Résumé
La loi relative à la bioéthique du 2 août 2021 donne la possibilité à toute personne majeure de pouvoir conserver ses gamètes, en absence d’indication médicale, pour une utilisation ultérieure à son profit. Cette disposition soulève de nombreuses questions pratiques. Le prélèvement de gamètes étant bien plus simple chez l’homme et l’intérêt d’une telle conservation étant discutée, la conservation des ovocytes sera principalement abordée dans ce travail. Concernant l’âge de la femme en bénéficiant, un équilibre est nécessaire entre un âge trop précoce qui ferait apparaître cette conservation comme inutile et un âge trop tardif qui rendrait la technique non efficiente. La question du nombre de ponctions ovariennes se pose à la lumière du nombre d’ovocytes nécessaires pour une chance raisonnable d’avoir un enfant. Le caractère invasif de la méthode impose un bilan rigoureux afin de prévenir les potentiels effets indésirables et ce d’autant plus qu’il n’y a pas d’indication médicale. La question de l’information est d’intérêt majeur dans la mesure où les contraintes et limites de la méthode doivent être explicitées afin de ne pas donner de faux espoirs aux femmes. Si la loi prévoit un suivi de la conservation et, à l’arrêt de celle-ci, une requalification des gamètes notamment vers le don, sa mise en place n’apparaît pas simple. Le nombre de femmes recourant à cette méthode ne peut être qu’hypothétique mais si seulement 5 à 10 % des femmes de 30 ans s’orientent vers la conservation cela imposera des moyens supplémentaires pour les centres pour répondre à la demande.
Summary
The new bioethics law of August 2, 2021 gives any adult the possibility of preserving his or her gametes, in the absence of medical indication, for later use for his or her own benefit. This provision raises many practical questions. As gamete retrieval is much simpler in men and the interest of such conservation is discussed, oocyte conservation will be mainly addressed in this work. Regarding the age of the woman benefiting from it, a balance is necessary between a too early age, which would make this conservation useless, and a too late age, which would make the technique inefficient. The question of the number of ovarian punctures arises in the light of the number of oocytes necessary for a reasonable chance of having a child. The invasive nature of the method requires a rigorous assessment in order to prevent potential undesirable effects, especially when there is no medical indication. The question of information is of major interest insofar as the constraints and limits of the method must be made explicit in order not to give women false promises. Although the law provides for a follow-up of the conservation and, when it is stopped, a requalification of gametes, in particular towards donation, its implementation does not appear to be easy. The number of women using this method can only be hypothetical, but if only 5 to 10% of 30-year-old women opt for conservation, this will require additional resources for the centers to respond to the demand.
Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2022.01.006
Accès sur le site EM Consulte
Bull Acad Natl Med 2022;206:405-11. Doi : 10.1016/j.banm.2022.01.006