Résumé
Dans la société contemporaine les plus démunis sont dénués de tout, particulièrement ceux qui sont installés dans l’espace public. Pour les individus à la rue, les ressources sont rares : sans travail, sans argent, sans famille, sans abri…ce qui laisse alors le corps comme seule et ultime ressource utilisée et utilisable. Dans cette réalité la gestion de ce corps possède alors une utilisation spécifique de « surexploitation » pour s’adapter au monde de survie, tant physique que social, dans lequel ils évoluent. Mais cette réalité quotidienne s’inscrit dans des trajectoires difficiles, le plus souvent dès l’enfance, qui laissent peu de place aux projets d’avenir. Comment alors penser les prises en charges médicales et sociales indispensables mais qui doivent s’adapter en fonction de l’évolution de la personne ? Car accompagner ces personnes si fragilisées nécessite de questionner la place et le rôle de chacun pour permettre de faire évoluer la précarité dans notre société.
Summary
In today’s society, the most destitute, and particularly those forced to live outdoors, are deprived of everything: work, money, accommodation, family, etc. Their body is the sole and last resource they have, but is subject to over-exploitation in response to the physical and social survival environment in which they live. Many homeless people have a chaotic life trajectory, often starting in childhood, leaving them with little hope for improvement. How can we adapt medical and social care to each individual? All members of society must question their place and function if precariousness is to be dealt with effectively.
Bull. Acad. Natle Méd., 2013, 197, no 2, 259-270, séance du 5 février 2013