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Session of 16 novembre 2010

Le point sur l’évolution du Dictionnaire de l’Académie nationale de médecine

Pierre Delaveau *

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À l’occasion de son éméritat, Pierre DELAVEAU * fait le point sur l’évolution du Dictionnaire de l’Académie nationale de médecine

Heureuse circonstance !

Monsieur le Président, Monsieur le Vice-président, Monsieur le Secrétaire perpé- tuel, chères Consœurs, chers Confrères, Mesdames et Messieurs :

Le même jour une double invitation vous est faite au sujet du Dictionnaire à présenter et aussi de l‘éméritat à demander…

Curieuses expressions d’ailleurs que celles d’éméritat et d’émérite, si l’on se réfère, comme il convient, au Dictionnaire de l’Académie française :

Éméritat ‘‘ Dignité accordée à un professeur émérite ’’ Émérite ‘‘ 1. Antiquité romaine : titre donné au soldat ayant accompli son temps de service et obtenu un congé honorable. Un légionnaire émérite. 2. Par analogie, se dit d’un professeur d’université ayant pris sa retraite et qui est autorisé à exercer certaines activités qui relèvent de sa compétence. 3. Par extension, Remarquable dans une science ou expert dans la pratique d’une activité particulière. Un philologue émérite. Un cavalier émérite. ’’ J’ajoute Un lexicographe émérite.

Nous prenons donc appui sur le vocabulaire latin avec le verbe emereo , emerere de signification moins équivoque : 1 — mériter, gagner ; 2 — achever de remplir son service militaire. Toutefois, pour brouiller davantage la signification du mot émérite, l’autorité de tutelle prend une mesure discriminatoire en supprimant la modeste attribution de l’indemnité jusqu’alors servie…

En fait il existe dans notre Compagnie deux catégories de membres émérites : ceux qui, selon les dispositions du Règlement (article 3) pour le nouveau régime, sont atteints par l’âge de 80 ans et obligés d’accepter cette ‘‘ distinction conférée par un vote de l’assemblée sur proposition du conseil d’administration ’’, ensuite ceux qui, élus sous l’ancien régime, considèrent leur dégagement comme une mesure de rajeunissement de la compagnie ‘‘ en entraînant à l’intention des membres correspondants la vacance d’un siège dans la section ou la division dont il relève. ’’ Pour les membres de la première catégorie, je parlerais volontiers de pères nobles et pour les seconds de persistants : ils persistent à travailler et à signer la feuille de présence (persistent et signent), jusqu’au moment où ils jugeront opportun de s’effacer.

C’est dans de telles dispositions qu’il me faut maintenant présenter le Dictionnaire.

En effet nous sommes dans la saison des grands prix littéraires et notre Compagnie ne va pas déroger : elle décerne aujourd’hui des récompenses morales aux équipes d’auteurs du Dictionnaire de l’Académie nationale de médecine.

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L’œuvre collective du Dictionnaire est de grande importance : c’est une marque concrète du rayonnement de l’Académie en France et à l’extérieur. Du fait de l’actualité des définitions, de sa vitalité et de sa présence, le Dictionnaire doit jouer un rôle éminent pour la défense et l’illustration de notre Compagnie comme plus généralement de la médecine française.

1991 — projet initial de Jean-Charles Sournia et Hubert Joly, secrétaire général du Centre national de la langue française (CILF).

1997 — parution d’Otorhino-laryngologie (Paul Pialoux & Henri Laccourreye) Au total quinze ouvrages séparés y compris le dernier, en 2008, Appareil respiratoire avec l’anatomie thoracopulmonaire (Bernard Debesse, Jacques Rochemaure). Faible succès commercial. Désormais l’édition ne se fera plus sur papier, mais par système informatisé, d’où la nécessité de constituer une synthèse des textes déjà parus sur papier.

2000 — 8 juin, mort subite de Jean-Charles Sournia, direction du « sous-groupe du Dictionnaire » confiée à Jacques Polonovski, puis à Pierre Delaveau (Conseil d’administration du 26 septembre 2005, sous la présidence du Prof. A. Vacheron).

Action prioritaire décidée et résultats : suppression des définitions faisant doublons (environ 35 % de l’ensemble des définitions) et rédaction de nouvelles définitions.

2010 — juin, fin de la phase I : un seul texte de plus de 50 000 entrées (correspondant à 150 000 items), présenté sous forme d’un cédérom en attendant la mise en ligne directe sur le site de l’Académie et sur celui de l’Éditeur.

Position de l’Académie à définir au sujet de la diffusion et aspects financiers de l’accord entre l’Académie et l’Éditeur.

2010 — octobre, début de la phase II en vue d’une nouvelle édition en 2012.

 

Dans l’édition de 2010, existent des lacunes à combler et des erreurs à corriger. De très nombreux termes apparaissent du fait de la vie intense de la médecine.

Domaines à aborder : anatomie, anatomie pathologique et cytologie, physiologie, biophysique, cancérologie, hydrologie médicale et hygiène, nutrition et diététique, pédiatrie, gériatrie, médecine légale, pharmacologie et thérapeutique, toxicologie, dispositifs médicaux et biotechnologie, stomatologie, santé publique…

Plus de 250 nouvelles définitions ont déjà été rédigées depuis juin 2010 sous forme de projets à discuter. Plus de 5 000 nouvelles définitions sont envisagées pour 2012.

Prière aux auteurs des ouvrages parus de prendre contact avec l’équipe actuelle pour des corrections, des enrichissements et des créations dans les domaines abordés. Appel à tous les confrères titulaires et correspondants pour participer à l’œuvre collective : rédaction de définitions dans leur champ de compétence particulière et même participation engagée aux travaux actuels du « sous-groupe du Dictionnaire ». Demande au Conseil d’un soutien financier un peu plus élevé que l’an passé pour la saisie informatique de très nouveaux textes en cours d’élaboration.

* Membre de l’Académie nationale de médecine

 

Bull. Acad. Natle Méd., 2010, 195, no 8, 1625-1627, séance du 16 novembre 2010