Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine – version 2024

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schistosomose n.f

schistosomosis, schistosomiasis

Infection par des vers trématodes du genre Schistosoma.
Il existe plusieurs types de schistosomoses (ou bilharzioses) dont la répartition géographique et la symptomatologie sont différentes. La schistosomose urinaire à Schistosoma haematobium est africaine et malgache ; la schistosomose intestinale à S. mansoni est fréquente aussi bien en Afrique et sur la côte Est de Madagascar qu’en Amérique Latine (Brésil) et Centrale (Antilles) ; la schistosomose à S. intercalatum est Centrafricaine ; enfin les chistosomoses hépatospléniques à S. Japonicum ou à S. mekongi sont Extrême-Orientales. Ces différences de répartition géographiques sont liées à la présence du mollusque qui, pour chaque espèce de schistosomes, est l’hôte intermédiaire spécifique. La contamination humaine est transcutanée, par pénétration des larves (furcocercaires) émises par le mollusque hôte intermédiaire à l’occasion d’une baignade en eau douce. La symptomatologie varie avec l’espèce parasitaire en cause.

Syn. bilharziose

 schistosomose asiatique schistosomose intestinale schistosomose (manifestations rénales de la) schistosomose pulmonaire schistosomose uro-génitale

schistosomose asiatique l.f.

asian schistosomiasis

Schistosomose provoquée par Schistosoma japonicum, répandue en Extrême-Orient, notamment en Chine, au Japon et aux Philippines.
Cette anthropozoonose se développe également chez les bovidés et chez d’autres animaux qui sont des réservoirs de germes.
Le parasite adulte vit dans le système veineux mésentérique. La contamination est réalisée par des larves se développant chez certains dulçaquicoles. Ces larves (furcocercaires) sont libérées dans l’eau et pénètrent par voie transcutanée (baignade, travail dans les rizières inondées). Cette schistosomose est marquée par un état toxi-infectieux grave, des troubles dysentériques, une hépatosplénomégalie et une hyperéosinophilie sanguine. Elle entraîne diverses complications hépatospléniques (« cirrhose » schistosomiale, ou bilharzienne) d’évolution parfois mortelle.
N’existant que dans quelques foyers du Sud-Est Asiatique, la schistosomose à S. mekongi est caractérisée par la sévérité de son évolution (complications hépatiques).

Syn. bilharziose asiatique

 schistosomose

schistosomose intestinale l.f.

intestinal schistosomiasis

Schistosomose provoquée par Schistosoma mansoni, existant au Proche-Orient, dans la plupart des pays africains, sur la côte est de Madagascar, ainsi qu’en Amérique du Sud (particulièrement Brésil) et dans certaines îles des Antilles.
Le parasite responsable se développe chez certains mammifères et en particulier chez les rongeurs qui jouent le rôle de réservoir de germes. L’infestation est produite par la pénétration transcutanée de larves infestantes (furcocercaires) qui se sont développées chez un hôte intermédiaire, un mollusque d’eau douce particulier (planorbe). Les vers adultes vivent dans les veines mésentériques. L’affection est caractérisée par des troubles digestifs variés et par une splénomégalie, sa gravité résultant surtout des complications hépatospléniques (cirrhose schistosomienne ou bilharzienne, syndrome d’hypertension portale).

Syn. bilharziose intestinale

 schistosomose

schistosomose (manifestations rénales de la) l.f.p.

schistosomosis nephropathy 

Glomérulopathies qui compliquent fréquemment l'évolution des divers types de schistosomoses, principalement celles à  S. haematobium.
Elles sont habituellement liées à l'existence d'une atteinte glomérulaire par complexes immuns entraînant protéinurie, hématurie, syndrome néphrotique et, éventuellement, insuffisance rénale chronique. Ces lésions glomérulaires sont indépendantes d’une éventuelle atteinte urinaire plus bas située.

Syn. néphropathie bilharzienne

  schistosomose

schistosomose pulmonaire l.f.

schistosoma pulmonary infection, pulmonary schistosomiasis

Manifestations pulmonaires de la maladie parasitaire intertropicale à schistosomes.
Cinq espèces de schistosomes infestent l'homme par pénétration transcutanée de larves à partir d’eaux contaminées. Les larves vont par voie sanguine ou lymphatique aux poumons puis gagnent les petites veines portes intrahépatiques où se développe la forme adulte.
En pathologie pulmonaire on observe 2 tableaux aigus :
- un syndrome de Löffler, exceptionnel lors de la migration des larves vers le  poumon.
- un syndrome de Katayama, 4 à 8 semaines après une infestation massive à Schistosoma japonicum ou à Schistosoma mansoni surtout. Le tableau est celui d'un syndrome grippal avec une hyperéosinophilie et des infiltrats labiles. Le diagnostic est fait sur la présence d'œufs dans les selles ou sur les biopsies rectales, régulièrement retrouvés au bout de quelques semaines.
En l’absence de traitement, de nombreuses années après l'infection, apparaissent une fibrose et une hypertension pulmonaire, liées à l'embolisation des œufs qui ont provoqué des granulomes : d'où la fibrose et l'hypertension pulmonaire. Ces lésions sont irréversibles et le traitement (praziquantel sous couvert de corticoïdes) ne peut qu'empêcher l'aggravation de la maladie à ce stade.
Ethym. Katamaya est un district du Japon où cette manifestation a été reconnue. 

Syn. bilharziose, pulmonaire

 schistosomose, Löffler (syndrome de), Katayama (syndrome de)

schistosomose uro-génitale l.f.

urogenital schistosomiasis

Syn. bilharziose urogénitale

bilharziose urogénitale, bilharziose, cystite bilharzienne, urétérite bilharzienne, schistosome, Schistosoma haematobium, schistosomose, bilharziome urinaire, sclérose bilharzienne

[D1, M2]

Édit. 2019