Rapport
Session of 11 juin 2002

Sur la demande d’autorisation d’exploiter en tant qu’eau minérale naturelle, à l’émergence, l’eau du captage « Christus » situé sur la commune de Saint-Paul-lès-Dax (Landes)

MOTS-CLÉS : eau minéralisée. saint-paul-lès-dax (landes). source christus.
An application to market water, collected at the source named ‘‘ Christus ’’ in Saint-Paul-lès-Dax (Landes), as a natural mineral water
KEY-WORDS : mineral waters.

C. Laroche

RAPPORT au nom de la Commission XI (Climatisme Thermalisme Eaux minérales) sur la demande d’autorisation d’exploiter en tant qu’eau minérale naturelle, à l’émergence, l’eau du captage « Christus » situé sur la commune de Saint-Paul-lès-Dax (Landes)

An application to market water, collected at the source named « Christus » in Saint-Paul-lès-Dax (Landes), as a natural mineral water

Claude LAROCHE Par lettre du 15 février 2002, le ministre de l’Emploi et de la Solidarité, sous-direction de la gestion des risques des milieux, bureau des eaux et aliments, sollicite l’avis de l’Académie nationale de médecine sur la demande d’autorisation d’exploitation, en tant qu’eau minérale naturelle, à l’émergence, l’eau du captage « Christus » situé sur la commune de Saint-Paul-lès-Dax (Landes).

La ville de Saint-Paul-lès-Dax possède l’agrément rhumatologie-phlébologie pour son activité thermale ; elle souhaite dynamiser l’activité thermale et profiter également de cette ressource pour réduire ses propres dépenses en énergie en alimentant un réseau de chauffage destiné à certaines installations communales. La ressource Christus sera exploitée à des fins thérapeutiques pour les indications de rhumatologie et de phlébologie reconnues par arrêté ministériel du 10 juin 1985. Un arrêté préfectoral a limité le débit de la source Christus à 60 m3/h et 300 000 m3/an.

Le forage, exécuté en 1993, est profond de 1 665 m. Sa conception et sa réalisation ont été prévues pour écarter les perturbations dues aux nappes d’eau traversées. Pour un débit de 60 m3/h, l’influence du pompage sur les autres ouvrages présents dans le secteur est limitée et la protection du captage a paru satisfaisante au Comité d’experts spécialisé « Eaux » de l’AFSSA (rapport du 11 décembre 2001).

Des prélèvements ont été pratiqués le 21 juin 1999 et le 14 décembre 1999 sous la direction du Laboratoire d’Etudes et de Recherches en Hydrologie de l’Agence française de Sécurité Sanitaire des aliments. La minéralisation totale est de 910,41 mg/l. L’eau émerge à 59,9° C, la composition chimique est de type sulfaté-sodique. La constance de la composition physico-chimique est satisfaisante à 6 mois d’intervalle. La recherche de traces de métaux ne fait pas apparaître de valeurs dépassant les seuils de qualité.

La recherche de composés organiques volatils et semi volatils, de pesticides organochlorés et d’autres hydrocarbures s’est avérée négative. Les analyses bactériologiques effectuées à l’émergence lors des deux prélèvements montrent que l’eau est indemne de toute contamination, sans détection de Pseudomonas aeruginosa ni de Legionella pneumophila . La Direction départementale des Affaires sanitaires et sociales (19 août 1998), la DRIRE (24 août 1998) et le Conseil départemental d’Hygiène (8 septembre 1998) ont émis des avis favorables.

Les analyses de radioactivités réalisées par l’OPRI ont pourtant montré la présence de radium 226 et de potassium 40, ainsi que des traces d’uranium et de radon 222. Compte tenu de sa teneur élevée en radium 226, cette eau ne devrait être utilisée pour la boisson que pendant les cures mais sans aucune restriction pour l’usage externe en thermalisme.

La Commission XI, réunie le 11 avril 2002 sous la présidence du Pr Claude Boudène, propose à l’Académie nationale de médecine d’émettre un avis favorable à la demande d’autorisation d’exploiter en tant qu’eau minérale naturelle, à l’émergence, l’eau du captage « Christus » situé sur la commune de Saint-Paul-lès-Dax tout en rappelant la restriction demandée par l’Agence Française de sécurité sanitaire des aliments concernant l’ingestion de cette eau, qui doit être réservée à la période de cure.

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L’Académie, saisie dans sa séance du mardi 11 juin 2002, a adopté ce rapport à l’unanimité.

Bull. Acad. Natle Méd., 2002, 186, no 6, 1083-1084, séance du 11 juin 2002