Nationale de Médecine le dossier de la source « DORIS » (Neyrac les Bains, Meyras, Ardèche).
La Commission thermalisme a examiné le dossier le 23 mars 2004, sous la Présidence de Monsieur le Professeur Boudène.
Les ressources thermales du site ont été exploitées avec deux points de pompage de faible profondeur jusqu’en 1990.
A cette époque, des fluctuations saisonnières en débit et en minéralisation les avaient fait abandonner.
Après une étude hydrogéologique : un nouveau forage permettrait d’utiliser des eaux extraites entre 38 et 42 mètres de profondeur, mais des pompages d’essai à débit 40 m3 par heure ont provoqué un tassement des terrains et une instabilité de l’établissement thermal.
Après révision, les pompages effectués entre le 28 novembre 1995 et le 23 mars 1996 avec un débit limité à 10 m3/h se sont avérés compatibles avec la sécurité du site « DORIS ».
Les difficultés rencontrées sont expliquées par les données géologiques :
volcanisme récent et mouvements tectoniques fissurant le socle cristallin de telle sorte que les forages rencontrent trois nappes d’eau, une superficielle, pluviale, peu minéralisée, une intermédiaire recevant des eaux profondes et superficielles, une plus profonde, de type volcanique, fortement minéralisée et contenant du gaz carbonique.
La source « DORIS » est assez profonde pour être peu sensible aux variations climatiques sauf en cas de pompage important et continu.
Après avoir réalisé un forage étanche, les spécialistes ont admis que la source pouvait fournir 10 m3/h d’eau à la température de 28.1° Ch.
La composition de l’eau indique une eau chlorurée, sulfatée sodique (1,5 g/litre de résidu sec, pas d’hydrogène sulfuré, ammonium 0,13 mg/l, arsenic 14 microgrammes/L, manganèse 2809 microgramme/L.
Les contrôles des pesticides, des hydrocarbures polycycliques sont satisfaisants. La pureté bactériologique a été vérifiée.
La teneur en radioéléments donne des résultats tolérables sauf pour l’activité volumique, bêta-totale qui est de 1,3 becquerel par litre au lieu de 1 (chiffre normalisé), le taux trouvé est sans danger pour l’être humain..
Le transport de l’eau après dégazage et deferrisation est effectué par une canalisation de type : qualité alimentaire. Le périmètre sanitaire à l’émergence est l’esplanade des bains où les activités susceptibles de compromettre la pureté de l’eau sont interdites.
Signalons enfin que la composition de l’eau de la source « DORIS » est très analogue à celle de l’ancienne source les Bains en période stable.
Les recommandations examinées par la Commission Thermalisme de l’Académie de Médecine sont les suivantes : l’exploitation de la source « DORIS » (Meyras, Ardèche) en tant que « eau minérale naturelle, à l’émergence, après transport à distance et après traitement » est autorisée .
L’exploitant devra vérifier le niveau piézométrique du site, surtout en période sèche et prévoir des seuils d’alerte en cas de dépassement du rabattement fixé à 3,5 m.
L’expertise AFSSA ayant émis des réserves sur la solidité de la cimentation et sur la durée du tube en acier ordinaire, l’exploitant devra vérifier la bonne tenue des moyens de protection de la ressource.
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L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 30 mars 2004, a adopté le texte de ce rapport à l’unanimité.
ACTES
DE L’ACADÉMIE NATIONALE DE MÉDECINE
Séance du 2 mars 2004
Présidence de M. Claude BOUDENE, président
ORDRE du JOUR
Communications
Jean-Paul BOUNHOURE (membre correspondant), Bruno FARAH, Jean FAJADET, Jean MARCO (clinique Pasteur — Toulouse).
Pronostic des syndromes coronariens aigus. Absence de différence en fonction du sexe.
Claude-Pierre GIUDICELLI (membre correspondant), Xavier CHANUDET (Hôpital d’Instruction des Armées Bégin — Saint-Mandé).
Le risque cardio-vasculaire
Communiqué
Roger NORDMANN, au nom de la commission V (troubles mentaux — toxicomanies) .
Consommation d’alcool, de tabac ou de cannabis au cours de la grossesse
Rapport
Henri LECLERC au nom de la commission XI (climatisme — thermalisme — eaux minérales)
Sur la demande d’autorisation d’exploiter en tant qu’eau minérale naturelle, après transport à distance, l’eau du captage « Lomega » situé sur la commune de JONZAC (Charente-Maritime)
Bull. Acad. Natle Méd., 2004, 188, no 3, 573-575, séance du 30 mars 2004