue Neurolo- gique (Paris), 1908, 16 , 1169.

[12] BABINSKI J. — Traitement des affections auriculaires par la ponction lombaire.

Le Progrès

Médical , 1903, no 18, 328.

[13] BABINSKI J., BOISSEAU. — Traitement de l’incontinence urinaire par la ponction lombaire.

Bulletin et Mémoires de la Société médicale des Hôpitaux de Paris, 1904, T.XXI , 413-417.

[14] BABINSKI J. — Ponction lombaire dans les névrites optiques d’origine intra cranienne.

Revue

Neurologique (Paris), 1907, 15 , 1281.

[15] BABINSKI J., DELHERM L. — Sur le traitement de la névralgie faciale par les courants voltaïques à intensité élevée. Revue Neurologique (Paris), 1906, 14 , no 12 , 544-546.

[16] BABINSKI J., CHARPENTIER A., DELHERM L. — Radiothérapie de la sciatique.

Revue Neurologi- que (Paris), 1911, 21 , 525-528.

[17] BABINSKI J. — De la craniectomie décompressive.

Bull.Médical, 1910, 20 Avril, 247-253.

[18] BABINSKI J., MARTEL TH de. — Trépanation pour tumeur cérébrale. Ablation de la tumeur ;

grande amélioration. Revue Neurologique (Paris) 1909, 17 , 665-667.

[19] BABINSKI J. — Sur la localisation des lésions comprimant la moelle. De la possibilité d’en déterminer le siège au moyen des réflexes de défense. Bull. Acad. Ntle Med. 1910, 17 , 1-6.

[20] BABINSKI J., JARKOVSKI J. — Sur la possibilité de déterminer la hauteur de la lésion dans les paraplégies d’origine spinale par certaines perturbations des réflexes. Revue Neurologique (Paris) , 1910, 19 , 668.

[21] BABINSKI J., LECENE P., BOURLOT — Tumeur méningée.Paraplégie crurale par compression de la moelle. Extraction de la tumeur, guérison. Revue Neurologique 1911, 19 , 653-656.

[22] BABINSKI J., MARTEL TH DE, JUMENTIE J. — Tumeur méningée de la région dorsale supérieure.

Paraplégie crurale par compression de la moelle. Extraction de la tumeur, guérison. Revue Neurologique 1912, 23 , 640-644.

[23] BABINSKI J., FROMENT J. — Les modifications des réflexes tendineux pendant le sommeil chloroformique et leur valeur en sémiologie. Journal des Praticiens , 1915, 686.

[24] BABINSKI J. — Tumeur du corps pituitaire sans acromégalie et avec arrêt de développement des organes génitaux. Revue Neurologique (Paris) 1900, 8 , 531-533.

[25] BABINSKI J. — Contribution à l’étude des troubles mentaux dans l’hémiplégie organique cérébrale (anosognosie). Revue Neurologique (Paris) 1914, 27, 112-11.

[26] BABINSKI J. — Sur le traitement des tumeurs extra médullaires.

Revue Neurologique 1923 , 29 , 695.

[27] VINCENT C. — Diagnostic des lésions comprimant le lobe frontal. Revue Neurologique 1928, 1, 801-884.

[28] MARTEL TH DE. — Diagnostic et traitement des tumeurs cérébrales. Revue Neurologique 1928, 1 , 1055-1081.

[29] VINVENT C. — Leçon inaugurale de la Chaire de Neurochirurgie.

Presse Médicale, 1939, 40, 761-776.

DISCUSSION

M. Jean-Jacques HAUW

La neurologie objective que Babinski a développée avec un tel succès a été initiée, avec son maître Charcot, par des études neuropathologiques notamment sur la sclérose en plaques.

A-t-il poursuivi ces travaux clinico-pathologiques ?

À partir du moment où Joseph Babinski est devenu un neurologue clinicien, c’est-à-dire dès le début de son clinicat chez Charcot, il n’a pas poursuivi de travaux clinicopathologiques.

M. Henri LÔO

Sur quelle hypothèse Babinski a-t-il proposé la ponction lombaire comme thérapeutique ?

Cette proposition s’inscrit-elle dans le registre des thérapeutiques de choc dont Jean Delay rappelle, dans son ouvrage sur l’électrochoc, qu’elles existent depuis des millénaires ? Il convient de rappeler, dans ce registre, que la pratique des encéphalographies gazeuses avec retrait de LCR et injection d’air pouvait améliorer certains malades mentaux comme les schizophrènes ou certains déprimés.

Joseph Babinski a utilisé la ponction lombaire thérapeutique d’abord en se basant sur les résultats du fond d’œil, qui constituait à l’époque un examen clé de l’évaluation des patients ; il avait d’ailleurs constaté, après ponction lombaire, une amélioration de certaines névrites optiques ; il en a ensuite étendu l’indication à d’autres affections inflammatoires, mais exceptionnellement à des affections psychiatriques.

 

* Membre de l’Académie nationale de médecine. Tirés-à-part : Professeur Jacques PHILIPPON, même adresse. Article reçu le 20 mai 2007, accepté le 1er octobre 2007.

 

Bull. Acad. Natle Méd., 2007, 191, no 7, 1319-1327, séance du 23 octobre 2007