Publié le 7 mars 2023

Séance dédiée : « Toxidermies »

Organisation : Martine BAGOT

 

Introduction par Martine BAGOT (Dermatologie, Hôpital Saint-Louis, APHP. Membre de l’ANM)

 

Communications

 

Différents types de toxidermies : critères de gravité par Tu-Anh DUONG (Dermatologie, Hôpital Henri Mondor, APHP)

 

 

Syndromes d’hypersensibilité de type DRESS par Benoît BENSAID (Dermatologie, Hospices Civils de Lyon)

 

Le Syndrome de Lyell, une expansion clonale massive de lymphocytes T CD8+ polycytotoxiques par Marc VOCANSON (CIRI, Centre International de Recherche en Infectiologie (Team Epidermal Immunity and Allergy), INSERM, U1111, Université Lyon1, École Normale Supérieure de Lyon, CNRS, UMR 5308, Lyon. Service d’Allergologie Immunologie Clinique, Centre Hospitalier Lyon-Sud)

Les toxidermies sont des réactions d’hypersensibilités retardées cutanées médicamenteuses, caractérisées par le recrutement et l’activation dans la peau de lymphocytes T (LT) effecteurs, notamment des LT CD8+ cytotoxiques. Si ce groupe de maladies partage une physiopathologie commune, il existe des disparités importantes entre les différentes formes de toxidermies, notamment en termes de sévérité. Dans cette revue sur la physiopathologie des toxidermies nous nous sommes concentrés sur les mécanismes à l’origine de la sévérité de ces réactions en comparant 2 maladies : l’exanthème maculo-papuleux, fréquent et bénin et le syndrome de Lyell, rare et sévère. Les résultats récents montrent que : (i) les LT CD8+ cytotoxiques spécifiques de médicament sont à l’origine des EMP et des Lyell ; (ii)  l’EMP est associé à un recrutement cutané de LT CD8+ polyclonaux et doués d’activité cytotoxique « modérée » ; (iii) le Lyell est associé à une expansion massive et clonale des LT CD8+ qui sont polycytotoxiques, c’est-à-dire doués d’une très forte capacité de destruction des cibles. Ainsi, des différences quantitatives et qualitatives dans les populations de lymphocytes cytotoxiques en cause dans les 2 maladies expliquent les sévérités très différentes. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives diagnostiques et thérapeutiques des toxidermies sévères.

 

Nécrolyse épidermique (syndromes de Stevens-Johnson et de Lyell). Manifestations cliniques et prise en charge thérapeutique par Saskia ORO (Dermatologie, Hôpital Henri Mondor, APHP)

La nécrolyse épidermique inclut, selon la surface décollée-décollable atteinte, les syndromes de Stevens-Johnson et de Lyell. C’est une toxidermie grave, induite par un médicament dans 85% des cas. La maladie est caractérisée chez un adulte d’âge moyen par des macules purpuriques, des bulles, des décollements en linge mouillé et une atteinte plurimuqueuse. La maladie entraîne une mortalité en phase aigüe de 15 à 20% et à terme un risque de séquelles invalidantes, notamment oculaires, cutanées et psychologiques. L’arrêt du médicament suspect, le transfert en centre spécialisé et les soins de support sont à ce jour les pierres angulaires de la prise en charge thérapeutique.

 

 

Conclusion par Jean-Claude BÉANI (Dermatologie, CHU Grenoble-Alpes. Membre correspondant de l’ANM)