À l’occasion de la Journée mondiale contre les mutilations féminines, l’Acadé- mie nationale de médecine réitère son appel 1 aux membres des professions de santé pour combattre ce qui doit être considéré comme un crime contre l’humanité.
Les recommandations de l’Académie, prises à l’unanimité le 13 juin 2004, restent d’actualité.
Elles s’adressent en priorité au corps médical qui doit se sentir davantage concerné par ce fléau, y penser, en apprécier les risques et en rechercher les conséquences, de manière à l’éradiquer.
Les médecins peuvent prévenir, signaler, voire réparer.
Le corps médical doit être conscient que l’obligation de signalement est la seule véritable action de prévention utile et qu’elle est de son ressort. Il appartient aussi en priorité aux médecins de se convaincre qu’une telle mutilation, par les conséquences immédiates et lointaines qu’elle comporte, douloureuses, invalidantes, souvent mortelles, est absolument intolérable.
L’invocation de la coutume ou des traditions ne saurait en rien justifier. Cette pratique, qui doit être formellement condamnée et rejetée comme attentatoire à l’intégrité et à la santé d’êtres humains, ainsi qu’à la dignité de la personne.
L’Académie souligne la pertinence des dispositions juridiques et administratives prises sur le territoire français ou concernant les ressortissantes françaises, quel que soit leur âge, et demande qu’elles soient strictement appliquées.
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L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 31 janvier 2006, a adopté le texte de ce communiqué à l’unanimité.
* Membre de l’Académie nationale de médecine 1. 2001 : premier colloque organisé à l’Académie natonale de médecine, à l’initiative de l’ONG Equilibres & Populations. – 2004 : deuxième colloque conjointement avec cette ONG et l’Institut Théramex Bioéthique, Santé de la Femme et Société, à l’issue des travaux d’un groupe associant des membres de l’Académie et des personnalités engagées dans ce combat.
Bull. Acad. Natle Méd., 2006, 190, no 1, 237-238, séance du 31 janvier 2006