Communication scientifique
Séance du 28 juin 2016

Narcolepsie: Lien avec l’infection et la vaccination antigrippale H1N1 ?

MOTS-CLÉS : GÈNES. NARCOLEPSIE. SOUS-TYPE H1N1 DU VIRUS DE LA GRIPPE A. SYSTÈME IMMUNITAIRE
Narcolepsy: Role of H1N1 vaccination and infection
KEY-WORDS : GENES.IMMUNE SYSTEM. INFLUENZA A VIRUS, H1N1 SUBTYPE. NARCOLEPSY

Yves DAUVILLIERS*

L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt en relation avec le contenu de cet article.

Résumé

La narcolepsie de type 1 est une hypersomnie rare caractérisée cliniquement par une somnolence diurne excessive, des cataplexies et souvent d’autres symptômes associés telles les hallucinations hypnagogiques, les paralysies de sommeil, et le mauvais sommeil de nuit. La narcolepsie de type 1 est biologiquement caractérisée par la destruction des neurones à hypocrétine de mécanisme vraisemblablement auto-immun. Le rôle de la génétique est important avec plus de 92 % des patients narcoleptiques positifs pour le typage HLA-DQB1*06:02 contre 20-25 % dans la population générale, avec d’autres gènes impliqués dans la réponse immune et l’activation des lymphocytes T CD4+ (par exemple celui codant pour les récepteurs alpha aux lymphocytes T). Plus récemment d’importants facteurs de l’environnement ont pu être associés à la narcolepsie : les infections à streptocoques, à virus influenza de type A, et à l’utilisation en Europe du Pandemrix®, un vaccin adjuvé (AS03) anti-H1N1. Les mécanismes pathogéniques les plus probables à ce jour reposent sur un mimétisme moléculaire entre le système hypocrétinergique et certaines protéines du virus influenza à l’origine d’une activation dysimmunitaire centrale ciblée, de la destruction des neurones à hypocrétine, et ainsi de la genèse de la narcolepsie de type 1.

Summary

Narcolepsy type 1 is an orphan hypersomnia disorder characterized by excessive daytime sleepiness and cataplexy, frequent hypnagogic hallucinations, sleep paralysis and nocturnal sleep disturbances. Narcolepsy type 1 is an immune system-associated disease linked with the destruction of hypocretin neurons. More than 92% of narcoleptic patients are positive for HLA-DQB1*06:02, against 20-25% in general population. Other genes involved in CD4+ T cells and immune system activation as T-cell receptor α are also associated with narcolepsy. The development of the disease is linked with environmental factors such as streptococcal and influenza (A/H1N1) infections, and the use of a 2009 H1N1 AS03-adjuvanted vaccine named Pandemrix®. The hypothesis of autoimmune destruction of hypocretin-producing neurons may be driven by molecular mimicry between an H1N1 virus-derived antigen and a neuronal autoantigen within hypocretin neurons.

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* Centre de Référence National Maladie Rare – Narcolepsie et Hypersomnie Idiopathique, Service Neurologie, Hôpital Gui-de-Chauliac, INSERM U1061, Montpellier, France

Bull. Acad. Natle Méd., 2016, 200, no 6, 1191-1201, séance du 28 juin 2016