Communication scientifique
Séance du 13 juin 2023

Impact du microbiote intestinal dans les cancers colorectaux

MOTS-CLÉS : Microbiote, Tumeurs colorectales
Impact of the intestinal microbiota in colorectal cancer
KEY-WORDS : Microbiota, Colorectal neoplasms

Marine Fidelle (a, b), Jianzhou Chen (a, b), Maria Paula Roberti (c, d), Guido Kroemer (e, f, g), Laurence Zitvogel (a, ⁎, b, h, i)

L.Z. est salariée de Gustave Roussy et de l’Université Paris Saclay. L.Z. est la fondatrice de la spin-off de Gustave Roussy « everImmune » et préside son conseil scientifique. L.Z. est aussi au conseil scientifique de l’INCA et à la présidence de l’IHU Méditerranée Infections. L.Z. reçoit ou a reçu le sponsoring financier de Pileje, 9 meters, Transgene, Daichi Sankyo, Kaleido, Merck, GSK, Tusk Pharma, Incyte. L.Z. a siégée au conseil d’administration de Transgene pendant 8 ans. G.K. est un employé de l’Université Paris Descartes, Assistance publique–Hôpitaux de Paris, et de Gustave Roussy Cancer Campus. G.K. est fondateur de Samsara Therapeutics, et Osasuna. G.K. reçoit des sponsors de recherche de la part de Bayer Healthcare, Biomérieux, Glaxo Smyth Kline, Eleor, Kaleido, Lytix Pharma, PharmaMar, Sotio, Vasculox/Tioma. GK est au conseil scientifique de Bristol Meyers Squibb Foundation (France). G.K. a reçu des honoraires de Roche Diagnostics. G.K. est consultant pour Bayer Healthcare, Lytix Ltd, Macrophage Pharma Ltd.

Résumé

La dernière décennie a pu constater les démonstrations soutenant la pertinence physiopathologique du microbiote intestinal dans le domaine de l’immuno-oncologie, non seulement comme biomarqueur de résistance à l’immunothérapie mais aussi comme potentiel traitement préventif ou curatif du cancer colorectal (CCR). De par sa localisation, le CCR est intimement lié à l’écosystème microbien résidant de notre intestin. De nombreuses études basées sur la métagénomique des selles démontrent les déviations taxonomiques de la flore et de ses produits métaboliques du stade de polypose au stade de carcinogenèse. Malgré les liens épidémiologiques forts entre la présence de biofilms épithéliaux et le CCR, une preuve de causalité entre la présence de certains pathobiontes exprimant des génotoxines ou des toxines métaboliques et les dommages à l’ADN de l’épithélium intestinal n’est pas encore claire, alors qu’il est évident que ces pathobiontes coopèrent et participent à l’instabilité génétique, la signalisation dans la transduction oncogénique, l’inflammation, et l’échappement au système immunitaire pour accélérer la carcinogenèse et concourir à la formation de métastases. En revanche, certaines bactéries sont immunogènes, activant des lymphocytes T folliculaires et des cellules B qui forment des structures lymphoïdes tertiaires et concourent à la réponse au blocage des points de contrôle du système immunitaire, comme aux anticorps anti-PD-1/PD-L1. Cette revue résume les interactions hôte-microbes gérant la genèse du ou les défenses contre le CCR.

Summary

Over the last decade, the microbiota came of age and now earns its credentials in the arena of immuno-oncology to predict resistance to immunotherapy and influence treatment outcome. Given its localization, colorectal cancers (CRC) are intimately associated with the intestinal microbiome. Several studies described the deviations of the taxonomic composition of the microbiota and its metabolite products during the transition of intestinal polyposis to overt carcinogenesis. Despite the epidemiological link between biofilm formation and CRC, a clear cause-effect relationship between colonic residence of bacteria expressing genotoxins and genometabolites and CRC has not been formally proven. However, their association is very robust and argues for a critical role of genomic instability, sustained signaling in major oncogenic pathways, inflammation, and avoidance of immune destruction in the capacity of distinct bacteria to promote tumor aggressiveness and metastasis formation. Conversely, other taxa can be immunogenic and elicit the activation of follicular T helper cells and B cell responses, instrumental to mount an effective anticancer immune response that will pave the way to the success of immune checkpoint blockade. In this review, we will discuss the host-microbe interactions in CRC carcinogenesis.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2023.09.009

Accès sur le site EM Consulte

(a) Gustave-Roussy, Villejuif, France
(b) Équipe labellisée par la ligue contre le cancer, Inserm U1015, Villejuif, France
(c) Clinical Cooperation Unit Applied Tumor Immunity, German Cancer Research Center (DKFZ), Heidelberg, Allemagne
(d) Department of Medical Oncology, National Center for Tumor Diseases (NCT), Heidelberg University Hospital (UKHD), Heidelberg, Allemagne
(e) Metabolomics and Cell Biology Platforms, Gustave-Roussy Cancer Center, université Paris Saclay, Villejuif, France
(f) Centre de recherche des cordeliers, équipe labellisée par la ligue contre le cancer, université de Paris, Sorbonne université, Inserm U1138, institut universitaire de France, Paris, France
(g) Department of Biology, institut du cancer Paris Carpem, hôpital européen Georges-Pompidou, AP–HP, Paris, France
(h) Faculté de médicine, université Paris Saclay, Le Kremlin-Bicêtre, France
(i) Center of Clinical Investigations in Biotherapies of Cancer (CICBT) BIOTHERIS, Villejuif, France

⁎Auteur correspondant : Institut Gustave-Roussy, UMR1015, 114, rue Edouard-Vaillant, 94805 Villejuif, France.

Bull Acad Natl Med 2023;207:1234-1241. Doi : 10.1016/j.banm.2023.09.009