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Jacques BATTIN *
Dans l’espèce humaine, la croissance est particulièrement atypique par sa longueur qui correspond au quart de la longévité actuelle. Le pic de croissance pubertaire, plus marqué chez le garçon, représente 15 % de la taille finale et est retardé par rapport aux autres espèces. Les prémices de ce pallier évolutif apparaissent chez les primates dont le temps de croissance pubertaire permet la transmission des caractères acquis sélectionnés pour augmenter la survie des petits. Dans cette perspective Lamarck rejoint Darwin. Le premier privilégiant la transmission des caractères acquis, tandis que le second expliquait l’évolution biologique par la pression du milieu qui, en sélectionnant les mutations avantageuses, crée des espèces plus adaptées et élimine les mutations défavorables. Dans notre espèce, l’hominisation a fait de l’adolescence le temps d’acquisition des savoirs en vue de l’autonomie professionnelle qui qualifie l’adulte, celui qui étymologiquement a fini de grandir.
La puberté dans la phylogenèse
Chez les animaux, le développement est continu de l’enfance à l’état adulte. L’étude de la croissance se heurte à des difficultés particulières. Cependant, on dispose d’évaluations de poids corporel et d’organes, de mesures museau-extrémité de la queue en radiographie. Les conditions nutritionnelles influent également sur la vitesse de croissance.
Chez les rongeurs de laboratoire, la puberté est appréciée six à sept semaines après la naissance par le premier oestrus après que le pic initial et unique a été atteint (fig. 1).
Il n’y a donc pas d’augmentation particulière de la vitesse de croissance avec l’acquisition de la fonction reproductrice.
Fig. 1. — Courbe de vélocité pondérale du cobaye (in J.M. Tanner ) [1].
Dans l’espèce humaine, la puberté est remarquablement retardée et nettement individualisée avec un fort accroissement corporel. On peut la considérer comme un palier évolutif dont les prémices apparaissent chez les primates ayant une enfance plus longue leur permettant la transmission des caractères acquis. On constate en effet un double pic chez les singes de l’Ancien et du Nouveau Monde avec une différenciation sexuelle marquée. Le pic de l’adolescence est d’autant plus marqué qu’il survient à un âge plus tardif : trois ans chez le macaque rhésus, huit à neuf ans chez le chimpanzé (fig. 2) James Tanner, qui a créé l’auxologie en étudiant la croissance humaine sous tous ses aspects, a proposé en 1962, d’évaluer le développement pubertaire en cinq stades d’après la pilosité, les organes génitaux (volume testiculaire), l’évolution mammaire, ainsi que les variations dans le début et le déroulement de ces stades. En 1984,nous avons été parmi les premiers à publier les données apportées par l’échographie pelvienne pour évaluer le développement utero-ovarien ; en les corrélant aux valeurs hormonales, on obtenait ainsi une appréciation immédiate de l’évolution de la puberté féminine et de son déroulement normal ou non [5].
Tanner donne un exemple intéressant de physiologie comparée, parmi les mammifères, avec le cas du phoque. Celui-ci est signifiant car il démontre que l’évolution
Fig. 2. — Courbe de vélocité pondérale du chimpanzé.
procède par essais préliminaires. À la naissance, le mâle est 6 % plus long et 12 % plus lourd que la femelle, mais entre six et huit ans, il subit une extraordinaire poussée de croissance qui l’amène à être 40 % plus long et quatre fois et demie plus lourd que la femelle par l’apparition d’une épaisse couche de graisse qui lui permettra de jeûner pendant la période de reproduction et d’affrontement aux autres mâles.
Ce qui est remarquable, c’est que le développement testiculaire et la production de spermatozoïdes apparaissent avant les caractères sexuels secondaires nécessités par la compétition reproductrice. La maturité reproductrice acquise plus tôt est ainsi un avantage, qui, au cours d’une année désastreuse, permet aux plus jeunes de féconder les femelles, bien que non mûrs sociologiquement [1].
Dans l’espèce humaine le délai dans l’apparition de la poussée pubertaire est une conséquence de l’hominisation, c’est à dire de la croissance cérébrale qui fait de nous des primates fœtalisés naissant prématurément pour permettre le passage rendu difficile de la tête en raison de son volume, conséquence de la bipédie. Après la naissance, la croissance cérébrale se poursuit puisque le poids du cerveau dans les sept premiers mois, passe de 250 g à la naissance à 750 g, soit la moitié du poids du cerveau adulte, accroissement dû au « câblage » myélinique dont la temporalité est le support du développement psycho-moteur. Chez le singe, par contre, le cerveau se développe surtout avant la naissance. L’évolution de l’homme archaïque à l’homme moderne a augmenté le temps de l’enfance et de l’adolescence pour acquérir compétences et aptitudes, comme le montre la paléontologie : le volume cérébral a augmenté en parallèle avec la technologie.
L’enfance dans notre espèce est si longue qu’on y distingue quatre stades, utilisés encore pour la répartition des âges dans les hôpitaux pédiatriques en raison des pathologies spécifiques. Le nourrisson est celui dont la croissance est la plus rapide :
puer ou infant est celui qui ne parle pas. Puis vient le temps appelé childhood en anglais, longue période de zéro à quatorze ans, dite de latence par Freud est un terme contesté aujourd’hui où l’on admet que la sexualité infantile — pourtant reconnue par Freud lui-même — est socio-dépendante, donc potentielle. La période dite juvénile précède de peu l’adolescence, où s’achève la maturation de l’appareil reproducteur, commencée — faut-il le rappeler — in utero pour la différenciation sexuelle. La fonction sexuelle s’est accompagnée dans notre espèce d’un « bricolage de l’évolution » pour reprendre l’expression plaisante de François Jacob [6]. Le comportement de reproduction n’est plus inné et saisonnier avec des ovulations réflexes.
On observe un effacement du rôle des phéromones et des hormones au profit des activités cognitives…. L’apparition de la fonction érotique, amplifiée par le jeu des renforcements/récompenses, est devenue un facteur organisateur majeur du psychisme et des comportements. Sa finalité était aussi de maintenir le couple parental dans sa fonction éducative si prolongée. Disjointe de la reproduction, mais sans lui porter préjudice, on en voit les prémices chez les singes Bonobos, Pan paniscus qui préfèrent régler les conflits en faisant l’amour plutôt que la guerre, comme le recommandait le slogan de mai 68.
Si la poussée de croissance pubertaire est une spécificité humaine (Fig. 3), bien que précédée phylogénétiquement, la raison est à chercher dans une perspective darwinienne, un avantage sélectif en terme de succès reproductif. Ce succès, au filtre de l’évolution naturelle, est mesuré par le nombre de descendants qui survivent et se reproduisent à leur tour. Or, de ce point de vue, les humains sont les primates qui ont le mieux réussi. Les populations humaines qui ne bénéficient pas encore de la protection maternelle et infantile, ni des progrès de la médecine n’ont que 50 % de leurs enfants qui parviennent à l’état adulte, tandis que les primates les plus proches, comme les chimpanzés sont au-dessous de 35 %, et les carnivores sociaux à 12 %.
L’expérience leur est bénéfique puisqu’elle permet aux babouins de réduire la mortalité infantile : de 50 % pour le premier-né, elle passe à 38 % pour le second et à 25 % pour les troisième et quatrième [3]. Ainsi, l’adolescence permet de prolonger les apprentissages concernant particulièrement les comportements sexuels avant la reproduction, ainsi que les soins à donner aux petits, l’apport prolongé de nourriture…
L’ethnologie montre combien sont codifiées les différentes étapes du cycle vital et en particulier les rites initiatiques qui marquent le passage de l’adolescence à l’âge adulte [7, 8]. Les années post-menarchiales d’infertilité relative par cycles anovulatoires sont mises à profit par la jeune fille pour s’initier à son rôle de future mère et assurer ainsi les meilleures chances de survie à sa descendance.
Les pays industrialisés ont la malheureuse expérience des grossesses chez l’adolescente qui s’accompagnent d’une mortalité fœto-infantile accrue. De même, chez le garçon, il existe un décalage entre la production précoce de spermatozoïdes, de leur pouvoir fécondant et la maturité reproductrice qui est un comportement social.
Le temps de l’adolescence doit privilégier l’éducation sexuelle pour éviter les grossesses non désirées et les maladies sexuellement transmissibles, avec le risque vital du
Fig. 3. — Les stades de l’enfance.
Sida, sachant que la précocité des rapports sexuels multiplie le nombre de partenaires. Éducation ne signifie pas incitation, mais protection, les enquêtes ayant montré que l’âge moyen du premier rapport augmentait avec le niveau éducatif. Les livres pour aider parents et éducateurs dans un domaine aussi délicat ne manquent pas ;
dans le sien « le sexe expliqué à ma fille » Jean-Didier Vincent, qui s’est consacré aux relations entre les hormones et le cerveau, a su choisir les mots pour dire à sa fille que la neuro-endocrinologie du sexe n’est pas séparable de l’affectivité [9].
Ainsi, l’adolescence est une part importante et spécifique de la vie humaine. Elle se caractérise par le développement d’un dimorphisme entre les deux sexes concernant la taille, la force musculaire, la répartition des graisses et la pilosité. Ce dimorphisme est très répandu dans le monde animal, où il est destiné à assurer la protection de la mère et de la progéniture par le mâle.
L’adolescence qui est le propre de l’homme a conféré un avantage reproductif à notre espèce — qui compense sa faible fécondité — en ménageant un temps de croissance intérieure en terme de maturation des comportements assurant l’entretien et la survie des enfants. Elle a une signification universelle d’adaptation culturelle, de temps d’acquisition du savoir et des compétences ; c’est le temps où l’on apprend à apprendre.
Période complexe, difficile à saisir, car l’adolescence est mouvement, passage au sens où l’entendait Montaigne « je ne peins pas l’être, je peins le passage », adage qui est, au fond, celui de la condition humaine. Orageuse révolution, disait aussi Rousseau, où le corps, l’âme et l’esprit concourent à une nouvelle identité avec de nouvelles capacités. C’est une seconde naissance, un jaillissement qui fait sortir l’adolescent du cocon familial. « Sortir », le maître mot de cet âge. Un adolescent, disait Françoise Dolto, c’est comme un homard pendant la mue : sans carapace, obligé d’en fabriquer une autre et en attendant, combien vulnérable, exposé à tous les dangers [10].
La question se pose de savoir si l’on observe actuellement une véritable accélération séculaire de la croissance ?
Déjà en 1828, Louis René Villermé, qui peut être considéré comme le fondateur de l’épidémiologie en santé publique et en France constatait dans un mémoire que la mortalité globale était plus élevée dans les quartiers pauvres que dans les quartiers riches et concluait que « la mort est une maladie sociale, l’aisance conserve la vie, la misère l’abrège ». En 1829, dans un autre mémoire où la taille des conscrits des armées napoléoniennes provenant des quartiers riches était supérieure à celle des conscrits des quartiers pauvres, il écrivait « la taille adulte est plus élevée et la croissance plus rapide en proportion dans les quartiers riches où il y a plus de confort dans les maisons, de vêtements, de nourriture et moins de fatigue due au travail, moins de privations pendant l’enfance et l’adolescence. Les circonstances qui accompagnent la pauvreté retardent l’âge auquel la taille définitive est atteinte et diminuent celle-ci » [11].
Les facteurs environnementaux ne sont pas les seuls à rendre compte des petites tailles, la génétique contribuant aux variations de stature. Ainsi, l’ouverture des isolats, depuis le xixe siècle, par la panmixie qui en a résulté, en réduisant la consanguinité, a contribué à limiter le rôle des gènes inhibiteurs de la croissance.
L’acquisition plus précoce aujourd’hui de la maturité physique et sexuelle avec augmentation de la taille adulte d’une génération à l’autre signifie que, lorsque l’environnement est favorable, le potentiel génétique s’exprime complètement.
Autrement dit, la prédiction de taille est conforme à la taille cible des enfants calculée en fonction de celle des parents. La preuve, a contrario, est apportée par le fléchissement de la vitesse de croissance et la réduction de la taille finale constatées pendant les deux guerres mondiales et par les différences constatées dans le passé suivant le métier du père (ouvrier qualifié ou non et non manuel), la dimension de la fratrie. Ce sont donc les conditions de vie qui favorisent l’accélération séculaire :
ration alimentaire plus équilibrée, diminution du nombre d’infections digestives et meilleur rattrapage après les épisodes diarrhéiques de la petite enfance grâce à une diététique adaptée [12], grâce à l’hygiène et la prévention de ces infections, à l’éducation, à l’urbanisation, aux revenus et conditions de travail et la réduction de la natalité…
En un siècle, l’âge moyen des premières règles (menarche) s’est abaissé de seize, dix-sept ans à treize ans. L’âge de début de la puberté féminine dans la population caucasienne se situe en moyenne à 11 ans fi3. On ne parle de puberté précoce qu’audessous de huit ans et de puberté avancée entre huit et neuf ans. En France, on ne dispose que des mesures effectuées entre 1819 et 1826 chez les conscrits [11] et de celles de la cohorte suivie pendant vingt ans et dans la deuxième moitié du xxe siècle, par Sempé et Pédron, lesquelles servent encore de références, mais nécessiteraient d’être actualisées.
Contrairement à l’opinion répandue, la puberté n’est pas plus précoce dans les pays chauds et ensoleillés. Comme ils correspondent aux régions défavorisées où sévit la malnutrition, l’âge de la puberté y est plutôt retardé. C’est probablement pour conjurer l’effet néfaste des carences d’apport que s’est maintenue la tradition du gavage forcé, avec dattes et lait de chamelle, des petites filles les plus nobles dans les populations sahéliennes pour avancer l’âge de la puberté et la nubilité, qui permet d’avoir des enfants plus tôt et plus longtemps.
Dans les pays industrialisés, le nanisme psycho-social démontre également qu’un mauvais environnement peut bloquer la croissance en retentissant sur l’axe corticohypothalamo-hypophysaire. Les stimulations sensorielles accélèrent le développement, comme cela a été démontré par l’introduction d’un mâle dans une population d’animaux femelles dont l’âge de la puberté est ainsi avancé.
Une grande part des variations de la vitesse de maturation et de la taille définitive étant due aux conditions de milieu, l’étude des sépultures, du squelette, des costumes et des armures, selon l’origine aristocratique, bourgeoise ou pauvre a fourni aux historiens des données intéressantes.
La paléoanthropologie, par la mesure des os fossiles, comme on le fait sur le fémur fœtal à l’échographie obstétricale pour évaluer la croissance in utero, permet d’avoir une idée de la taille et du poids de nos lointains ancêtres et de l’évolution corporelle avec l’encéphalisation. La taille augmente avec la capacité crânienne. Les hominidés ont inauguré la bipédie ; Toumaï trouvé au Tchad est daté de —7 millions d’années, Ororrin tugenensis est un fossile kényan de —6 millions ; réduits à leur crâne, ils précédent l’australopithèque éthiopienne afarensis, plus connue sous le nom de Lucy, âgée de —3,5 millions d’années ; celle-ci ne dépassait pas 105 cm et 30 kg pour une capacité crânienne de 410 cc, voisine de celle des grands singes, tandis que le mâle la dépassait nettement avec 151 cm et 45 kg : le dimorphisme sexuel était donc très marqué [13].
Le grand changement intervient quand le genre Homo apparaît avec Homo habilis qui vivait entre 2,5 et 1,8 millions d’années (157 cm), puis l’Homo erectus entre 1 million et 300 000 ans avant le présent fut le premier à domestiquer le feu et à réaliser des bifaces (180cm). L’Homo neanderthalensis, qui vécut au paléolithique moyen entre —250 000 ans et —28 000 avait une taille comprise entre 163 et 169 cm.
L’homme moderne, Homo sapiens, n’est pas distinct de nous, dès qu’il apparaît avec les proto Cro Magnon en Ethiopie vers moins 200 000 ans. Les exemples sont nombreux. L’homme de Cro Magnon, du nom du toponyme où il fut trouvé aux Eyzies-de-Tayac, vivait en Aquitaine au paléolithique supérieur et était l’artiste de Lascaux ; il mesurait 180 cm [14]. La faune terrestre et aquatique était abondante pour subvenir à ses besoins en protéines.
En Afrique, les néolithiques étaient de grande taille, 180-190 cm, car ils disposaient eux-aussi d’une faune nombreuse et variée dont ils ont laissé les images peintes et gravées au Tassili et dans l’Akakous libyen, qui n’était pas alors un désert. Si la génétique influe sur les changements de taille, il faut bien admettre que les conditions de nourriture permettant à la taille d’être optimale étaient présentes des millénaires avant le présent [15] et le réchauffement post-glaciaire a joué aussi un rôle favorisant dans l’accroissement statural.
La première courbe linéaire et en gain annuel de taille de l’histoire a été tracée par le comte de Montbeillard, un ami de Buffon, sur son fils qui atteignit 1m88 à 18 ans et eut son pic de croissance pubertaire entre 12 et 15 ans (fig. 4).
Fig. 4. — Courbe de vélocité linéaire et vélocité de croissance chez le fils du comte de Montbeliard (in J.M. Tanner ) (1).
En contraste, la courbe de croissance linéaire d’Henri de Toulouse Lautrec est rétrospective et a été publiée en 2009 [16]. En effet, nous avons pu l’établir grâce aux marques datées subsistant sur un mur du château familial du Bosc, où le peintre et son cousin Gabriel Tapie de Céleyran, futur médecin, étaient périodiquement mesurés. De moins 2 DS pendant ses premières années, la taille finale du peintre ne fut que de 148 cm, soit un nanisme de moins 4DS. Très probablement atteint de la pycnodysostose, affection osseuse récessive autosomique retentissant sur la croissance staturale, il avait une des plus petites tailles finales connues dans cette affection, qu’il doit en partie à l’absence de pic pubertaire, non expliquée par un déficit endocrinien ou les deux fractures survenues à cet âge (fig. 5).
En conclusion, il y a plus d’arguments en faveur de variations séculaires de la croissance et de la puberté que d’une véritable accélération séculaire. Si ce phénomène est actuellement stabilisé dans les pays développés, il n’est ni définitif, ni universel. Il est, en tout cas, un bon indicateur de santé publique et du niveau de vie d’une population, les plus défavorisés étant, comme toujours, les plus sensibles aux variations dans les deux sexes. Le retour de la paupérisation en Europe et les inégalités dans le droit à la santé justifient une inquiétude récurrente [17].
Fig. 5. — Courbe de croissance linéaire (taille en fonction de l’âge) dressée par l’auteur grâce aux marques conservées sur un mur du château du Bosc.
La courbe est inférieure au couloir normal, en grisé, et ne comporte par le pic normal de croissance pubertaire. Les deux flèches correspondent aux fractures du fémur qui sont la conséquence de la maladie et non la cause de l’arrêt de la croissance.
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Bull. Acad. Natle Méd., 2012, 196, no 2, 317-326, séance du 14 février 2012