Rapport
Séance du 4 mars 2014

Pour une information du public scientifiquement fondée, impartiale, facilement accessible et compréhensible dans le domaine du médicament

MOTS-CLÉS : Information aux parents. Éducation du patient comme sujet. Recommandations comme sujet
KEY-WORDS : Guidelines as Topic. Parental Notification. Patient Education as Topic

Gilles BOUVENOT *

L’auteur déclare un lien d’intérêt intellectuel : il a été membre du Collège de la Haute Autorité de santé (HAS) de 2004 à 2014 et a présidé la commission de la transparence de la HAS de 2003 à 2014.

Résumé

L’Académie nationale de médecine et l’Académie nationale de pharmacie  considèrent que le foisonnement et la diffusion incontrôlables dans les médias et sur Internet d’informations souvent contradictoires sur les médicaments, y compris les vaccins, aboutissent à une perte des repères et parfois à une perte de confiance dans les messages des institutions officielles. Préoccupées par les effets délétères pour la santé publique que sont susceptibles de provoquer certaines de ces informations, quand elles sont alarmantes, caricaturales, insuffisamment fondées ou même erronées, elles émettent un certain nombre de recommandations destinées à permettre de faire davantage émerger, à titre de repère indiscuté, dans ce contexte de confusion et de dissonance, une information objective, impartiale, scientifiquement fondée, facilement accessible et compréhensible pour le public. Ces recommandations s’adressent aux émetteurs d’informations les plus qualifiés que sont d’abord les pouvoirs publics et les autorités et agences de santé dont les trop nombreux silences, mais aussi le manque de réactivité et la production de messages peu adaptés au grand public ne permettent pas une présence suffisamment forte et visible dans les débats et polémiques ; ensuite à l’Assurance maladie qui devrait davantage donner accès aux très nombreuses données dont elle dispose et davantage les exploiter ; aux sociétés savantes qui doivent se garder de cautionner et de promouvoir des informations prometteuses mais non encore confirmées ; aux professionnels de santé qui restent les sources principales d’information du public et les meilleurs relais des informations émanant des autorités et dont la crédibilité des messages repose non seulement sur l’actualisation de leurs connaissances mais aussi sur leur indépendance; enfin aux associations de patients et aux patients qui, dans leur quête d’informations, doivent prioritairement recourir à leurs médecins et à leurs pharmaciens, en particulier ne jamais interrompre brutalement un traitement en cours ou modifier sa posologie sans leur en avoir préalablement parlé et faire preuve de la plus grande prudence vis-à-vis de documents ou messages électroniques ou non dont l’origine et la qualité ne sont ni identifiées ni validées.

Summary

The French National Academy of Medicine and the French National Academy of Pharmacy consider that the profusion and spreading of contradictory information about medicines and vaccines via the media and websites lead to a loss of markers and sometimes a lack of trust in the messages of official institutions. Deeply concerned by the bad effects some of those informations may have on public health, particularly when they are alarming, caricatured, insufficiently founded or even wrong, both Academies put forward a certain number of recommendations aiming at better expressing an objective, impartial and scientifically founded information which can easily be accessible and understandable to the public as they are a non disputable marker in such a confused context.

Those recommendations are intended to the most qualified information issuers such as:

– the Public Authorities and the Health Authorities and Agencies whose silence, lack of reactivity and unadapted messages to the public prevent from having a strong and visible accuracy in debates and controversies .

– Health Insurance who should make their informations more accessible and also better exploits them.

– Professional groups who should not support or promote informations though they could be encouraging but not confirmed.

– Health professionals in general who remain the main source of information to the public and the best go-between (Authorities / public) and whose credibility relies not only on their knowledge updating but on their independence too.

– Finally to Patients Associations and patients themselves who first must speak to their doctors or pharmacists when in need for information and never interrupt or modify their treatments without their agreement. And they should as well be particularly careful when coming across documents, electronic or non electronic messages whose origin and quality have neither been identified nor validated.

 

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Bull. Acad. Natle Méd., 2014, 198, n°3, 589-608, séance du 4 mars 2014