Conclusion
Conclure une séance d’une telle densité est souvent un exercice difficile. En l’occurrence, ce n’est pas le cas. Il est aisé de féliciter les orateurs pour l’excellence de leurs présentations tant sur le fond que sur la forme. Il est agréable pour le comité d’interface Académie nationale de médecine/Académie des sciences, organisateur de cette réunion, de constater combien les thématiques choisies avaient intéressé comme l’ont prouvé l’importance de la participation et le nombre des questions pertinentes qui ont été posées.
Enfin si l’on, veut bien me le permettre voici la réflexion que cette réunion m’a inspirée.
J’ai eu la confirmation éclatante de l’extraordinaire symbiose existant actuellement entre sciences et médecine. Les immenses progrès réalisés, par exemple dans l’élucidation des mécanismes responsables des troubles du diabète de type I ou en thérapie génique découlent à l’évidence de l’utilisation des techniques ultra modernes développées par les biologistes moléculaires, les généticiens ou les chercheurs en informatique. Mais à l’inverse on voit parfaitement combien la pratique médicale a aidé à la construction de ces outils, par exemple en amenant d’irremplaçables marqueurs aux décrypteurs du génome et bien plus en ouvrant à la recherche de nouvelles pistes que les résultats des recherches fondamentales n’avaient pas décelées. Il en est ainsi de l’étude de certains patients atteints de cancer, études qui ont amené à la découverte chez les êtres supérieurs de gènes suppresseurs qui n’étaient décrits que chez les monocellulaires. Il en est de même en ce qui concerne la constatation médicale que chez les paires de jumeaux homozygotes issus de familles à risque de diabète de type 1, dans seulement 40 % des cas les deux jumeaux seraient atteints. Ici, les concepts actuels de la génétique ne peuvent pas répondre, ce qui ouvre un boulevard à de futurs iconoclastes.
Je suis donc intimement convaincu que du dialogue poursuivi entre recherche fondamentale et observation clinique naîtront de nouvelles et immenses avancées.
Bull. Acad. Natle Méd., 2005, 189, no 5, 801, séance du 10 mai 2005