Résumé
Les interventions ayant pour but de modifier le génome de la descendance sont proscrites depuis 1994 en France mais le développement de méthodes comme CRISPR-Cas9 conduit à s’interroger sur leur utilisation potentielle sur les cellules germinales et l’embryon humains. La seule indication médicale acceptable serait d’éviter la transmission d’une pathologie génique à l’enfant mais les conditions, notamment celles relatives à l’efficacité et à l’innocuité de ces méthodes, ne sont pas actuellement réunies pour envisager leur utilisation clinique. De plus il existe d’autres moyens permettant aux couples concernés de réaliser leur projet parental. Les questions éthiques suscitées par ces technologies incitent à recommander l’ouverture d’une réflexion pluridisciplinaire qui devrait être menée dans le cadre d’un débat plus large portant sur l’ensemble des interventions médicales réalisées lors de de l’assistance médicale à la procréation, pouvant avoir des conséquences sur le génome des enfants à naitre et éventuellement sur celui des générations suivantes. En revanche, les recherches, y compris sur les cellules germinales et l’embryon humains, devraient pouvoir être menées quand elles sont scientifiquement et médicalement justifiées.
Summary
Interventions causing genome modifications that can be passed on to descendants have been prohibited in France since 1994. New methods, such as CRISPR-Cas9, have been developed, raising questions about their potential use on human germline cells and embryos. The only acceptable medical indication would be to prevent the transmission of a disease gene to the child. However, the necessary conditions have not yet been met for this technology to be considered for clinical use, particularly as concerns the efficacy and safety of these methods. There are also other ways for couples to achieve the goal of having children. The ethical questions raised by these technologies will require multidisciplinary discussions within the wider debate on all assisted reproductive technology procedures, which may affect the genome of the unborn child, and, possibly, of subsequent generations. However, this research, including that on germline cells and human embryos, should be carried out provided that it is scientifically and medically justified.