Communication scientifique
Séance du 24 avril 2018

Vésicules extra cellulaires : nouveaux agents thérapeutiques pour la réparation cardiaque ?

MOTS-CLÉS : Vésicules extra-cellulaires. Exosomes. Procédures de chirurgie cardiaque. Thérapie cellulaire et tissulaire
Extracellular vesicles: new therapeutic agents for cardiac repair ?
KEY-WORDS : Extracellular Vesicles. Exosomes. Cardiac Surgical Procedures. Cell- and Tissue-Based Therapy

Philippe MENASCHÉ*

L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt en relation avec le contenu de cet article.

Résumé

Au cours des dernières années, la thérapie cellulaire a été progressivement reconnue comme une option thérapeutique dans de nombreuses et diverses pathologies. Toutefois, alors que le mécanisme d’action initialement présumé était un remplacement des cellules pathologiques du tissu ciblé par les cellules greffées, il est aujourd’hui communément admis que l’effet thérapeutique est principalement paracrine et donc médié par les facteurs sécrétés par les cellules et l’activation consécutive de voies de réparation endogènes. La plupart de ces facteurs sont regroupés dans les vésicules extra-cellulaires, nanoparticules produites par toutes les cellules de l’organisme et qui jouent un rôle clé dans la communication inter-cellulaire. De nombreux travaux ont ainsi montré que le bénéfice des cellules transplantées pouvait être reproduit par les vésicules qu’elles sécrètent, ouvrant ainsi la voie à un nouveau concept de thérapie a-cellulaire où les cellules ne sont plus transplantées directement mais servent uniquement in vitro à la production du sécrétome qui sous-tend leurs effets et deviendrait le produit thérapeutique administré au patient. Même si les problèmes translationnels à régler restent nombreux, les avantages pratiques de tels médicaments biologiques laissent supposer qu’ils trouveront une place dans l’arsenal des traitements visant à la réparation tissulaire.

Summary

Over the past years, cell therapy has been progressively recognized as a possible therapeutic option for several and different diseases. However, whereas its mechanism of action was initially considered to be the replacement of the dysfunctional host cells by the grafted ones,  it is now increasingly admitted that the therapeutic benefit is predominantly paracrine and thus mediated by the release of cell-derived factors and the subsequent activation of endogenous repair pathways. Most of these factors are clustered in extracellular vesicles which are nanoparticles secreted by all the cells in the body and play a key role in intercellular communication. Several studies have shown that the benefits of cells could be recapitulated by the vesicles they release, thereby paving the way for an a-cellular therapy whereby cells are no longer directly transplanted but serve as in vitro producers of the secretome underpinning their effects and which would thus become the therapeutic product delivered to the patient. Even though several translational issues still need to be addressed, the practical advantages of these biological medicines over their parent cells make likely that they will find a place in the armamentarium of therapies aimed at tissue repair.

* Service de chirurgie cardiovasculaire ; Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité ; INSERM U-970, Hôpital Européen Georges Pompidou 20, rue Leblanc 75015 Paris, France. E-mail : philippe.menasche (a) aphp.fr

Bull. Acad. Natle Méd., 2018, 202, nos 3-4, 755-769, séance du 24 avril 2018