Communications
Syndrome catatonique de l’enfant et de l’adolescent : une pathologie rare fréquemment associée à une cause organique par David COHEN (Département de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, APHP)
Le syndrome catatonique est un syndrome psychomoteur rare chez l’enfant et l’adolescent. Bien que sa présentation soit proche de celle de l’adulte, certaines particularités sont observées chez l’enfant et l’adolescent, telles une plus grande fréquence chez le garçon et une régression au plan du développement. Les pathologies psychiatriques associées sont les mêmes que celles retrouvées chez l’adulte. Néanmoins, on retrouve plus souvent une schizophrénie qu’un trouble de l’humeur, et on a souvent des antécédents de trouble du neuro-développement. La morbidité et la mortalité sont parmi les plus sévères rencontrées en psychiatrie de l’enfant. Une pathologie organique sous-jacente est très fréquente (jusque 20% des cas) : il en est ainsi de pathologies auto-immunes comme le lupus érythémateux systémique, le PANDAS (Pediatric Autoimmune Neuropsychiatric Disorder), l’encéphalite anti-NMDA. La recherche d’une encéphalite auto-immune doit être systématique : elle peut conduire à un traitement spécifique par immunosuppresseurs. Un score de causalité (CAUS) a été développé pour faciliter le diagnostic et la décision thérapeutique en cas de catatonie organique. Les traitements symptomatiques (posologies élevées de benzodiazépines et électro-convulsivo-thérapie, ECT) sont aussi efficaces que chez l’adulte : ils doivent être mieux connus des cliniciens psychiatres d’enfant qui hésitent à les utiliser.
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Entretien avec M. David COHEN le 26/06/2018 à l’ANM :
DocaMED: application numérique d’enseignement et de documentation sur les médicaments et leurs indications thérapeutiques par Philippe LECHAT (Hôpital Saint Louis, APHP)
L’auteur déclare être co-fondateur de la société DocaMED.
DocaMED est une application numérique créée pour répondre aux besoins croissants de rassemblement et de synthèse des informations sur les médicaments et leurs indications thérapeutiques. C’est un service destiné aux médecins, aux pharmaciens, aux autres professionnels de santé, ainsi qu’aux enseignants et étudiants en médecine et pharmacie. Il s’agit d’une application de documentation sur les médicaments et leurs indications. Elle comporte une fonction originale : interroger par maladie, pathologie. Pour chaque indication thérapeutique, les médicaments ayant l’autorisation de mise sur le marché et commercialisés en France , génériques compris, sont présentés selon la classification anatomique-thérapeutique-chimique (ATC) de l’OMS. La fiche de chaque médicament donne accès à son résumé des caractéristiques du produit (RCP), à la notice d’information aux patients, à l’avis de la commission de transparence (HAS), aux conditions de prescription et délivrance ainsi qu’à leurs prix et niveau de remboursement par l’assurance maladie. De plus, des ressources documentaires sont fournies incluant les autorisations temporaires d’utilisation (ATU), les recommandations thérapeutiques, les revues Cochrane, les ruptures d’approvisionnement. La base DocaMED, indépendante de l’industrie pharmaceutique, est mise à jour chaque semaine à partir des données produites et validées par les autorités de santé et accessibles sur leurs sites web : base de données publique sur les médicaments fournie par l’agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM), haute autorité de santé (HAS) et agence européenne du médicament. DocMED, mis à jour en permanence, est aussi accessible sur tablette et « smartphone » (Android ou Apple).
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Entretien avec M. Philippe LECHAT le 26/06/2018 à l’ANM :
Place des substituts de l’os dans les pertes de substance osseuse par Didier MAINARD (Chirurgie orthopédique, traumatologique et arthroscopique, Hôpital central de Nancy)
Les pertes de substance osseuse ont de multiples étiologies : fréquentes en traumatologie et en orthopédie, elles peuvent aussi être tumorales, infectieuses ou congénitales. Le chirurgien a de nombreuses possibilités pour les combler dont les substituts osseux. Il en existe plusieurs familles, la plupart d’origine synthétique. Le choix du mode de comblement se fait selon de nombreux critères parmi lesquels l’étiologie, l’état local, le volume à combler, l’âge du patient… Il dépend également des avantages et inconvénients du substitut selon la famille à laquelle il appartient. Les céramiques de phosphate de calcium (hydroxyapatite) représentent la principale famille de substituts osseux. Elles ont différentes formes et tailles (granulés, formes géométriques…). Leur principale propriété est la bioactivité qui permet des échanges avec les cellules, tissus et fluides environnants. Elles possèdent une macroporosité qui permet un envahissement cellulaire et osseux. Les ciments phosphocalciques ont l’avantage d’être injectables sous forme liquide, éventuellement en percutané. La prise et le durcissement se font in situ en quelques minutes. Les substituts à base de nanocristaux d’hydroxyapatite comportent des cristaux identiques à ceux de l’os et possèdent une bioactivité particulière. Ils sont injectables mais ne durcissent pas in situ.
Les allogreffes ayant fait l’objet d’une sécurisation microbiologique évitent tout risque infectieux tout en conservant l’essentiel des propriétés de l’os spongieux. Elles sont maintenant plus utilisées que les allogreffes cryoconservées. Il appartient au chirurgien de bien connaître les propriétés, avantages et inconvénients de chacune des familles de substituts et de faire l’analyse de la perte osseuse avant de décider de son mode de comblement. Une série personnelle de 28 comblements osseux pour tumeur osseuse bénigne illustre cette mise au point. Au total, les substituts osseux font partie de l’arsenal thérapeutique du chirurgien face à une perte de substance osseuse ; il est nécessaire de poursuivre les études cliniques ; l’amélioration de la performance des substituts dépend d’une meilleure connaissance de la biologie du tissu osseux et des progrès de l’ingénierie tissulaire. Les perspectives de développement des substituts osseux sont très stimulantes, faisant appel à la thérapie cellulaire, à l’apport in situ de facteurs de croissance et à la thérapie génique.
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Entretien avec M. Didier Mainard le 26/06/2018 à l’ANM :