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Session of 14 mars 2001

Réunion de la Fédération des Académies de Médecine et des Institutions Similaires de l’Union Européenne

MOTS-CLÉS : académie et institut. communauté économique européenne.
KEY-WORDS : academies and institutes. european union.

A. Sicard, L. Auquier Sommaire

Informationacadémie et institut, communauté économique européenne.academies and institutes, european union.A. Sicard, L. Auquier Sommaire

 

 

INFORMATION au nom de la Commission XVI (Relations internationales)

Réunion*

de la Fédération des Académies de Médecine et des Institutions Similaires de l’Union Européenne

André SICARD, Louis AUQUIER Le professeur H. Duran Sacristan, président de la Fédération, a reçu les délégations composant la Fédération des Académies de Médecine de l’Union Européenne au siège même de l’Académie Royale de Médecine (Madrid), dont il est le président. Le quorum était atteint car neuf pays étaient représentés. La séance s’est ouverte par une conférence très documentée du professeur Zaragoza, directeur honoraire de l’UNESCO, sur les grandes épidémies dans le monde actuel à savoir le sida, l’encéphalite bovine spongiforme, les maladies endémiques évolutives telles que le paludisme, la fièvre hémorragique due au virus EBOLA, la tuberculose, en insistant sur les difficultés rencontrées dans leur étude et leur prise en charge.

Ont été évoqués ensuite les contacts pris et à prendre avec les autorités politiques des organismes européens et les difficultés rencontrées. L’objet essentiel de la réunion portait sur « La phytothérapie parallèle : son essor et ses excès ». Notre confrère invité Delaveau a rappelé et décrit les accidents néphrotoxiques sévères observés en Belgique après absorption de plantes chinoises amaigrissantes, contaminées semble-t-il par des impuretés provenant d’aristoloches très toxiques. Des accidents ont été observés dans d’autres pays européens et, en particulier, en France. Villar del Fresno, tout en soulignant l’intérêt de la phytothérapie, met en garde contre son usage incontrôlé. Breckenridge rapporte la situation en Grande-Bretagne à propos d’autres exemples. Les rapporteurs ont formulé ensemble des recommandations (résumées ci-après), qui ont été transmises à la Commission Européenne.

La prochaine séance se tiendra comme chaque année au siège même de la Fédération à Bruxelles à la date du 5 mai 2001, sur le thème « Sécurité alimentaire ». Le rapporteur est Peter Lachmman (Grande-Bretagne) auquel s’ajoute notre confrère Tubiana sur le point particulièrement important de l’étiquetage des produits alimentaires **. Il convient une fois encore de souligner l’organisation, la haute qualité de l’accueil et de l’hébergement offerts par le Président Duran Sacristan.

Il nous apparaît que la Fédération est maintenant en bonne voie de développement après un passage difficile et qu’elle semble trouver sa place dans le contexte européen. Pour terminer, il convient d’indiquer qu’il est envisagé d’augmenter de façon substantielle la cotisation de chaque Académie membre, qui devrait être portée à 2 500 euros pour l’année en cours.

Recommandations

Du côté des prescripteurs et des fournisseurs de plantes médicinales (à intérêt thérapeutique) • les définir de façon rigoureuse par les dénominations d’audience internationale, retenues par les congrès internationaux et inscrites à l’index de Kew. Ne jamais se contenter d’une appellation vernaculaire incertaine et variable selon les régions ;

• mieux situer les plantes utilisables selon les exigences des organismes spécialisés : pharmacopée européenne et pharmacopées nationales, Agence européenne d’Évaluation des Médicaments (EMEA) ;

• réintroduction systématique de la prescription et de l’emploi des plantes dans le schéma classique médecin — prescripteur → pharmacien-dispensateur.

Du côté des autorités de santé nationales et internationales • application attentive des décisions officiellement prises et surveillance de l’état du marché matériel comme aussi virtuel (consultations médicales sur Internet et distributions commerciales sauvages) ;

• interdiction par les Autorités de santé (ministères, agences….), d’introduire sur le marché de la consommation des matières premières d’origine indigène ou exotique sans autorisation motivée et publiée ;

• encourager les travaux de recherche de plantes et de substances nouvelles susceptibles d’enrichir les moyens thérapeutiques, tout en exerçant une vigilance critique contre toute tentative incontrôlée d’applications trop hâtives.

** Notre collègue Andreucci (Italie) a proposé le thème de la formation médicale continue en Europe pour une réunion future.

* Tenue à Madrid, le 2 décembre 2000.

 

Bull. Acad. Natle Méd., 2001, 185, no 1, 615-616, séance du 13 mars 2001