Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

2786 résultats 

Pancoast-Tobias (syndrome de) l.m.

Pancoast-Tobias‘s syndrome

Syndrome du plexus brachial de type inférieur, dû à une infiltration du dôme pleural, le plus souvent par un cancer de l’apex pulmonaire.
C’est un syndrome d’irritation et de compression de la base du cou lié aux lésions du dôme pleural et de la région apicale du poumon avec troubles neurologiques : douleurs causalgiques irradiant dans le membre supérieur, le thorax et le cou, atrophie musculaire type Aran-Duchenne et syndrome de Claude Bernard-Horner (myosis, ptosis modéré, énophtalmie) par atteinte des fibres sympathiques périphériques. Les lésions peuvent envahir et éroder les structures osseuses adjacentes : côtes, vertèbres.

H. Pancoast, médecin radiologue américain (1932) ; J. W. Tobías, médecin interniste argentin (1932) ; E. S. Hare, médecin britannique (1838-1839) ; P. Cuiffini, médecin italien (1911)

Syn. Hare (syndrome de), Cuiffini-Pancoast (syndrome de)

paralysie bulbaire l.f.

Ensemble des déficits qui résultent d’une atteinte de la région du bulbe rachidien et des structures qu’il contient : nerfs crâniens bulbaires (racine descendante du V ; IX ; X ; XI et XII) ; noyaux végétatifs et faisceaux de passage.
Il en résulte des tableaux variés qui dépendent du mécanisme et du siège de la lésion mais dans lesquels existent des signes de paralysie labio-glosso-pharyngée.
La paralysie bulbaire peut être d’installation aigüe, et le plus souvent vasculaire, rapide et alors souvent d’origine auto-immune (Guillain-Barré) ou progressive et chronique et alors le plus souvent d’origine dégénérative (sclérose latérale amyotrophique SLA). C’est dans la SLA que la paralysie bulbaire est la plus caractéristique avec voie nasonnée et dysarthrie, troubles de déglutition, atrophie de la langue avec présence de nombreuses fasciculations, atrophie des masséters, abolition du réflexe massétérin.
Les atteintes vasculaires réalisent des syndromes spécifiques tels que le syndrome d’Avellis, syndrome de Babinski-Nageotte, syndrome de Wallenberg notamment.

Guillain-Barré (syndrome de), sclérose latérale amyotrophique, Avellis (syndrome de), Babinski-Nageotte(syndrome de), Wallenberg(syndrome de)

paralysie de la verticalité du regard l.f.

paralysis of vertical gaze

Paralysie des mouvements verticaux du regard en élévation et/ou en abaissement conjugué des globes oculaires.
En France, on réserve plutôt à la paralysie isolée de la verticalité l’appellation de syndrome de Parinaud alors qu'à l'étranger, elle désigne également une paralysie de la convergence.
Il intéresse les mouvements volontaires, automaticoréflexes ou les deux simultanément, par des lésions tumorales ou vasculaires de la calotte pédonculaire et des tubercules quadrijumeaux. Située entre le colliculus supérieur, le noyau de la IIIe paire crânienne, le noyau rouge et l'aqueduc de Sylvius, la lésion est pratiquement toujours bilatérale.
À côté des pinéalomes épiphysaires, en fait minoritaires, les tumeurs en cause sont diverses, notamment les germinomes. Il s'agit surtout d'enfants ou d'adultes jeunes, et de sexe masculin.
Les aspects typiques groupent : une hypertension intracrânienne par obstruction de l'aqueduc de Sylvius, des troubles oculomoteurs (syndrome de Parinaud, abolition du réflexe photomoteur), bien plus rarement, un syndrome de puberté précoce. La dilatation ventriculaire et l'image en général hyperdense de la tumeur précisent le diagnostic.
L'exérèse, la radiothérapie postopératoire et dans certains cas la chimiothérapie peuvent permettre une survie durable.

H. Parinaud, ophtalmologiste français (1883)

Syn. syndrome de Parinaud

paralysie laryngée associée l.f.

associated vocal fold paralysis

Syndrome associant la paralysie du nerf vague à celle d’une autre paire crânienne.
De multiples associations sont possibles, permettant de décrire de nombreux syndromes. La paralysie peut être d’origine centrale, tel le syndrome de Wallenberg, ou d’origine périphérique avec atteinte, au niveau du foramen jugulaire, du canal du nerf hypoglosse et de l’espace rétrostylien, des nerfs glossopharyngien (IX), accessoire (XI), hypoglosse (XII) et des fibres sympathiques. Ces paralysies entraînent outre la dysphonie, une atteinte du voile du palais, du pharynx, de l’épaule et de la langue, un syndrome de Claude Bernard-Horner.
Les causes sont avant tout tumorales : tumeurs malignes (du cavum, du rocher, du lobe profond de la parotide, des voies aéro-digestives supérieures, du corps thyroïde) où participent à la fois l’infiltration tumorale et l’adénopathie satellite, tumeurs nerveuses (schwannome, paragangliome). Les causes traumatiques, inflammatoires sont beaucoup plus rares.

A. Wallenberg, médecin interniste allemand (1895) ; C. Bernard, physiologiste français, membre de l’Académie de médecine (1858); J. F. Horner, ophtalmologiste suisse (1869)

Wallenberg (syndrome de), dysphonie, Claude Bernard-Horner (syndrome de), schwannome, paragangliome

paranéoplasiques (affections musculaires) l.f.p.

paraneoplastic muscular diseases

États pathologiques musculaires très variés, évoluant lors d'un cancer, mais sans lien avec des complications métastatiques, iatrogènes ni infectieuses.
On peut décrire :
- des polymyosites et dermatomyosites, les plus classiques, relevées dans environ I0% des cancers ;
- des myopathies nécrosantes, où les éléments inflammatoires sont absents, sinon discrets ;
- des myopathies endocriniennes ou métaboliques, soit avec un syndrome de Cushing lors de tumeurs sécrétant de l'ACTH, soit avec une hypercalcémie pouvant provenir de métastases osseuses ou d'une sécrétion tumorale de parathormone, voire d'une substance voisine ;
- une neuromyopathie, qui allie l'abolition d'un ou de plusieurs réflexes ostéotendineux à une amyotrophie et à un déficit moteur proximal. À la fois le plus fréquent et le moins typique, sans traduction histologique ni électromyographique, cet aspect semble surtout imputable à des troubles nutritionnels ;
- le syndrome myasthénique de Lambert-Eaton (SMLE), rare, qui représente 1% de ces syndromes et comporte 50 à 60% de cancers, essentiellement d'origine pulmonaire ;
- également rare, l'opsoclonus-myoclonus paranéoplasique (OMP) qui est plus fréquent chez l'enfant, surtout les filles. Associant des myoclonies des membres et du tronc à un opsoclonus, mouvement oculaire arythmique, continu, persistant les yeux fermés, il peut également inclure un syndrome cérébelleux, voire une encéphalopathie ou une myélopathie.
Comme pour l'ensemble des affections neurologiques paranéoplasiplasiques, et depuis la mise en évidence d'anticorps antineuronaux, une hypothèse immunologique, à la fois humorale et cellulaire, semble le processus pathogénique le plus probable, malgré l'échec (sauf pour le SMLE) des essais de transfert passif.
Seule une thérapeutique active du cancer et de ses métastases, celles-ci bien plus fréquentes que les états neurologiques paranéoplasiques, est en mesure de retarder l'évolution de ces derniers.

dermatomyosite, Lambert-Eaton (syndrome myasthéniforme, myasthénique, de), polymyosite

pariéto-occipital droit (syndrome) l.m.

right parieto-occipital syndrome

Symptômes liés à une lésion du carrefour cortical ou cortico-sous-cortical droit et réalisant l'essentiel du syndrome de l'hémisphère mineur.
Ce syndrome comporte : des troubles visuoconstructifs, une agnosie spatiale unilatérale, des manifestations oculomotrices, une désorientation gauche-droite, une apraxie de l'habillage, une distorsion des coordonnées visuelles et des perturbations de l'orientation et de la mémoire topographique.
Il s'intègre dans le syndrome apraxo-agnosique de l'hémisphère mineur.

apraxo-agnosique de l'hémisphère mineur (syndrome)

Parkes Weber (syndrome de) l.m.

Parkes Weber’s syndrome

Syndrome résultant d'une dysplasie vasculaire congénitale associant un angiome plan étendu d'un membre à une hypertrophie des tissus mous, accompagnée ou non d'une hypertrophie osseuse.
Contrairement au syndrome de Klippel-Trénaunay, qui résulte de dysplasies veineuses ou capillaroveineuses, le syndrome de Parkes Weber est dû à l'existence d'anastomoses artérioveineuses.

F. Parkes Weber, dermatologiste britannique (1907)

Syn. angiodysplasie ostéohypertrophique; angiome ostéohypertrophique; angiome avec anomalies vasculaires profondes

perforation diastatique du côlon l.f.

diastatic perforation of colon

Rupture de la paroi colique par distension et fissuration sous la pression du contenu colique (gaz et matières), le plus souvent en amont d’un cancer occlusif négligé ou au niveau d’un volvulus colique (sigmoïde).
La perforation siège le plus souvent au niveau du cæcum, segment du côlon le plus fragile et le plus extensible. Elle se traduit par un syndrome péritonéal d’expression bruyante mais peut également se produire à bas bruit chez un sujet âgé et débilité. Elle est responsable d’un syndrome de choc infectieux d’autant plus grave que la stase colique a favorisé la pullulation de germes plus virulents. Le traitement chirurgical et la réanimation médicale les mieux adaptés n’empêchent pas toujours l’évolution mortelle, issue la plus fréquente.
Outre les lésions purement mécaniques, la paroi colo-caecale est le plus souvent le siège de manifestations de nécrose vasculaires et infectieuses traduisant la souffrance des tissus et la virulence des germes.
Plus rarement c’est un syndrome d’Ogilvie qui peut en être responsable.

W. H. Ogilvie, Sir, chirurgien britannique (1948)

Étym. gr. diastasis : séparation, écartement

Ogilvie (syndrome d')

phéochromocytome n.m.

pheochromocytoma, phaeochromocytoma

Tumeur développée à partir des dérivés de la crête neurale et intéressant le plus souvent (90%) la glande médullosurrénale qui, sécrétant des catécholamines, est cause d’hypertension artérielle, chirurgicalement curable.
L'hypertension artérielle permanente ou paroxystique, peut provoquer des accidents vasculaires sévères. Le siège des phéochromocytomes est dans la plupart des cas surrénalien, parfois bilatéral, mais plus de 10% de ceux-ci sont extrasurrénaliens, sur le trajet de la crête neurale (paragangliomes chromaffines). Les tumeurs peuvent être multiples. La tumeur, qui peut peser de quelques grammes à plusieurs kilos, a une coloration brunâtre et peut être hémorragique et nécrosée. Les cellules tumorales médullosurrénaliennes ont un abondant cytoplasme basophile, riche en granules de sécrétion renfermant des catécholamines responsables de la chromaffinité. Le diagnostic en est biologique et radiologique.
Le traitement est chirurgical, avec des précautions préopératoires et anesthésiologiques particulières visant à bloquer les récepteurs-α-adrénergiques.
Le phéochromocytome est une tumeur bénigne, mais il existe quelques formes malignes que l'anatomopathologiste peine à identifier. Elles sont révélées par l'évolution ultérieure métastatique.
Rarement le phéochromocytome fait partie d'une maladie familiale (syndrome tumoral endocrinien multiple de type 2), de transmission autosomique dominante, ou d'un syndrome pluriglandulaire comprenant carcinome médullaire de la thyroïde, hyperthyroïdie, syndrome de Cushing, neurofibromatose de Recklinghausen.

Étym. gr. phaios : brun ; chrôma : couleur ; kutos : cellule

hypertension artérielle, surrénalectomie

plexuelle (neuropathie) l.f.

plexopathy

Neuropathie touchant les plexus, d'origine traumatique ou non.
Dans le cadre de la pathologie non traumatique, les atteintes du plexus brachial sont souvent en rapport avec une lésion tumorale de voisinage (syndrome de Pancoast-Tobias, secondaire à une tumeur de l'apex pulmonaire, qui devra parfois être distingué d'une plexopathie radique). L'autre cause la plus fréquente est le syndrome de Parsonage et Turner.
Les neuropathies du plexus lombosacré sont souvent liées à une compression de voisinage : anévrisme aortique, des artères iliaques ou hypogastriques, hématome du psoas au cours de traitements anticoagulants et parfois de l'hémophilie, envahissement cancéreux de voisinage à distinguer d'une plexopathie radique éventuelle. Il est probable qu'existent aussi des atteintes du plexus lombosacré comparables à celles du syndrome de Parsonage et Turner. Enfin, des neuropathies diabétiques peuvent entraîner des paralysies unilatérales ou asymétriques qui concernent le plexus lombosacré. Comme pour toute autre neuropathie diabétique, des facteurs d'origine vasculaire et métabolique sont discutés.

Syn. plexopathie

position assise prolongée (syndrome de la) l.m.

prolonged sitting syndrome, class economic syndrome

Embolie pulmonaire consécutive à une station assise prolongée pendant quelques heures ou plus sans que le patient ait bougé.
Ce syndrome a été décrit par Simpson sur une série d'autopsies faites sur des victimes restées assises sans bouger de longues heures dans les abris pendant le bombardement de Londres. Il se rencontre actuellement chez les passagers d'avion, d'autocars, voire même de voitures particulières. Comme le nombre de voyageurs qui y sont exposés est plus grand en classe économique dans les transports aériens de longue durée, on le désigne parfois abusivement de «syndrome de la classe économique», mais ce syndrome se voit aussi en première classe.
Typiquement il s'agit d'un voyageur en avion, une femme dans la grande majorité des cas, qui, après avoir pris un somnifère, est restée assise, dormant sans bouger toute la nuit dans la même position au cours d'un long vol. Le malaise se produit à l'arrivée, lors du lever ou au débarquement, souvent sur la passerelle. Ils se manifestent par un malaise, rarement par un arrêt cardiaque brutal, avec essoufflement, tachycardie, cyanose. L'état du patient fait alerter le service médical d'urgence de l'aéroport.
Un examen approfondi, la connaissance d'antécédents d'embolies ou du moins la notion de facteurs de risque, l'aspect clinique, l'oxymétrie de pouls et l'électrocardiogramme font poser le diagnostic d'embolie pulmonaire. Il sera confirmé par l'angiographie lors de l'hospitalisation.
Outre l'oxygénothérapie et les soins de réanimation immédiats, s'il y a lieu, le traitement est hospitalier, en soins intensifs, sans perte de temps.

K. Simpson, médecin légiste britannique (1940)

Syn. Simpson (syndrome de)

embolie pulmonaire

pseudodémence n.f.

pseudodementia

Présentation démentielle mais réversible d'une affection psychiatrique, qui serait à l'origine de 10 à 15% des cas étiquetés démence.
Reconnue comme dominante depuis longtemps, promue surtout par L.C. Kiloh (1961), l'étiologie dépressive apparaît quasi exclusive chez les patients âgés. En pratique, on peut distinguer les types suivants : I, "pseudodémence dépressive" ; II, "syndrome démentiel de la dépression", secondaire à celle-ci ; III, "pseudodépression démentielle", surtout des syndromes frontaux et des affections souscorticales ; IV, "syndrome dépressif secondaire de la démence" (T. Feinberg et B. Goodman, 1984), qui aggrave tous les types de démence, notamment parkinsoniennes. L'élément le plus sûr demeure l'épreuve thérapeutique et tout particulièrement la sismothérapie.
Parmi les autres affections possibles, sont relevés la conversion hystérique et le syndrome de Ganser.

L. G. Kiloh, médecin neuropsychologue austrlien (1961) T. Feinberg et B. Goodman, neuropsychiatres américains (1984)

dépression et démence.

PTPN11 gene , l.angl pour Protéine Tyrosine Phosphatase Non-récepteur type 11

Gène, situé sur le locus chromosomique 12q24.13, codant pour la protéine tyrosine phosphatase non-récepteur type 11 dont l’action est de réguler la voie de signalisation RAS/MAPK (mitogen-activated protein kinases) impliquée dans de nombreuses fonctions cellulaires incluant la prolifération, la division, la différenciation , la migration et l’apoptose.
Des mutations entraînent le syndrome LEOPARD, le syndrome de Noonan et interviennent dans de nombreux processus cancéreux
Syn. BPTP3, protein-tyrosine phosphatase 2C, protein tyrosine phosphatase, non-receptor type 11 (Noonan syndrome 1), PTN11_HUMAN, PTP-1D, PTP2C, SH protein-tyrosine phosphatase, SH-PTP2, SH-PTP3, SHP2, SHP2 phosphatase

LEOPARD (syndrome), Noonan (syndrome de)

Ramsay Hunt (syndrome de) l.m.

Ramsay Hunt’s syndromes,dyssynergia cerebellaris myoclonica,dyssynergia cerebellaris progressiva,dentatorubral degeneration,or Ramsay Hunt cerebellar syndrome.

Syndrome associant myoclonies généralisées, troubles cérébelleux, tremblements et dyssynergie.
La maladie est secondaire à une lésion soit du noyau dentelé cérébelleux, soit de la région dentorubrique. Le syndrome cérébelleux est cinétique, les myoclonies peuvent être localisées sur n'importe quel muscle, le tremblement intentionnel est visible sur les membres supérieurs et il existe des épilepsies généralisées. Certains patients décrits initialement et encore vivants ont été repris par Berkovic qui a montré l'existence d'anomalies mitochondriales sur les biopsies cutanées et des fibres rouges déchiquetées ou "ragged-red-fibers" dans le muscle. Ce syndrome doit donc englober plusieurs affections de causes différentes. Les paupières peuvent être le siège de myoclonies et une cataracte présénile peut coexister. L'affection est autosomique dominante (MIM 159700).

J. Ramsay Hunt, neurologue américain (1914 et 1922) ; S. F. Berkovic, neurologue canadien (1987)

Syn. myoclonies et ataxie, dyssynergie cérébelleuse myoclonique progressive de Ramsay Hunt

cérébelleux (syndrome), dyssynergie, myoclonie

réanimation (complications neurologiques de la) l.f.p

intensive care neurologic complications

Complications fréquentes d'un traitement de réanimation (20 à 50% des patients hospitalisés en unité de soins intensifs) et complications majeures (mortalité avoisinant 30%).
Il s'agit essentiellement d'une polyneuropathie périphérique qui se manifeste le plus souvent par une difficulté de sevrage de la ventilation artificielle et qui doit être différenciée du syndrome de Guillain-Barré ainsi que des autres polyneuropathies périphériques.
Dans les formes majeures, peut survenir une quadriplégie flasque. Au minimum, sont observées seulement une abolition des réflexes ostéotendineux et des anomalies électromyographiques sensitivomotrices surtout axonales.
Ces troubles sont considérés comme faisant partie du syndrome de défaillance multiviscérale et, plus généralement, du syndrome de réponse inflammatoire systémique. Il n'y a pas de traitement spécifique.

Reese (dysplasie rétinienne de) l.f.

Reese’s retinal dysplasia

Malformation rétinienne bilatérale avec persistance du vitré primitif et pseudo-gliome, associée à d'autres anomalies oculaires et somatiques.
La rétine, siège de nombreux plissements, est collée sur un vitré primitif persistant en arrière du cristallin. Le cristallin est normal ou subluxé. L'œil est fréquemment microphtalme. On trouve souvent associées des malformations de la chambre antérieure telles qu'un colobome irien, une anomalie de clivage de l'angle ou un syndrome de Peters. Histologiquement la rétine est séparée de l'épithélium pigmentaire et les replis rétiniens ont un aspect en pseudo-rosettes. On peut également trouver d'autres malformations embryonnaires, des lésions du système nerveux, une cryptorchidie. Il s'agit souvent d'une trisomie 13 (Bartholin-Patau syndrome), mais d'autres syndromes présentent cette dysplasie comme la maladie de Norrie, le syndrome de Meckel, la cyclopie. Les cas unilatéraux peuvent exister. Affection sporadique avec possibilité de cas familiaux (MIM 266400).

A. B. Reese et F. C. Blodi, ophtalmologistes américains (1950)

Syn. Reese-Blodi (dysplasie de)

Krause-Reese-Blodi (syndrome de)

Romberg (signe de) l.m.

Romberg's sign

Impossibilité de maintenir la station debout, pieds joints, avec tendance à la chute non latéralisée, lors de l'occlusion des yeux, liée à une atteinte des voies de la sensibilité profonde.
Lors de la marche, on observe, avec majoration dans l'obscurité, une projection exagérée des membres inférieurs, une instabilité au demi-tour, aux descentes d'escalier.
Ce signe se rencontre classiquement dans la syphilis tertiaire, en particulier dans le tabes dorsalis, syndrome radiculocordonal postérieur, en association avec la double triade : douleurs en éclair-ataxie-dysurie et signe d'Argyll-Robertson-aréflexie-hypoesthésie proprioceptive.
Il peut être également retrouvé dans d'autres atteintes des cordons postérieurs médullaires : syndrome de sclérose combinée de la neuroanémie de Biermer, sclérose en plaques, neuropathie sensitive de Denny-Brown, etc.
Il existe également un signe de Romberg labyrinthique, ou "faux signe de Romberg", en relation avec un syndrome périphérique, où le déséquilibre et la chute sont retardés par rapport à la fermeture des yeux et toujours latéralisés dans la même direction.
Par extension, l'usage appelle manœuvre de Romberg la posture debout-pieds joints-yeux ouverts puis fermés, cherchant à mettre en évidence le signe de Romberg.

M. H. Romberg, neurologue allemand (1846)

ataxie

Russell (syndrome de) l.m.

Russell’s syndrome

Syndrome responsable d’un nanisme intra-utérin associé à une dysostose craniofaciale avec un aspect triangulaire du visage et un petit menton, une brièveté du bras et d’autres anomalies.
Ce syndrome apparaît le plus souvent de façon sporadique. Il est peu différent de celui décrit par Silver qui comporte en outre une asymétrie corporelle et un nanisme moins important. Ces deux affections sont réunies sous le terme de syndrome de Silver-Russell lié à des anomalies génétiques diverses aboutissant à un phénotype comparable avec une expressivité variable.

A. Russell, pédiatre britannique (1954) ; H. K. Silver pédiatre américain (1953))

Silver-Russell (syndrome de)

scalénotomie n.f.

scalenotomy

Section du muscle scalène antérieur ou des muscles scalènes antérieur, moyen de traiter le syndrome du scalène antérieur.
Le muscle scalène antérieur est sectionné pour traiter les crises paroxystiques du syndrome du scalène antérieur (ou syndrome de la côte cervicale) qui entraîne une compression du pédicule sous-clavier entre la première côte et le muscle scalène antérieur. On lui adjoint une section de la première côte par voie axillaire.

scalène antérieur (syndrome du)

schistosomose pulmonaire l.f.

schistosoma pulmonary infection, pulmonary schistosomiasis

Manifestations pulmonaires de la maladie parasitaire intertropicale à schistosomes.
Cinq espèces de schistosomes infestent l'homme par pénétration transcutanée de larves à partir d’eaux contaminées. Les larves vont par voie sanguine ou lymphatique aux poumons puis gagnent les petites veines portes intrahépatiques où se développe la forme adulte.
En pathologie pulmonaire on observe 2 tableaux aigus :
- un syndrome de Löffler, exceptionnel lors de la migration des larves vers le  poumon.
- un syndrome de Katayama, 4 à 8 semaines après une infestation massive à Schistosoma japonicum ou à Schistosoma mansoni surtout. Le tableau est celui d'un syndrome grippal avec une hyperéosinophilie et des infiltrats labiles. Le diagnostic est fait sur la présence d'œufs dans les selles ou sur les biopsies rectales, régulièrement retrouvés au bout de quelques semaines.
En l’absence de traitement, de nombreuses années après l'infection, apparaissent une fibrose et une hypertension pulmonaire, liées à l'embolisation des œufs qui ont provoqué des granulomes : d'où la fibrose et l'hypertension pulmonaire. Ces lésions sont irréversibles et le traitement (praziquantel sous couvert de corticoïdes) ne peut qu'empêcher l'aggravation de la maladie à ce stade.
Ethym. Katamaya est un district du Japon où cette manifestation a été reconnue. 

Syn. bilharziose, pulmonaire

 schistosomose, Löffler (syndrome de), Katayama (syndrome de)

sclérodermie n.f.

scleroderma

Affection correspondant à un groupe d’états pathologiques ayant en commun une atteinte plus ou moins étendue du tissu conjonctif et des vaisseaux qui conduit à une sclérose notamment de la peau et de différents viscères, et se manifeste par des tableaux cliniques variés d’intensité, et donc de gravité, très inégale.
Les sclérodermies localisées sont des maladies purement dermatologiques et circonscrites ; on distingue les sclérodermies en plaques (ou morphée), en gouttes, en bande et les sclérodermies régionales (mono- ou diméliques).
Les sclérodermies systémiques associent une atteinte cutanée, diffuse ou limitée, à des atteintes extracutanées notamment viscérales (syndrome de Raynaud, atteintes digestive, en particulier oesophagienne, pulmonaire, cardiaque, articulaire, musculaire, rénale, neurologique...).
Il existe des sclérodermies systémiques d’origine professionnelle, liées à l’inhalation de poussières contenant de la silice, en association ou non avec une silicose pulmonaire (trava ux dans les mines, de la pierre, de prothésiste dentaire, meulage, sablage). Elles sont reconnues comme maladies professionnelles (tableau 25 du régime général de sécurité sociale).
Les syndromes CRST et CREST, où l’atteinte cutanée est limitée, entrent dans le cadre des sclérodermies systémiques.
La présence d’anticorps antinucléaires est quasiconstante au cours des sclérodermies systémiques : anticorps antinucléolaires et anti-Scl-70 dans les formes diffuses, anticorps anticentromère dans le syndrome CREST. Chez certains malades une sclérodermie ou des manifestations de type sclérodermique peuvent s’associer à une autre connectivite (association à une polymyosite réalisant une scléropolymyosite ou une sclérodermatopolymyosite), à un lupus érythémateux disséminé, à un syndrome de Gougerot-Sjögren, à  une connectivite mixte ou indifférenciée, réalisant des syndromes de chevauchement.

Étym. gr. sklêros: dur ; derma : peau

CREST syndrome, CRST syndrome, Raynaud (syndrome de), Gougerot-Sjögren (syndrome de)

sclérodermiforme (syndrome) l.m.

sclerodermiform syndrome

Syndrome cliniquement proche d'une sclérodermie pouvant être observé dans de multiples circonstances.
Il peut s’agir, entre autres, de :
- maladies dysmétaboliques (mucinose papuloscléreuse, amylose systémique, porphyrie cutanée tardive, diabète, hypothyroïdie, phénylcétonurie);
- états  de sénescence prématurée (syndrome de Werner, progeria) ;
- pathologie tumorale (lymphomes T, tumeurs carcinoïdes) ;
- pathologie immunitaire (réaction du greffon contre l'hôte) ;
- maladies professionnelles chez les utilisateurs de dérivés chlorés, de dérivés de l'éthylène, de benzène, toluène ou xylène, de chlorure de vinyle chez les nettoyeurs d'autoclaves ;
- d’intoxications médicamenteuses par bléomycine, anorexigènes, L-tryptophane, sotalol, D-Pénicillamine ;
- du syndrome des huiles frelatées espagnoles...

hypodermite par injection de vitamine K, sclérodermie thérapeutique

sclérose combinée de la moelle (syndrome de) l.m.

subacute spinal cord combined degeneration

Syndrome associant une paraparésie spasmodique et une atteinte bilatérale de la sensibilité profonde.
Maximales aux niveaux dorsal supérieur et cervical inférieur, les lésions sont constantes et parfois presque exclusives sur les cordons postérieurs, mais l'association à une atteinte des cordons latéraux est habituelle.
Cliniquement, après une installation insidieuse ou subaigüe, les paresthésies dominent, maximales aux membres inférieurs, avec parfois des douleurs. La sensibilité vibratoire et le sens des positions sont atteints et une ataxie est habituelle, accentuée par l'occlusion des yeux. Le syndrome pyramidal se traduit surtout par un signe de Babinski du fait de la dépression des réflexes monosynaptiques. Le LCR est généralement normal.
L'aggravation spontanée se fait vers une paraplégie flasque avec troubles sphinctériens et atteinte sévère des divers modes de sensibilité.
L'étiologie est classiquement rapportée au syndrome neuro-anémique ou neuro-achylique, dont la vitaminothérapie B12 précoce, parentérale et continue peut permettre une récupération totale dans 50% des cas. Le diagnostic est facilité par l'imagerie par résonnance magnétique (IRM) médullaire, qui met en évidence des hypersignaux régressant souvent après ce traitement. Une paraplégie spasmodique familiale de Strümpell-Lorrain est aussi possible. Une syphilis médullaire est devenue exceptionnelle.

A. G. von Strümpell, neurologue allemand (1880) ; M. Lorrain, médecin français (1898)

Syn. dégénérescence combinée de la moelle

Biermer (maladie de), vitamine B12 (carence en), paraplégie spasmodique familiale de Strümpell-Lorrain

sclérose rénale mésangiale diffuse l.f.

diffuse renal mesangial sclerosis

Forme histologique rare de syndrome néphrotique infantile conduisant à une insuffissance rénale précoce, isolée ou associée à un néphroblastome et à un pseudohermaphrodisme masculin (syndrome de Denys-Drash).
Dans ce dernier syndrome, des mutations du gène WT1 (Wilm's tunner 1) ont été mises en évidence. 

P. Denys, pédiatre belge (1967) ; A. Drash, pédiatre américain (1970)

pseudohermaphrodisme masculin

Sebastian (syndrome de) l.m

Sebastian’s syndrome

Hémopathie congénitale par trouble de la coagulation sanguine due à une anomalie de formation des plaquettes avec perte de leur fonction.
La tendance hémorragique est habituellement modérée : ecchymoses, épistaxis, saignement des gencives, ménorragies abondantes. Les plaquettes sont en nombre réduit et augmentées de volume (macrothrombocytopénie) avec de petites inclusions. À ces anomalies plaquettaires s’associent des inclusions cytoplasmiques dans la lignée granuleuse similaires à celles trouvées chez les malades atteints du syndrome de Fechtner, et de plus petite taille que celles observées dans ls syndrome de May-Hegglin, parfois multiples et difficiles à distinguer avec les colorations cytologiques usuelles. Plus tardivement peuvent apparaître une cataracte et une perte d’audition pour les hautes fréquences.
L’affection est de transmission autosomique dominante, liée à une mutation du gène MYH9 en 22q12.13 codant pour la chaîne lourde de la myosine non musculaire NMMHCIIA (NonMuscular Myosin Heavy Chain IIA). Elle fait partie du groupe des affections dues à des altérations du même gène : le syndrome MYH9.

A. Greinacher, hématologue allemand (1990) ; R. May, médecin interniste allemand (1909) ; R. Hegglin, médecin interniste suisse (1945) ; C. J. Epstein, pédiatre américain (1972), L. C. Peterson, hématobiologiste américain (1985)

macrothrombocytopénie, MYH9 (maladies liées à), Fechtner (syndrome de), May-Hegglin (syndrome de), Epstein (syndome de)

| page précédente | /112 | page suivante