Résumé
Historiquement, la chirurgie du pancréas est une chirurgie « lourde », faite principalement de pancréatectomies, et souvent indiquée pour des maladies graves et chez des patients à risque. Elle expose à une mortalité opératoire non nulle, y compris pour les interventions les plus limitées comme l’énucléation, à une morbidité importante et des séquelles fonctionnelles à distance dominées par le diabète. Les pancréatectomies pour pancréatite chronique ont vu leurs indications diminuer au profit d’interventions de dérivations ou d’exérèses céphaliques sans résection duodénale. Les exérèses pour cancer du pancréas sont sélectionnées pour limiter le risque d’exérèse incomplète, et doivent être suivies d’une chimiothérapie adjuvante. Récemment, des pancréatectomies préventives se sont développées pour des lésions ayant un potentiel de dégénérescence, et les techniques se sont diversifiées avec l’apparition d’exérèses préservant du parenchyme. Ceci souligne l’intérêt d’une approche multidisciplinaire permettant une sélection précise et sûre des indications opératoires en fonction du diagnostic présumé, de la localisation de la lésion, du risque opératoire, et du terrain.
Summary
Historically, pancreatic surgery has been considered a “major” procedure, usually consisting of pancreatectomy in old or other high-risk patients. Pancreatic surgery carries a risk of fatal complications, major morbidity, and long-term adverse effects. Recently, both the indications and techniques of pancreatic surgery have diversified, notably with the emergence of parenchyma-preserving resection for benign lesions at high risk of malignant transformation, which are often discovered incidentally. A multidisciplinary approach is needed for accurate decision-making, based on the presumed diagnosis, tumor location, surgical risk, and medical history.
Bull. Acad. Natle Méd., 2012, 196, no 9, 1803-1817, séance du 11 décembre 2012