Résumé
Avec près de 54 000 nouveaux cas par an en France, le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme et est la troisième cause de décès par cancer. De nos jours, le diagnostic précoce du cancer de la prostate se fait par un dosage sanguin du marqueur Prostate Specific Antigen (PSA) et un toucher rectal. Cependant, le diagnostic repose sur les biopsies prostatiques qui peuvent être sources d’infection (moins de 5 % de risque) et peuvent être négatives dans 55 % des cas. La recherche de nouveaux marqueurs plus robustes est donc nécessaire. Le séquençage haut débit du génome et du transcriptome humains combinés aux analyses bio-informatiques ont complètement changé la compréhension de l’organisation du génome. Il s’avère que seul 2 % du génome est transcrit en ARNm codant pour des protéines, 66 % synthétise des ARN non codants dont font partie les longs ARN non codants (lncRNA). Ces ARN, de plus de 200 nucléotides, sont spécifiques d’une cellule ou d’un tissu donné et peuvent avoir des fonctions oncogéniques ou suppressives de tumeurs. Ils peuvent également être des biomarqueurs diagnostiques, pronostiques et des cibles thérapeutiques en cancérologie. Parmi les différentes classes de lncRNA, les transcrits antisens (aslncRNA), codés par le brin d’ADN complémentaire à celui d’un ARN messager, sont les moins décrits. Nous avons identifié, par séquençage haut débit, de nombreux aslncRNA non annotés dont trois d’entre eux sont très significativement augmentés dans les tumeurs de prostate en comparaison à des tissus prostatiques normaux. Nos résultats ont été validés, par la technique d’hybridation (NanoString) sur une cohorte de 166 tumeurs et une étude préliminaire sur des urines de patients atteints de cancer de la prostate semble très prometteuse. Notre objectif est de développer un test urinaire spécifique, non invasif, précoce, rapide et robuste qui permettrait de diagnostiquer le cancer de la prostate ou d’orienter avec beaucoup plus de pertinence les patients vers des biopsies.
Summary
With nearly 54,000 new cases per year in France, prostate cancer is the most common cancer in men and is the third leading cause of cancer deaths. Nowadays, the early diagnosis of prostate cancer is done by a blood test of the Prostate Specific Antigen marker (PSA) and a digital rectal examination. However, the diagnosis is based on prostate biopsies that can be sources of infection (less than 5% risk) and can be negative in 55% of cases. The search for new, more robust markers is therefore necessary. High-throughput sequencing of the human genome and transcriptome combined with bioinformatics has completely changed understanding of the genome’s organization. Only 2% of the genome is transcribed into proteins-encoding mRNA, 66% into non-coding RNA, including long non-coding RNAs (lncRNAs). These RNA, of more than 200 nucleotides, are specific for a given cell or tissue and may have oncogenic or tumor suppressive functions. They can also be diagnostic and prognostic biomarkers and therapeutic targets in oncology. Among the different classes of lncRNA, the antisense transcripts (aslncRNA), encoded by the DNA strand complementary to that of a mRNA, are the least described. We have identified, by high-throughput sequencing, many non-annotated aslncRNAs, three of which were very significantly increased in prostate tumors compared to normal prostate tissues. This result has been validated by a hybridization technique (NanoString) on a cohort of 166 tumors and a preliminary study on urine from patients with prostate cancer seems very promising. Our purpose is to develop a specific, non-invasive, early, rapid and robust urinary test to diagnose prostate cancer or to direct patients to biopsies with much greater relevance.
L’article est disponible sur le site Science Direct édité par Elsevier-Masson : https://doi.org/10.1016/j.banm.2018.03.001
Discussion (Bull Acad Natl Med (2019) 203, 235-236) : https://doi.org/10.1016/j.banm.2019.04.003
Bull Acad Natl Med (2019) 203 , 186-192