Communication scientifique
Session of 17 janvier 2012

Présentation

MOTS-CLÉS : . immunoglobulines

Jean-Michel Vallat *

PRESENTATION

Jean-Michel VALLAT *

Le programme de la séance d’aujourd’hui consacré au « bon usage des immunoglobulines par voie intra-veineuse » (IgIV) peut-être considéré comme très actuel.

En effet, si la preuve de l’efficacité de cette modalité thérapeutique a été apportée ces dernières années dans un nombre significatif de pathologies dysimmunes, il s’agit d’un traitement très onéreux pour lequel, du fait de son intérêt, la collectivité a su trouver les moyens financiers nécessaires. Les médecins prescripteurs doivent donc avoir conscience de leur responsabilité, d’autant plus que, au par cas, le diagnostic de certaines de ces maladies qui s’améliorent grâce aux IgIV n’est pas toujours aisé, que l’appréciation objective de l’efficacité peut être gênée par le ressenti (subjectif) du patient et qu’il n’y a pas actuellement de données suffisantes pour préciser la durée et les rythmes d’utilisation des IgIV.

Merci au Professeur Jean Cambier et à son comité de rédaction de l’aide qu’ils nous ont apportée pour élaborer ce programme.

Srini Kaveri, conférencier invité, par sa parfaite connaissance du sujet et son sens pédagogique que j’ai pu apprécier en d’autres circonstances, va clarifier les différents mécanismes d’action parfois complexes, actuellement reconnus des IgIV. Le Docteur Kaveri a obtenu le diplôme de médecine vétérinaire à Bangalore en 1978 et sa thèse de sciences à Paris VII en 1987 dans l’équipe du Pr Strosberg. Ses activités de recherche post-doctorales se sont poursuivies avec le Pr H Kolher à San Diego, puis il a rejoint le Pr Kazatchkine au CNRS. Il est actuellement Directeur de Recherche à l’unité INSERM U872 (Pr H Fridman) au Centre de Recherche des Cordeliers à Paris, où il est responsable d’une équipe dont les objectifs sont de comprendre la régulation de la réponse immune dans les conditions physiologiques et en pathologie au cours des traitements par les IgIV.

Laurent Magy dont j’apprécie au quotidien la compétence et la disponibilité est Professeur de neurologie ; sa formation neurologique s’est déroulée à La Salpêtrière où il a ensuite aussi obtenu sa thèse de sciences avant de partir pour un stage post-doctoral en neurosciences à Cambridge (GB), puis il a rejoint notre équipe au CHU de Limoges. Dans sa présentation de ce jour, il nous rappellera dans quelles indications l’efficacité des IgIV a été effectivement prouvée, ce qui a conduit à proposer des règles de « bon usage » dont il est nécessaire de prévoir régulièrement la révision en fonction des données acquises. En plus des déficits immunitaires, des maladies neuro-musculaires dysimmunes ont beaucoup bénéficié de cette modalité thérapeutique.

Loic Guillevin est Professeur de médecine interne au CHU de Cochin. Entre autres responsabilités, il est Président du Groupe d’Experts des Immunoglobulines de l’AP-HP et c’est à ce titre qu’il parlera de l’impact économique de ce type de traitement, ayant testé et analysé depuis plusieurs années les données concernant l’utilisation des IgIV dans les hôpitaux parisiens. Le coût des IgIV a donc justifié la mise en place, en France, de mesures d’encadrement par les agences de santé et les hôpitaux. Il est, de plus, certain que l’analyse fine de nouvelles données doit permettre, dans un avenir proche, une utilisation encore plus rationnelle et donc moins onéreuse des IgIV.

Bernard Guiraud-Chaumeil, Professeur émérite de Neurologie au CHU de Toulouse, ancien Doyen, a assumé des responsabilités de haut niveau dans notre système de santé, puisqu’il a été successivement Président de l’ANAES et Président de la commission d’évaluation des dispositifs médicaux à la HAS. Il est donc parfaitement habilité pour nous donner son avis sur le « bon usage des IgIV ». Son expérience et sa réflexion le conduisent aussi à proposer de façon plus générale, comment instaurer une meilleure évaluation des thérapeutiques et des dispositifs médicaux ; les progrès médicaux doivent profiter aux malades, mais il faut garder un esprit critique et cerner au mieux toutes leurs contraintes et limites éventuelles.

 

<p>* Membre correspondant de l’Académie nationale de médecine, Neurologie, neuropathologie, CHU Dupuytren — 87042 Limoges cedex ; e-mail : jean-michel.vallat@unilim.fr Tirés à part : Professeur Jean-Michel Vallat, même adresse</p>

Bull. Acad. Natle Méd., 2012, 196, no 1, 37-38, séance du 17 janvier 2012