Séance thématique Maladie de Parkinson
Recent advances in Parkinson’s disease
Conclusion
Pierre RONDOT Le dernier exposé illustre les progrès récents de la thérapeutique de la maladie de Parkinson. Jamais auparavant le traitement chirurgical n’avait amélioré un des symptômes les plus éprouvants, l’akinésie. Quand on y parvenait grâce au traitement médical, c’était au prix de doses élevées de levodopa, favorisant des complications, en particulier les fluctuations d’efficacité. Un important progrès a donc été réalisé. Néanmoins cet optimisme mérite d’être nuancé pour deux raisons.
Bien que les formalités administratives soient actuellement moins lourdes qu’auparavant, comme vient de le dire le professeur Benabid, il est extrêmement regrettable que, de la consultation à l’intervention chirurgicale, les délais se chiffrent actuellement encore en nombreux mois, voire en années, au risque de laisser une situation précaire devenir inaccessible à la chirurgie. Il est donc tout à fait urgent de chercher à raccourcir de tels délais. Le deuxième tempérament à l’optimisme précédent tient à notre connaissance encore imprécise des mécanismes physiopathologiques qui rendent la stimulation d’une cible, en l’occurrence le corps de Luys, préférable à d’autres. Il serait important, maintenant que l’on dispose de modèles de maladie de Parkinson, de préciser avec plus de rigueur le pourquoi de cette efficacité pour mieux analyser la nature du handicap moteur de la maladie de Parkinson.
L’avancée dans le domaine de la biochimie est incontestable, des protéines ont été isolées dont les mutations sont responsables de certaines formes héréditaires de maladie de Parkinson : alpha synucléine, parkine, protéine tau accumulées dans les neurones nigro-striées, pourraient être la cause de leur destruction. Mais quelle est la cause de ce stockage intempestif ? Qu’en est-il des formes sporadiques de maladie de Parkinson, les plus nombreuses qui ne présentent pas les mutations des formes héréditaires, malgré des phénotypes semblables.
Les progrès des trente dernières années dans la connaissance et le traitement de la maladie de Parkinson ont donc multiplié les interrogations, tout en facilitant l’accès aux voies complexes de la motricité. Mais la thérapeutique dont nous disposons,
qu’elle soit médicale ou chirurgicale, ne fait que pallier un déficit dû à la destruction des cellules nigériennes dont le traitement préventif fait encore cruellement défaut.
Un espoir est apparu récemment : un facteur neurotrophique, le « glial cell linederived neurotrophic factor » (Brundin, 2002) s’est révélé capable de restaurer en partie la dopamine après sa déplétion expérimentale provoquée par le MPTP. Cette orientation nous paraît d’un très vif intérêt pour les recherches futures qui devraient permettre enfin d’élucider le problème fondamental concernant la cause de cette maladie.
La Maladie de Parkinson est, après la maladie d’Alzheimer, la plus fréquente des affections dégénératives du système nerveux central : après 70 ans sa fréquence augmente de 0,6 à 3,6 %.
Un nouveau traitement chirurgical améliore considérablement les formes graves, mais les délais entre la consultation et l’intervention se comptent encore en nombreux mois. Il serait donc important de les raccourcir de façon à ne pas laisser s’installer un état irréversible.
Des progrès récents dans l’étude des formes familiales ont permis de mettre en évidence des mutations dans des protéines, en particulier l’alpha-synucléine, qui surchargent les cellules de la substantia nigra et sont vraisemblablement la cause de leur destruction, à l’origine de la maladie de Parkinson.
Les traitements médicaux et chirurgicaux actuels, quelle que soit leur efficacité, ne sont que palliatifs. Il est donc essentiel pour prévenir et guérir cette maladie de promouvoir la recherche pour établir si les formes sporadiques, les plus nombreuses, peuvent être rapprochées des formes héréditaires et pour déceler l’origine de l’accumulation de certaines protéines qui conditionnent la destruction des neurones.
Bull. Acad. Natle Méd., 2003, 187, n° 2, 323-324, séance du 18 février 2003