Résumé
L’histoire naturelle des radiculalgies aiguës communes des membres, névralgies sciatique, crurale et cervico-brachiale, est mal connue comme le prouve une revue systématique. Les travaux rassemblés ici n’ont été que des travaux d’orientation. Mais ils ont permis de constater certains faits, concordants et stéréotypés dignes d’être portés à la connaissance de la communauté médicale. Ils plaident en faveur d’une guérison assez particulière des névralgies communes se faisant suivant des cinétiques différentes selon le niveau de l’atteinte radiculaire. La cinétique de guérison des sciatiques paraît de type exponentiel décroissant, avec une ‘‘ demi-vie ’’ de l’ordre de 6 à 7 semaines. Celle des cruralgies est du même type mais plus rapide et celle des névralgies cervicobrachiales également rapide semble hétérogène. Des travaux complémentaires prospectifs sont nécessaires pour confirmer ces constatations. Il pourrait en découler des bases rationnelles pour l’aide à la décision thérapeutique . MOTS-CLÉS : SCIATIQUE. NÉVRALGIE. MEMBRES. HISTOIRE NATURELLE. CINÉTIQUE.
Summary
Very few studies are dedicated to the natural history of sciatica, and none to femoral neuralgia or brachial neuralgia natural course. Hence, the results of a collection of five studies on these topics appear worth being published. A rheumatology department. The first study was a retrospective comparison of sciatica (145 patients) and femoral neuralgia (63 patients). The second study was a retrospective study concerning 107 patients with sciatica observed in a second different period. A third and a forth retrospective studies were carried out on 38 femoral neuralgia and 69 brachial neuralgia patients. The fifth study was a prospective cohort study on patients with sciatica. As there are no diagnosis criteria for non specific neuralgias, the diagnosis was based on seniors’ opinion. Neuralgia due to specific causes were carefully excluded. As there are no relevant outcomes measures specially dedicated to idiopathic acute root pain, the full recovery of root pain was used as end point. The kinetics of sciatica and of femoral neuralgia recoveries are related. Plotted as neuralgia survival sciatica as well as femoral neuralgia exhibited a decreasing, exponential kinetics curve. Half sciatica disappear each 6 to 7 weeks. Half femoral neuralgia disappear each 5 to 6 weeks. The brachial neuralgia survival exhibited a more complex kinetics. These pilot studies, do not allow definitive conclusions. Nevertheless, given the scarcity of available data, they may be used as a factual basis for perfectly designed prospective inception cohort studies . KEY-WORDS (Index Medicus) : SCIATICA. NEURALGIA. EXTREMITIES. NATURAL HISTORY. KINETICS.
INTRODUCTION
L’histoire naturelle d’une maladie est celle de son évolution en l’absence de toute intervention médicale. Depuis les travaux descriptifs de de Sèze [1] sur la névralgie sciatique commune et sur son étiologie discale déjà pressentie par Alajouanine et Petit-Dutaillis [2, 3], confirmée par Mixter et Barr [4] et les travaux de Sicard [5], la nosologie de cette affection est bien connue. La métrologie des signes a été appréciée relativement récemment par Vroomen et coll [6]. Cependant, peu de travaux ont été menés sur l’évolution naturelle de cette affection non plus que de celle des névralgies crurale et cervico-brachiale. Le travail présenté ici a deux objectifs : d’une part, réaliser une revue systématique de la littérature internationale, d’autre part, rapporter une compilation de plusieurs études, leur confrontation et leur résultat.
REVUE SYSTÉMATIQUE DE L’ÉVOLUTION NATURELLE DES NÉVRALGIES COMMUNES DES MEMBRES
Méthodes
Recherche et localisation des articles
La revue bibliographique a été menée en s’inspirant des recommandations de Mulrow [7] [8].
Localisation des articles :
— par interrogation informatisée de la base internationale de données médicales Medline en croisant les mots clés suivants :
‘‘Natural History ’’, ‘‘ Natural Course ’’ et ‘‘ Clinical Course ’’, et aussi ‘‘ Prognosis ’’, ‘‘ Follow up ’’, ‘‘ Prospective Studies ’’ et ‘‘ Longitudinal Studies ’’ avec :
‘‘Sciatica ’’, ‘‘ Femoral Neuralgia/Neuritis ’’, ‘‘ Crural Neuralgia/Neuritis ’’ et ‘‘ Brachial Neuralgia/Neuritis ’’.
— par recherche d’éventuels autres articles pertinents par tous autres moyens ;
— par recherche des articles sur les critères de diagnostic et sur les outils d’évaluation des évolutions en utilisant une interrogation de la base Medline en croisant les termes ‘‘ Sciatica ’’, ‘‘ Femoral Neuralgia ’’ et ‘‘ Brachial Neuralgia ’’ avec les termes ‘‘ Diagnostic criteria ’’ et ‘‘ Outcome ’’.
Appréciation des articles
Les titres ont été analysés. Ceux qui n’étaient pas pertinents ont été éliminés. Les résumés ont été analysés et ceux qui paraissaient pertinents ont été retenus. Les articles correspondants ont été alors analysés.
Cette analyse avait prévu de se conformer aux recommandations et exigences méthodologiques pour les études d’évolution naturelle et qui ont été exposées par Sackett et coll [9] et Laupacis [10].
Résultats
La recherche a été peu productive. Un très grand nombre de publications confondent lombalgie et sciatique. Parmi les centaines de titres et plusieurs dizaines de résumés examinés, seule une dizaine a pu être envisagée et la lecture des articles correspondants n’a permis d’en retenir que quatre [11, 12, 13, 14].
Un travail de Weber et coll [11] de type ‘‘ cohorte ’’ prospective et incipiente (moins de 14 jours après le début) a étudié 208 patients atteints de radiculalgies L5 ou S1. La sciatique s’est améliorée de façon substantielle et rapide en 4 semaines et 2 % seulement des cas ont nécessité un traitement chirurgical.
Deux autres études apparentées de Weber [12, 13] répondent peu à la définition d’étude d’évolution naturelle. Les travaux de Bush et coll [14] n’y répondent pas non plus. Il ne s’agit pas de cohorte incipiente. Les résultats sous traitement conservateur (infiltrations épidurales de corticoïdes et anesthésique local), rapportent une amé- lioration des douleurs sur l’échelle visuelle analogique de 94 %. Les hernies avaient diminué ou disparu dans 76 % des cas et les protrusions dans 26 % des cas ; 14 % des patients ont du subir un traitement chirurgical.
Aucune étude ne permettait une authentique analyse de l’histoire naturelle des cruralgies et des névralgies cervico-brachiales.
Autres travaux analysés
Certains articles repérés tentaient de dégager des facteurs de pronostic tantôt sans y réussir [15, 16], tantôt en trouvant des facteurs défavorables [17] comme une durée
de la maladie de plus de 30 jours, une aggravation de la douleur en position assise, à la toux, à l’éternuement ou à l’effort, ou l’angle du signe de Lasègue [17]. Les caractéristiques tomodensitométriques de la hernie responsable ne semblent pas avoir de valeur pronostique [18] alors que la Résonance Magnétique Nucléaire semble à retenir [19], la hernie foraminale semblant avoir un pronostic défavorable, alors que la combinaison de la taille du canal et la morphologie de la hernie pourraient prédire une intervention chirurgicale [20].
Critères diagnostiques et les outils de mesure d’évolution
Aucun article définissant des critères diagnostiques n’a pu être repéré. Les instruments de mesure de l’évolution propres à la sciatique ne sont pas satisfaisants. Par exemple, l’échelle de Roland Moriss [21], conçue pour la lombalgie, est souvent utilisée pour la sciatique qui est une douleur radiculaire.
COMPILATION ET COMPARAISONS D’ÉTUDES D’INSPIRATION PERSONNELLE
Plusieurs études ont fait l’objet de thèses ou de mémoires [22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29] ou de données non publiées.
Patients et Méthodes
Les patients retenus étaient porteurs de radiculalgies communes.
Les sciatiques ‘‘ non spécifiques ’’ ainsi recrutées sont habituellement en rapport avec une hernie discale intracanalaire. Les névralgies crurales, une fois les mêmes causes éliminées, sont souvent en rapport soit avec une hernie discale intracanalaire 14.5 % des cas, soit, plutôt avec une hernie discale foraminale 85.5 % des cas [31].
Mais d’autres cas restent inexpliqués. Les névralgies cervicobrachiales sont aussi admises comme d’origine discale.
Le diagnostic a été porté par des vétérans rhumatologues d’un service de rhumatologie s’intéressant de longue date à la pathologie rachidienne et radiculaire et examinant tous les patients selon un protocole identique.
Dans toutes ces études, l’évolution était jugée de façon binaire sur la persistance ou la disparition qui traduit la guérison de la douleur radiculaire (voir discussion).
Inclusion dans l’étude
Tous les patients étaient retenus pour inclusion dans l’étude sur l’association des signes suivants :
— douleur radiculaire de topographie en rapport avec la 5ème racine lombaire (L ) 5 ou la 1ère racine sacrée (S ) pour la sciatique, de topographie L ou L pour la 1 3 4 cruralgie, signes neurologiques objectifs concordants avec l’atteinte de ces raci-
nes nerveuses et pour la névralgie cervicobrachiale (NCB) douleur selon le trajet d’une des racines, C6, C7 ou C8 (voire C5 ou D1), — présence d’une douleur à l’étirement radiculaire : signe de Lasègue pour la sciatique, signe du crural (ou signe de Léri) pour la névralgie crurale, ou douleur provoquée par la combinaison d’une inclinaison du cou avec une traction sur le membre supérieur en rétropulsion pour la NCB, — reproduction de la douleur radiculaire par la pression latéro-vertébrale à la zone d’émergence radiculaire (signe de la sonnette), — signes rachidiens assez spécifiques (attitude antalgique, douleur reproduisant la radiculagie par mobilisation du rachis lombaire ou cervical dans une ou deux directions préférentielles), — début soudain (pouvant être précédé de lumbago ou de torticolis aigu).
Exclusion de l’étude
Étaient exclues de l’étude les radiculagies dites spécifiques ou ‘‘ secondaires ’’ en rapport avec : tumeurs, malignes ou bénignes, spondylodiscite, spondylarthrite, les radiculalgies par sténose acquise du canal lombaire ( C laudication R adiculaire
I ntermittente par ST énose A cquise du canal L ombaire pour laquelle nous proposons l’acronyme
CRISTAL ) et les algies relevant de troubles somatoformes.
Résultats des différentes études
Première étude
Les résultats de la comparaison de l’évolution naturelle des névralgies sciatiques et crurales essentielles chez des patients hospitalisés [22] sont rapportés dans les deux tableaux I et II.
TABLEAU I. — Nombre de névralgies sciatiques ‘‘ survivantes ’’ en fonction du temps (de 3 en 3 semaines).
Névralgies sciatiques : étude rétrospective sur 145 patients [22]
Temps en semaines 1 3 6 9 12 ≥ 12 Radiculalgies survivantes*
145 117 69 50 45 10 NG
Pourcentage 100,0 80,7 47,6 34,5 31 6,9 *Le terme ‘‘ survivantes ’’ indique que les sciatiques sont encore en évolution.
NG = non guéris.
TABLEAU II. — Nombre de radiculalgies curales ‘‘ survivantes ’’ en fonction du temps.
Névralgies sciatiques : étude rétrospective sur 63 patients [22]
Temps en semaines 1 3 6 9 12 ≥ 12 Radiculalgies survivantes*
63 53 28 12 11 1 NG
Pourcentage 100,0 84,1 44,4 19,0 17,5 1,6 *Le terme ‘‘ survivantes ’’ indique que les sciatiques sont encore en évolution.
NG = non guéris.
Deuxième étude
Ce travail rétrospectif [23] a porté sur un autre groupe de patients atteints de sciatique, hospitalisés ou consultants, suivis pendant une année consécutive Le groupe étudié était composé de 149 patients. Le tableau III en fournit la composition.
Les données numériques des 107 cas d’évolution naturelle sont reportées dans le tableau IV.
TABLEAU III. — Répartition de l’évolution naturelle et traitements dans le groupe [23].
Évolution naturelle 107 Intervention chirurgicale 19 Chimionucléolyse 5 Données manquantes 18 (12 %) TABLEAU IV. — Nombre de névralgies sciatiques ‘‘ survivantes ’’en fonction du temps.
Névralgies sciatiques : étude rétrospective sur 107 patients [23]
Temps en semaines 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 12 14 16 18 23 27 52 Radiculalgies 107 105 93 82 76 74 68 64 52 50 46 35 33 26 21 14 7 NG survivantes Pourcentage 100 98,1 86,9 76,6 71 69,2 63,6 59,8 48,6 46,7 43,0 32,7 30,8 24,3 19,6 13,1 6,5 *Le terme ‘‘ survivantes ’’ indique que les sciatiques sont encore en évolution.
NG = non guéris.
Informations complémentaires sur d’autres travaux rétrospectifs apparentés
Une thèse [24] rapportait le faible nombre des interventions pour cruralgie : 34 comparées aux 3500 interventions pour sciatique pendant la même période et dans le même service de neurochirurgie.
Deux thèses [25, 27] n’arrivaient pas à individualiser de facteurs nettement corrélés à la nécessité du traitement chirurgical de la sciatique si ce n’est un signe de Lasègue plus sévère et un volume important de la hernie [27]. Il n’existait pas non plus de corrélation nette avec le taux de protéinorrachie [26].
Troisième et quatrième études
Ces études rétrospectives [28, 29] consacrées aux névralgies crurales [28] et cervicobrachiales [29] montrent les résultats suivants :
Névralgies crurales observées sur 1 an : population globale : 38 patients, hospitalisés 20, consultants 18, hommes 10, femmes 28. Les guérisons sont survenues dans des délais indiqués dans le tableau V.
TABLEAU V. — Nombre de névralgies crurales ‘‘ survivantes ’’en fonction du temps.
Névralgies crurales : étude rétrospective sur 38 cas [28]
Temps en semaines 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 13 14 15 16 19 22 Radiculalgies 38 36 30 24 21 17 15 11 10 8 7 5 4 3 2, 0 1 0 survivantes Pourcentage 100 94,7 78,9 63,2 55,3 44,7 39,5 28,9 26,3 21,1 18,4 13,2 10,5 7,9 5,3 2,6 *Le terme ‘‘ survivantes ’’ indique que les sciatiques sont encore en évolution.
Névralgies cervico-brachiales observées sur 2 ans. Population globale : 69 patients, hospitalisés 24, consultants 45, hommes 37, femmes 32 ; age moyen 51.1 ans, extrêmes 17-87 ans. Les guérisons sont survenues dans des délais indiqués dans le tableau VI.
Il s’agit dans cette série d’évolution naturelle authentique ; aucun des malades de cette série n’ayant eu besoin de cure radicale chirurgicale.
TABLEAU VI. — Nombre de radiculalgies ‘‘ survivantes ’’en fonction du temps.
Névralgies cervico-bracchiales (NCB) : étude rétrospective sur 69 patients [29]
T. semaines 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 14 15 20 23 27 31 41 Radiculalgies 69 66 60 54 40 31 22 20 17 13 12 11 10 9 8 7 3 1 0 survivantes Pourcentage 100 95,7 87,0 78,3 58,0 44,9 31,9 29,0 24,6 18,8 17,4 15,9 14,5 13,0 11,6 10,1 4,3 1,4 *Le terme ‘‘ survivantes ’’ indique que les sciatiques sont encore en évolution.
Cinquième étude : prospective
Ce travail (étude pilote non publiée) avait été conçu initialement pour rechercher les facteurs prédictifs d’une évolution sévère ou prolongée et nécessitant une éventuelle intervention chirurgicale. De tels facteurs prédictifs n’ont pu être définis. De ce fait l’étude n’avait pas été publiée. Elle a été reprise pour exploiter les données factuelles sur l’évolution naturelle qui y étaient contenues : tableaux VII et VIII.
Remarque : aucun patient n’a été perdu de vue TABLEAU VII. — Nombre de radiculalgies ‘‘ survivantes ’’ en fonction du temps en semaines.
Névralgies sciatiques : étude prospective sur 77 patients (non publiée)
Temps en semaines 1 3 5 7 9 11 16 Radiculalgies survivantes*
77 57 49 37 26 21 8 NG
Pourcentage 100,0 74,0 63,6 48,1 33,8 27,3 10;4 *Le terme ‘‘ survivantes ’’ indique que les sciatiques sont encore en évolution.
NG = non guéris.
TABLEAU VIII. — Sciatiques opérées ou ayant subi une chimionucléolyse (étude non publiée).
Intervention Chimionucléolyse chirurgicale 4 patients 35 patients Date de l’intervention en semaines 10 15 20 25 > 28 Dates non précisées Nombre d’interventions 9 5 2 11 8 Rapprochements des résultats
Ce rapprochement n’a été réalisé que récemment. Les raisons de ce rapprochement résident dans la conjonction de la carence persistante de données pertinentes publiées et de ce fait l’idée d’exploiter les résultats obtenus dans les travaux détaillés [22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29]. Ces travaux avaient été inspirés essentiellement par le souci de trouver une orientation vers d’éventuels facteurs prédictifs de l’évolution.
Cet objectif n’a pu être réalisé [25, 26, 27]. D’autres que nous [15, 16, 17, 18, 19, 20] se sont attachés au même problème avec des résultats peu concordants.
Nous avons alors voulu explorer une autre hypothèse, suggérée par la ressemblance des courbes de ‘‘ survies ’’ assez régulières. C’était que la persistance de chaque type de radiculalgie obéissait à une cinétique spécifique.
Analyse mathématique des courbes de ‘‘ survie ’’ des radiculalgies
Chacune de ces données factuelles a donné lieu à la recherche d’une courbe de tendance la plus conforme en utilisant les programmes d’analyse du logiciel Excel de Microsoft avec calcul simultané de la valeur R2 du coefficient de détermination. Au terme de ces analyses les courbes de tendance se rapprochant au mieux des données factuelles et affectées des coefficients de détermination les plus élevés ont été retenues.
Résultats
Cette analyse suggère fortement des cinétiques très particulières (Figures 1, 2, 3, 4 et 6, Tableau IX).
TABLEAU IX. — Résultats des analyses de survie des névralgies des membres. × = nombre de survie, y = temps en semaines.
Auteurs (Réf) Sciatiques (R2) Cruralgies (R2) Mas (22) y = 173,21e-0,1134x (0,953) y = 94,58e-0,1783x (0,951) Le Goux (23) y = 126,09e-0,0805x (0,993) Etude prospective (30) y = 103,09e-0,141x (0,976) Guivarc’h (28) y = 67,18e-0,1976x (0,988)
FIG. 1. — Cinétique de guérisons des sciatiques [22].
FIG. 2. — Cinétique de guérisons des sciatiques [23].
FIG. 3. — Cinétique de guérisons des cruralgies [22].
FIG. 4. — Cinétique de guérisons des cruralgies [23].
FIG. 5. — Cinétique de guérisons des név. cervico-bracchiales [29].
FIG. 6. — Cinétique de guérisons des sciatiques — Étude prospectives (non publiée).
Sciatiques
Les trois courbes de tendance de survies des sciatiques (Figures 1,2 et 6) ont une parenté très nette objectivant une cinétique exponentielle. Les coefficients de détermination sont remarquablement élevés. Les valeurs respectives de R2 sont de 0.953 (Figure 1), 0.993 (Figure 2) et 0.976 (Figure 6). Une détermination de la demi-vie de ces cinétiques fournit les chiffres respectifs suivants : 6,8 semaines, 6 semaines et 6,5 semaines.
Cruralgies
La cinétique des courbes de survie des cruralgies (Figures 3 et 4) est du même type, mais plus rapidement décroissante. Les coefficients de détermination sont élevés mais à un moindre degré que les précédents (R2 = 0.951 Figure 3, R2 = 0,988 Figure 4). Une détermination de la demi-vie de ces ‘‘ survies ’’ fournit les chiffres respectifs suivants : 5,3 et 5,4 semaines.
Névralgies cervico-brachiales
La cinétique de la courbe de survie des NCB (Figure 5) pose des problèmes d’interprétation. Il existe une irrégularité de la courbe. Il est possible que cela traduise une hétérogénéité des névralgies cervico-brachiales (voir discussion).
Dans tous les cas
La décroissance linéaire, testée simultanément, montrait une bien moins bonne congruence et un coefficient de détermination inférieur à celui des courbes exponentielles. Les autres courbes de tendance testées étaient très éloignées de la courbe factuelle.
Discussion
La carence persistante de données valables dans la littérature, l’analyse des résultats de nos études et surtout le rapprochement de leurs données ont fait apparaître une concordance des résultats assez remarquable, pour en justifier la publication, pouvant fournir ainsi des bases utiles à des travaux prospectifs.
Mais d’importantes réserves s’imposent • Les premières sont d’ordre conceptuel.
L’histoire naturelle d’une maladie est celle de son évolution en l’absence de toute intervention médicale. Des interventions la modifient-elle ? Des évaluations récentes de l’efficacité de beaucoup de traitements dits ‘‘ conservateurs ’’ des névralgies communes et particulièrement de la sciatique [31] ont montré le peu d’efficacité de la plupart des mesures médicales, y compris du repos [32]. Seules les infiltrations épidurales semblent avoir un effet palliatif mais transitoire et n’influencent pas le taux des interventions chirurgicales [33, 34]. Par contre la cure chirurgicale de la
hernie discale met fin à l’évolution naturelle de la sciatique en cours. C’est une évidence confirmée par les travaux de Weber [12], et les résultats sont aussi bien obtenus par microdiscectomie que par la voie classique [35]. Une modification de l’évolution naturelle est réalisée à un moindre degré par la chimionucléoyse [36] [37].
Pour connaître l’histoire naturelle, on ne peut donc, désormais, que faire une extrapolation à partir des connaissances acquises sur la population de sciatiques qui n’ont pas subi de traitement radical. Si un traitement médical efficace venait à être découvert, comme cela semble possible avec l’expérience préliminaire d’utilisation d’anti-TNFα [38], la connaissance de l’histoire naturelle conserve son intérêt pour fixer la date d’utilisation du produit.
• Les autres réserves sont d’ordre méthodologique À l’exception d’une, nos études étaient rétrospectives. Toutefois les constatations concordantes avec celles de l’étude prospective sont un argument en faveur d’une étroite parenté de cinétique. Ainsi, seule la reproductibilité assez stéréotypée des constatations est l’argument pour retenir les résultats de l’analyse mathématique de ces cinétiques. Pour la névralgie crurale on peut remarquer que les faits constatés sont en concordance avec les constatations déjà anciennes de S. de Sèze et coll [39] qui, dans leur description princeps, avaient noté sa ‘‘ guérison spontanée en quelques semaines ’’. Seul un travail prospectif, respectant une méthodologie satisfaisante [9, 10] pourra apporter la preuve des hypothèses suggérées à partir des données factuelles précédentes. Pour être satisfaisante l’étude doit porter sur des cohortes incipientes et des groupes strictement homogènes de patients. Les définitions ne peuvent se contenter d’être basées sur l’absence de causes spécifiques. La racine atteinte doit être précisée. La disparition totale et persistante de la douleur radiculaire, appréciée avec les précautions adéquates d’insu, doit être l’élément de jugement final ; à l’exclusion des autres manifestations neurologiques, des séquelles dysesthésiques non évolutives, des manifestations algiques purement rachidiennes et de l’incapacité qui relève des composantes soit lombalgique soit psycho-socioculturelle.
Tentatives d’explication des cinétiques observées
La cinétique exponentielle s’observe dans un certain nombre de phénomènes biologiques naturels. Elle est invoquée dans la croissance des tumeurs et observée dans l’histoire naturelle du cancer de la prostate [40]. Elle a été constatée dans la croissance des anévrysmes aortiques [41]. Mais nous n’avons pu trouver aucune référence d’observation d’une cinétique exponentielle décroissante en clinique.
Pour la cinétique de la guérison de la névralgie cervico-brachiale on peut se demander s’il n’existe pas une coexistence de cinétiques différentes. Les différences observées entre névralgies sciatiques et crurales suggèrent une cinétique propre à chaque racine, il faudrait aussi s’assurer que des affections méconnues, par exemple un syndrome de Parsonage et Turner, ne rendent pas hétérogène l’échantillon d’étude.
Conséquences conceptuelles et pratiques de ces constatations et de la confirmation éventuelle des données factuelles présentes :
• Sur le plan conceptuel Si des travaux prospectifs rigoureusement menés confirmaient ces résultats préliminaires cela poserait des problèmes théoriques ardus d’explication de la cinétique exponentielle de la guérison d’une population.
• Sur le plan pratique La confirmation pourrait aider grandement pour la prise de décision thérapeutique.
— Pour ce qui est des sciatiques : on disposerait, désormais, de bases objectives pour les indications thérapeutiques. Ceci d’autant plus que la longueur d’évolution avant la discectomie semble altérer le pronostic post-opératoire [42].
— La cinétique plus rapide de la guérison de la névralgie crurale commune concorde avec une évolution naturelle favorable connue de longue date [39].
HOMMAGE
À Monsieur le Professeur L Auquier qui s’est constamment intéressé à la connaissance de l’évolution naturelle des affections rhumatismales.
REMERCIEMENTS
L’auteur adresse ses remerciements aux ‘‘ seniors ’’ : le Professeur J.M. Le Parc et les Docteurs J. Chabot, A. Cohen de Lara, J. Limon, J.R. Siaud et aux médecins qui ont accompli les études, thèses ou mémoires sur les névralgies des membres : P. Bonnissent, D. Dabout, C. Fortin-Hervier, Y. Guivarc’h, B. Haettich, P. Legoux .M. J. MasCompain.
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DISCUSSION
M. Georges SERRATRICE
La thérapeutique : soit repos et antalgiques, soit anti-inflammatoires stéroïdiens ou non, a-t-elle été prise en compte dans cette étude ? L’histoire naturelle, très différente, des radiculalgies du membre supérieur ou du membre inférieur est-elle influencée par des facteurs mécaniques ou inflammatoires selon les cas ?
La thérapeutique n’a pas été prise en compte. Toutefois les évaluations récentes de l’efficacité de beaucoup de traitements dits ‘‘ conservateurs ’’ de la sciatique ont montré le peu d’efficacité de la plupart des mesures médicales, y compris du repos [32]. Seules les infiltrations épidurales semblent avoir un effet palliatif mais transitoire et n’influencent pas le taux des interventions chirurgicales [33, 34]. L’analyse de la courbe des cinétiques de guérison des névralgies des membres supérieurs présente une inflexion qui suggère une guérison particulière pour un groupe distinct de ces névralgies. Les délais de guérison de ce groupe se répartissent autour d’un pic vers la sixième semaine. Cela ne pourra être confirmé que par une étude prospective complémentaire. La seule hypothèse qui peut être mise en avant, pour l’instant, est qu’il puisse s’agir de syndrome de Parsonage et Turner auquel manquerait l’amyotrophie caractéristique des formes classiques de ce syndrome.
M. Louis AUQUIER
Existe-t-il des courbes évolutives comparables en pathologie, par exemple dans la durée de cicatrisation des plaies dont la première étude appartient à Alexis Carrel ?
Je n’ai pas trouvé de références de telles courbes dans la littérature médicale des trois dernières décennies ; mises à part les références que j’ai citées concernant les croissances exponentielles décrites pour certains cancers de la prostate et anévrysmes aortiques.
M. Georges DAVID
Les essais thérapeutiques, qui maintenant comportent des groupes témoins, n’étaient-ils pas utilisables pour enrichir vos données ?
Les essais thérapeutiques ne donnent qu’une idée de ce qui survient dans le groupe témoin pendant la période de l’essai. Mais ils ne permettent pas une description de l’histoire naturelle des affections qui doit porter sur l’évolution complète de celles-ci jusqu’à leur terme. De plus ils ne comportent habituellement pas d’éléments permettant de définir des facteurs prédictifs.
M. Pierre RONDOT
L’examen du liquide céphalo rachidien a-t-il été fait dans ces deux séries : névralgie cervico brachiale et sciatique ? Dans l’affirmative, ce résultat a-t-il une valeur au point de vue pronostic ?
Cette étude a été conduite [26]. Elle n’a permis aucune corrélation ni facteur prédictif tirés de la protéinorrachie.
*Membre de l’Académie nationale de médecine — 16, rue Bonaparte — 75272 Paris cedex 06. Tirés-à-part : Professeur Jean-Baptiste PAOLAGGI, à l’adresse ci-dessus. Article reçu le 17 juin 2003, accepté le 20 octobre 2003.
Bull. Acad. Natle Méd., 2003, 187, no 9, 1631-1647, séance du 2 décembre 2003