Communication scientifique
Session of 4 octobre 2022

Stratégies de prise en charge des azoospermies non obstructives relevant d’une atteinte testiculaire primitive

MOTS-CLÉS : Reproduction, Azoospermie, Prélèvement de sperme, Hormones, Cellules souches
Management of non-obstructive azoospermia related to primary testicular defect
KEY-WORDS : Reproduction, Azoospermia, Sperm retrieval, Hormones, Stem cells

J.N. Hugues*

L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

Résumé

Les azoospermies non obstructives concernent environ 10 % des hommes infertiles et relèvent en général d’une atteinte primitive du testicule. Malgré l’absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat, la réalisation d’un prélèvement chirurgical peut permettre d’en récupérer un nombre suffisant pour pratiquer une micro-injection d’ovocytes en vue d’une conception extra-conjugale. Cependant, dans environ la moitié des cas, le prélèvement chirurgical s’avère négatif, ce qui engendre chez le couple un sentiment de frustration et parfois de désespoir si le recours à un sperme de donneur n’est pas possible. L’objectif de cette revue est, dans un premier temps, de lister les facteurs qui participent à l’issue plus ou moins positive du prélèvement chirurgical : nous analyserons successivement les différentes méthodes de prélèvement chirurgical, le contexte clinique, hormonal, génétique et discuterons de l’intérêt des modèles prédictifs, potentiellement améliorables par le développement de l’intelligence artificielle. Puis, nous considèrerons les stratégies à envisager en cas d’échec du premier prélèvement chirurgical. Est-il légitime de proposer une seconde intervention ? Faut-il prescrire un traitement hormonal pour optimiser les chances de recueil positif ? Quelles sont les avancées que l’on peut attendre de l’utilisation des cellules souches de spermatogonies ? Certes, de nombreuses inconnues persistent dans l’analyse de ce processus complexe de division et de différenciation cellulaires que constitue la spermatogenèse. L’extrême hétérogénéité des tableaux cliniques explique, en partie, nos difficultés persistantes à prévoir l’issue du prélèvement testiculaire. Néanmoins, si celui-ci s’avère négatif, il est essentiel d’expliquer au couple les voies thérapeutiques actuelles et de l’accompagner dans son désir de conception extra-conjugale.

Summary

Non-obstructive azoospermia is reported in about 10% of infertile men and usually results from primary defects in testicular function. Despite the absence of spermatozoa within the ejaculate, surgical testicular extraction may allow to retrieve a sufficient number of spermatozoa which is subsequently micro injected into oocyte for couple conception. However, in about 50% of cases, sperm retrieval is negative and responsible for couple’s frustration and sometimes distress if sperm donation is not possible. The objective of this review is firstly to list the parameters involved in a successful procedure and to discuss their ability to predict the outcome. Methods of sperm retrieval, clinical, hormonal and genetic aspects will be discussed, as well as the performance of predictive models potentially improved by the recent progress in artificial intelligence. In the second part, therapeutic strategies will be addressed when sperm retrieval failed at the first attempt. Different options should be discussed with the couple: a repeated testicular sperm extraction with optimal techniques, a medical treatment to increase testosterone production and improve the chance of sperm recovery. Finally, cellular therapy via spermatogonial stem cells for treating impaired spermatogenesis will be discussed. Because spermatogenesis is a very complex process of cell division and differentiation, new advances in scientific research are required. The extreme clinical and biological heterogeneity between men with azoospermia explains why prediction for a positive retrieval is still on debate. Additional studies are required to assess the benefit of new therapies and to help couples to achieve their goal of conception.

Accès sur le site Science Direct : https://doi.org/10.1016/j.banm.2022.06.015

Accès sur le site EM Consulte

*Professeur de Biologie et Médecine du Développement et de la Reproduction, université Paris XIII, hôpital Jean Verdier APHP, Assistance Publique–Hôpitaux de Paris, 36, rue Denfert-Rochereau, 92100 Boulogne, France

Bull Acad Natl Med 2022;206:1251-63. Doi : 10.1016/j.banm.2022.06.015